jeudi 17 décembre 2015

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ਮਨਮੁਖ ਜਨਮੁ ਬਿਰਥਾ ਗਇਆ ਕਿਆ ਮੁਹੁ ਦੇਸੀ ਜਾਇ ॥੩॥

manmukh janam birthā gaiā kiā muhu desī jāe. |3|

La vie du manmukh se déroule en vain. Quel visage sera le sien lorsqu’il ira dans l’autre pays ? |3|

ਸਭ ਕਿਛੁ ਆਪੇ ਆਪਿ ਹੈ ਹਉਮੈ ਵਿਚਿ ਕਹਨੁ ਨ ਜਾਇ ॥

sabh kichh āpe āp hē haumē vich kahan na jāe.

Le soi est, lui-même, toute chose. Cependant, on ne peut dire cela, à cause de l’orgueil que l’on garde à l’intérieur.

ਗੁਰ ਕੈ ਸਬਦਿ ਪਛਾਣੀਐ ਦੁਖੁ ਹਉਮੈ ਵਿਚਹੁ ਗਵਾਇ ॥

gur kē sabad pachhāṇīē dukh haumē vich-hu gavāe.

Mais par la parole du Gurū, on le réalise. Alors la souffrance et l’orgueil intérieurs sont éliminés.

ਸਤਗੁਰੁ ਸੇਵਨਿ ਆਪਣਾ ਹਉ ਤਿਨ ਕੈ ਲਾਗਉ ਪਾਇ ॥

satgur sevan āpṇā hao tin kē lāgao pāe.

De celles et ceux qui servent le Satgurū, je tombe aux pieds.

ਨਾਨਕ ਦਰਿ ਸਚੈ ਸਚਿਆਰ ਹਹਿ ਹਉ ਤਿਨ ਬਲਿਹਾਰੈ ਜਾਉ ॥੪॥੨੧॥੫੪॥

nānak dar sachē sachiār hehe hao tin balihārē jāo. |4|21|54|

Ô Nānak, ceux qui sont justes à la juste cour : je m’offre à ceux-là. |4|21|54|

ਸਿਰੀਰਾਗੁ ਮਹਲਾ ੩ ॥

sirīrāg mēhlā tījā.

Composé dans le rāg Sirī par le troisième Gurū :

ਜੇ ਵੇਲਾ ਵਖਤੁ ਵੀਚਾਰੀਐ ਤਾ ਕਿਤੁ ਵੇਲਾ ਭਗਤਿ ਹੋਇ ॥

je velā vakhat vīchārīē tā kit velā bhagat hoe.

De tous les périodes de la journée, de toutes les heures[1], pensons-y, quelle est celle de la dévotion ?

ਅਨਦਿਨੁ ਨਾਮੇ ਰਤਿਆ ਸਚੇ ਸਚੀ ਸੋਇ ॥

an-din nāme ratiā sache sachī soe.

Nuit et jour, quiconque s’imprègne du juste Nām est dans la vérité.

ਇਕੁ ਤਿਲੁ ਪਿਆਰਾ ਵਿਸਰੈ ਭਗਤਿ ਕਿਨੇਹੀ ਹੋਇ ॥

ik til piārā visrē bhagat kinehī hoe.

Oublier le Bien-Aimé, ne serait-ce qu’instant : quelle sorte de dévotion est-ce là ?

ਮਨੁ ਤਨੁ ਸੀਤਲੁ ਸਾਚ ਸਿਉ ਸਾਸੁ ਨ ਬਿਰਥਾ ਕੋਇ ॥੧॥

man tan sītal sāch sio sās na birthā koe. |1|

Celui dont le mental et le corps sont rafraichis par la Vérité, celui-là ne respire pas en vain. |1|

ਮੇਰੇ ਮਨ ਹਰਿ ਕਾ ਨਾਮੁ ਧਿਆਇ ॥

mere man har kā nām dhiāe.

Ô mon mental, médite Har ka Nām, le Nom de Dieu.

ਸਾਚੀ ਭਗਤਿ ਤਾ ਥੀਐ ਜਾ ਹਰਿ ਵਸੈ ਮਨਿ ਆਇ ॥੧॥ ਰਹਾਉ ॥

sāchī bhagat tā thīē jā har vasē man āe. |1| rahāo.

Le vraie dévotion n’advient que lorsque Dieu - har ! - vient habiter le mental. |1|Pause.

ਸਹਜੇ ਖੇਤੀ ਰਾਹੀਐ ਸਚੁ ਨਾਮੁ ਬੀਜੁ ਪਾਇ ॥

sah-je khetī rāhīē sach nām bīj pāe.

Sans effort, cultive ton jardin, et sèmes-y la graine du Nām.

ਖੇਤੀ ਜੰਮੀ ਅਗਲੀ ਮਨੂਆ ਰਜਾ ਸਹਜਿ ਸੁਭਾਇ ॥

khetī jammī aglī manūā rajā sahj subhāe.

Que ces plants poussent abondamment, et que le mental y trouve spontanément sa meilleure nature.

ਗੁਰ ਕਾ ਸਬਦੁ ਅੰਮ੍ਰਿਤੁ ਹੈ ਜਿਤੁ ਪੀਤੈ ਤਿਖ ਜਾਇ ॥

gur kā sabad ammrit hē jit pītē tikh jāe.

Le shabad du Gurū est le nectar ambrosiaque de l’Amrit : qui le boit élimine toute soif.

ਇਹੁ ਮਨੁ ਸਾਚਾ ਸਚਿ ਰਤਾ ਸਚੇ ਰਹਿਆ ਸਮਾਇ ॥੨॥

iho man sāchā sach ratā sache rahiā samāe. |2|

Alors le mental est vrai, imprégné de vérité, et il demeure en communion avec le Vrai. |2|

ਆਖਣੁ ਵੇਖਣੁ ਬੋਲਣਾ ਸਬਦੇ ਰਹਿਆ ਸਮਾਇ ॥

ākhaṇ vekhaṇ bolṇā sabde rahiā samāe.

Que l’on parle ou que l’on regarde, on demeure en communion avec le langage du shabad.

ਬਾਣੀ ਵਜੀ ਚਹੁ ਜੁਗੀ ਸਚੋ ਸਚੁ ਸੁਣਾਇ ॥

bāṇī vajī chahu jugī sacho sach suṇāe.

C’est le Verbe qui vibre tout au long des Quatre Âges*. Vrai, il ne donne à entendre que la Vérité.

ਹਉਮੈ ਮੇਰਾ ਰਹਿ ਗਇਆ ਸਚੈ ਲਇਆ ਮਿਲਾਇ ॥

haumē merā reh gaiā sachē laiā milāe.

Ainsi met-on fin à l’orgueil et à la posséssivité, et l’on communie avec la Vérité.

ਤਿਨ ਕਉ ਮਹਲੁ ਹਦੂਰਿ ਹੈ ਜੋ ਸਚਿ ਰਹੇ ਲਿਵ ਲਾਇ ॥੩॥

tin kao mahal hadūr hē jo sach rahe liv lāe. |3|

Ceux pour qui la demeure[2] est en toute présence, ceux-là demeurent dans l’amour du Vrai. |3|

ਨਦਰੀ ਨਾਮੁ ਧਿਆਈਐ ਵਿਣੁ ਕਰਮਾ ਪਾਇਆ ਨ ਜਾਇ ॥

nadrī nām dhiāīē viṇ karmā pāiā na jāe.

C’est dans son regard bienveillant que l’on médite le Nām. Sans la grâce du karma, on ne peut trouver cela.

ਪੂਰੈ ਭਾਗਿ ਸਤਸੰਗਤਿ ਲਹੈ ਸਤਗੁਰੁ ਭੇਟੈ ਜਿਸੁ ਆਇ ॥

pūrē bhāg satsangat lahē satgur bheṭē jis āe.

Par une destinée parfaitement accomplice, on s’attache à la Satsangat, la Compagnie des Justes, et l’on rencontre intimement le Satgurū.

ਅਨਦਿਨੁ ਨਾਮੇ ਰਤਿਆ ਦੁਖੁ ਬਿਖਿਆ ਵਿਚਹੁ ਜਾਇ ॥

an-din nāme ratiā dukh bikhiā vich-hu jāe.

Jour et nuit, communie avec le Nām ; la souffrance et le poison intérieurs s’en iront.

ਨਾਨਕ ਸਬਦਿ ਮਿਲਾਵੜਾ ਨਾਮੇ ਨਾਮਿ ਸਮਾਇ ॥੪॥੨੨॥੫੫॥

nānak sabad milāv-ṛā nāme nām samāe. |4|22|55|

Ô Nānak, uni au shabad grace au Nām, on se fond dans le Nām lui-même. |4|22|55|

ਸਿਰੀਰਾਗੁ ਮਹਲਾ ੩ ॥

sirīrāg mēhlā tījā.

Composé dans le rāg Sirī par le troisième Gurū :

ਆਪਣਾ ਭਉ ਤਿਨ ਪਾਇਓਨੁ ਜਿਨ ਗੁਰ ਕਾ ਸਬਦੁ ਬੀਚਾਰਿ ॥

āpṇā bhao tin pāion jin gur kā sabad bīchār.

Celles et ceux qui connaissent la Crainte sont les mêmes qui méditent le Verbe du Gurū.

ਸਤਸੰਗਤੀ ਸਦਾ ਮਿਲਿ ਰਹੇ ਸਚੇ ਕੇ ਗੁਣ ਸਾਰਿ ॥

satsangtī sadā mil rahe sache ke guṇ sār.

Ils sont en relation permanente avec la Satsangat, la Compagnie des Justes. Ils ne se préoccupent que des vertus du plus Juste.

ਦੁਬਿਧਾ ਮੈਲੁ ਚੁਕਾਈਅਨੁ ਹਰਿ ਰਾਖਿਆ ਉਰ ਧਾਰਿ ॥

dubidhā mēl chukāīan har rākhiā ur dhār.

Ils éliminent la corruption de la dualité, et ils gardent Dieu dans leurs cœurs, har !

ਸਚੀ ਬਾਣੀ ਸਚੁ ਮਨਿ ਸਚੇ ਨਾਲਿ ਪਿਆਰੁ ॥੧॥

sachī bāṇī sach man sache nāl piār. |1|

Juste est leur parole, et juste est leur mental. Ils sont épris du Juste. |1|

ਮਨ ਮੇਰੇ ਹਉਮੈ ਮੈਲੁ ਭਰ ਨਾਲਿ ॥

man mere haumē mēl bhar nāl.

Ô mon mental, si lourdement chargé de la corruption de l’orgueil :

ਹਰਿ ਨਿਰਮਲੁ ਸਦਾ ਸੋਹਣਾ ਸਬਦਿ ਸਵਾਰਣਹਾਰੁ ॥੧॥ ਰਹਾਉ ॥

har nirmal sadā sohṇā sabad savāraṇ-hār. |1| rahāo.

Har ! L’immaculé est éternellement beau ! C’est le shabad qui nous embellit à la perfection[3]. |1|Pause.

ਸਚੈ ਸਬਦਿ ਮਨੁ ਮੋਹਿਆ ਪ੍ਰਭਿ ਆਪੇ ਲਏ ਮਿਲਾਇ ॥

sachē sabad man mohiā prabh āpe lae milāe.

Le juste Verbe enchante le mental de celles et ceux qui communient avec Dieu même.

ਅਨਦਿਨੁ ਨਾਮੇ ਰਤਿਆ ਜੋਤੀ ਜੋਤਿ ਸਮਾਇ ॥

an-din nāme ratiā jotī jot samāe.

Nuit et jour, ils demeurent imprégnés du Nām, et leur lumière se fond dans la lumière.

ਜੋਤੀ ਹੂ ਪ੍ਰਭੁ ਜਾਪਦਾ ਬਿਨੁ ਸਤਗੁਰ ਬੂਝ ਨ ਪਾਇ ॥

jotī hū prabh jāpdā bin satgur būjh na pāe.

C’est dans la radiance de sa lumière que Dieu se fait connaitre. Mais sans le Satgurū, nul n’aquiert une telle réalisation.

ਜਿਨ ਕਉ ਪੂਰਬਿ ਲਿਖਿਆ ਸਤਗੁਰੁ ਭੇਟਿਆ ਤਿਨ ਆਇ ॥੨॥

jin kao pūrab likhiā satgur bheṭiā tin āe. |2|

Le Satgurū s’offre à celles et ceux dont c’est là l’heureuse destinée. |2|

ਵਿਣੁ ਨਾਵੈ ਸਭ ਡੁਮਣੀ ਦੂਜੈ ਭਾਇ ਖੁਆਇ ॥

viṇ nāvē sabh dumṇī dūjē bhāe khuāe.

Sans le Nām, tout n’est que misère, et l’on se ruine dans l’amour de la dualité.

ਤਿਸੁ ਬਿਨੁ ਘੜੀ ਨ ਜੀਵਦੀ ਦੁਖੀ ਰੈਣਿ ਵਿਹਾਇ ॥

tis bin ghaṛī na jīvdī dukhī rēṇ vihāe.

Sans cela, on ne peut vivre, même un instant, et la nuit[4] se passe dans la souffrance.

ਭਰਮਿ ਭੁਲਾਣਾ ਅੰਧੁਲਾ ਫਿਰਿ ਫਿਰਿ ਆਵੈ ਜਾਇ ॥

bharam bhulāṇā andhulā fir fir āvē jāe.

Errant dans le doute, les aveugles vont et viennent, encore et encore[5].

ਨਦਰਿ ਕਰੇ ਪ੍ਰਭੁ ਆਪਣੀ ਆਪੇ ਲਏ ਮਿਲਾਇ ॥੩॥

nadar kare prabh āpṇī āpe lae milāe. |3|

Mais lorsque le Divin même manifeste sa bienveillance, alors nous lui sommes unis. |3|
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[1] Vakhat : de l’arabe waqt, désigne dans l’islam l’heure de la prière.

[2] La résidence de Dieu, la présence divine.

[3] Savāran : litt. « arranger, mettre en ordre, rendre bien et beau »

[4] C'est-à-dire la vie, l’existence.

[5] C'est-à-dire « errent dans le cycles des incarnations ».

jeudi 26 novembre 2015

Page 34

ਸਬਦਿ ਮੰਨਿਐ ਗੁਰੁ ਪਾਈਐ ਵਿਚਹੁ ਆਪੁ ਗਵਾਇ ॥

sabad manniē gur pāīē vichahu āp gavāe.

Dans l’adhésion inconditionnelle au Nām, on trouve le Gurū, et le moi est éradiqué de l’intérieur.

ਅਨਦਿਨੁ ਭਗਤਿ ਕਰੇ ਸਦਾ ਸਾਚੇ ਕੀ ਲਿਵ ਲਾਇ ॥

an-din bhagat kare sadā sāche kī liv lāe.

Nuit et jour, adore le vrai éternel avec amour et dévotion.

ਨਾਮੁ ਪਦਾਰਥੁ ਮਨਿ ਵਸਿਆ ਨਾਨਕ ਸਹਜਿ ਸਮਾਇ ॥੪॥੧੯॥੫੨॥

nām padārath man vasiā nānak sahj samāe. |4|19|52|

Le trésor du Nām s’installe alors dans le mental, ô Nānak, et l’on s’y immerge avec facilité. |4|19|52|

ਸਿਰੀਰਾਗੁ ਮਹਲਾ ੩ ॥

sirīrāg mēhlā tījā.

Composé dans le rāg Sirī par le troisième Gurū :

ਜਿਨੀ ਪੁਰਖੀ ਸਤਗੁਰੁ ਨ ਸੇਵਿਓ ਸੇ ਦੁਖੀਏ ਜੁਗ ਚਾਰਿ ॥

jinī purkhī satgur na sevio se dukhīe jug chār.

Ces êtres qui ne servent pas le Satgurū, ceux-là souffrent pendant les Quatre Yugas*.

ਘਰਿ ਹੋਦਾ ਪੁਰਖੁ ਨ ਪਛਾਣਿਆ ਅਭਿਮਾਨਿ ਮੁਠੇ ਅਹੰਕਾਰਿ ॥

ghar hodā purkh na pachhāṇiā abhimān muṭhe ahankār.

L’Être essentiel est dans leur demeure, mais ils n’en prennent pas conscience. Ils ont détroussés par leur suffisance et leur égo.

ਸਤਗੁਰੂ ਕਿਆ ਫਿਟਕਿਆ ਮੰਗਿ ਥਕੇ ਸੰਸਾਰਿ ॥

satgurū kiā fiṭkiā mang thake sansār.

Réprouvés par le Gurū, ils s’épuisent à errer de par le monde.

ਸਚਾ ਸਬਦੁ ਨ ਸੇਵਿਓ ਸਭਿ ਕਾਜ ਸਵਾਰਣਹਾਰੁ ॥੧॥

sachā sabad na sevio sabh kāj savāraṇ-hār. |1|

Ils ne servent pas le juste verbe, qui est la solution à toutes leurs préoccupations. |1|

ਮਨ ਮੇਰੇ ਸਦਾ ਹਰਿ ਵੇਖੁ ਹਦੂਰਿ ॥

man mere sadā har vekh hadūr.

Ô mon mental, vois combien Dieu est toujours à portée de main, har !

ਜਨਮ ਮਰਨ ਦੁਖੁ ਪਰਹਰੈ ਸਬਦਿ ਰਹਿਆ ਭਰਪੂਰਿ ॥੧॥ ਰਹਾਉ ॥

janam maran dukh par-harē sabad rahiā bharpūr. |1| rahāo.

Les souffrances de vies et des trépas s’en iront et, le Verbe demeurera, tu en seras empli. |1|Pause.

ਸਚੁ ਸਲਾਹਨਿ ਸੇ ਸਚੇ ਸਚਾ ਨਾਮੁ ਅਧਾਰੁ ॥

sach salāhan se sache sachā nām adhār.

Celles et ceux qui chantent la louange du vrai sont eux-mêmes vrais. Le vrai Nām est leur soutien.

ਸਚੀ ਕਾਰ ਕਮਾਵਣੀ ਸਚੇ ਨਾਲਿ ਪਿਆਰੁ ॥

sachī kār kamāv-ṇī sache nāl piār.

Ils agissent justement et avec amour pour le vrai.

ਸਚਾ ਸਾਹੁ ਵਰਤਦਾ ਕੋਇ ਨ ਮੇਟਣਹਾਰੁ ॥

sachā sāho var-tadā koe na meṭaṇ-hār.

Le vrai seigneur commande, et cela, nul ne peut l’effacer.

ਮਨਮੁਖ ਮਹਲੁ ਨ ਪਾਇਨੀ ਕੂੜਿ ਮੁਠੇ ਕੂੜਿਆਰ ॥੨॥

manmukh mahal na pāinī kūṛ muṭhe kūṛiār. |2|

Le manmukh ne gagne le palais[1]. Les faux sont trompé par la fausseté. |2|

ਹਉਮੈ ਕਰਤਾ ਜਗੁ ਮੁਆ ਗੁਰ ਬਿਨੁ ਘੋਰ ਅੰਧਾਰੁ ॥

haumē kartā jag muā gur bin ghor andhār.

Le Créateur fait périr le monde dans l’orgueil, et sans Gurū, il n’y a que ténèbres.

ਮਾਇਆ ਮੋਹਿ ਵਿਸਾਰਿਆ ਸੁਖਦਾਤਾ ਦਾਤਾਰੁ ॥

māiā mohe visāriā sukh-dāta dātār.

L’identification égotique à Maya fait oublier que celui qui donne donne le bonheur.

ਸਤਗੁਰੁ ਸੇਵਹਿ ਤਾ ਉਬਰਹਿ ਸਚੁ ਰਖਹਿ ਉਰ ਧਾਰਿ ॥

satgur sev-he tā ubr-he sach rakheh ur dhār.

Ceux qui servent le Gurū sont sauvés : ils conservent précieusement la vérité dans leurs cœurs.

ਕਿਰਪਾ ਤੇ ਹਰਿ ਪਾਈਐ ਸਚਿ ਸਬਦਿ ਵੀਚਾਰਿ ॥੩॥

kirpā te har pāīē sach sabad vīchār. |3|

Par sa bonté manifestée, on trouve Dieu, et l’on médite le Verbe juste. |3|

ਸਤਗੁਰੁ ਸੇਵਿ ਮਨੁ ਨਿਰਮਲਾ ਹਉਮੈ ਤਜਿ ਵਿਕਾਰ ॥

satgur sev man nirmalā haumē taj vikār.

Au service du Satgurū le mental est purifié ; la corruption et l’orgueil sont éliminés.

ਆਪੁ ਛੋਡਿ ਜੀਵਤ ਮਰੈ ਗੁਰ ਕੈ ਸਬਦਿ ਵੀਚਾਰ ॥

āp chhoḍ jīvat marē gur kē sabad vīchār.

Abandonne le moi, et meurt de ton vivant. Médite le verbe du Gurū.

ਧੰਧਾ ਧਾਵਤ ਰਹਿ ਗਏ ਲਾਗਾ ਸਾਚਿ ਪਿਆਰੁ ॥

dhandhā dhāvat reh gae lāgā sāch piār.

Mets fin à la course aux préoccupations du monde en t’attachant à l’amour du Vrai.

ਸਚਿ ਰਤੇ ਮੁਖ ਉਜਲੇ ਤਿਤੁ ਸਾਚੈ ਦਰਬਾਰਿ ॥੪॥

sach rate mukh ujle tit sāchē darbār. |4|

Ceux qui se consacrent au vrai, leurs visages resplendissent à la juste cour.|4|

ਸਤਗੁਰੁ ਪੁਰਖੁ ਨ ਮੰਨਿਓ ਸਬਦਿ ਨ ਲਗੋ ਪਿਆਰੁ ॥

satgur purkh na mannio sabad na lago piār.

Celles et ceux qui n’ont pas foi dans l’Être, le Vrai Gurū, et qui n’ont pas d’amour pour le shabad,

ਇਸਨਾਨੁ ਦਾਨੁ ਜੇਤਾ ਕਰਹਿ ਦੂਜੈ ਭਾਇ ਖੁਆਰੁ ॥

isnān dān jetā kar-he dūjē bhāe khuār.

Cela peuvent bien pratiquer ablutions et charité autant que possible, ils sont déshonorés par l’amour de la dualité.

ਹਰਿ ਜੀਉ ਆਪਣੀ ਕ੍ਰਿਪਾ ਕਰੇ ਤਾ ਲਾਗੈ ਨਾਮ ਪਿਆਰੁ ॥

har jīo āpṇī kripā kare tā lāgē nām piār.

Har jio ! Le divin bien-aimé manifeste sa bonté, alors seulement on se voue à l’amour du Nām.

ਨਾਨਕ ਨਾਮੁ ਸਮਾਲਿ ਤੂ ਗੁਰ ਕੈ ਹੇਤਿ ਅਪਾਰਿ ॥੫॥੨੦॥੫੩॥

nānak nām samāl tū gur kē het apār. |5|20|53|

Ô Nānak, embrasse le Nām, dans l’amour infini du Gurū. |5|20|53|

ਸਿਰੀਰਾਗੁ ਮਹਲਾ ੩ ॥

sirīrāg mēhlā tījā.

Composé dans le rāg Sirī par le troisième Gurū :

ਕਿਸੁ ਹਉ ਸੇਵੀ ਕਿਆ ਜਪੁ ਕਰੀ ਸਤਗੁਰ ਪੂਛਉ ਜਾਇ ॥

kis hao sevī kiā jap karī satgur pūchhao jāe.

Qui irais-je servir ? Quel japa* pratiquer ? Va et demande au Satgurū.

ਸਤਗੁਰ ਕਾ ਭਾਣਾ ਮੰਨਿ ਲਈ ਵਿਚਹੁ ਆਪੁ ਗਵਾਇ ॥

satgur kā bhāṇā man laī vich-hu āp gavāe.

Accepte la volonté du Satgurū, et élimine le moi.

ਏਹਾ ਸੇਵਾ ਚਾਕਰੀ ਨਾਮੁ ਵਸੈ ਮਨਿ ਆਇ ॥

ehā sevā chākrī nām vasē man āe.

C’est par cette œuvre de service-là que le Nām vient au mental.

ਨਾਮੈ ਹੀ ਤੇ ਸੁਖੁ ਪਾਈਐ ਸਚੈ ਸਬਦਿ ਸੁਹਾਇ ॥੧॥

nāmē hī te sukh pāīē sachē sabad suhāe. |1|

Par le Nām on trouve le bonheur, et on est embelli par le juste verbe. |1|

ਮਨ ਮੇਰੇ ਅਨਦਿਨੁ ਜਾਗੁ ਹਰਿ ਚੇਤਿ ॥

man mere an-din jāg har chet.

Ô mon mental, nuit et jour, reste éveillé ! Sois conscient de Dieu, har !

ਆਪਣੀ ਖੇਤੀ ਰਖਿ ਲੈ ਕੂੰਜ ਪੜੈਗੀ ਖੇਤਿ ॥੧॥ ਰਹਾਉ ॥

āpṇī khetī rakh lē kūnj paṛēgī khet. |1| rahāo.

Protège tes jeunes pousses, ou les corbeaux descendront bientôt sur ton champ. |1| Pause.

ਮਨ ਕੀਆ ਇਛਾ ਪੂਰੀਆ ਸਬਦਿ ਰਹਿਆ ਭਰਪੂਰਿ ॥

man kīā ichhā pūrīā sabad rahiā bharpūr.

Les aspirations du mental sont accomplies, et le Verbe demeure tel qu’on en est empli.

ਭੈ ਭਾਇ ਭਗਤਿ ਕਰਹਿ ਦਿਨੁ ਰਾਤੀ ਹਰਿ ਜੀਉ ਵੇਖੈ ਸਦਾ ਹਦੂਰਿ ॥

bhē bhāe bhagat kar-he din rātī har jīo vekhē sadā hadūr.

Har jio ! Quiconque craint, aime et se dévoue au divin bien-aimé nuit et jour le voit toujours, en toute présence.

ਸਚੈ ਸਬਦਿ ਸਦਾ ਮਨੁ ਰਾਤਾ ਭ੍ਰਮੁ ਗਇਆ ਸਰੀਰਹੁ ਦੂਰਿ ॥

sachē sabad sadā man rātā bhram gaiā sarīr-hu dūr.

Le mental en permanence imprégné du verbe juste, nos doutes s’éloignent du corps.

ਨਿਰਮਲੁ ਸਾਹਿਬੁ ਪਾਇਆ ਸਾਚਾ ਗੁਣੀ ਗਹੀਰੁ ॥੨॥

nirmal sāhib pāiā sāchā guṇī gahīr. |2|

L’on trouve le seigneur immaculé, le juste, source profonde de toutes les vertus. |2|

ਜੋ ਜਾਗੇ ਸੇ ਉਬਰੇ ਸੂਤੇ ਗਏ ਮੁਹਾਇ ॥

jo jāge se ubre sūte gae muhāe.

Celles et ceux qui sont éveillés sont libérés, ceux qui dorment sont détroussés.

ਸਚਾ ਸਬਦੁ ਨ ਪਛਾਣਿਓ ਸੁਪਨਾ ਗਇਆ ਵਿਹਾਇ ॥

sachā sabad na pachhāṇio supnā gaiā vihāe.

Ils ne reconnaissent pas le vrai shabad et leur vie passe comme un rêve.

ਸੁੰਞੇ ਘਰ ਕਾ ਪਾਹੁਣਾ ਜਿਉ ਆਇਆ ਤਿਉ ਜਾਇ ॥

suñe ghar kā pāhuṇā jio āiā tio jāe.

Comme des visiteurs dans une maison abandonée, ils repartent comme ils sont venus.
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[1] C'est-à-dire la présence divine.

mercredi 25 novembre 2015

Page 33

ਸਤਗੁਰਿ ਮਿਲਿਐ ਸਦ ਭੈ ਰਚੈ ਆਪਿ ਵਸੈ ਮਨਿ ਆਇ ॥੧॥

satgur miliē sad bhē rachē āp vasē man āe. |1|

Dans la relation au Satgurū, on est empli de crainte respectueuse pour cela qui vient habiter notre mental. |1|

ਭਾਈ ਰੇ ਗੁਰਮੁਖਿ ਬੂਝੈ ਕੋਇ ॥

bhāī re gurmukh būjhē koe.

Ô frères, est gurmukh quiconque comprend cela.

ਬਿਨੁ ਬੂਝੇ ਕਰਮ ਕਮਾਵਣੇ ਜਨਮੁ ਪਦਾਰਥੁ ਖੋਇ ॥੧॥ ਰਹਾਉ ॥

bin būjhe karam kamāv-ṇe janam padārath khoe. |1| rahāo.

Agir sans cette compréhension, c’est dilapider ce trésor qu’est l’existence. |1|Pause.

ਜਿਨੀ ਚਾਖਿਆ ਤਿਨੀ ਸਾਦੁ ਪਾਇਆ ਬਿਨੁ ਚਾਖੇ ਭਰਮਿ ਭੁਲਾਇ ॥

jinī chākhiā tinī sād pāiā bin chākhe bharam bhulāe.

Ceux qui le goûtent en apprécient toute la saveur ; ne pas y goûter c’est errer dans le doute :

ਅੰਮ੍ਰਿਤੁ ਸਾਚਾ ਨਾਮੁ ਹੈ ਕਹਣਾ ਕਛੂ ਨ ਜਾਇ ॥

ammrit sāchā nām hē kahṇā kachhū na jāe.

L’Amrit, c’est le vrai Nām ! Et nul ne peut le décrire.

ਪੀਵਤ ਹੂ ਪਰਵਾਣੁ ਭਇਆ ਪੂਰੈ ਸਬਦਿ ਸਮਾਇ ॥੨॥

pīvat hū parvāṇ bhaiā pūrē sabad samāe. |2|

Quiconque s’en abreuve est anobli, et se trouve uni à la perfection du Verbe. |2|

ਆਪੇ ਦੇਇ ਤ ਪਾਈਐ ਹੋਰੁ ਕਰਣਾ ਕਿਛੂ ਨ ਜਾਇ ॥

āpe dei ta pāīē hor karṇā kichhū na jāe.

Le Soi donne, et l’on reçoit ; rien d’autre ne peut arriver.

ਦੇਵਣ ਵਾਲੇ ਕੈ ਹਥਿ ਦਾਤਿ ਹੈ ਗੁਰੂ ਦੁਆਰੈ ਪਾਇ ॥

devaṇ vāle kē hath dāt hē gurū duārē pāe.

Le don est dans les mains de celui qui donne ; c’est à la porte du Gurū qu’on le reçoit.

ਜੇਹਾ ਕੀਤੋਨੁ ਤੇਹਾ ਹੋਆ ਜੇਹੇ ਕਰਮ ਕਮਾਇ ॥੩॥

jehā kīton tehā hoā jehe karam kamāe. |3|

Quoiqu’il fasse, c’est cela qui advient, et c’est selon cela que l’on agit. |3|

ਜਤੁ ਸਤੁ ਸੰਜਮੁ ਨਾਮੁ ਹੈ ਵਿਣੁ ਨਾਵੈ ਨਿਰਮਲੁ ਨ ਹੋਇ ॥

jat sat sanjam nām hē viṇ nāvē nirmal na hoe.

La maîtrise de soi, la vérité et la retenue sont dans le Nām. Sans le Nām, point de pureté.

ਪੂਰੈ ਭਾਗਿ ਨਾਮੁ ਮਨਿ ਵਸੈ ਸਬਦਿ ਮਿਲਾਵਾ ਹੋਇ ॥

pūrē bhāg nām man vasē sabad milāvā hoe.

Par une destinée heureuse et accomplie, le Nām vient habiter notre mental, et nous voilà unis au Verbe.

ਨਾਨਕ ਸਹਜੇ ਹੀ ਰੰਗਿ ਵਰਤਦਾ ਹਰਿ ਗੁਣ ਪਾਵੈ ਸੋਇ ॥੪॥੧੭॥੫੦॥

nānak sehje hī rang var-tadā har guṇ pāvē soe. |4|17|50|

Ô Nānak, quiconque agit avec intuition, animé par l’amour, est béni des plus belles qualités divines, har ! |4|17|50|

ਸਿਰੀਰਾਗੁ ਮਹਲਾ ੩ ॥

sirīrāg mēhlā tījā.

Composé dans le rāg Sirī par le troisième Gurū :

ਕਾਂਇਆ ਸਾਧੈ ਉਰਧ ਤਪੁ ਕਰੈ ਵਿਚਹੁ ਹਉਮੈ ਨ ਜਾਇ ॥

kā(n)iā sādhē uradh tap karē vich-hu haumē na jāe.

On peut discipliner son corps et le soumettre à d’intenses pratiques la tête en bas sans que l’orgueil enraciné ne s’en aille,

ਅਧਿਆਤਮ ਕਰਮ ਜੇ ਕਰੇ ਨਾਮੁ ਨ ਕਬ ਹੀ ਪਾਇ ॥

adhiātam karam je kare nām na kab hī pāe.

On peut pratiquer des exercices transcendaux sans jamais trouver le Nām.

ਗੁਰ ਕੈ ਸਬਦਿ ਜੀਵਤੁ ਮਰੈ ਹਰਿ ਨਾਮੁ ਵਸੈ ਮਨਿ ਆਇ ॥੧॥

gur kē sabad jīvat marē har nām vasē man āe. |1|

Par le shabad du Gurū, on meurt de son vivant, et le Nām prend refuge en notre propre mental.|1|

ਸੁਣਿ ਮਨ ਮੇਰੇ ਭਜੁ ਸਤਗੁਰ ਸਰਣਾ ॥

suṇ man mere bhaj satgur sarṇā.

Écoute ô mon mental : cours à l’abri du Satgurū !

ਗੁਰ ਪਰਸਾਦੀ ਛੁਟੀਐ ਬਿਖੁ ਭਵਜਲੁ ਸਬਦਿ ਗੁਰ ਤਰਣਾ ॥੧॥ ਰਹਾਉ ॥

gur prasādī chhuṭīē bikh bhavjal sabad gur tarṇā. |1| rahāo.

Par la grâce du Gurū, tu seras sauf : le shabad du Gurū nous fait traverser le terrible océan* empoisonné.  |1|Pause.

ਤ੍ਰੈ ਗੁਣ ਸਭਾ ਧਾਤੁ ਹੈ ਦੂਜਾ ਭਾਉ ਵਿਕਾਰੁ ॥

trē guṇ sabhā dhāt hē dūjā bhāo vikār.

Toute chose est du ressort des trois qualités, et se corrompt dans l’amour de la dualité.

ਪੰਡਿਤੁ ਪੜੈ ਬੰਧਨ ਮੋਹ ਬਾਧਾ ਨਹ ਬੂਝੈ ਬਿਖਿਆ ਪਿਆਰਿ ॥

panḍit paṛē bandhan moh bādhā nah būjhē bikhiā piār.

Ô pandit, tu lis, mais entravé que tu es par les identifications de l’égo, tu ne comprends pas. Ce que tu aimes est empoisonné.

ਸਤਗੁਰਿ ਮਿਲਿਐ ਤ੍ਰਿਕੁਟੀ ਛੂਟੈ ਚਉਥੈ ਪਦਿ ਮੁਕਤਿ ਦੁਆਰੁ ॥੨॥

satgur miliē trikuṭī chhūṭē chauthē pad mukat duār. |2|

C’est la relation au Gurū qui libère des trois conditions, et nous mène au quatrième état qui est la porte de la liberation. |2|

ਗੁਰ ਤੇ ਮਾਰਗੁ ਪਾਈਐ ਚੂਕੈ ਮੋਹੁ ਗੁਬਾਰੁ ॥

gur te mārag pāīē chūkē moho gubār.

Trouve le chemin du Gurū, et que les ténèbres de l’orgueil soient dispersées.

ਸਬਦਿ ਮਰੈ ਤਾ ਉਧਰੈ ਪਾਏ ਮੋਖ ਦੁਆਰੁ ॥

sabad marē tā udharē pāe mokh duār.

Quiconque meurt par le shabad est sauvé et atteint trouve les portes de la libération.

ਗੁਰ ਪਰਸਾਦੀ ਮਿਲਿ ਰਹੈ ਸਚੁ ਨਾਮੁ ਕਰਤਾਰੁ ॥੩॥

gur prasādī mil rahē sach nām kartār. |3|

Par la grâce du Gurū, on demeure en perpétuelle communioin avec le vrai Nām du créateur. |3|

ਇਹੁ ਮਨੂਆ ਅਤਿ ਸਬਲ ਹੈ ਛਡੇ ਨ ਕਿਤੈ ਉਪਾਇ ॥

iho manūā at sabal hē chhaḍe na kitē upāe.

Mais le mental est si puissant ! On ne lui échappe pas juste en essayant.

ਦੂਜੈ ਭਾਇ ਦੁਖੁ ਲਾਇਦਾ ਬਹੁਤੀ ਦੇਇ ਸਜਾਇ ॥

dūjē bhāe dukh lāidā bahutī dei sajāe.

L’amour de la dualité nous soumet à la souffrance, et c’est un terrible châtiment.

ਨਾਨਕ ਨਾਮਿ ਲਗੇ ਸੇ ਉਬਰੇ ਹਉਮੈ ਸਬਦਿ ਗਵਾਇ ॥੪॥੧੮॥੫੧॥

nānak nām lage se ubre haumē sabad gavāe. |4|18|51|

Ô Nānak, se vouer au Nām, c’est s’en libérer : grâce au shabad, l’égo disparait. |4|18|51|

ਸਿਰੀਰਾਗੁ ਮਹਲਾ ੩ ॥

sirīrāg mēhlā tījā.

Composé dans le rāg Sirī par le troisième Gurū :

ਕਿਰਪਾ ਕਰੇ ਗੁਰੁ ਪਾਈਐ ਹਰਿ ਨਾਮੋ ਦੇਇ ਦ੍ਰਿੜਾਇ ॥

kirpā kare gur pāīē har nāmo dei driṛāe.

Par sa bonté manifestée, on trouve le Gurū, et le nom de Dieu, Har Nām, est fermement ancré.

ਬਿਨੁ ਗੁਰ ਕਿਨੈ ਨ ਪਾਇਓ ਬਿਰਥਾ ਜਨਮੁ ਗਵਾਇ ॥

bin gur kinē na pāio birthā janam gavāe.

Sans le Gurū, nul ne peut le trouver, et l’on vit son existence en vain.

ਮਨਮੁਖ ਕਰਮ ਕਮਾਵਣੇ ਦਰਗਹ ਮਿਲੈ ਸਜਾਇ ॥੧॥

manmukh karam kamāv-ṇe dargeh milē sajāe. |1|

Le manmukh, agissant tel qu’il le fait, ne trouve à la cour divine que le plus sévère châtiment. |1|

ਮਨ ਰੇ ਦੂਜਾ ਭਾਉ ਚੁਕਾਇ ॥

man re dūjā bhāo chukāe.

Ô mental, abandonne tout amour de la dualité.

ਅੰਤਰਿ ਤੇਰੈ ਹਰਿ ਵਸੈ ਗੁਰ ਸੇਵਾ ਸੁਖੁ ਪਾਇ ॥ ਰਹਾਉ ॥

antar terē har vasē gur sevā sukh pāe. rahāo.

Har ! Que Dieu demeure en toi, et dans le service du Gurū, trouve la paix. Pause.

ਸਚੁ ਬਾਣੀ ਸਚੁ ਸਬਦੁ ਹੈ ਜਾ ਸਚਿ ਧਰੇ ਪਿਆਰੁ ॥

sach bāṇī sach sabad hē jā sach dhare piār.

Nos paroles sont la vérité, le shabad est la vérité, pour quiconque aime le vrai.

ਹਰਿ ਕਾ ਨਾਮੁ ਮਨਿ ਵਸੈ ਹਉਮੈ ਕ੍ਰੋਧੁ ਨਿਵਾਰਿ ॥

har kā nām man vasē haumē krodh nivār.

Har ka Nām, le nom de Dieu, s’installe dans leur mental, dont l’orgueil et la colère sont éliminés.

ਮਨਿ ਨਿਰਮਲ ਨਾਮੁ ਧਿਆਈਐ ਤਾ ਪਾਏ ਮੋਖ ਦੁਆਰੁ ॥੨॥

man nirmal nām dhiāīē tā pāe mokh duār. |2|

Le mental est purifié par la méditation du Nām, et l’on gagne les portes de la libération. |2|

ਹਉਮੈ ਵਿਚਿ ਜਗੁ ਬਿਨਸਦਾ ਮਰਿ ਜੰਮੈ ਆਵੈ ਜਾਇ ॥

haumē vich jag binas-dā mar jammē āvē jāe.

Dans l’orgueil, le monde entire court à sa perte : on meurt et on nait à nouveau, on s’en vient et on s’en va.

ਮਨਮੁਖ ਸਬਦੁ ਨ ਜਾਣਨੀ ਜਾਸਨਿ ਪਤਿ ਗਵਾਇ ॥

manmukh sabad na jāṇ-nī jāsan pat gavā-e.

Le manmukh ne reconnait pas le shabad et perd ainsi sa dignité.

ਗੁਰ ਸੇਵਾ ਨਾਉ ਪਾਈਐ ਸਚੇ ਰਹੈ ਸਮਾਇ ॥੩॥

gur sevā nāo pāīē sache rahē samāe. |3|

C’est par le service du Gurū que l’on trouve le nom, et l’on demeure imprégné du vrai. |3|

lundi 23 novembre 2015

Page 32

ਹਉ ਹਉ ਕਰਤੀ ਜਗੁ ਫਿਰੀ ਨਾ ਧਨੁ ਸੰਪੈ ਨਾਲਿ ॥

hao hao kartī jag firī nā dhan sampē nāl.

« Moi ! moi ! » : pratiquant cela, elle erre de-ci de-là dans le monde, sans que sa richesse l’accompagne.

ਅੰਧੀ ਨਾਮੁ ਨ ਚੇਤਈ ਸਭ ਬਾਧੀ ਜਮਕਾਲਿ ॥

andhī nām na chetaī sabh bādhī jamkāl.

Aveugle, n’ayant pas conscience du Nām, elle est enchaînée par le messager de la mort.

ਸਤਗੁਰਿ ਮਿਲਿਐ ਧਨੁ ਪਾਇਆ ਹਰਿ ਨਾਮਾ ਰਿਦੈ ਸਮਾਲਿ ॥੩॥

satgur miliē dhan pāiā har nāmā ridē samāl. |3|

C’est dans la communion du Gurū que l’on trouve la vraie richesse : Har Nāmā, avoir le nom de Dieu dans son cœur ! |3|

ਨਾਮਿ ਰਤੇ ਸੇ ਨਿਰਮਲੇ ਗੁਰ ਕੈ ਸਹਜਿ ਸੁਭਾਇ ॥

nām rate se nirmale gur kē sahj subhāe.

Purifié par l’immersion dans le Nām, on accède sans effort à la douce sérénité du Gurū.

ਮਨੁ ਤਨੁ ਰਾਤਾ ਰੰਗ ਸਿਉ ਰਸਨਾ ਰਸਨ ਰਸਾਇ ॥

man tan rātā rang sio rasnā rasan rasāe.

Le mental et le corps imprégnés d’amour, leur langue savoure l’essence suprême.

ਨਾਨਕ ਰੰਗੁ ਨ ਉਤਰੈ ਜੋ ਹਰਿ ਧੁਰਿ ਛੋਡਿਆ ਲਾਇ ॥੪॥੧੪॥੪੭॥

nānak rang na utrē jo har dhur chhoḍiā lāi. |4|14|47|

Ô Nānak, la couleur originelle dont Dieu nous a teintés, cette couleur ne s’efface pas. |4|14|47|

ਸਿਰੀਰਾਗੁ ਮਹਲਾ ੩ ॥

sirīrāg mēhlā tījā.

Composé dans le rāg Sirī par le troisième Gurū :

ਗੁਰਮੁਖਿ ਕ੍ਰਿਪਾ ਕਰੇ ਭਗਤਿ ਕੀਜੈ ਬਿਨੁ ਗੁਰ ਭਗਤਿ ਨ ਹੋਈ ॥

gurmukh kripā kare bhagat kījē bin gur bhagat na hoī.

Aux gurmukh auxquels la grâce est accordée, il est donné de manifester leur dévotion. Sans gurū, il n’y a point de dévotion.

ਆਪੈ ਆਪੁ ਮਿਲਾਏ ਬੂਝੈ ਤਾ ਨਿਰਮਲੁ ਹੋਵੈ ਸੋਈ ॥

āpē āp milāe būjhē tā nirmal hovē soī.

Celles et ceux qui qui sont unis au Soi le comprennent et sont purifiés.

ਹਰਿ ਜੀਉ ਸਾਚਾ ਸਾਚੀ ਬਾਣੀ ਸਬਦਿ ਮਿਲਾਵਾ ਹੋਈ ॥੧॥

har jīo sāchā sāchī bāṇī sabad milāvā hoī. |1|

Har jio ! Le Divin bien-aimé est vrai, et vrai est sa parole. Grâce au shabad, on lui est uni. |1|

ਭਾਈ ਰੇ ਭਗਤਿਹੀਣੁ ਕਾਹੇ ਜਗਿ ਆਇਆ ॥

bhāī re bhagtihīṇ kāhe jag āiā.

Ô frères, ceux qui n’ont pas de dévotion, pourquoi sont-ils venus au monde ?

ਪੂਰੇ ਗੁਰ ਕੀ ਸੇਵ ਨ ਕੀਨੀ ਬਿਰਥਾ ਜਨਮੁ ਗਵਾਇਆ ॥੧॥ ਰਹਾਉ ॥

pūre gur kī sev na kīnī birthā janam gavāiā. |1| rahāo.

Ils ne servent pas le Gurū, et dilapident leur existence. |1|Pause.

ਆਪੇ ਜਗਜੀਵਨੁ ਸੁਖਦਾਤਾ ਆਪੇ ਬਖਸਿ ਮਿਲਾਏ ॥

āpe jag-jīvan sukh-dāta āpe bakhas milāe.

Le Soi est la vie même de ce monde, source généreuse de tous les bonheurs. Charitable et pardonnant, il nous unit à lui.

ਜੀਅ ਜੰਤ ਏ ਕਿਆ ਵੇਚਾਰੇ ਕਿਆ ਕੋ ਆਖਿ ਸੁਣਾਏ ॥

jīa jant e kiā vechāre kiā ko ākh suṇāe.

Que lui sommes-nous, pauvres créatures ? Que peut-on lui dire et lui faire entendre ?

ਗੁਰਮੁਖਿ ਆਪੇ ਦੇਇ ਵਡਾਈ ਆਪੇ ਸੇਵ ਕਰਾਏ ॥੨॥

gurmukh āpe dei vaḍāī āpe sev karāe. |2|

Aux gurmukh eux-mêmes est accordée la gloire : il leur est donné de servir. |2|

ਦੇਖਿ ਕੁਟੰਬੁ ਮੋਹਿ ਲੋਭਾਣਾ ਚਲਦਿਆ ਨਾਲਿ ਨ ਜਾਈ ॥

dekh kuṭamb mohe lobhāṇā chaldiā nāl na jāī.

Ne considérant que leurs familles, les gens sont leurs sont avidement attachées et égotiquement identifiées. Alors que rien de cela ne nous accompagne vraiment.

ਸਤਗੁਰੁ ਸੇਵਿ ਗੁਣ ਨਿਧਾਨੁ ਪਾਇਆ ਤਿਸ ਦੀ ਕੀਮ ਨ ਪਾਈ ॥

satgur sev guṇ nidhān pāiā tis dī kīm na pāī.

C’est au service du Gurū que l’on trouve un trésor de vertus, d’une telle richesse que nul ne peut l’estimer.

ਹਰਿ ਪ੍ਰਭੁ ਸਖਾ ਮੀਤੁ ਪ੍ਰਭੁ ਮੇਰਾ ਅੰਤੇ ਹੋਇ ਸਖਾਈ ॥੩॥

har prabh sakhā mīt prabh merā ante hoe sakhāī. |3|

Har ! Le divin suprème est mon ami, mon compagnon. Dieu est mon ultime soutien. |3|

ਆਪਣੈ ਮਨਿ ਚਿਤਿ ਕਹੈ ਕਹਾਏ ਬਿਨੁ ਗੁਰ ਆਪੁ ਨ ਜਾਈ ॥

āpṇē man chit kahē kahāe bin gur āp na jāī.

On peut dire et faire dire des choses très conscientes, mais sans gurū, le moi n’est pas éliminé.

ਹਰਿ ਜੀਉ ਦਾਤਾ ਭਗਤਿ ਵਛਲੁ ਹੈ ਕਰਿ ਕਿਰਪਾ ਮੰਨਿ ਵਸਾਈ ॥

har jīo dātā bhagat vachhal hē kar kirpā man vasāī.

Har jio ! Le divin est généreux envers ses dévots bien-aimés. Manifestant sa bonté, il s’établit dans notre mental.

ਨਾਨਕ ਸੋਭਾ ਸੁਰਤਿ ਦੇਇ ਪ੍ਰਭੁ ਆਪੇ ਗੁਰਮੁਖਿ ਦੇ ਵਡਿਆਈ ॥੪॥੧੫॥੪੮॥

nānak sobhā surat dei prabh āpe gurmukh de vaḍiāī. |4|15|48|

Ô Nānak, c’est lui qui nous fait la grâce d’une sublime conscience ; Dieu donne au gurmukh la grandeur. |4|15|48|

ਸਿਰੀਰਾਗੁ ਮਹਲਾ ੩ ॥

sirīrāg mēhlā tījā.

Composé dans le rāg Sirī par le troisième Gurū :

ਧਨੁ ਜਨਨੀ ਜਿਨਿ ਜਾਇਆ ਧੰਨੁ ਪਿਤਾ ਪਰਧਾਨੁ ॥

dhan jan-nī jin jāiā dhan pitā pardhān.

Bénie soit la mère qui lui a donné naissance, et béni soit son illustre père :

ਸਤਗੁਰੁ ਸੇਵਿ ਸੁਖੁ ਪਾਇਆ ਵਿਚਹੁ ਗਇਆ ਗੁਮਾਨੁ ॥

satgur sev sukh pāiā vich-hu gaiā gumān.

Celui ou celle qui sert le Gurū y trouve le bonheur et élimine ainsi toute orgueilleuse prétention.

ਦਰਿ ਸੇਵਨਿ ਸੰਤ ਜਨ ਖੜੇ ਪਾਇਨਿ ਗੁਣੀ ਨਿਧਾਨੁ ॥੧॥

dar sevan sant jan khaṛe pā-in guṇī nidhān. |1|

À la cour de Dieu, les saints le servent avec humilité, et y trouve un trésor de vertus. |1|

ਮੇਰੇ ਮਨ ਗੁਰ ਮੁਖਿ ਧਿਆਇ ਹਰਿ ਸੋਇ ॥

mere man gur mukh dhiāe har soe.

Ô mon mental, face au Gurū, médite sur Dieu, har !

ਗੁਰ ਕਾ ਸਬਦੁ ਮਨਿ ਵਸੈ ਮਨੁ ਤਨੁ ਨਿਰਮਲੁ ਹੋਇ ॥੧॥ ਰਹਾਉ ॥

gur kā sabad man vasē man tan nirmal hoe. |1| rahāo.

Que le verbe du Gurū habite ton mental, et que ton mental et ton corps en soient purifiés. |1|Pause.

ਕਰਿ ਕਿਰਪਾ ਘਰਿ ਆਇਆ ਆਪੇ ਮਿਲਿਆ ਆਇ ॥

kar kirpā ghar āiā āpe miliā āe.

Manifestant sa grâce, il vient à notre demeure intérieure, et nous unit à lui.

ਗੁਰ ਸਬਦੀ ਸਾਲਾਹੀਐ ਰੰਗੇ ਸਹਜਿ ਸੁਭਾਇ ॥

gur sabdī salāhīē range sahj subhāe.

Dans la louange de la parole du Gurū, nous voilà spontanément teintés de sa superbe couleur.

ਸਚੈ ਸਚਿ ਸਮਾਇਆ ਮਿਲਿ ਰਹੈ ਨ ਵਿਛੁੜਿ ਜਾਇ ॥੨॥

sachē sach samāiā mil rahē na vichhuṛ jāe. |2|

Vrais, on s’unit au Vrai ; lui demeurant unis, on n’en est plus jamais séparés. |2|

ਜੋ ਕਿਛੁ ਕਰਣਾ ਸੁ ਕਰਿ ਰਹਿਆ ਅਵਰੁ ਨ ਕਰਣਾ ਜਾਇ ॥

jo kichh karṇā so kar rahiā avar na karṇā jāe.

Quoiqu’il soit fait, c’est lui qui le fait ; rien d’autre ne peut être fait.

ਚਿਰੀ ਵਿਛੁੰਨੇ ਮੇਲਿਅਨੁ ਸਤਗੁਰ ਪੰਨੈ ਪਾਇ ॥

chirī vichhune melian satgur pannē pāe.

Ceux qui lui sont séparés depuis si longtemps lui sont unis à nouveau ; il sont sur la page du Satgurū[1].

ਆਪੇ ਕਾਰ ਕਰਾਇਸੀ ਅਵਰੁ ਨ ਕਰਣਾ ਜਾਇ ॥੩॥

āpe kār karā-isī avar na karṇā jāe. |3|

Le Soi assigne à chacun sa tâche, et nul ne peut rien faire d’autre. |3|

ਮਨੁ ਤਨੁ ਰਤਾ ਰੰਗ ਸਿਉ ਹਉਮੈ ਤਜਿ ਵਿਕਾਰ ॥

man tan ratā rang sio haumē taj vikār.

Le mental et le corps imprégné de la passion divine, on se défait de l’orgueil et de la corruption.

ਅਹਿਨਿਸਿ ਹਿਰਦੈ ਰਵਿ ਰਹੈ ਨਿਰਭਉ ਨਾਮੁ ਨਿਰੰਕਾਰ ॥

ahinis hirdē rav rahē nirbhao nām nirankār.

Et jour et nuit, notre cœur se réjouit du Nām, le nom de cela qui n’a ni peur ni forme.

ਨਾਨਕ ਆਪਿ ਮਿਲਾਇਅਨੁ ਪੂਰੈ ਸਬਦਿ ਅਪਾਰ ॥੪॥੧੬॥੪੯॥

nānak āp milāian pūrē sabad apār. |4|16|49|

Ô Nānak, le Soi nous unit à la perfection de son verbe infini. |4|16|49|

ਸਿਰੀਰਾਗੁ ਮਹਲਾ ੩ ॥

sirīrāg mēhlā tījā.

Composé dans le rāg Sirī par le troisième Gurū :

ਗੋਵਿਦੁ ਗੁਣੀ ਨਿਧਾਨੁ ਹੈ ਅੰਤੁ ਨ ਪਾਇਆ ਜਾਇ ॥

govid guṇī nidhān hē ant na pāiā jāe.

Govind, le soutien des mondes, est un trésor de vertus dont nul ne peut atteindre les limites.

ਕਥਨੀ ਬਦਨੀ ਨ ਪਾਈਐ ਹਉਮੈ ਵਿਚਹੁ ਜਾਇ ॥

kathnī badnī na pāīē haumē vich-hu jāe.

Ce n’est pas par de simples paroles que l’on y accède, mais en éliminant tout égo.
________________________________________

[1] L’expression, empruntée au langage du commerce, renvoie à la page d’un registre de la comptabilité. Elle signifie que le Satgurū tient compte de ses disciples, et que ceux-là font partie de ce dont il prend le plus grand soin et dont il gère les affaires.

jeudi 19 novembre 2015

Page 31

ਸਿਰੀਰਾਗੁ ਮਹਲਾ ੩ ॥

sirīrāg mēhlā tījā.

Composé dans le rāg Sirī par le troisième Gurū :

ਅੰਮ੍ਰਿਤੁ ਛੋਡਿ ਬਿਖਿਆ ਲੋਭਾਣੇ ਸੇਵਾ ਕਰਹਿ ਵਿਡਾਣੀ ॥

ammrit chhoḍ bikhiā lobhāṇe sevā karahe viḍāṇī.

Délaissant le nectar, on est avide de poison, et on sert autre chose[1].

ਆਪਣਾ ਧਰਮੁ ਗਵਾਵਹਿ ਬੂਝਹਿ ਨਾਹੀ ਅਨਦਿਨੁ ਦੁਖਿ ਵਿਹਾਣੀ ॥

āpṇā dharam gavāv-he būjheh nāhī an-din dukh vihāṇī.

Se détournant soi-même du dharma, on ne comprend plus rien, et l’on passe le jour et la nuit dans la souffrance.

ਮਨਮੁਖ ਅੰਧ ਨ ਚੇਤਹੀ ਡੂਬਿ ਮੁਏ ਬਿਨੁ ਪਾਣੀ ॥੧॥

manmukh andh na chethī ḍūb mue bin pāṇī. |1|

Le manmukh, aveugle et sans conscience, meurt noyé alors qu’il n’y a pas d’eau. |1|

ਮਨ ਰੇ ਸਦਾ ਭਜਹੁ ਹਰਿ ਸਰਣਾਈ ॥

man re sadā bhaj-hu har sarṇāī.

Ô mental , prends toujours refuge dans la vibration divine, har !

ਗੁਰ ਕਾ ਸਬਦੁ ਅੰਤਰਿ ਵਸੈ ਤਾ ਹਰਿ ਵਿਸਰਿ ਨ ਜਾਈ ॥੧॥ ਰਹਾਉ ॥

gur kā sabad antar vasē tā har visar na jāī. |1| rahāo.

Le shabad du Gurū profondément installé en toi-même,tu n’oubliera pas Dieu, har !|1|Pause.

ਇਹੁ ਸਰੀਰੁ ਮਾਇਆ ਕਾ ਪੁਤਲਾ ਵਿਚਿ ਹਉਮੈ ਦੁਸਟੀ ਪਾਈ ॥

ehu sarīr māiā kā putlā vich haumē dusṭī pāī.

Dans ce corps qui est la marionnette de Maya, se trouve le mal de l’égoisme .

ਆਵਣੁ ਜਾਣਾ ਜੰਮਣੁ ਮਰਣਾ ਮਨਮੁਖਿ ਪਤਿ ਗਵਾਈ ॥

āvaṇ jāṇā jamaṇ marṇā manmukh pat gavāī.

Allant et venant de vie à trépas, les manmukh épuisent leur dignité.

ਸਤਗੁਰੁ ਸੇਵਿ ਸਦਾ ਸੁਖੁ ਪਾਇਆ ਜੋਤੀ ਜੋਤਿ ਮਿਲਾਈ ॥੨॥

satgur sev sadā sukh pāiā jotī jot milāī. |2|

C’est le Satgurū qu’il faut server sans cesse : ainsi accède-t-on au bonheur, notre lumière se fondant dans la lumière. |2|

ਸਤਗੁਰ ਕੀ ਸੇਵਾ ਅਤਿ ਸੁਖਾਲੀ ਜੋ ਇਛੇ ਸੋ ਫਲੁ ਪਾਏ ॥

satgur kī sevā at sukhālī jo ichhe so fal pāe.

Au service du Satgurū, on trouve la sérénité, et tous nos souhaits sont accomplis.

ਜਤੁ ਸਤੁ ਤਪੁ ਪਵਿਤੁ ਸਰੀਰਾ ਹਰਿ ਹਰਿ ਮੰਨਿ ਵਸਾਏ ॥

jat sat tap pavit sarīrā har har man vasāe.

La maitrise de soi, la vérité et l’effort sur soi-même sanctifient le corps, et Dieu - har ! har ! - vient résider dans notre mental.

ਸਦਾ ਅਨੰਦਿ ਰਹੈ ਦਿਨੁ ਰਾਤੀ ਮਿਲਿ ਪ੍ਰੀਤਮ ਸੁਖੁ ਪਾਏ ॥੩॥

sadā anand rahē din rātī mil prītam sukh pāe. |3|

On demeure ainsi dans une perpétuelle félicité, nuit et jour. Uni au bien-aimé, on trouve le bonheur. |3|

ਜੋ ਸਤਗੁਰ ਕੀ ਸਰਣਾਗਤੀ ਹਉ ਤਿਨ ਕੈ ਬਲਿ ਜਾਉ ॥

jo satgur kī sarṇāgatī hao tin kē bal jāo.

À celles et ceux qui prennent refuge auprès du Satgurū, je me fais l’offrance.

ਦਰਿ ਸਚੈ ਸਚੀ ਵਡਿਆਈ ਸਹਜੇ ਸਚਿ ਸਮਾਉ ॥

dar sachē sachī vaḍiāī sehje sach samāo.

À la cour du vrai, ils sont bénis d’une vraie grandeur, et se fondent d’eux-mêmes dans le vrai.

ਨਾਨਕ ਨਦਰੀ ਪਾਈਐ ਗੁਰਮੁਖਿ ਮੇਲਿ ਮਿਲਾਉ ॥੪॥੧੨॥੪੫॥

nānak nadrī pāīē gurmukh mel milāo. |4|12|45|

Ô Nānak, ainsi touchés par son regard bienveillant, les gurmukh communient en son union. |4|12|45|

ਸਿਰੀਰਾਗੁ ਮਹਲਾ ੩ ॥

sirīrāg mēhlā tījā.

Composé dans le rāg Sirī par le troisième Gurū :

ਮਨਮੁਖ ਕਰਮ ਕਮਾਵਣੇ ਜਿਉ ਦੋਹਾਗਣਿ ਤਨਿ ਸੀਗਾਰੁ ॥

manmukh karam kamāv-ṇe jio dohāgaṇ tan sīgār.

Le manmukh pratique toutes sortes de rituels, comme l’épouse négligée orne son corps :

ਸੇਜੈ ਕੰਤੁ ਨ ਆਵਈ ਨਿਤ ਨਿਤ ਹੋਇ ਖੁਆਰੁ ॥

sejē kant na āvaī nit nit hoe khuār.

Son époux ne partage plus son lit, et jour après jour elle dépérit.

ਪਿਰ ਕਾ ਮਹਲੁ ਨ ਪਾਵਈ ਨਾ ਦੀਸੈ ਘਰੁ ਬਾਰੁ ॥੧॥

pir kā mahal na pāvaī nā dīsē ghar bār. |1|

Elle n’a plus accès au palais de son époux : la porte de sa demeure ne lui apparait plus. |1|

ਭਾਈ ਰੇ ਇਕ ਮਨਿ ਨਾਮੁ ਧਿਆਇ ॥

bhāī re ik man nām dhiāe.

Ô frères, de tout votre mental[2], méditez le Nām.

ਸੰਤਾ ਸੰਗਤਿ ਮਿਲਿ ਰਹੈ ਜਪਿ ਰਾਮ ਨਾਮੁ ਸੁਖੁ ਪਾਇ ॥੧॥ ਰਹਾਉ ॥

santā sangat mil rahē jap rām nām sukh pāe. |1| rahāo.

Demeurant en communion dans la congrégation des saints, répétez le nom de Dieu pour accéder au bonheur. |1|Pause.

ਗੁਰਮੁਖਿ ਸਦਾ ਸੋਹਾਗਣੀ ਪਿਰੁ ਰਾਖਿਆ ਉਰ ਧਾਰਿ ॥

gurmukh sadā sohāgaṇī pir rākhiā ur dhār.

Les gurmukh sont tels l’épouse comblée, qui garde constamment son bien-aimé dans son cœur :

ਮਿਠਾ ਬੋਲਹਿ ਨਿਵਿ ਚਲਹਿ ਸੇਜੈ ਰਵੈ ਭਤਾਰੁ ॥

miṭhā boleh niv chaleh sejē ravē bhatār.

La parole douce, les manières humbles, elle jouit du lit de son époux.

ਸੋਭਾਵੰਤੀ ਸੋਹਾਗਣੀ ਜਿਨ ਗੁਰ ਕਾ ਹੇਤੁ ਅਪਾਰੁ ॥੨॥

sobhāvantī sohāgaṇī jin gur kā het apār. |2|

Bénie soit la bienheureuse épouse dont l’amour pour le Gurū est infini. |2|

ਪੂਰੈ ਭਾਗਿ ਸਤਗੁਰੁ ਮਿਲੈ ਜਾ ਭਾਗੈ ਕਾ ਉਦਉ ਹੋਇ ॥

pūrē bhāg satgur milē jā bhāgē kā ud-u hoe.

C’est par une heureuse destinée que l’on rencontre le Satgurū, et notre destinée s’éveille et se déploie.

ਅੰਤਰਹੁ ਦੁਖੁ ਭ੍ਰਮੁ ਕਟੀਐ ਸੁਖੁ ਪਰਾਪਤਿ ਹੋਇ ॥

antr-hu dukh bhram kaṭīē sukh parāpat hoe.

La souffrance et le doute intérieurs sont tranchés net, et l’on trouve la sérénité.

ਗੁਰ ਕੈ ਭਾਣੈ ਜੋ ਚਲੈ ਦੁਖੁ ਨ ਪਾਵੈ ਕੋਇ ॥੩॥

gur kē bhāṇē jo chalē dukh na pāvē koe. |3|

Quiconque va selon la volonté du Gurū ne connaitra plus la souffrance. |3|

ਗੁਰ ਕੇ ਭਾਣੇ ਵਿਚਿ ਅੰਮ੍ਰਿਤੁ ਹੈ ਸਹਜੇ ਪਾਵੈ ਕੋਇ ॥

gur ke bhāṇe vich ammrit hē sehje pāvē koe.

Dans la volonté du Gurū est l’amrit* : c’est là qu’on le trouve facilement.

ਜਿਨਾ ਪਰਾਪਤਿ ਤਿਨ ਪੀਆ ਹਉਮੈ ਵਿਚਹੁ ਖੋਇ ॥

jinā parāpat tin pīā haumē vich-hu khoe.

Celles et ceux à qui l’obtiennent s’en délectent, et leur orgueil intérieur disparait.

ਨਾਨਕ ਗੁਰਮੁਖਿ ਨਾਮੁ ਧਿਆਈਐ ਸਚਿ ਮਿਲਾਵਾ ਹੋਇ ॥੪॥੧੩॥੪੬॥

nānak gurmukh nām dhiāīē sach milāvā hoe. |4|13|46|

Ô Nānak, les gurmukh contemplent le Nām, et communient avec le Vrai. |4|13|46|

ਸਿਰੀਰਾਗੁ ਮਹਲਾ ੩ ॥

sirīrāg mēhlā tījā.

Composé dans le rāg Sirī par le troisième Gurū :

ਜਾ ਪਿਰੁ ਜਾਣੈ ਆਪਣਾ ਤਨੁ ਮਨੁ ਅਗੈ ਧਰੇਇ ॥

jā pir jāṇē āpṇā tan man agē dharei.

Si tu sais qui est ton époux, alors offre-lui ton corps et ton mental.

ਸੋਹਾਗਣੀ ਕਰਮ ਕਮਾਵਦੀਆ ਸੇਈ ਕਰਮ ਕਰੇਇ ॥

sohāgaṇī karam kamāv-dīā seī karam karei.

Ce que fait l’épouse comblée, fais-le aussi.

ਸਹਜੇ ਸਾਚਿ ਮਿਲਾਵੜਾ ਸਾਚੁ ਵਡਾਈ ਦੇਇ ॥੧॥

sehje sāch milāv-ṛā sāch vaḍāī dei. |1|

Alors, sans aucun effort, tu seras unie au Vrai, et la vraie grandeur te sera accordée. |1|

ਭਾਈ ਰੇ ਗੁਰ ਬਿਨੁ ਭਗਤਿ ਨ ਹੋਇ ॥

bhāī re gur bin bhagat na hoe.

Ô frères, sans Gurū il n’y a point de dévotion.

ਬਿਨੁ ਗੁਰ ਭਗਤਿ ਨ ਪਾਈਐ ਜੇ ਲੋਚੈ ਸਭੁ ਕੋਇ ॥੧॥ ਰਹਾਉ ॥

bin gur bhagat na pāīē je lochē sabh koe. |1| rahāo.

Sans Gurū, point de dévotion possible, quand bien même on ne chercherait qu’elle. |1|Pause.

ਲਖ ਚਉਰਾਸੀਹ ਫੇਰੁ ਪਇਆ ਕਾਮਣਿ ਦੂਜੈ ਭਾਇ ॥

lakh chaorāsīh fer paiā kāmaṇ dūjē bhāe.

Ce sont huit millions quatre cent mille tours[3] que l’amour de la dualité fait faire à l’épouse.

ਬਿਨੁ ਗੁਰ ਨੀਦ ਨ ਆਵਈ ਦੁਖੀ ਰੈਣਿ ਵਿਹਾਇ ॥

bin gur nīd na āvaī dukhī rēṇ vihāe.

Sans Gurū, elle ne trouve pas le sommeil, et passe ses nuits dans la souffrance.

ਬਿਨੁ ਸਬਦੈ ਪਿਰੁ ਨ ਪਾਈਐ ਬਿਰਥਾ ਜਨਮੁ ਗਵਾਇ ॥੨॥ 

bin sabdē pir na pāīē birthā janam gavāe. |2|

Sans le shabad, elle n’accède plus à son époux, et elle gâche sa vie en vain. |2|
__________________________________

[1] C'est-à-dire, autre que Dieu

[2] Litt. « d’un seul mental »

[3] C'est-à-dire, incarnations.

mercredi 18 novembre 2015

Page 30

ਹਰਿ ਜੀਉ ਸਦਾ ਧਿਆਇ ਤੂ ਗੁਰਮੁਖਿ ਏਕੰਕਾਰੁ ॥੧॥ ਰਹਾਉ ॥

har jīo sadā dhiāe tū gurmukh ekankār. |1| rahāo.

Har jio ! Médite sans cesse sur le divin bien-aimé, ô toi, gurmukh, sur l’unique déployé en la création ! |1|Pause.

ਗੁਰਮੁਖਾ ਕੇ ਮੁਖ ਉਜਲੇ ਗੁਰ ਸਬਦੀ ਬੀਚਾਰਿ ॥

gurmukhā ke mukh ujle gur sabdī bīchār.

Le visage du gurmukh resplendit, il médite la parole du Gurū.

ਹਲਤਿ ਪਲਤਿ ਸੁਖੁ ਪਾਇਦੇ ਜਪਿ ਜਪਿ ਰਿਦੈ ਮੁਰਾਰਿ ॥

halat palat sukh pāide jap jap ridē murār.

Ici et au-delà, il trouve le Bonheur, chantant et méditant le seigneur dans son cœur.

ਘਰ ਹੀ ਵਿਚਿ ਮਹਲੁ ਪਾਇਆ ਗੁਰ ਸਬਦੀ ਵੀਚਾਰਿ ॥੨॥

ghar hī vich mahal pāiā gur sabdī vīchār. |2|

Dans sa propre demeure, il trouve un palais ; il médite la parole du Gurū. |2|

ਸਤਗੁਰ ਤੇ ਜੋ ਮੁਹ ਫੇਰਹਿ ਮਥੇ ਤਿਨ ਕਾਲੇ ॥

satgur te jo muh fereh mathe tin kāle.

Quiconque se détourne du Satgurū noircit son propre front[1].

ਅਨਦਿਨੁ ਦੁਖ ਕਮਾਵਦੇ ਨਿਤ ਜੋਹੇ ਜਮ ਜਾਲੇ ॥

an-din dukh kamāv-de nit johe jam jāle.

Une telle personne souffre jour et nuit ; elle voit constamment le filet de la mort.

ਸੁਪਨੈ ਸੁਖੁ ਨ ਦੇਖਨੀ ਬਹੁ ਚਿੰਤਾ ਪਰਜਾਲੇ ॥੩॥

supnē sukh na dekhnī baho chintā parjāle. |3|

Même dans ses rêves, elle ne trouve pas le bonheur, brulânt d’une terrible angoisse. |3|

ਸਭਨਾ ਕਾ ਦਾਤਾ ਏਕੁ ਹੈ ਆਪੇ ਬਖਸ ਕਰੇਇ ॥

sabhnā kā dātā ek hē āpe bakhas karei.

L’Unique est cela qui donne toute chose ; c’est le soi divin qui accorde toute faveur.

ਕਹਣਾ ਕਿਛੂ ਨ ਜਾਵਈ ਜਿਸੁ ਭਾਵੈ ਤਿਸੁ ਦੇਇ ॥

kahṇā kichhū na jāv-ī jis bhāvē tis dei.

Nul n’a rien à y redire : il donne selon qu’il lui plait.

ਨਾਨਕ ਗੁਰਮੁਖਿ ਪਾਈਐ ਆਪੇ ਜਾਣੈ ਸੋਇ ॥੪॥੯॥੪੨॥

nānak gurmukh pāīē āpe jāṇē soe. |4|9|42|

Ô Nānak, les gurmukh l’atteignent ; le Soi se connait soi-même. |4|9|42|

ਸਿਰੀਰਾਗੁ ਮਹਲਾ ੩ ॥

sirīrāg mēhlā tījā.

Composé dans le rāg Sirī par le troisième Gurū :

ਸਚਾ ਸਾਹਿਬੁ ਸੇਵੀਐ ਸਚੁ ਵਡਿਆਈ ਦੇਇ ॥

sachā sāhib sevīē sach vadiāī dei.

Au service du vrai seigneur, on est béni d’une vraie grandeur.

ਗੁਰ ਪਰਸਾਦੀ ਮਨਿ ਵਸੈ ਹਉਮੈ ਦੂਰਿ ਕਰੇਇ ॥

gur prasādī man vasē haumē dūr karei.

Par la grâce du Gurū, il habite notre mental, et l’orgueil est éliminé.

ਇਹੁ ਮਨੁ ਧਾਵਤੁ ਤਾ ਰਹੈ ਜਾ ਆਪੇ ਨਦਰਿ ਕਰੇਇ ॥੧॥

eh man dhāvat tā rahē jā āpe nadar karei. |1|

Ce mental agité est tranquillisé dès lors que le Soi manifeste sa bienveillance. |1|

ਭਾਈ ਰੇ ਗੁਰਮੁਖਿ ਹਰਿ ਨਾਮੁ ਧਿਆਇ ॥

bhāī re gurmukh har nām dhiāe.

Ô frères, ô gurmukh, contemplez Har Nām, le nom de Dieu !

ਨਾਮੁ ਨਿਧਾਨੁ ਸਦ ਮਨਿ ਵਸੈ ਮਹਲੀ ਪਾਵੈ ਥਾਉ ॥੧॥ ਰਹਾਉ ॥

nām nidhān sad man vasē mah-lī pāvē thāo. |1| rahāo.

Que le trésor du Nām reste toujours dans votre mental ; puissiez-vous trouvez votre place dans la demeure divine. |1|Pause.

ਮਨਮੁਖ ਮਨੁ ਤਨੁ ਅੰਧੁ ਹੈ ਤਿਸ ਨਉ ਠਉਰ ਨ ਠਾਉ ॥

manmukh man tan andh hē tis nao ṭhaur na ṭhāo.

Le mental et le corps du manmukh sont sinistres ; nulle part il ne trouve sa place.

ਬਹੁ ਜੋਨੀ ਭਉਦਾ ਫਿਰੈ ਜਿਉ ਸੁੰਞੈਂ ਘਰਿ ਕਾਉ ॥

baho jonī bhaudā firē jio suñē(n) ghar kāo.

Ils errent à travers d’innombrables incarnations, comme des corbeaux dans une maison abandonnée.

ਗੁਰਮਤੀ ਘਟਿ ਚਾਨਣਾ ਸਬਦਿ ਮਿਲੈ ਹਰਿ ਨਾਉ ॥੨॥

gurmatī ghaṭ chān-ṇā sabad milē har nāo. |2|

C’est par l’enseignement du Gurū que le cœur s’illumine, et par le shabad que l’on communie avec le nom de Dieu. |2|

ਤ੍ਰੈ ਗੁਣ ਬਿਖਿਆ ਅੰਧੁ ਹੈ ਮਾਇਆ ਮੋਹ ਗੁਬਾਰ ॥

trē guṇ bikhiā andh hē māiā moh gubār.

Empoisonné par les trois guna*, on est aveuglé : l’attachement à Maya n’est qu’obscurité.

ਲੋਭੀ ਅਨ ਕਉ ਸੇਵਦੇ ਪੜਿ ਵੇਦਾ ਕਰੈ ਪੂਕਾਰ ॥

lobhī an kao sevde paṛ vedā karē pūkār.

Les avares se servent entre eux, même s’ils proclament haut et fort avoir étudié le Véda*.

ਬਿਖਿਆ ਅੰਦਰਿ ਪਚਿ ਮੁਏ ਨਾ ਉਰਵਾਰੁ ਨ ਪਾਰੁ ॥੩॥

bikhiā andar pach mue nā urvār na pār. |3|

Ils meurent consummés par leur propre venin, et ne sont plus ni de ce côté-ci, ni de l’autre.|3|

ਮਾਇਆ ਮੋਹਿ ਵਿਸਾਰਿਆ ਜਗਤ ਪਿਤਾ ਪ੍ਰਤਿਪਾਲਿ ॥

māiā mohe visāriā jagat pitā pratipāl.

Dans l’identification égotique à Maya , ils ont oublié leur père, le protecteur du monde.

ਬਾਝਹੁ ਗੁਰੂ ਅਚੇਤੁ ਹੈ ਸਭ ਬਧੀ ਜਮਕਾਲਿ ॥

bājhaho gurū achet hē sabh badhī jamkāl.

Sans le Gurū, on est inconscients, tous ligotés par le messager de la mort.

ਨਾਨਕ ਗੁਰਮਤਿ ਉਬਰੇ ਸਚਾ ਨਾਮੁ ਸਮਾਲਿ ॥੪॥੧੦॥੪੩॥

nānak gurmat ubre sachā nām samāl. |4|10|43|

Ô Nānak, c’est le gurmat, l’enseignement du Gurū, qui nous sauve. Contemple le vrai Nām. |4|10|43|

ਸਿਰੀਰਾਗੁ ਮਹਲਾ ੩ ॥

sirīrāg mēhlā tījā.

Composé dans le rāg Sirī par le troisième Gurū :

ਤ੍ਰੈ ਗੁਣ ਮਾਇਆ ਮੋਹੁ ਹੈ ਗੁਰਮੁਖਿ ਚਉਥਾ ਪਦੁ ਪਾਇ ॥

trē guṇ māiā moho hē gurmukh chauthā pad pāe.

Par les trois guna, on est dans l’identification égotique à Maya. Mais les gurmukh, eux, atteignent le quatrième état.

ਕਰਿ ਕਿਰਪਾ ਮੇਲਾਇਅਨੁ ਹਰਿ ਨਾਮੁ ਵਸਿਆ ਮਨਿ ਆਇ ॥

kar kirpā melāian har nām vasiā man āe.

Manifestant sa grâce, Dieu nous unit à lui, et le Nām divin habite notre mental.

ਪੋਤੈ ਜਿਨ ਕੈ ਪੁੰਨੁ ਹੈ ਤਿਨ ਸਤਸੰਗਤਿ ਮੇਲਾਇ ॥੧॥

potē jin kē punn hē tin satsangat melāe. |1|

L’escarcelle emplie de vertu, on communie dans la compagnie des justes. |1|

ਭਾਈ ਰੇ ਗੁਰਮਤਿ ਸਾਚਿ ਰਹਾਉ ॥

bhāī re gurmat sāch rahāo.

Ô frères, par l’enseignement du Gurū, demeure dans la justesse.

ਸਾਚੋ ਸਾਚੁ ਕਮਾਵਣਾ ਸਾਚੈ ਸਬਦਿ ਮਿਲਾਉ ॥੧॥ ਰਹਾਉ ॥

sācho sāch kamāv-ṇā sāchē sabad milāo. |1| rahāo.

Pratique la vérité, et uniquement la vérité, et communie avec le verbe juste. |1|Pause.

ਜਿਨੀ ਨਾਮੁ ਪਛਾਣਿਆ ਤਿਨ ਵਿਟਹੁ ਬਲਿ ਜਾਉ ॥

jinī nām pachhāṇiā tin viṭahu bal jāo.

À celles et ceux qui réalisent le Nām, je m’offre en sacrifice.

ਆਪੁ ਛੋਡਿ ਚਰਣੀ ਲਗਾ ਚਲਾ ਤਿਨ ਕੈ ਭਾਇ ॥

āp chhoḍ charṇī lagā chalā tin kē bhāe.

Éliminant tout sens du moi, je tombe à leurs pieds ; je vais selon son bon plaisir.

ਲਾਹਾ ਹਰਿ ਹਰਿ ਨਾਮੁ ਮਿਲੈ ਸਹਜੇ ਨਾਮਿ ਸਮਾਇ ॥੨॥

lāhā har har nām milē sehje nām samāe. |2|

Faisant bénéfice du Nam - Har ! Har ! - je m’immerge sans effort dans le Nām. |2|

ਬਿਨੁ ਗੁਰ ਮਹਲੁ ਨ ਪਾਈਐ ਨਾਮੁ ਨ ਪਰਾਪਤਿ ਹੋਇ ॥

bin gur mahal na pāīē nām na parāpat hoe.

Sans le Gurū, nul ne peut atteindre sa demeure, et l’on ne trouve pas le Nām.

ਐਸਾ ਸਤਗੁਰੁ ਲੋੜਿ ਲਹੁ ਜਿਦੂ ਪਾਈਐ ਸਚੁ ਸੋਇ ॥

ēsā satgur loṛ laho jidū pāīē sach soe.

Aspire à trouver un tel Satgurū, celui qui te mènera à la vérité.

ਅਸੁਰ ਸੰਘਾਰੈ ਸੁਖਿ ਵਸੈ ਜੋ ਤਿਸੁ ਭਾਵੈ ਸੁ ਹੋਇ ॥੩॥

asur sanghārē sukh vasē jo tis bhāvē so hoe. |3|

Détruis tes démons et tu demeureras dans la sérénité. N’arrive que ce qui lui plait. |3|

ਜੇਹਾ ਸਤਗੁਰੁ ਕਰਿ ਜਾਣਿਆ ਤੇਹੋ ਜੇਹਾ ਸੁਖੁ ਹੋਇ ॥

jehā satgur kar jāṇiā teho jehā sukh hoe.

Plus on connait le Satgurū, plus on y trouve le bonheur.

ਏਹੁ ਸਹਸਾ ਮੂਲੇ ਨਾਹੀ ਭਾਉ ਲਾਏ ਜਨੁ ਕੋਇ ॥

ehu sahsā mūle nāhī bhāo lāe jan koe.

Il n’y a aucun doute à ce sujet ; et pourtant, rares sont ceux qui l’aiment.

ਨਾਨਕ ਏਕ ਜੋਤਿ ਦੁਇ ਮੂਰਤੀ ਸਬਦਿ ਮਿਲਾਵਾ ਹੋਇ ॥੪॥੧੧॥੪੪॥ 

nānak ek jot due mūrtī sabad milāvā hoe. |4|11|44|

Ô Nānak, l’unique lumière prend deux expressions différentes[2], et c’est par le shabad que se fait l’union.  |4|11|44|
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[1] Signe de honte, d’opprobe et de malédiction.

[2] C’est-à-dire, de multiples expressions.

Page 29

ਲਖ ਚਉਰਾਸੀਹ ਤਰਸਦੇ ਜਿਸੁ ਮੇਲੇ ਸੋ ਮਿਲੈ ਹਰਿ ਆਇ ॥

lakh chaurāsīh tarasde jis mele so milē har āe.

Ardamment, on le désire pendant huit millions et quatre cent mille incarnations. Se rassemblant, on s’unit à Dieu, har ![1]

ਨਾਨਕ ਗੁਰਮੁਖਿ ਹਰਿ ਪਾਇਆ ਸਦਾ ਹਰਿ ਨਾਮਿ ਸਮਾਇ ॥੪॥੬॥੩੯॥

nānak gurmukh har pāiā sadā har nām samāe. |4|6|39|

Ô Nānak, ce sont les gurmukh qui trouvent Dieu et demeurent en constante communion avec Har Nām, le nom de Dieu. |4|6|39|

ਸਿਰੀਰਾਗੁ ਮਹਲਾ ੩ ॥

sirīrāg mēhlā tījā.

Composé dans le rāg Sirī par le troisième Gurū :

ਸੁਖ ਸਾਗਰੁ ਹਰਿ ਨਾਮੁ ਹੈ ਗੁਰਮੁਖਿ ਪਾਇਆ ਜਾਇ ॥

sukh sāgar har nām hē gurmukh pāiā jāe.

Har Nām, le nom de Dieu, est un océan de bonheur. Ce sont les gurmukh qui l’atteignent.

ਅਨਦਿਨੁ ਨਾਮੁ ਧਿਆਈਐ ਸਹਜੇ ਨਾਮਿ ਸਮਾਇ ॥

an-din nām dhiāīē sehje nām samāe.

Contemplant le Nām nuit et jour, ils s’absorbent sans effort dans le Nām.

ਅੰਦਰੁ ਰਚੈ ਹਰਿ ਸਚ ਸਿਉ ਰਸਨਾ ਹਰਿ ਗੁਣ ਗਾਇ ॥੧॥

andar rachē har sach sio rasnā har guṇ gāe. |1|

Il baignent en eux-mêmes dans la vérité de Dieu. Leur langue chant la louange des vertus divines, har ! |1|

ਭਾਈ ਰੇ ਜਗੁ ਦੁਖੀਆ ਦੂਜੈ ਭਾਇ ॥

bhāī re jag dukhīā dūjē bhāe.

Ô frères, que le monde souffre dans l’amour de la dualité !

ਗੁਰ ਸਰਣਾਈ ਸੁਖੁ ਲਹਹਿ ਅਨਦਿਨੁ ਨਾਮੁ ਧਿਆਇ ॥੧॥ ਰਹਾਉ ॥

gur sarnāī sukh laheh andin nām dhiāe. |1| rahāo.

C’est dans le sanctuaire du Gurū que l’on trouve le bonheur. Chantons le Nām jour et nuit. |1|Pause.

ਸਾਚੇ ਮੈਲੁ ਨ ਲਾਗਈ ਮਨੁ ਨਿਰਮਲੁ ਹਰਿ ਧਿਆਇ ॥

sāche mēl na lāg-ī man nirmal har dhiāe.

Les justes ne sont pas affectés par la corruption. Leur mental est purifié par la contemplation de Dieu, har !

ਗੁਰਮੁਖਿ ਸਬਦੁ ਪਛਾਣੀਐ ਹਰਿ ਅੰਮ੍ਰਿਤ ਨਾਮਿ ਸਮਾਇ ॥

gurmukh sabad pachhāṇīē har ammrit nām samāe.

Les gurmukh réalisent le shabad, et s’immergent dans le nectar ambrosiaque du Nām.

ਗੁਰ ਗਿਆਨੁ ਪ੍ਰਚੰਡੁ ਬਲਾਇਆ ਅਗਿਆਨੁ ਅੰਧੇਰਾ ਜਾਇ ॥੨॥

gur giān prachanḍ balāiā agiān andherā jāe. |2|

C’est par le Gurū que l’on allume le feu brillant de la sagesse ; ainsi se disperse l’obscurité de l’ignorance.  |2|

ਮਨਮੁਖ ਮੈਲੇ ਮਲੁ ਭਰੇ ਹਉਮੈ ਤ੍ਰਿਸਨਾ ਵਿਕਾਰੁ ॥

manmukh mēle mal bhare haumē trisnā vikār.

Le manmukh est corrompu, chargés d’impuretés, d’égoisme, de convoitise et de méchanceté.

ਬਿਨੁ ਸਬਦੈ ਮੈਲੁ ਨ ਉਤਰੈ ਮਰਿ ਜੰਮਹਿ ਹੋਇ ਖੁਆਰੁ ॥

bin sabdē mēl na utrē mar jameh hoe khuār.

Sans le shabad, la corruption n’est pas éliminée, et il n’y a que misère, dans la mort comme dans la vie.

ਧਾਤੁਰ ਬਾਜੀ ਪਲਚਿ ਰਹੇ ਨਾ ਉਰਵਾਰੁ ਨ ਪਾਰੁ ॥੩॥

dhātur bājī palach rahe nā urvār na pār. |3|

Distrait par le jeu du monde, on ne demeure ni de ce côté-ci, ni de l’autre côté. |3|

ਗੁਰਮੁਖਿ ਜਪ ਤਪ ਸੰਜਮੀ ਹਰਿ ਕੈ ਨਾਮਿ ਪਿਆਰੁ ॥

gurmukh jap tap sanj-mī har kē nām piār.

Pour les gurmukh, japa, tapa et contrôle de soi sont tout l’amour du Nām de Dieu, har !

ਗੁਰਮੁਖਿ ਸਦਾ ਧਿਆਈਐ ਏਕੁ ਨਾਮੁ ਕਰਤਾਰੁ ॥

gurmukh sadā dhiāīē ek nām kartār.

Les gurmukh contemplent éternellement le Nām du seul créateur.

ਨਾਨਕ ਨਾਮੁ ਧਿਆਈਐ ਸਭਨਾ ਜੀਆ ਕਾ ਆਧਾਰੁ ॥੪॥੭॥੪੦॥

nānak nām dhiāīē sabhnā jīā kā ādhār. |4|7|40|

Ô Nānak, médite le Nām, qui soutient tout ce qui vit. |4|7|40|

ਸ੍ਰੀਰਾਗੁ ਮਹਲਾ ੩ ॥

srīrāg mēhlā tījā.

Composé dans le rāg Sirī par le troisième Gurū :

ਮਨਮੁਖੁ ਮੋਹਿ ਵਿਆਪਿਆ ਬੈਰਾਗੁ ਉਦਾਸੀ ਨ ਹੋਇ ॥

manmukh mohe viāpiā bērāg udāsī na hoe.

Les manmukh sont bouffis d’orgueil ; ils ne sont ni désintéressés ni détachés.

ਸਬਦੁ ਨ ਚੀਨੈ ਸਦਾ ਦੁਖੁ ਹਰਿ ਦਰਗਹਿ ਪਤਿ ਖੋਇ ॥

sabad na chīnē sadā dukh har darg-he pat khoe.

Ne comprenant pas le shabad, ils souffrent sans cesse, et perdent leur honneur à la cour de Dieu.

ਹਉਮੈ ਗੁਰਮੁਖਿ ਖੋਈਐ ਨਾਮਿ ਰਤੇ ਸੁਖੁ ਹੋਇ ॥੧॥

haumē gurmukh khoīē nām rate sukh hoe. |1|

Les gurmukh éliminent leur égo ; imprégnés du Nām, ils trouvent le bonheur. |1|

ਮੇਰੇ ਮਨ ਅਹਿਨਿਸਿ ਪੂਰਿ ਰਹੀ ਨਿਤ ਆਸਾ ॥

mere man ahinis pūr rahī nit āsā.

Ô mon mental, de jour comme de nuit, toujours, tu es plein de tes espoirs.

ਸਤਗੁਰੁ ਸੇਵਿ ਮੋਹੁ ਪਰਜਲੈ ਘਰ ਹੀ ਮਾਹਿ ਉਦਾਸਾ ॥੧॥ ਰਹਾਉ ॥

satgur sev moho parjalē ghar hī māhe udāsā. |1| rahāo.

Sers le Satgurū et immole ton orgueil ; dans ta propre demeure, reste détaché. |1|Pause.

ਗੁਰਮੁਖਿ ਕਰਮ ਕਮਾਵੈ ਬਿਗਸੈ ਹਰਿ ਬੈਰਾਗੁ ਅਨੰਦੁ ॥

gurmukh karam kamāvē bigsē har bērāg anand.

Par leurs actes vertueux, les gurmukh s’épanouissent. Désintéressés, ils connaissent la suprême félicité de Dieu, har !

ਅਹਿਨਿਸਿ ਭਗਤਿ ਕਰੇ ਦਿਨੁ ਰਾਤੀ ਹਉਮੈ ਮਾਰਿ ਨਿਚੰਦੁ ॥

ahinis bhagat kare din rātī haumē mār nichand.

Jour et nuit, ils manifestent leur devotion ; nuit et jour, ils conquièrent leur orgueil, neutres et insouciants.

ਵਡੈ ਭਾਗਿ ਸਤਸੰਗਤਿ ਪਾਈ ਹਰਿ ਪਾਇਆ ਸਹਜਿ ਅਨੰਦੁ ॥੨॥

vaḍē bhāg satsangat pāī har pāiā sahj anand. |2|

Par une heureuse destinée, en trouvant la satsangat, la compagnie des justes, j’ai trouvé Dieu - har ! - facilement et dans la béatitude. |2|

ਸੋ ਸਾਧੂ ਬੈਰਾਗੀ ਸੋਈ ਹਿਰਦੈ ਨਾਮੁ ਵਸਾਏ ॥

so sādhū bērāgī soī hirdē nām vasāe.

Est un sadhu*, un détaché, quiconque accueille le Nām en son propre cœur.

ਅੰਤਰਿ ਲਾਗਿ ਨ ਤਾਮਸੁ ਮੂਲੇ ਵਿਚਹੁ ਆਪੁ ਗਵਾਏ ॥

antar lāg na tāmas mūle vichahu āp gavāe.

Intérieurement, ils sont tout à fait libérés des bas instincts ; ils ont supprimé d’eux-mêmes tout sens du moi .

ਨਾਮੁ ਨਿਧਾਨੁ ਸਤਗੁਰੂ ਦਿਖਾਲਿਆ ਹਰਿ ਰਸੁ ਪੀਆ ਅਘਾਏ ॥੩॥

nām nidhān satgurū dikhāliā har ras pīā aghāe. |3|

Le trésor du Nām, c’est le Satgurū qui le leur révèle. Ils s’abreuvent de l’essence divine et en sont désaltérés. |3|

ਜਿਨਿ ਕਿਨੈ ਪਾਇਆ ਸਾਧਸੰਗਤੀ ਪੂਰੈ ਭਾਗਿ ਬੈਰਾਗਿ ॥

jin kinē pāiā sādh-sangtī pūrē bhāg bērāg.

Et c’est dans la Sadh Sangat, la compagnie des saints, que l’on atteint cela. Par une parfaite destinée, on s’équilibre dans le non-attachement.

ਮਨਮੁਖ ਫਿਰਹਿ ਨ ਜਾਣਹਿ ਸਤਗੁਰੁ ਹਉਮੈ ਅੰਦਰਿ ਲਾਗਿ ॥

manmukh fireh na jāṇeh satgur haumē andar lāg.

Le manmukh vont de-ci de-là sans connaitre le Satgurū, entravés qu’ils sont, en eux-mêmes, pas leur orgueil.

ਨਾਨਕ ਸਬਦਿ ਰਤੇ ਹਰਿ ਨਾਮਿ ਰੰਗਾਏ ਬਿਨੁ ਭੈ ਕੇਹੀ ਲਾਗਿ ॥੪॥੮॥੪੧॥

nānak sabad rate har nām rangāe bin bhē kehī lāg. |4|8|41|

Ô Nānak, imprégnés du Verbe de Dieu, ils sont teintés du Nām. Sans la crainte suprême, comment peut-on fixer une telle couleur ?|4|8|41|

ਸਿਰੀਰਾਗੁ ਮਹਲਾ ੩ ॥

sirīrāg mēhlā tījā.

Composé dans le rāg Sirī par le troisième Gurū :

ਘਰ ਹੀ ਸਉਦਾ ਪਾਈਐ ਅੰਤਰਿ ਸਭ ਵਥੁ ਹੋਇ ॥

ghar hī saudā pāīē antar sabh vath hoe.

C’est en sa propre demeure que se trouve le vrai commerce ; c’est en soi-même qu’est la vraie marchandise.

ਖਿਨੁ ਖਿਨੁ ਨਾਮੁ ਸਮਾਲੀਐ ਗੁਰਮੁਖਿ ਪਾਵੈ ਕੋਇ ॥

khin khin nām samālīē gurmukh pāvē koe.

À chaque instant, souviens-toi du Nām, ô gurmukh, et tu le trouveras.

ਨਾਮੁ ਨਿਧਾਨੁ ਅਖੁਟੁ ਹੈ ਵਡਭਾਗਿ ਪਰਾਪਤਿ ਹੋਇ ॥੧॥

nām nidhān akhuṭ hē vaḍ-bhāg parāpat hoe. |1|

Le trésor du Nām est inépuisable : par une heureuse destinée, on l’obtient. |1|

ਮੇਰੇ ਮਨ ਤਜਿ ਨਿੰਦਾ ਹਉਮੈ ਅਹੰਕਾਰੁ ॥

mere man taj nindā haumē ahankār.

Ô mon mental, abandonne la calomnie, l’orgueil et les identifications égotiques.
_____________________________________

[1] Cela peut aussi indiquer que c’est l’union, l’intégration en sa propre conscience, la pleine assomption, des 8 400 000 formes de vie que l’âme a expérimentées, qui mène à la communion divine

samedi 7 novembre 2015

Page 28

ਇਹੁ ਜਨਮੁ ਪਦਾਰਥੁ ਪਾਇ ਕੈ ਹਰਿ ਨਾਮੁ ਨ ਚੇਤੈ ਲਿਵ ਲਾਇ ॥

ihu janam padārath pāe kē har nām na chetē liv lāe.

Ceux-là ont reçu le joyau qu’est l’existence, et pourtant ils n’arriment pas leur conscience et leur amour au nom de Dieu, har !

ਪਗਿ ਖਿਸਿਐ ਰਹਣਾ ਨਹੀ ਆਗੈ ਠਉਰੁ ਨ ਪਾਇ ॥

pag khisiē rah-ṇā nahī āgē ṭhaur na pāe.

Leurs pieds dérappent, ils ne peuvent rester ici ; mais là-bas, ils ne trouvent pas de place.

ਓਹ ਵੇਲਾ ਹਥਿ ਨ ਆਵਈ ਅੰਤਿ ਗਇਆ ਪਛੁਤਾਇ ॥

oh velā hath na āvaī ant gaiā pachhutāe.

Une telle opportunité ne se présentera pas de nouveau à portée de main et, à la fin, ils repartiront en regrettant.

ਜਿਸੁ ਨਦਰਿ ਕਰੇ ਸੋ ਉਬਰੈ ਹਰਿ ਸੇਤੀ ਲਿਵ ਲਾਇ ॥੪॥

jis nadar kare so ubrē har setī liv lāe. |4|

Ceux à qui il adresse son regard bienveillant sont saufs, dans un lien d’amour avec Dieu, har !|4|

ਦੇਖਾ ਦੇਖੀ ਸਭ ਕਰੇ ਮਨਮੁਖਿ ਬੂਝ ਨ ਪਾਇ ॥

dekhā dekhī sabh kare manmukh būjh na pāe.

Ils se montrent et font semblant, mais les manmukh ne comprennent rien.

ਜਿਨ ਗੁਰਮੁਖਿ ਹਿਰਦਾ ਸੁਧੁ ਹੈ ਸੇਵ ਪਈ ਤਿਨ ਥਾਇ ॥

jin gurmukh hirdā sudh hē sev paī tin thāe.

Le service des seuls gurmukh au cœurs purs leur gagne une place.

ਹਰਿ ਗੁਣ ਗਾਵਹਿ ਹਰਿ ਨਿਤ ਪੜਹਿ ਹਰਿ ਗੁਣ ਗਾਇ ਸਮਾਇ ॥

har guṇ gāveh har nit paṛeh har guṇ gāe samāe.

Har ! Ils chantent l’excellence divine. Har ! Ils se renseignent sur Dieu en permanence ! Har ! Ils s’immergent dans le chant des vertus divines.

ਨਾਨਕ ਤਿਨ ਕੀ ਬਾਣੀ ਸਦਾ ਸਚੁ ਹੈ ਜਿ ਨਾਮਿ ਰਹੇ ਲਿਵ ਲਾਇ ॥੫॥੪॥੩੭॥

nānak tin kī bāṇī sadā sach hē je nām rahe liv lāe. |5|4|37|

Ô Nānak, leur parole est éternelle vérité, ceux qui demeurent avec amour attachés au Nām. |5|4|37|

ਸਿਰੀਰਾਗੁ ਮਹਲਾ ੩ ॥

sirīrāg mēhlā tījā.

Composé dans le rāg Sirī par le troisième Gurū :

ਜਿਨੀ ਇਕ ਮਨਿ ਨਾਮੁ ਧਿਆਇਆ ਗੁਰਮਤੀ ਵੀਚਾਰਿ ॥

jinī ik man nām dhiāiā gurmatī vīchār.

Celles et ceux qui concentrent leur mental sur la seule contemplation du Nām, et méditent l’enseignement du Gurū :

ਤਿਨ ਕੇ ਮੁਖ ਸਦ ਉਜਲੇ ਤਿਤੁ ਸਚੈ ਦਰਬਾਰਿ ॥

tin ke mukh sad ujle tit sachē darbār.

Leurs visages rayonnent à jamais à la jour des justes.

ਓਇ ਅੰਮ੍ਰਿਤੁ ਪੀਵਹਿ ਸਦਾ ਸਦਾ ਸਚੈ ਨਾਮਿ ਪਿਆਰਿ ॥੧॥

oe ammrit pīveh sadā sadā sachē nām piār. |1|

Ils s’abreuvent éternellement de l’amrit, et leur amour pour le vrai Nām est infini. |1|

ਭਾਈ ਰੇ ਗੁਰਮੁਖਿ ਸਦਾ ਪਤਿ ਹੋਇ ॥

bhāī re gurmukh sadā pat hoe.

Ô frères, la dignité des gurmukh est éternelle.

ਹਰਿ ਹਰਿ ਸਦਾ ਧਿਆਈਐ ਮਲੁ ਹਉਮੈ ਕਢੈ ਧੋਇ ॥੧॥ ਰਹਾਉ ॥

har har sadā dhiāīē mal haumē kaḍhē dhoe. |1| rahāo.

Har ! Har ! Ils sont en perpétuelle méditation, et ils sont purifés de la corruption de l’égo. |1|Pause.

ਮਨਮੁਖ ਨਾਮੁ ਨ ਜਾਣਨੀ ਵਿਣੁ ਨਾਵੈ ਪਤਿ ਜਾਇ ॥

manmukh nām na jāṇ-nī vin nāvē pat jāe.

Les manmukh, lui, ne connaissent pas le Nām ; sans le Nām, ils perdent leur dignité.

ਸਬਦੈ ਸਾਦੁ ਨ ਆਇਓ ਲਾਗੇ ਦੂਜੈ ਭਾਇ ॥

sabdē sād na āio lāge dūjē bhāe.

Ils ne goûtent pas la saveur du verbe, entravés qu’ils sont par l’amour de la dualité.

ਵਿਸਟਾ ਕੇ ਕੀੜੇ ਪਵਹਿ ਵਿਚਿ ਵਿਸਟਾ ਸੇ ਵਿਸਟਾ ਮਾਹਿ ਸਮਾਇ ॥੨॥

visṭā ke kīṛe paveh vich visṭā se visṭā māhe samāe. |2|

Et sont tels les vers vivant dans les excréments qui, tombés dans le fumier, se mèlent au fumier lui-même. |2|

ਤਿਨ ਕਾ ਜਨਮੁ ਸਫਲੁ ਹੈ ਜੋ ਚਲਹਿ ਸਤਗੁਰ ਭਾਇ ॥

tin kā janam safal hē jo chalhe satgur bhāe.

Fructueuse est la vie de celles et ceux qui règlent leurs pas sur ce qui plait au Satgurū.

ਕੁਲੁ ਉਧਾਰਹਿ ਆਪਣਾ ਧੰਨੁ ਜਣੇਦੀ ਮਾਇ ॥

kul udhāreh āpnā dhan jaṇedī māe.

Leurs proches eux-mêmes sont sauvés. Bénies soient les mères qui leur ont donné naissance !

ਹਰਿ ਹਰਿ ਨਾਮੁ ਧਿਆਈਐ ਜਿਸ ਨਉ ਕਿਰਪਾ ਕਰੇ ਰਜਾਇ ॥੩॥

har har nām dhiāīē jis nao kirpā kare rajāe. |3|

Har ! Har ! Ceux qui méditent le Nām divin sont ceux à qui il manifeste sa grâce. |3|

ਜਿਨੀ ਗੁਰਮੁਖਿ ਨਾਮੁ ਧਿਆਇਆ ਵਿਚਹੁ ਆਪੁ ਗਵਾਇ ॥

jinī gurmukh nām dhiāiā vich-hu āp gavāe.

Ces gurmukh contemplent le Nam ; ils éliminent d’eux-mêmes tout sens d’eux-mêmes.

ਓਇ ਅੰਦਰਹੁ ਬਾਹਰਹੁ ਨਿਰਮਲੇ ਸਚੇ ਸਚਿ ਸਮਾਇ ॥

oe andrahu bāh-rahu nirmale sache sach samāe.

Ils sont purs à l’intérieur comme à l’extérieur, et communient avec le plus pur des purs.

ਨਾਨਕ ਆਏ ਸੇ ਪਰਵਾਣੁ ਹਹਿ ਜਿਨ ਗੁਰਮਤੀ ਹਰਿ ਧਿਆਇ ॥੪॥੫॥੩੮॥

nānak āe se parvāṇ heh jin gurmatī har dhiāe. |4|5|38|

Ô Nānak, bénie soit la venue de celles et ceux qui suivent l’enseignement du Gurū et méditent Har. |4|5|38|

ਸਿਰੀਰਾਗੁ ਮਹਲਾ ੩ ॥

sirīrāg mēhlā tījā.

Composé dans le rāg Sirī par le troisième Gurū :

ਹਰਿ ਭਗਤਾ ਹਰਿ ਧਨੁ ਰਾਸਿ ਹੈ ਗੁਰ ਪੂਛਿ ਕਰਹਿ ਵਾਪਾਰੁ ॥

har bhagtā har dhan rās hē gur pūchh kar-he vāpār.

Har ! Aux dévots de Dieu la prospérité et le capital de Dieu. Bien conseillés par le Gurū, ils pratiquent un tel commerce.

ਹਰਿ ਨਾਮੁ ਸਲਾਹਨਿ ਸਦਾ ਸਦਾ ਵਖਰੁ ਹਰਿ ਨਾਮੁ ਅਧਾਰੁ ॥

har nām salāhan sadā sadā vakhar har nām adhār.

Har ! Sans cesse il chantent la louange du Nām divin. Toujours ils s’appuient sur Har Nām, le nom de Dieu, qui est leur marchandise.

ਗੁਰਿ ਪੂਰੈ ਹਰਿ ਨਾਮੁ ਦ੍ਰਿੜਾਇਆ ਹਰਿ ਭਗਤਾ ਅਤੁਟੁ ਭੰਡਾਰੁ ॥੧॥

gur pūrē har nām driṛāiā har bhagtā atuṭ bhanḍār. |1|

En eux, dévots de Dieu, le parfait Gurū a fermement ancré Har Nām, le nom de Dieu. Quel inépuisable trésor ! |1|

ਭਾਈ ਰੇ ਇਸੁ ਮਨ ਕਉ ਸਮਝਾਇ ॥

bhāī re is man kao samjhāe.

Ô frères, instruisez votre mental d’une telle compréhension.

ਏ ਮਨ ਆਲਸੁ ਕਿਆ ਕਰਹਿ ਗੁਰਮੁਖਿ ਨਾਮੁ ਧਿਆਇ ॥੧॥ ਰਹਾਉ ॥

e man ālas kiā kar-he gurmukh nām dhiāe. |1| rahāo.

Ô mental, pourquoi es-tu si paresseux ? Sois gurmukh, et contemple le Nām ! |1|Pause.

ਹਰਿ ਭਗਤਿ ਹਰਿ ਕਾ ਪਿਆਰੁ ਹੈ ਜੇ ਗੁਰਮੁਖਿ ਕਰੇ ਬੀਚਾਰੁ ॥

har bhagat har kā piār hē je gurmukh kare bīchār.

Har ! Qu’est-ce que la dévotion à Dieu ? C’est l’amour de Dieu, ce sur quoi médite le gurmukh.

ਪਾਖੰਡਿ ਭਗਤਿ ਨ ਹੋਵਈ ਦੁਬਿਧਾ ਬੋਲੁ ਖੁਆਰੁ ॥

pākhanḍ bhagat na hovaī dubidhā bol khuār.

L’hypocrisie ne mène pas à la dévotion, et parler dans la dualité ne conduit qu’à la disgrâce.

ਸੋ ਜਨੁ ਰਲਾਇਆ ਨਾ ਰਲੈ ਜਿਸੁ ਅੰਤਰਿ ਬਿਬੇਕ ਬੀਚਾਰੁ ॥੨॥

so jan ralāiā nā ralē jis antar bibek bīchār. |2|

Même mêlés aux autres, ils en demeurent disctincts, ces êtres humbles qui par la méditation développent en eux-mêmes la conscience discriminative. |2|

ਸੋ ਸੇਵਕੁ ਹਰਿ ਆਖੀਐ ਜੋ ਹਰਿ ਰਾਖੈ ਉਰਿ ਧਾਰਿ ॥

so sevak har ākhīē jo har rākhē ur dhār.

Ce sont eux que l’on appelle serviteurs de Dieu - har ! - ceux qui gardent précieusement Har dans leurs cœurs.

ਮਨੁ ਤਨੁ ਸਉਪੇ ਆਗੈ ਧਰੇ ਹਉਮੈ ਵਿਚਹੁ ਮਾਰਿ ॥

man tan saupe āgē dhare haumē vich-hu mār.

Présentant ainsi son mental et son corps en offrande, on conquiert son égo de l’intérieur.

ਧਨੁ ਗੁਰਮੁਖਿ ਸੋ ਪਰਵਾਣੁ ਹੈ ਜਿ ਕਦੇ ਨ ਆਵੈ ਹਾਰਿ ॥੩॥

dhan gurmukh so parvāṇ hē je kade na āvē hār. |3|

Bénis soient les gurmukh ! Gloire à eux, qui ne seront jamais vaincus ! |3|

ਕਰਮਿ ਮਿਲੈ ਤਾ ਪਾਈਐ ਵਿਣੁ ਕਰਮੈ ਪਾਇਆ ਨ ਜਾਇ ॥

karam milē tā pāīē viṇ karmē pāiā na jāe.

Ceux qui gagnent sa grâce le trouvent. Sans sa grâce, nul ne peut l’atteindre.

mercredi 4 novembre 2015

Page 27

ਸਿਰੀਰਾਗੁ ਮਹਲਾ ੩ ਘਰੁ ੧ ॥

sirīrāg mēhlā tījā ghar pēhlā.

Composé dans le rāg Sirī par le troisième Gurū, première famille rythmique : :

ਜਿਸ ਹੀ ਕੀ ਸਿਰਕਾਰ ਹੈ ਤਿਸ ਹੀ ਕਾ ਸਭੁ ਕੋਇ ॥

jis hī kī sirkār hē tis hī kā sabh koe.

Celui qui règne est celui à qui tout appartient.

ਗੁਰਮੁਖਿ ਕਾਰ ਕਮਾਵਣੀ ਸਚੁ ਘਟਿ ਪਰਗਟੁ ਹੋਇ ॥

gurmukh kār kamāvṇī sach ghaṭ pargaṭ hoe.

Les gurmukh pratiquent des actes vertueux, et la vérité se manifeste dans leurs cœurs.

ਅੰਤਰਿ ਜਿਸ ਕੈ ਸਚੁ ਵਸੈ ਸਚੇ ਸਚੀ ਸੋਇ ॥

antar jis kē sach vasē sache sachī soe.

En eux la vérité demeure, et ils sont réputés justes parmi les justes.

ਸਚਿ ਮਿਲੇ ਸੇ ਨ ਵਿਛੁੜਹਿ ਤਿਨ ਨਿਜ ਘਰਿ ਵਾਸਾ ਹੋਇ ॥੧॥

sach mile se na vichhuṛ-he tin nij ghar vāsā hoe. |1|

Ceux qui s’unissent au vrai n’en sont plus séparés. Ils demeurent en eux-mêmes.

ਮੇਰੇ ਰਾਮ ਮੈ ਹਰਿ ਬਿਨੁ ਅਵਰੁ ਨ ਕੋਇ ॥

mere rām mē har bin avar na koe.

Ô mon Dieu, Rām ! Pour moi, si ce n’est Dieu - har ! - il n’y a rien !

ਸਤਗੁਰੁ ਸਚੁ ਪ੍ਰਭੁ ਨਿਰਮਲਾ ਸਬਦਿ ਮਿਲਾਵਾ ਹੋਇ ॥੧॥ ਰਹਾਉ ॥

satgur sach prabh nirmalā sabad milāvā hoe. |1| rahāo.

C’est le Satgurū qui, par la pureté du Verbe, mène à la vérité du Divin. |1|Pause.

ਸਬਦਿ ਮਿਲੈ ਸੋ ਮਿਲਿ ਰਹੈ ਜਿਸ ਨਉ ਆਪੇ ਲਏ ਮਿਲਾਇ ॥

sabad milē so mil rahē jis nao āpe lae milāe.

Quiconque communie avec le shabad et demeure dans cette communion lui est intimement lié,

ਦੂਜੈ ਭਾਇ ਕੋ ਨਾ ਮਿਲੈ ਫਿਰਿ ਫਿਰਿ ਆਵੈ ਜਾਇ ॥

dūjē bhāe ko nā milē fir fir āvē jāe.

Alors que dans l’amour de la dualité point de communion : on s’en vient et on s’en va encore et encore.

ਸਭ ਮਹਿ ਇਕੁ ਵਰਤਦਾ ਏਕੋ ਰਹਿਆ ਸਮਾਇ ॥

sabh meh ik vartadā eko rahiā samāe.

En toute chose l’unique est infusé. L’unique demeure intimement présent.

ਜਿਸ ਨਉ ਆਪਿ ਦਇਆਲੁ ਹੋਇ ਸੋ ਗੁਰਮੁਖਿ ਨਾਮਿ ਸਮਾਇ ॥੨॥

jis nao āp daiāl hoe so gurmukh nām samāe. |2|

Celui ou celle à qui le soi manifeste sa bonté est gurmukh, immergé dans le Nām. |2|

ਪੜਿ ਪੜਿ ਪੰਡਿਤ ਜੋਤਕੀ ਵਾਦ ਕਰਹਿ ਬੀਚਾਰੁ ॥

paṛ paṛ panḍit jotkī vād karhe bīchār.

Lisant et étudiant beaucoup, les pandits* et les astrologues débattent réfléchissement énormément.

ਮਤਿ ਬੁਧਿ ਭਵੀ ਨ ਬੁਝਈ ਅੰਤਰਿ ਲੋਭ ਵਿਕਾਰੁ ॥

mat budh bhavī na bujh-ī antar lobh vikār.

Leur intellect et leur sagesse sont pervertis[1], et ils ne comprennent rien. Intérieurement, ils sont corrompus par l’avidité.

ਲਖ ਚਉਰਾਸੀਹ ਭਰਮਦੇ ਭ੍ਰਮਿ ਭ੍ਰਮਿ ਹੋਇ ਖੁਆਰੁ ॥

lakh chaorāsīh bharamde bhram bhram hoe khuār.

Errant au travers de huit millions quatre cent mille (formes de vies)* ils errent et errent encore jusqu’à la ruine.

ਪੂਰਬਿ ਲਿਖਿਆ ਕਮਾਵਣਾ ਕੋਇ ਨ ਮੇਟਣਹਾਰੁ ॥੩॥

pūrab likhiā kamāv-ṇā koe na meṭaṇhār. |3|

L’on agit selon ce qui est déjà écrit et que nul ne peut effacer. |3|

ਸਤਗੁਰ ਕੀ ਸੇਵਾ ਗਾਖੜੀ ਸਿਰੁ ਦੀਜੈ ਆਪੁ ਗਵਾਇ ॥

satgur kī sevā gākh-ṛī sir dījē āp gavāe.

Servir le Satgurū est difficile ; ayant donné sa tête, on y abandonne tout sens de soi-même.

ਸਬਦਿ ਮਿਲਹਿ ਤਾ ਹਰਿ ਮਿਲੈ ਸੇਵਾ ਪਵੈ ਸਭ ਥਾਇ ॥

sabad mileh tā har milē sevā pavē sabh thāe.

En trouvant le shabad, on rencontre Dieu, har ! Alors notre service trouve sa place[2].

ਪਾਰਸਿ ਪਰਸਿਐ ਪਾਰਸੁ ਹੋਇ ਜੋਤੀ ਜੋਤਿ ਸਮਾਇ ॥

pāras parsiē pāras hoe jotī jot samāe.

Touchant la pierre philosophale*, on deviant la pierre elle-même, et on fusionne sa lumière dans la lumière.

ਜਿਨ ਕਉ ਪੂਰਬਿ ਲਿਖਿਆ ਤਿਨ ਸਤਗੁਰੁ ਮਿਲਿਆ ਆਇ ॥੪॥

jin kao pūrab likhiā tin satgur miliā āe. |4|

Celles et ceux pour qui une telle chose est déjà écrite en viennent à trouver le Satgurū. |4|

ਮਨ ਭੁਖਾ ਭੁਖਾ ਮਤ ਕਰਹਿ ਮਤ ਤੂ ਕਰਹਿ ਪੂਕਾਰ ॥

man bhukhā bhukhā mat kareh mat tū kareh pūkār.

Ô mon mental, arrête de crier ainsi « j'ai faim ! j'ai faim ! » ; cesse donc de te plaindre.

ਲਖ ਚਉਰਾਸੀਹ ਜਿਨਿ ਸਿਰੀ ਸਭਸੈ ਦੇਇ ਅਧਾਰੁ ॥

lakh chaorāsīh jin sirī sabhsē dei adhār.

Celui qui a créé huit millions quatre cent mille formes de vie, celui-là offre son soutien à chacun.

ਨਿਰਭਉ ਸਦਾ ਦਇਆਲੁ ਹੈ ਸਭਨਾ ਕਰਦਾ ਸਾਰ ॥

nirbhao sadā daiāl hē sabhnā kardā sār.

Le Sans-Peur est empli d’une éternelle compassion, et prend soin de tous.

ਨਾਨਕ ਗੁਰਮੁਖਿ ਬੁਝੀਐ ਪਾਈਐ ਮੋਖ ਦੁਆਰੁ ॥੫॥੩॥੩੬॥

nānak gurmukh bujhīē pāīē mokh duār. |5|3|36|

Ô Nānak, seul le gurmukh comprend et atteint les portes de la libération. |5|3|36|

ਸਿਰੀਰਾਗੁ ਮਹਲਾ ੩ ॥

sirīrāg mēhlā tījā.

Composé dans le rāg Sirī par le troisième Gurū :

ਜਿਨੀ ਸੁਣਿ ਕੈ ਮੰਨਿਆ ਤਿਨਾ ਨਿਜ ਘਰਿ ਵਾਸੁ ॥

jinī suṇ kē maniā tinā nij ghar vās.

Celles et ceux qui entendent et ont foi en cela trouvent la demeure intérieure.

ਗੁਰਮਤੀ ਸਾਲਾਹਿ ਸਚੁ ਹਰਿ ਪਾਇਆ ਗੁਣਤਾਸੁ ॥

gurmatī sālāhe sach har pāiā guṇtās.

Grâce aux enseignements du Gurū, ils chantent la louangent de la vérité. Ils atteignent Dieu, trésor de toutes les vertus, har !

ਸਬਦਿ ਰਤੇ ਸੇ ਨਿਰਮਲੇ ਹਉ ਸਦ ਬਲਿਹਾਰੈ ਜਾਸੁ ॥

sabad rate se nirmale hao sad balihārē jās.

Absorbés dans le Verbe, ils sont immaculés ; je m’offre pour toujours à ceux-là.

ਹਿਰਦੈ ਜਿਨ ਕੈ ਹਰਿ ਵਸੈ ਤਿਤੁ ਘਟਿ ਹੈ ਪਰਗਾਸੁ ॥੧॥

hirdē jin kē har vasē tit ghaṭ hē pargās. |1|

En leurs cœurs, Dieu demeure ; ces cœurs sont illuminés. |1|

ਮਨ ਮੇਰੇ ਹਰਿ ਹਰਿ ਨਿਰਮਲੁ ਧਿਆਇ ॥

man mere har har nirmal dhiāe.

Ô mon mental, contemple Dieu, l’immaculé. Har ! Har !

ਧੁਰਿ ਮਸਤਕਿ ਜਿਨ ਕਉ ਲਿਖਿਆ ਸੇ ਗੁਰਮੁਖਿ ਰਹੇ ਲਿਵ ਲਾਇ ॥੧॥ ਰਹਾਉ ॥

dhur mastak jin kao likhiā se gurmukh rahe liv lāe. |1| rahāo.

Eux sur le front desquels une telle chose est écrite depuis les commencements : voilà les gurmukh, qui demeurent dans le lien d’amour. |1|Pause.

ਹਰਿ ਸੰਤਹੁ ਦੇਖਹੁ ਨਦਰਿ ਕਰਿ ਨਿਕਟਿ ਵਸੈ ਭਰਪੂਰਿ ॥

har sant-ho dekh-ho nadar kar nikaṭ vasē bharpūr.

Har ! Ô saints, voyez clairement combien Dieu est proche et qu’il demeure en toute chose.

ਗੁਰਮਤਿ ਜਿਨੀ ਪਛਾਣਿਆ ਸੇ ਦੇਖਹਿ ਸਦਾ ਹਦੂਰਿ ॥

gurmat jinī pachhāṇiā se dekheh sadā hadūr.

Quiconque comprend pleinement les enseignements du Gurū le voit toujours présent en tout.

ਜਿਨ ਗੁਣ ਤਿਨ ਸਦ ਮਨਿ ਵਸੈ ਅਉਗੁਣਵੰਤਿਆ ਦੂਰਿ ॥

jin guṇ tin sad man vasē auguṇvantiā dūr.

Il habite le mental des plus vertueux, mais il est loin de ceux dénués de qualités.

ਮਨਮੁਖ ਗੁਣ ਤੈ ਬਾਹਰੇ ਬਿਨੁ ਨਾਵੈ ਮਰਦੇ ਝੂਰਿ ॥੨॥

manmukh guṇ tē bāhre bin nāvē marde jhūr. |2|

Le manmukh n’a aucune vertu et, sans le Nām, il meurt dans les regrets. |2|

ਜਿਨ ਸਬਦਿ ਗੁਰੂ ਸੁਣਿ ਮੰਨਿਆ ਤਿਨ ਮਨਿ ਧਿਆਇਆ ਹਰਿ ਸੋਇ ॥

jin sabad gurū suṇ maniā tin man dhiāiā har soe.

Ceux qui écoutent le shabad et l’acceptent sans reserve, leur mental médite le divin, har !

ਅਨਦਿਨੁ ਭਗਤੀ ਰਤਿਆ ਮਨੁ ਤਨੁ ਨਿਰਮਲੁ ਹੋਇ ॥

an-din bhagtī ratiā man tan nirmal hoe.

Nuit et jour emplis de dévotion, leur mental et leur corps sont purifiés.

ਕੂੜਾ ਰੰਗੁ ਕਸੁੰਭ ਕਾ ਬਿਨਸਿ ਜਾਇ ਦੁਖੁ ਰੋਇ ॥

kūṛā rang kasumbh kā binas jāe dukh roe.

Les fausses couleurs sont telles celles de la fleur de carthame[3], et lorsqu’elles s’effacent, on souffre et on se lamente.

ਜਿਸੁ ਅੰਦਰਿ ਨਾਮ ਪ੍ਰਗਾਸੁ ਹੈ ਓਹੁ ਸਦਾ ਸਦਾ ਥਿਰੁ ਹੋਇ ॥੩॥

jis andar nām pragās hē ohu sadā sadā thir hoe. |3|

Tandis que quiconque a en soi la radiante lumière du Nām est éternellement stable. |3|
______________________________________________

[1] Litt. « tordu, de travers ».

[2] C'est-à-dire que notre service est accepté, ou que l'on est accepté grâce à notre service.

[3] Aussi appelée faux-safran, la carthame est une fleur utilisée en teinturerie pour la couleur rouge qu’elle produit ; mais sa teinte est moins noble, et surtout moins durable que celle du safran.

mercredi 28 octobre 2015

Page 26

ਸਭ ਦੁਨੀਆ ਆਵਣ ਜਾਣੀਆ ॥੩॥

sabh dunīā āvaṇ jāṇīā. |3|

Tandis que le monde ne fait qu’aller et venir. |3|

ਵਿਚਿ ਦੁਨੀਆ ਸੇਵ ਕਮਾਈਐ ॥

vich dunīā sev kamāīē.

Au sein même du monde, pratique le seva*,

ਤਾ ਦਰਗਹ ਬੈਸਣੁ ਪਾਈਐ ॥

tā dargeh bēsaṇ pāīē.

Et tu obtiendras une place d’honneur à la cour.

ਕਹੁ ਨਾਨਕ ਬਾਹ ਲੁਡਾਈਐ ॥੪॥੩੩॥

kaho nānak bāh luḍāīē. |4|33|

Nānak dit : (c’est là que) l’on est acclamé[1]. |4|33|

ਸਿਰੀਰਾਗੁ ਮਹਲਾ ੩ ਘਰੁ ੧

sirīrāg mēhlā tījā ghar pēhlā.

Composé dans le rāg Sirī par le troisième Gurū ; première famille rythmique :

ੴ ਸਤਿਗੁਰ ਪ੍ਰਸਾਦਿ ॥

ik oangkār satgur prasād.

L’Un déployé en la création ; éternelle grâce du vrai Gurū.

ਹਉ ਸਤਿਗੁਰੁ ਸੇਵੀ ਆਪਣਾ ਇਕ ਮਨਿ ਇਕ ਚਿਤਿ ਭਾਇ ॥

hao satgur sevī āpṇā ik man ik chit bhāe.

Je sers le Satgurū* lui-même, de tout mon mental, dans une seule conscience d’amour[2].

ਸਤਿਗੁਰੁ ਮਨ ਕਾਮਨਾ ਤੀਰਥੁ ਹੈ ਜਿਸ ਨੋ ਦੇਇ ਬੁਝਾਇ ॥

satgur man kāmnā tirath hē jis no dei bujhāe.

(Trouver) le Satgurū : tel est le désir du mental, le sanctuaire et le but du pèlerinage de quiconque à qui est donné de le comprendre.

ਮਨ ਚਿੰਦਿਆ ਵਰੁ ਪਾਵਣਾ ਜੋ ਇਛੈ ਸੋ ਫਲੁ ਪਾਇ ॥

man chindiā var pāvṇā jo ichhē so fal pāe.

Les souhaits du mental sont accomplis auprès de l’époux divin, et quoi que l’on désire, on en reçoit les fruits.

ਨਾਉ ਧਿਆਈਐ ਨਾਉ ਮੰਗੀਐ ਨਾਮੇ ਸਹਜਿ ਸਮਾਇ ॥੧॥

nāo dhiāīē nāo mangīē nāme sahj samāe. |1|

Contemple le Nām, implore le Nām et, facilement, communie avec le Nām. |1|

ਮਨ ਮੇਰੇ ਹਰਿ ਰਸੁ ਚਾਖੁ ਤਿਖ ਜਾਇ ॥

man mere har ras chākh tikh jāe.

Ô mon mental, goûte à l’essence divine - har ! - et ta soif disparaitra.

ਜਿਨੀ ਗੁਰਮੁਖਿ ਚਾਖਿਆ ਸਹਜੇ ਰਹੇ ਸਮਾਇ ॥੧॥ ਰਹਾਉ ॥

jinī gurmukh chākhiā sahje rahe samāe. |1| rahāo.

Ces gurmukh qui s’en abreuvent demeurent sans effet en permanente communion. |1|Pause.

ਜਿਨੀ ਸਤਿਗੁਰੁ ਸੇਵਿਆ ਤਿਨੀ ਪਾਇਆ ਨਾਮੁ ਨਿਧਾਨੁ ॥

jinī satgur seviā tinī pāiā nām nidhān.

Ceux qui servent le Satgurū y gagnent le trésor du Nām.

ਅੰਤਰਿ ਹਰਿ ਰਸੁ ਰਵਿ ਰਹਿਆ ਚੂਕਾ ਮਨਿ ਅਭਿਮਾਨੁ ॥

antar har ras rav rahiā chūkā man abhimān.

Au plus profound d’eux-mêmes, ils sont imprégnés de l’essence divine - har ! - et leur égo mental s’éteint.

ਹਿਰਦੈ ਕਮਲੁ ਪ੍ਰਗਾਸਿਆ ਲਾਗਾ ਸਹਜਿ ਧਿਆਨੁ ॥

hirdē kamal pragāsiā lāgā sahj dhiān.

Le lotus de leur cœur s’épanouit, et ils s’installent facilement en méditation.

ਮਨੁ ਨਿਰਮਲੁ ਹਰਿ ਰਵਿ ਰਹਿਆ ਪਾਇਆ ਦਰਗਹਿ ਮਾਨੁ ॥੨॥

man nirmal har rav rahiā pāiā darg-he mān. |2|

Le mental immaculé, ils demeurent imprégnés de Dieu, et sont honorés à la cour. |2|

ਸਤਿਗੁਰੁ ਸੇਵਨਿ ਆਪਣਾ ਤੇ ਵਿਰਲੇ ਸੰਸਾਰਿ ॥

satgur sevan āpṇā te virle sansār.

Ceux qui servent le Satgurū sont rares en ce monde.

ਹਉਮੈ ਮਮਤਾ ਮਾਰਿ ਕੈ ਹਰਿ ਰਾਖਿਆ ਉਰ ਧਾਰਿ ॥

haumē mamtā mār kē har rākhiā ur dhār.

Ils éliminent leur orgueil et leur narcissisme, celles et ceux qui garde fermement Dieu dans leurs cœurs, har !

ਹਉ ਤਿਨ ਕੈ ਬਲਿਹਾਰਣੈ ਜਿਨਾ ਨਾਮੇ ਲਗਾ ਪਿਆਰੁ ॥

hao tin kē balihārṇē jinā nāme lagā piār.

Je m’offre à eux ; ils sont unis au Nām par un lien d’amour.

ਸੇਈ ਸੁਖੀਏ ਚਹੁ ਜੁਗੀ ਜਿਨਾ ਨਾਮੁ ਅਖੁਟੁ ਅਪਾਰੁ ॥੩॥

seī sukhīe chaho jugī jinā nām akhuṭ apār. |3|

Ceux-là sont heureux et sereins pendant les Quatre Âges*, par le Nām inépuisable et infini. |3|

ਗੁਰ ਮਿਲਿਐ ਨਾਮੁ ਪਾਈਐ ਚੂਕੈ ਮੋਹ ਪਿਆਸ ॥

gur miliē nām pāīē chūkē moh piās.

C’est dans la relation avec le Gurū que l’on trouve le Nam, et que les désirs de l’égo s’évanouissent.

ਹਰਿ ਸੇਤੀ ਮਨੁ ਰਵਿ ਰਹਿਆ ਘਰ ਹੀ ਮਾਹਿ ਉਦਾਸੁ ॥

har setī man rav rahiā ghar hī māhe udās.

Le mental toujours plein de Dieu, on demeure détaché au sein de sa propre maison[3].

ਜਿਨਾ ਹਰਿ ਕਾ ਸਾਦੁ ਆਇਆ ਹਉ ਤਿਨ ਬਲਿਹਾਰੈ ਜਾਸੁ ॥

jinā har kā sād āiā hao tin balihārē jās.

À celles et ceux qui sans cesse savourent Dieu - har ! - je m’offre en sacrifice.

ਨਾਨਕ ਨਦਰੀ ਪਾਈਐ ਸਚੁ ਨਾਮੁ ਗੁਣਤਾਸੁ ॥੪॥੧॥੩੪॥

nānak nadrī pāīē sach nām guṇtās. |4|1|34|

Ô Nānak, c’est dans son regard bienveillant que l’on trouve le vrai Nām, trésor de toutes les vertus.  |4|1|34|

ਸਿਰੀਰਾਗੁ ਮਹਲਾ ੩ ॥

sirīrāg mēhlā tījā.

Composé dans le rāg Sirī par le troisième Gurū :

ਬਹੁ ਭੇਖ ਕਰਿ ਭਰਮਾਈਐ ਮਨਿ ਹਿਰਦੈ ਕਪਟੁ ਕਮਾਇ ॥

baho bhekh kar bharmāīē man hirdē kapaṭ kamāe.

Ceux-là errent, portant toutes sortes de tenues, le mental et le cœur, pratiquant la malhonnêteté.

ਹਰਿ ਕਾ ਮਹਲੁ ਨ ਪਾਵਈ ਮਰਿ ਵਿਸਟਾ ਮਾਹਿ ਸਮਾਇ ॥੧॥

har kā mahal na pāv-ī mar vistā māhe samāe. |1|

Ils n’atteignent jamais la demeure de Dieu, mais se mèlent aux excréments à la mort. |1|

ਮਨ ਰੇ ਗ੍ਰਿਹ ਹੀ ਮਾਹਿ ਉਦਾਸੁ ॥

man re greh hī māhe udās.

Ô mental, en ta propre foyer[3], demeure détaché.

ਸਚੁ ਸੰਜਮੁ ਕਰਣੀ ਸੋ ਕਰੇ ਗੁਰਮੁਖਿ ਹੋਇ ਪਰਗਾਸੁ ॥੧॥ ਰਹਾਉ ॥

sach sanjam karṇī so kare gurmukh hoe pargās. |1| rahāo.

Pratiquant la vérité, la retenue et les actes vertueux, le gurmukh est illuminé. |1|Pause.

ਗੁਰ ਕੈ ਸਬਦਿ ਮਨੁ ਜੀਤਿਆ ਗਤਿ ਮੁਕਤਿ ਘਰੈ ਮਹਿ ਪਾਇ ॥

gur kē sabad man jītiā gat mukat gharē meh pāe.

Par le Verbe du Gurū le mental est conquis, et l’on atteint le stade de la libération au sein de sa propre demeure.

ਹਰਿ ਕਾ ਨਾਮੁ ਧਿਆਈਐ ਸਤਸੰਗਤਿ ਮੇਲਿ ਮਿਲਾਇ ॥੨॥

har kā nām dhiāīē satsangat mel milāe. |2|

Alors médite le Nām, le nom de Dieu - har !  Rejoins la satsangat* et communie. |2|

ਜੇ ਲਖ ਇਸਤਰੀਆ ਭੋਗ ਕਰਹਿ ਨਵ ਖੰਡ ਰਾਜੁ ਕਮਾਹਿ ॥

je lakh istarīā bhog kar-he nav khanḍ rāj kamāhe.

On peut bien jouir de la compagnie de milliers d’épouses et exercer le pouvoir sur les neuf continents ;

ਬਿਨੁ ਸਤਗੁਰ ਸੁਖੁ ਨ ਪਾਵਈ ਫਿਰਿ ਫਿਰਿ ਜੋਨੀ ਪਾਹਿ ॥੩॥

bin satgur sukh na pāv-ī fir fir jonī pāhe. |3|

Mais sans le Satgurū on ne peut trouver ni la sérénité, et l’on doit renaitre et renaitre encore. |3|

ਹਰਿ ਹਾਰੁ ਕੰਠਿ ਜਿਨੀ ਪਹਿਰਿਆ ਗੁਰ ਚਰਣੀ ਚਿਤੁ ਲਾਇ ॥

har hār kanṭh jinī pēh-riā gur charṇī chit lāe.

Quiconque porte à son cou le collier de Dieu et arrime toute sa conscience aux pieds du Gurū,

ਤਿਨਾ ਪਿਛੈ ਰਿਧਿ ਸਿਧਿ ਫਿਰੈ ਓਨਾ ਤਿਲੁ ਨ ਤਮਾਇ ॥੪॥

tinā pichhē ridh sidh firē onā til na tamāe. |4|

Est poursuivi par la richesse matérielle et les pouvoir surnaturels, mais ne s’en préoccupe pas un seul instant. |4|

ਜੋ ਪ੍ਰਭ ਭਾਵੈ ਸੋ ਥੀਐ ਅਵਰੁ ਨ ਕਰਣਾ ਜਾਇ ॥

jo prabh bhāvē so thīē avar na karṇā jāe.

Quoiqu’il plaise à Dieu, c’est cela seul qui se manifeste. Rien d’autre ne peut être fait.

ਜਨੁ ਨਾਨਕੁ ਜੀਵੈ ਨਾਮੁ ਲੈ ਹਰਿ ਦੇਵਹੁ ਸਹਜਿ ਸੁਭਾਇ ॥੫॥੨॥੩੫॥

jan nānak jīvē nām lē har dev-ho sahj subhāe. |5|2|35|

L’humble Nānak ne peut vivre que par le Nām. Har ! Ô Dieu, accorde-le moi, facilement et sans effort. |5|2|35|
____________________________________________

[1] Litt. « Les bras se balancent », pour figurer les applaudissements et les acclamations.

[2] Ou encore : de toute mon attention et avec amour.

[3] C'est-à-dire dans le monde ou dans la vie profane et séculière (contrairement à la vie monastique ou ermitique), mais aussi dans son for intérieur, dans son propre cœur.

Page 25

ਜੇਹੀ ਸੁਰਤਿ ਤੇਹਾ ਤਿਨ ਰਾਹੁ ॥

jehī surat tehā tin rāhu.

Et l’on va selon sa conscience.

ਲੇਖਾ ਇਕੋ ਆਵਹੁ ਜਾਹੁ ॥੧॥

lekhā iko āv-hu jāhu. |1|

Selon le compte qui est fait (de nos actes)[1], on s’en vient et l’on s’en va (d’incarnation en incarnation). |1|

ਕਾਹੇ ਜੀਅ ਕਰਹਿ ਚਤੁਰਾਈ ॥

kāhe jīa kar-he chaturāī.

Dites, créatures, à quoi servent vos ruses et vos stratégies ?

ਲੇਵੈ ਦੇਵੈ ਢਿਲ ਨ ਪਾਈ ॥੧॥ ਰਹਾਉ ॥

levē devē ḍhil na pāī. |1| rahāo.

Celui qui prend et qui donne le fait sans perdre un instant. |1|Pause.

ਤੇਰੇ ਜੀਅ ਜੀਆ ਕਾ ਤੋਹਿ ॥

tere jīa jīā kā tohe.

Tous les êtres sont à toi ; les êtres sont tous à toi.

ਕਿਤ ਕਉ ਸਾਹਿਬ ਆਵਹਿ ਰੋਹਿ ॥

kit kao sāhib āv-he ro-he.

Ô seigneur, pourquoi être en colère contre eux ?

ਜੇ ਤੂ ਸਾਹਿਬ ਆਵਹਿ ਰੋਹਿ ॥

je tū sāhib āv-he rohe.

Malgré ton courroux à leur encontre, ô maître,

ਤੂ ਓਨਾ ਕਾ ਤੇਰੇ ਓਹਿ ॥੨॥

tū onā kā tere ohe. |2|

Tu es à eux, et ils sont à toi. |2|

ਅਸੀ ਬੋਲਵਿਗਾੜ ਵਿਗਾੜਹ ਬੋਲ ॥

asī bolvigāṛ vigāṛah bol.

Nous sommes de mauvaises langues qui, par nos mots, faisons le mal.

ਤੂ ਨਦਰੀ ਅੰਦਰਿ ਤੋਲਹਿ ਤੋਲ ॥

tū nadrī andar tol-he tol.

De ton regard gracieux, tu soupèses ce qui est en chacun.

ਜਹ ਕਰਣੀ ਤਹ ਪੂਰੀ ਮਤਿ ॥

jah karṇī tah pūrī mat.

Les actes vertueux font les sages les plus accomplis.

ਕਰਣੀ ਬਾਝਹੁ ਘਟੇ ਘਟਿ ॥੩॥

karṇī bājhahu ghaṭe ghaṭ. |3|

Alors que sans bienfaits, on s’amoindrit. |3|

ਪ੍ਰਣਵਤਿ ਨਾਨਕ ਗਿਆਨੀ ਕੈਸਾ ਹੋਇ ॥

praṇ-vat nānak giānī kēsā hoe.

Nānak prie : comment devient-on un sage ?

ਆਪੁ ਪਛਾਣੈ ਬੂਝੈ ਸੋਇ ॥

āp pachhāṇē būjhē soe.

Seuls comprennent ceux qui réalisent le Soi.

ਗੁਰ ਪਰਸਾਦਿ ਕਰੇ ਬੀਚਾਰੁ ॥

gur prasād kare bīchār.

Par la grâce du Gurū, ils sont en contemplation.

ਸੋ ਗਿਆਨੀ ਦਰਗਹ ਪਰਵਾਣੁ ॥੪॥੩੦॥

so giānī dargeh parvāṇ. |4|30|

Ce sont ces sages-là qui sont honorés à la cour. |4|30|

ਸਿਰੀਰਾਗੁ ਮਹਲਾ ੧ ਘਰੁ ੪ ॥

sirīrāg mēhlā pēhlā ghar chōthā.

Composé dans le rāg Sirī par le premier Gurū ; quatrième famille rythmique.

ਤੂ ਦਰੀਆਉ ਦਾਨਾ ਬੀਨਾ ਮੈ ਮਛੁਲੀ ਕੈਸੇ ਅੰਤੁ ਲਹਾ ॥

tū darīāo dānā bīnā mē machhulī kēse ant lahā.

Tu es un fleuve de sagesse et de savoir ; moi qui suis un petit poisson, comment trouverais-je les limites de ton expansion ?

ਜਹ ਜਹ ਦੇਖਾ ਤਹ ਤਹ ਤੂ ਹੈ ਤੁਝ ਤੇ ਨਿਕਸੀ ਫੂਟਿ ਮਰਾ ॥੧॥

jah jah dekhā tah tah tū hē tujh te niksī fūṭ marā. |1|

Où que je regarde, tu es là. Hors de toi, j’éclaterais et je mourrais. |1|

ਨ ਜਾਣਾ ਮੇਉ ਨ ਜਾਣਾ ਜਾਲੀ ॥

na jāṇā meo na jāṇā jālī.

Je ne sais rien ni du pêcheur ni du filet,

ਜਾ ਦੁਖੁ ਲਾਗੈ ਤਾ ਤੁਝੈ ਸਮਾਲੀ ॥੧॥ ਰਹਾਉ ॥

jā dukh lāgē tā tujhē samālī. |1| rahāo.

Mais lorsque je souffre, c’est à toi que je pense. |1|Pause.

ਤੂ ਭਰਪੂਰਿ ਜਾਨਿਆ ਮੈ ਦੂਰਿ ॥

tū bharpūr jāniā mē dūr.

Tu es partout présent alors que je croyais que tu étais loin de moi.

ਜੋ ਕਛੁ ਕਰੀ ਸੁ ਤੇਰੈ ਹਦੂਰਿ ॥

jo kachh karī so terē hadūr.

Et quoi que je fasse, je le fais en ta présence.

ਤੂ ਦੇਖਹਿ ਹਉ ਮੁਕਰਿ ਪਾਉ ॥

tū dekheh hao mukar pāo.

Tu vois tout, mais je refuse de l’admettre.

ਤੇਰੈ ਕੰਮਿ ਨ ਤੇਰੈ ਨਾਇ ॥੨॥

terē kamm na terē nāe. |2|

Je n’œuvre ni pour toi ni pour ton nom. |2|

ਜੇਤਾ ਦੇਹਿ ਤੇਤਾ ਹਉ ਖਾਉ ॥

jetā deh tetā hao khāo.

Quoique tu me donnes, c’est cela que je mange.

ਬਿਆ ਦਰੁ ਨਾਹੀ ਕੈ ਦਰਿ ਜਾਉ ॥

biā dar nāhī kē dar jāo.

S’il n’y a pas d’autre porte, à laquelle irais-je ?

ਨਾਨਕੁ ਏਕ ਕਹੈ ਅਰਦਾਸਿ ॥

nānak ek kahē ardās.

Nānak fais cette unique prière :

ਜੀਉ ਪਿੰਡੁ ਸਭੁ ਤੇਰੈ ਪਾਸਿ ॥੩॥

jīo pinḍ sabh terē pās. |3|

Que ce corps et cette âme soient tout entiers à toi. |3|

ਆਪੇ ਨੇੜੈ ਦੂਰਿ ਆਪੇ ਹੀ ਆਪੇ ਮੰਝਿ ਮਿਆਨੋੁ ॥

āpe neṛē dūr āpe hī āpe manjh miāno.

Le soi est tout prêt, le soi est lointain, et le soi est au milieu.

ਆਪੇ ਵੇਖੈ ਸੁਣੇ ਆਪੇ ਹੀ ਕੁਦਰਤਿ ਕਰੇ ਜਹਾਨੋੁ ॥

āpe vekhē suṇe āpe hī kudrat kare jahāno.

C’est le soi qui voit, et c’est le soi qui écoute. Sa puissance créatrice s’applique an monde entier[2].

ਜੋ ਤਿਸੁ ਭਾਵੈ ਨਾਨਕਾ ਹੁਕਮੁ ਸੋਈ ਪਰਵਾਨੋੁ ॥੪॥੩੧॥

jo tis bhāvē nānkā hukam soī parvāṇo. |4|31|

Quoiqu’il lui plaise, Ô Nānak, c’est son juste commandement qui s’impose. |4|31|

ਸਿਰੀਰਾਗੁ ਮਹਲਾ ੧ ਘਰੁ ੪ ॥

sirīrāg mēhlā pēhlā ghar chōthā.

Composé dans le rāg Sirī par le premier Gurū ; quatrième famille rythmique.

ਕੀਤਾ ਕਹਾ ਕਰੇ ਮਨਿ ਮਾਨੁ ॥

kītā kahā kare man mān.

Pourquoi un tel orgueil dans le mental de la créature,

ਦੇਵਣਹਾਰੇ ਕੈ ਹਥਿ ਦਾਨੁ ॥

devaṇ-hāre kē hath dān.

Alors que le don est dans les mains du donateur ?

ਭਾਵੈ ਦੇਇ ਨ ਦੇਈ ਸੋਇ ॥

bhāvē dei na deī soe.

Tel qu’il lui plait, il donne ou ne donne pas.

ਕੀਤੇ ਕੈ ਕਹਿਐ ਕਿਆ ਹੋਇ ॥੧॥

kīte kē kahiē kiā hoe. |1|

Qu’est-ce qui peut bien advenir sur ordre[3] de la créature ? |1|

ਆਪੇ ਸਚੁ ਭਾਵੈ ਤਿਸੁ ਸਚੁ ॥

āpe sach bhāvē tis sach.

Le soi est vrai. Plais à celui qui est vrai !

ਅੰਧਾ ਕਚਾ ਕਚੁ ਨਿਕਚੁ ॥੧॥ ਰਹਾਉ ॥

andhā kachā kach nikach. |1| rahāo.

Aveugle, l’on est incompétent, indigent, tout à fait inutile. |1|Pause.

ਜਾ ਕੇ ਰੁਖ ਬਿਰਖ ਆਰਾਉ ॥

jā ke rukh birakh ārāo.

Les arbres et toutes les plantes de la nature sont à celui qui,

ਜੇਹੀ ਧਾਤੁ ਤੇਹਾ ਤਿਨ ਨਾਉ ॥

jehī dhāt tehā tin nāo.

Selon leur nature intrinsèque, leur donne un nom.

ਫੁਲੁ ਭਾਉ ਫਲੁ ਲਿਖਿਆ ਪਾਇ ॥

ful bhāo fal likhiā pāe.

On obtient la fleur et le fruit de l’amour (divin) selon ce qui est écrit.

ਆਪਿ ਬੀਜਿ ਆਪੇ ਹੀ ਖਾਇ ॥੨॥

āp bīj āpe hī khāe. |2|

Le soi est la graine, et le soi est ce que l’on mange[4]. |2|

ਕਚੀ ਕੰਧ ਕਚਾ ਵਿਚਿ ਰਾਜੁ ॥

kachī kandh kachā vich rāj.

Les murs sont fragiles et, entre eux, le maçon l’est aussi[5].

ਮਤਿ ਅਲੂਣੀ ਫਿਕਾ ਸਾਦੁ ॥

mat alūṇī fikā sād.

L’intellect est insipide, il n’ a aucun goût.

ਨਾਨਕ ਆਣੇ ਆਵੈ ਰਾਸਿ ॥

nānak āṇe āvē rās.

Ô Nānak, c’est par lui que les choses sont bien faites.

ਵਿਣੁ ਨਾਵੈ ਨਾਹੀ ਸਾਬਾਸਿ ॥੩॥੩੨॥

viṇ nāvē nāhī sābās. |3|32|

Sans le Nām, rien n’est accompli.|3|32|

ਸਿਰੀਰਾਗੁ ਮਹਲਾ ੧ ਘਰੁ ੫ ॥

sirīrāg mēhlā pēhlā ghar panjvā(n).

Composé dans le rāg Sirī par le premier Gurū ; cinquième famille rythmique.

ਅਛਲ ਛਲਾਈ ਨਹ ਛਲੈ ਨਹ ਘਾਉ ਕਟਾਰਾ ਕਰਿ ਸਕੈ ॥

achhal chhalāī nah chhalē nah ghāo kaṭārā kar sakē.

Infaillible, on ne peut être abusé par aucune tromperie, pas plus qu’on ne peut être blessé par aucune lame,

ਜਿਉ ਸਾਹਿਬੁ ਰਾਖੈ ਤਿਉ ਰਹੈ ਇਸੁ ਲੋਭੀ ਕਾ ਜੀਉ ਟਲ ਪਲੈ ॥੧॥

jio sāhib rākhē tio rahē is lobhī kā jīo ṭal palē. |1|

Si on demeure dans la protection du seigneur. L’âme de la personne avide, elle, va deci delà.|1|

ਬਿਨੁ ਤੇਲ ਦੀਵਾ ਕਿਉ ਜਲੈ ॥੧॥ ਰਹਾਉ ॥

bin tel dīvā kio jalē. |1| rahāo.

Sans huile, comment la lampe peut-elle briller ? |1|Pause.

ਪੋਥੀ ਪੁਰਾਣ ਕਮਾਈਐ ॥

pothī purāṇ kamāīē. 

Fais-en l’étude des vénérables textes sacrés[6],

ਭਉ ਵਟੀ ਇਤੁ ਤਨਿ ਪਾਈਐ ॥

bhao vaṭī it tan pāīē.

Que la Crainte allume la mèche du corps,

ਸਚੁ ਬੂਝਣੁ ਆਣਿ ਜਲਾਈਐ ॥੨॥

sach būjhaṇ āṇ jalāīē. |2|

Et que brille la juste compréhension ! |2|

ਇਹੁ ਤੇਲੁ ਦੀਵਾ ਇਉ ਜਲੈ ॥

ihu tel dīvā io jalē.

Use d’une telle huile pour que brille cette lampe,

ਕਰਿ ਚਾਨਣੁ ਸਾਹਿਬ ਤਉ ਮਿਲੈ ॥੧॥ ਰਹਾਉ ॥

kar chānaṇ sāhib tao milē. |1| rahāo.

Allume-la, et trouve ainsi ton seigneur. |1|Pause.

ਇਤੁ ਤਨਿ ਲਾਗੈ ਬਾਣੀਆ ॥

it tan lāgē bāṇīā.

Le corps consacré au Verbe,

ਸੁਖੁ ਹੋਵੈ ਸੇਵ ਕਮਾਣੀਆ ॥ 

sukh hovē sev kamāṇīā.

Une joie sereine se manifeste dans la pratique du seva*,
_________________________________________

[1] Litt. « selon ce qui est écrit ».

[2] Et aussi : « par son pouvoir créateur il a créé le monde entier ».

[3] Litt. « sur une parole de la créature » ; à comparer avec la parole du créateur.

[4] Mais aussi « on mange (ou on récolte) ce que l’on sème ».

[5] Litt. Cette phrase peut aussi être traduite par : « le corps est fragile et fragile est le roi qui y règne », le roi étant ici une métaphore de l’âme.

[6] Litt. « des manuscrits et des purāna* »

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ਸਿਰੀਰਾਗੁ ਮਹਲਾ ੧ ਘਰੁ ੩ ॥

sirīrāg mēhlā pēhlā ghar tījā.

Composé dans le rāg Sirī par le premier Gurū ; troisième famille rythmique.

ਅਮਲੁ ਕਰਿ ਧਰਤੀ, ਬੀਜੁ ਸਬਦੋ ਕਰਿ; ਸਚ ਕੀ ਆਬ, ਨਿਤ ਦੇਹਿ ਪਾਣੀ ॥

amal kar dhartī bīj sabdo kar sach kī āb nit deh pāṇī.

Fais des actes vertueux le sol, et du shabad la graine ; arrose-la sans cesse à l’eau de la vérité.

ਹੋਇ ਕਿਰਸਾਣੁ, ਈਮਾਨੁ ਜੰਮਾਇ ਲੈ; ਭਿਸਤੁ ਦੋਜਕੁ ਮੂੜੇ ਏਵ ਜਾਣੀ ॥੧॥

hoe kirsāṇ īmān jammāe lē bhisat dojak mūṛe ev jāṇī. |1|

Deviens un tel fermier pour que germe la foi. C’est ainsi, idiot, que l’on connais la différence entre enfer et paradis. |1|

ਮਤੁ ਜਾਣ, ਸਹਿ ਗਲੀ ਪਾਇਆ ॥

mat jāṇ seh galī pāiā.

Sache que l’on ne mérite pas son époux par de simples paroles.

ਮਾਲ ਕੈ ਮਾਣੈ, ਰੂਪ ਕੀ ਸੋਭਾ; ਇਤੁ ਬਿਧੀ ਜਨਮੁ ਗਵਾਇਆ ॥੧॥ ਰਹਾਉ ॥

māl kē māṇē rūp kī sobhā it bidhī janam gavāiā. |1| rahāo.

Dans l’orgeuil de ta richesse et l’éclat de ta beauté, tu dissipes ta vie. |1|Pause.

ਐਬ ਤਨਿ ਚਿਕੜੋ, ਇਹੁ ਮਨੁ ਮੀਡਕੋ; ਕਮਲ ਕੀ ਸਾਰ, ਨਹੀ ਮੂਲਿ ਪਾਈ ॥

ēb tan chikṛo ihu man mīḍko kamal kī sār nahī mūl pāī.

Les faiblesses du corps[1] sont la boue, et le mental est comme la grenouille ignorante la valeur du lotus.

ਭਉਰੁ ਉਸਤਾਦੁ, ਨਿਤ ਭਾਖਿਆ ਬੋਲੇ; ਕਿਉ ਬੂਝੈ? ਜਾ ਨਹ ਬੁਝਾਈ ॥੨॥

bhaur ustād nit bhākhiā bole kio būjhē jā nah bujhāī. |2|

Elle a beau avoir comme précepteur l’abeille[2] qui lui répète inlassablement les leçons, comme peut-on comprendre si on ne nous fait pas comprendre ? |2|

ਆਖਣੁ ਸੁਨਣਾ ਪਉਣ ਕੀ ਬਾਣੀ; ਇਹੁ ਮਨੁ ਰਤਾ ਮਾਇਆ ॥

ākhan sun-ṇā paun kī bāṇī ihu man ratā māiā.

Pas plus qu’écouter le vent parler, ces discours n’ont d’effet sur le mental passionné par Maya.

ਖਸਮ ਕੀ ਨਦਰਿ ਦਿਲਹਿ ਪਸਿੰਦੇ; ਜਿਨੀ ਕਰਿ ਏਕੁ ਧਿਆਇਆ ॥੩॥

khasam kī nadar dil-he pasinde jinī kar ek dhiāiā. |3|

Le seigneur accorde sa bienveillante attention à ceux qui plaisent à son cœur, ceux qui ne contemplent que lui. |3|

ਤੀਹ ਕਰਿ ਰਖੇ ਪੰਜ ਕਰਿ ਸਾਥੀ; ਨਾਉ ਸੈਤਾਨੁ ਮਤੁ ਕਟਿ ਜਾਈ ॥

tīh kar rakhe panj kar sāthī nāo sētān mat kaṭ jāī.

L’on peut bien observer les trente jours de jeûne[3] et faire les cinq prières quotidiennes[4], mais gare à ce que Satan ne vienne détruire tout cela.

ਨਾਨਕੁ ਆਖੈ, ਰਾਹਿ ਪੈ ਚਲਣਾ; ਮਾਲੁ ਧਨੁ ਕਿਤ ਕੂ ਸੰਜਿਆਹੀ ॥੪॥੨੭॥

nānak ākhē rāhe pē chal-ṇā māl dhan kit kū sanjiāhī. |4|27|

Nānak dit : l’on doit emprunter le chemin qui descend[5], alors pourquoi amasser biens et richesses ? |4|27|

ਸਿਰੀਰਾਗੁ ਮਹਲਾ ੧ ਘਰੁ ੪ ॥

sirīrāg mēhlā pēhlā ghar chōthā.

Composé dans le rāg Sirī par le premier Gurū ; quatrième famille rythmique.

ਸੋਈ ਮਉਲਾ, ਜਿਨਿ ਜਗੁ ਮਉਲਿਆ; ਹਰਿਆ ਕੀਆ ਸੰਸਾਰੋ ॥

soī maulā jin jag maoliā hariā kīā sansāro.

Voilà le seigneur qui fait fleurir le monde ! Il fait verdir l’Univers tout entier.

ਆਬ ਖਾਕੁ ਜਿਨਿ ਬੰਧਿ ਰਹਾਈ; ਧੰਨੁ ਸਿਰਜਣਹਾਰੋ ॥੧॥

āb khāk jin bandh rahāī dhan sirjaṇ-hāro. |1|

Les eaux et les terres sont sous son ferme contrôle. Gloire au créateur ! |1|

ਮਰਣਾ ਮੁਲਾ! ਮਰਣਾ ॥

marṇā mulā marṇā.

La mort, ô mollah* ! La mort !

ਭੀ ਕਰਤਾਰਹੁ ਡਰਣਾ ॥੧॥ ਰਹਾਉ ॥

bhī kartār-hu ḍarṇā. |1| rahāo.

Alors crains le créateur. |1|Pause.

ਤਾ ਤੂ ਮੁਲਾ, ਤਾ ਤੂ ਕਾਜੀ; ਜਾਣਹਿ ਨਾਮੁ ਖੁਦਾਈ ॥

tā tū mulā tā tū kājī jāṇ-he nām khudāī.

Tu ne seras mollah, et tu ne seras qadi* que lorsque tu auras compris le Nām, le nom de Dieu[6].

ਜੇ ਬਹੁਤੇਰਾ ਪੜਿਆ ਹੋਵਹਿ; ਕੋ ਰਹੈ ਨ ਭਰੀਐ ਪਾਈ ॥੨॥

je bahuterā paṛiā hoveh ko rahē na bharīē pāī. |2|

L’on peut avoir beaucoup d’érudition, mais rien de cela ne subsiste lorsque la mesure est pleine[7]. |2|

ਸੋਈ ਕਾਜੀ, ਜਿਨਿ ਆਪੁ ਤਜਿਆ; ਇਕੁ ਨਾਮੁ ਕੀਆ ਆਧਾਰੋ ॥

soī kājī jin āp tajiā ik nām kīā ādhāro.

N’est un qadi que celui qui renonce à lui-même et ne prend appui que sur le Nām.

ਹੈ, ਭੀ, ਹੋਸੀ, ਜਾਇ ਨ ਜਾਸੀ; ਸਚਾ ਸਿਰਜਣਹਾਰੋ ॥੩॥

hē bhī hosī jāe na jāsī sachā sirjaṇ-hāro. |3|

Il est, il sera ; il ne va, ni ne s’en ira. Il est véritablement le créateur. |3|

ਪੰਜ ਵਖਤ ਨਿਵਾਜ ਗੁਜਾਰਹਿ; ਪੜਹਿ ਕਤੇਬ ਕੁਰਾਣਾ ॥

panj vakhat nivāj gujār-he paṛ-he kateb kurāṇā.

L’on peut faire la prière cinq fois, et lire la Bible comme le Coran ;

ਨਾਨਕੁ ਆਖੈ, ਗੋਰ ਸਦੇਈ; ਰਹਿਓ ਪੀਣਾ ਖਾਣਾ ॥੪॥੨੮॥

nānak ākhē gor sadeī rahio pīṇā khāṇā. |4|28|

Nānak dit : la tombe nous convoque. Fini de boire et de manger ! |4|28|

ਸਿਰੀਰਾਗੁ ਮਹਲਾ ੧ ਘਰੁ ੪ ॥

sirīrāg mēhlā pēhlā ghar chōthā.

Composé dans le rāg Sirī par le premier Gurū ; quatrième famille rythmique.

ਏਕੁ ਸੁਆਨੁ, ਦੁਇ ਸੁਆਨੀ ਨਾਲਿ ॥

ek suān due suānī nāl.

Un chien et deux chiennes sont avec moi.

ਭਲਕੇ ਭਉਕਹਿ, ਸਦਾ ਬਇਆਲਿ ॥

bhalke bhauk-he sadā baiāl.

Ces bêtes féroces aboient toute la journée.

ਕੂੜੁ ਛੁਰਾ, ਮੁਠਾ ਮੁਰਦਾਰੁ ॥

kūṛ chhurā muṭhā murdār.

La tromperie est mon couteau (pour découper) comme un réprouvé, des charognes.

ਧਾਣਕ ਰੂਪਿ ਰਹਾ, ਕਰਤਾਰ ॥੧॥

dhāṇak rūp rahā kartār. |1|

Je vis comme un prédateur sauvage, ô mon créateur ! |1|

ਮੈ ਪਤਿ ਕੀ ਪੰਦਿ, ਨ ਕਰਣੀ ਕੀ ਕਾਰ ॥

mē pat kī pand na karṇī kī kār.

Je n’ai pas accordé foi aux enseignements, et je n’ai pas pratiqué d’actes vertueux.

ਹਉ ਬਿਗੜੈ ਰੂਪਿ, ਰਹਾ ਬਿਕਰਾਲ ॥

hao bigṛē rūp rahā bikrāl.

Je suis difforme et repoussant.

ਤੇਰਾ ਏਕੁ ਨਾਮੁ, ਤਾਰੇ ਸੰਸਾਰੁ ॥

terā ek nām tāre sansār.

Seul ton nom peut sauver le monde.

ਮੈ ਏਹਾ ਆਸ, ਏਹੋ ਆਧਾਰੁ ॥੧॥ ਰਹਾਉ ॥

mē ehā ās eho ādhār. |1| rahāo.

C’est là mon espoir, mon soutien. |1|Pause.

ਮੁਖਿ ਨਿੰਦਾ, ਆਖਾ ਦਿਨੁ ਰਾਤਿ ॥

mukh nindā ākhā din rāt.

Ma bouche profère des calomnies jour et nuit.

ਪਰ ਘਰੁ ਜੋਹੀ, ਨੀਚ ਸਨਾਤਿ ॥

par ghar johī nīch sanāt.

Je profane les maisons des autres ; je suis si méprisable !

ਕਾਮੁ ਕ੍ਰੋਧੁ, ਤਨਿ ਵਸਹਿ ਚੰਡਾਲ ॥

kām krodh tan vaseh chanḍāl.

Le désir et la colère occupent mon corps comme des damnés.

ਧਾਣਕ ਰੂਪਿ ਰਹਾ, ਕਰਤਾਰ ॥੨॥

dhāṇak rūp rahā kartār. |2|

Je vis comme un prédateur sauvage, ô mon créateur ! |2|

ਫਾਹੀ ਸੁਰਤਿ, ਮਲੂਕੀ ਵੇਸੁ ॥

fāhī surat malūkī ves.

Je conspire à piéger les autres, déguisé en personne de confiance.

ਹਉ ਠਗਵਾੜਾ, ਠਗੀ ਦੇਸੁ ॥

hao ṭhag-vāṛā ṭhagī des.

Je suis un malfaiteur, je truande le pays.

ਖਰਾ ਸਿਆਣਾ, ਬਹੁਤਾ ਭਾਰੁ ॥

kharā siāṇā bahutā bhār.

Particulièrement rusé, je me charge (de péchés).

ਧਾਣਕ ਰੂਪਿ ਰਹਾ, ਕਰਤਾਰ ॥੩॥

dhāṇak rūp rahā kartār. |3|

Je vis comme un prédateur sauvage, ô mon créateur ! |3|

ਮੈ ਕੀਤਾ ਨ ਜਾਤਾ, ਹਰਾਮਖੋਰੁ ॥

mē kītā na jātā harām-khor.

Méconnaissant ce que l’on fait pour moi, je suis un véritable scélérat.

ਹਉ ਕਿਆ ਮੁਹੁ ਦੇਸਾ? ਦੁਸਟੁ ਚੋਰੁ ॥

hao kiā muhu desā dusṭ chor.

Quelle face donnerai-je à voir, moi qui suis un misérable gredin ?

ਨਾਨਕੁ ਨੀਚੁ, ਕਹੈ ਬੀਚਾਰੁ ॥

nānak nīch kahē bīchār.

Nānak est tout en bas, et dit ce qu’il médite :

ਧਾਣਕ ਰੂਪਿ ਰਹਾ, ਕਰਤਾਰ ॥੪॥੨੯॥

dhāṇak rūp rahā kartār. |4|29|

Je vis comme un prédateur sauvage, ô mon créateur ! |4|29|

ਸਿਰੀਰਾਗੁ ਮਹਲਾ ੧ ਘਰੁ ੪ ॥

sirīrāg mēhlā pēhlā ghar chōthā.

Composé dans le rāg Sirī par le premier Gurū ; quatrième famille rythmique.

ਏਕਾ ਸੁਰਤਿ, ਜੇਤੇ ਹੈ ਜੀਅ ॥

ekā surat jete hē jīa.

La conscience de l’Unique est en chaque être de la création

ਸੁਰਤਿ ਵਿਹੂਣਾ, ਕੋਇ ਨ ਕੀਅ ॥

surat vihūṇā koe na kīa.

Nul ne fut créé sans conscience.
___________________________________

[1]  Les instincts.

[2] Métaphore de l'âme.

[3]  Le Ramadan, jeûne rituel de l’islam, qui dure un mois lunaire, soit 29 à 30 jours.

[4] La récitation quotidienne de cinq prières fait partie des fondements de la pratique de l’islam.

[5] C’est-à-dire mourir.

[6] Le Gurū utilise ici khudāi (« seigneur ») terme persan pour désigner Dieu, propre à l’islam d'Iran et d'Asie centrale.

[7] C’est-à-dire lorsque la vie se termine.

Page 23

ਜਿਨਾ ਰਾਸਿ ਨ ਸਚੁ ਹੈ ਕਿਉ ਤਿਨਾ ਸੁਖੁ ਹੋਇ ॥

jinā rās na sach hē kio tinā sukh hoe.

Ceux qui n’ont pas le capital de la vérité, comment peuvent-ils être heureux ?

ਖੋਟੈ ਵਣਜਿ ਵਣੰਜਿਐ ਮਨੁ ਤਨੁ ਖੋਟਾ ਹੋਇ ॥

khoṭē vaṇaj vaṇanjiē man tan khoṭā hoe.

Faisant commerce de contrefaçon, leur mental et leur corps sont faux également.

ਫਾਹੀ ਫਾਥੇ ਮਿਰਗ ਜਿਉ ਦੂਖੁ ਘਣੋ ਨਿਤ ਰੋਇ ॥੨॥

fāhī fāthe mirag jio dūkh ghaṇo nit roe. |2|

Comme la biche prise au piège, ils souffrent terriblement et se lamentent en permanence. |2|

ਖੋਟੇ ਪੋਤੈ ਨਾ ਪਵਹਿ ਤਿਨ ਹਰਿ ਗੁਰ ਦਰਸੁ ਨ ਹੋਇ ॥

khoṭe potē nā paveh tin har gur daras na hoe.

Nulle escarcelle pour une telle contrefaçon[1] ; le divin Gurū ne se manifeste pas pour ceux-là.

ਖੋਟੇ ਜਾਤਿ ਨ ਪਤਿ ਹੈ ਖੋਟਿ ਨ ਸੀਝਸਿ ਕੋਇ ॥

khoṭe jāt na pat hē khoṭ na sījhas koe.

Ces faussaires n’ont ni dignité ni place dans la société. Personne ne réussit par la malhonnêteté.

ਖੋਟੇ ਖੋਟੁ ਕਮਾਵਣਾ ਆਇ ਗਇਆ ਪਤਿ ਖੋਇ ॥੩॥

khoṭe khoṭ kamāvaṇā āe gaiā pat khoe. |3|

Pratiquant ainsi une escroquerie après l’autre, on va d’incarnation en incarnation, et l’on renonce à son honneur. |3|

ਨਾਨਕ ਮਨੁ ਸਮਝਾਈਐ ਗੁਰ ਕੈ ਸਬਦਿ ਸਾਲਾਹ ॥

nānak man samjāīē gur kē sabad sālāh.

Ô Nanak, instruis là ton mental : chante la louange du shabad du Gurū.

ਰਾਮ ਨਾਮ ਰੰਗਿ ਰਤਿਆ ਭਾਰੁ ਨ ਭਰਮੁ ਤਿਨਾਹ ॥

rām nām rang ratiā bhār na bharam tināh.

Passionnément imprégnés du nom de Dieu - Rām ! - on n’est plus embarassé par le doute.

ਹਰਿ ਜਪਿ ਲਾਹਾ ਅਗਲਾ ਨਿਰਭਉ ਹਰਿ ਮਨ ਮਾਹ ॥੪॥੨੩॥

har jap lāhā aglā nirbhao har man māh. |4|23|

Quiconque chante et répète « har » y gagne toujours plus, le divin sans-peur s’installe dans son mental. |4|23|

ਸਿਰੀਰਾਗੁ ਮਹਲਾ ੧ ਘਰੁ ੨ ॥

sirīrāg mēhlā pēhlā ghar dūjā.

Composé dans le rāg Sirī par le premier Gurū ; seconde famille rythmique.

ਧਨੁ ਜੋਬਨੁ ਅਰੁ ਫੁਲੜਾ ਨਾਠੀਅੜੇ ਦਿਨ ਚਾਰਿ ॥

dhan joban ar fulṛā nāṭhīaṛe din chār.

La richesse et la jeunesse, comme les fleurs, ne juste de passage ; elles ne durent que pour quelques jours,

ਪਬਣਿ ਕੇਰੇ ਪਤ ਜਿਉ ਢਲਿ ਢੁਲਿ ਜੁੰਮਣਹਾਰ ॥੧॥

pabaṇ kere pat jio ḍhal ḍhul jummaṇ-hār. |1|

Telles les feuilles du nénuphar qui dépérissent, se fanent et finissent par tomber. |1|

ਰੰਗੁ ਮਾਣਿ ਲੈ ਪਿਆਰਿਆ ਜਾ ਜੋਬਨੁ ਨਉ ਹੁਲਾ ॥

rang māṇ lē piāriā jā joban nao hulā.

Réjouis-toi, ô bien-aimé, tant que ta jeunesse est fraiche et tapageuse.

ਦਿਨ ਥੋੜੜੇ ਥਕੇ ਭਇਆ ਪੁਰਾਣਾ ਚੋਲਾ ॥੧॥ ਰਹਾਉ ॥

din thoṛ-ṛe thake bhaiā purāṇā cholā. |1| rahāo.

Mais tes jours sont comptés, et ils s’épuisent. Déjà ton corps vieillit. |1|Pause.

ਸਜਣ ਮੇਰੇ ਰੰਗੁਲੇ ਜਾਇ ਸੁਤੇ ਜੀਰਾਣਿ ॥

sajaṇ mere rangule jāe sute jīrāṇ.

Mes meilleurs amis dorment déjà au cimetière.

ਹੰ ਭੀ ਵੰਞਾ ਡੁਮਣੀ ਰੋਵਾ ਝੀਣੀ ਬਾਣਿ ॥੨॥

ha(n) bhī vañā ḍum-ṇī rovā jhīṇī bāṇ. |2|

C’est là  que j’irai moi aussi, abandonné, affligé et gémissant. |2|

ਕੀ ਨ ਸੁਣੇਹੀ ਗੋਰੀਏ ਆਪਣ ਕੰਨੀ ਸੋਇ ॥

kī na suṇehī gorīe āpaṇ kannī soe.

Ôma belle, n’enteds-tu pas cela de tes propres oreilles ?

ਲਗੀ ਆਵਹਿ ਸਾਹੁਰੈ ਨਿਤ ਨ ਪੇਈਆ ਹੋਇ ॥੩॥

lagī āv-he sāhurē nit na peīā hoe. |3|

Tu dois t’en aller dans ta belle-famille ; tu ne peux plus demeurer chez tes parents. |3|

ਨਾਨਕ ਸੁਤੀ ਪੇਈਐ ਜਾਣੁ ਵਿਰਤੀ ਸੰਨਿ ॥

nānak sutī peīē jāṇ virtī sann.

Ô Nānak, comprends bien que quelque chose manque dans la vie de celle qui dort encore chez ses parents[2] .

ਗੁਣਾ ਗਵਾਈ ਗੰਠੜੀ ਅਵਗਣ ਚਲੀ ਬੰਨਿ ॥੪॥੨੪॥

guṇā gavāī ganṭh-ṛī avgaṇ chalī bann. |4|24|

Ayant perdu une bourse pleine de qualités, elle s’en va maintenant en accumulant les défauts. |4|24|

ਸਿਰੀਰਾਗੁ ਮਹਲਾ ੧ ਘਰੁ ਦੂਜਾ ੨ ॥

sirīrāg mēhlā pēhlā ghar dūjā.

Composé dans le rāg Sirī par le premier Gurū ; seconde famille rythmique.

ਆਪੇ ਰਸੀਆ ਆਪਿ ਰਸੁ ਆਪੇ ਰਾਵਣਹਾਰੁ ॥

āpe rasīā āp ras āpe rāvaṇ-hār.

C’est le Soi qui prend plaisir, et le Soi est le plaisir lui-même. Le Soi jouit de lui-même.

ਆਪੇ ਹੋਵੈ ਚੋਲੜਾ ਆਪੇ ਸੇਜ ਭਤਾਰੁ ॥੧॥

āpe hovē cholṛā āpe sej bhatār. |1|

Le Soi est celle qui porte la robe[3], et le Soi est l’époux sur le lit. |1|

ਰੰਗਿ ਰਤਾ ਮੇਰਾ ਸਾਹਿਬੁ ਰਵਿ ਰਹਿਆ ਭਰਪੂਰਿ ॥੧॥ ਰਹਾਉ ॥

rang ratā merā sāhib rav rahiā bharpūr. |1| rahāo.

Mon maître est saturé d’amour ; présent en touche chose, il imprègne tout. |1|Pause

ਆਪੇ ਮਾਛੀ ਮਛੁਲੀ ਆਪੇ ਪਾਣੀ ਜਾਲੁ ॥

āpe māchhī machhulī āpe pāṇī jāl.

Le Soi est le pêcheur, et il est le poisson. Le Soi est l’eau et aussi le filet.

ਆਪੇ ਜਾਲ ਮਣਕੜਾ ਆਪੇ ਅੰਦਰਿ ਲਾਲੁ ॥੨॥

āpe jāl maṇkaṛā āpe andar lāl. |2|

Le Soi est le plomb qui leste le filet, le Soi est le rubis[4]. |2|

ਆਪੇ ਬਹੁ ਬਿਧਿ ਰੰਗੁਲਾ ਸਖੀਏ ਮੇਰਾ ਲਾਲੁ ॥

āpe baho bidh rangulā sakhīe merā lāl.

Le Soi se réjouit de lui-même de tant de façons ! Ô mes amies, voici mon amant !

ਨਿਤ ਰਵੈ ਸੋਹਾਗਣੀ ਦੇਖੁ ਹਮਾਰਾ ਹਾਲੁ ॥੩॥

nit ravē sohāg-ṇī dekh hamārā hāl. |3|

Toujours il comble ses bienheureuses épouses. Voyez dans quel état je suis. |3|

ਪ੍ਰਣਵੈ ਨਾਨਕੁ ਬੇਨਤੀ ਤੂ ਸਰਵਰੁ ਤੂ ਹੰਸੁ ॥

praṇ-vē nānak bentī tū sarvar tū hans.

Nānak fait cette prière : voici ma supplique, ô toi le lac, et toi le cygne.

ਕਉਲੁ ਤੂ ਹੈ ਕਵੀਆ ਤੂ ਹੈ ਆਪੇ ਵੇਖਿ ਵਿਗਸੁ ॥੪॥੨੫॥

kaul tū hē kavīā tū hē āpe vekh vigas. |4|25|

Tu es le lotus, tu es aussi le nymphéa [5]; c’est toi qui les contemples et fleurit. |4|25|

ਸਿਰੀਰਾਗੁ ਮਹਲਾ ੧ ਘਰੁ ੩ ॥

sirīrāg mēhlā pehlā ghar tījā.

Composé dans le rāg Sirī par le premier Gurū ; troisième famille rythmique.

ਇਹੁ ਤਨੁ ਧਰਤੀ ਬੀਜੁ ਕਰਮਾ ਕਰੋ ਸਲਿਲ ਆਪਾਉ ਸਾਰਿੰਗਪਾਣੀ ॥

iho tan dhartī bīj karmā karo salil āpāo sāring-pāṇī.

Faisons de ce corps la terre, et de nos actes les semences. Que le seigneur tout puissant[6] soit l’eau dont on les arrose.

ਮਨੁ ਕਿਰਸਾਣੁ ਹਰਿ ਰਿਦੈ ਜੰਮਾਇ ਲੈ ਇਉ ਪਾਵਸਿ ਪਦੁ ਨਿਰਬਾਣੀ ॥੧॥

man kirsāṇ har ridē jammāe lē io pāvas pad nirbāṇī. |1|

Avec le mental comme fermier, Dieu pousse dans notre cœur, et l’on atteint atteint l’état de Nirvana*. |1|

ਕਾਹੇ ਗਰਬਸਿ ਮੂੜੇ ਮਾਇਆ ॥

kāhe garbas mūṛe māiā.

Stupide ! Pourquoi es-tu si fier de Maya ?

ਪਿਤ ਸੁਤੋ ਸਗਲ ਕਾਲਤ੍ਰ ਮਾਤਾ ਤੇਰੇ ਹੋਹਿ ਨ ਅੰਤਿ ਸਖਾਇਆ ॥ ਰਹਾਉ ॥

pit suto sagal kālatr mātā tere hohe na ant sakhāiā. rahāo.

Ton père, tes enfants, ton épouse, ta mère et tous tes proches : aucun d’en eux ne pourra t’assister à la fin. |Pause.

ਬਿਖੈ ਬਿਕਾਰ ਦੁਸਟ ਕਿਰਖਾ ਕਰੇ ਇਨ ਤਜਿ ਆਤਮੈ ਹੋਇ ਧਿਆਈ ॥

bikhē bikār dusṭ kirkhā kare in taj ātmē hoe dhiāī.

Déracine le mal, le vice et la corruption, et laisse-les derrière toi. Que ton âme médite.

ਜਪੁ ਤਪੁ ਸੰਜਮੁ ਹੋਹਿ ਜਬ ਰਾਖੇ ਕਮਲੁ ਬਿਗਸੈ ਮਧੁ ਆਸ੍ਰਮਾਈ ॥੨॥

jap tap sanjam hohe jab rākhe kamal bigsē madh āsramāī. |2|

Dès lors que tu prends abri du japa*, du tapa* et du contrôle de soi, le lotus[7] s’épanouit et sécrète son miel. |2|

ਬੀਸ ਸਪਤਾਹਰੋ ਬਾਸਰੋ ਸੰਗ੍ਰਹੈ ਤੀਨਿ ਖੋੜਾ ਨਿਤ ਕਾਲੁ ਸਾਰੈ ॥

bīs saptāharo bāsro sangrahē tīn khoṛā nit kāl sārē.

Rassemble sous ton contrôle les vingt-sept (éléments) qui font le corps et, pendant les trois âges de la vie,reste conscient de la mort.

ਦਸ ਅਠਾਰ ਮੈ ਅਪਰੰਪਰੋ ਚੀਨੈ ਕਹੈ ਨਾਨਕੁ ਇਵ ਏਕੁ ਤਾਰੈ ॥੩॥੨੬॥

das aṭhār mē apramparo chīnē kahē nānak iv ek tārē. |3|26|

Où que ce soit[8], reconnais-le celui qui est sont propre souverain. Nānak dit : ainsi tu sera libéré par l’Unique. |3|26|
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[1] L’image ici est celle de la fausse monnaie.

[2] Litt. « il y a un trou, une fissure, un vide, dans son mode de vie ».

[3] C'est-à-dire la jeune mariée.

[4] Probable référence mythologique.

[5] Le lotus fleurit le jeur, et le nymphéa, la nuit.

[6] Litt. « celui qui tient l’arc saranga » (épithète de Vishnu) ; Dieu.

[7] Métaphore de la conscience.

[8] Litt « dans les dix directions », c’est-à-dire partout.