mercredi 28 octobre 2015

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ਸਭ ਦੁਨੀਆ ਆਵਣ ਜਾਣੀਆ ॥੩॥

sabh dunīā āvaṇ jāṇīā. |3|

Tandis que le monde ne fait qu’aller et venir. |3|

ਵਿਚਿ ਦੁਨੀਆ ਸੇਵ ਕਮਾਈਐ ॥

vich dunīā sev kamāīē.

Au sein même du monde, pratique le seva*,

ਤਾ ਦਰਗਹ ਬੈਸਣੁ ਪਾਈਐ ॥

tā dargeh bēsaṇ pāīē.

Et tu obtiendras une place d’honneur à la cour.

ਕਹੁ ਨਾਨਕ ਬਾਹ ਲੁਡਾਈਐ ॥੪॥੩੩॥

kaho nānak bāh luḍāīē. |4|33|

Nānak dit : (c’est là que) l’on est acclamé[1]. |4|33|

ਸਿਰੀਰਾਗੁ ਮਹਲਾ ੩ ਘਰੁ ੧

sirīrāg mēhlā tījā ghar pēhlā.

Composé dans le rāg Sirī par le troisième Gurū ; première famille rythmique :

ੴ ਸਤਿਗੁਰ ਪ੍ਰਸਾਦਿ ॥

ik oangkār satgur prasād.

L’Un déployé en la création ; éternelle grâce du vrai Gurū.

ਹਉ ਸਤਿਗੁਰੁ ਸੇਵੀ ਆਪਣਾ ਇਕ ਮਨਿ ਇਕ ਚਿਤਿ ਭਾਇ ॥

hao satgur sevī āpṇā ik man ik chit bhāe.

Je sers le Satgurū* lui-même, de tout mon mental, dans une seule conscience d’amour[2].

ਸਤਿਗੁਰੁ ਮਨ ਕਾਮਨਾ ਤੀਰਥੁ ਹੈ ਜਿਸ ਨੋ ਦੇਇ ਬੁਝਾਇ ॥

satgur man kāmnā tirath hē jis no dei bujhāe.

(Trouver) le Satgurū : tel est le désir du mental, le sanctuaire et le but du pèlerinage de quiconque à qui est donné de le comprendre.

ਮਨ ਚਿੰਦਿਆ ਵਰੁ ਪਾਵਣਾ ਜੋ ਇਛੈ ਸੋ ਫਲੁ ਪਾਇ ॥

man chindiā var pāvṇā jo ichhē so fal pāe.

Les souhaits du mental sont accomplis auprès de l’époux divin, et quoi que l’on désire, on en reçoit les fruits.

ਨਾਉ ਧਿਆਈਐ ਨਾਉ ਮੰਗੀਐ ਨਾਮੇ ਸਹਜਿ ਸਮਾਇ ॥੧॥

nāo dhiāīē nāo mangīē nāme sahj samāe. |1|

Contemple le Nām, implore le Nām et, facilement, communie avec le Nām. |1|

ਮਨ ਮੇਰੇ ਹਰਿ ਰਸੁ ਚਾਖੁ ਤਿਖ ਜਾਇ ॥

man mere har ras chākh tikh jāe.

Ô mon mental, goûte à l’essence divine - har ! - et ta soif disparaitra.

ਜਿਨੀ ਗੁਰਮੁਖਿ ਚਾਖਿਆ ਸਹਜੇ ਰਹੇ ਸਮਾਇ ॥੧॥ ਰਹਾਉ ॥

jinī gurmukh chākhiā sahje rahe samāe. |1| rahāo.

Ces gurmukh qui s’en abreuvent demeurent sans effet en permanente communion. |1|Pause.

ਜਿਨੀ ਸਤਿਗੁਰੁ ਸੇਵਿਆ ਤਿਨੀ ਪਾਇਆ ਨਾਮੁ ਨਿਧਾਨੁ ॥

jinī satgur seviā tinī pāiā nām nidhān.

Ceux qui servent le Satgurū y gagnent le trésor du Nām.

ਅੰਤਰਿ ਹਰਿ ਰਸੁ ਰਵਿ ਰਹਿਆ ਚੂਕਾ ਮਨਿ ਅਭਿਮਾਨੁ ॥

antar har ras rav rahiā chūkā man abhimān.

Au plus profound d’eux-mêmes, ils sont imprégnés de l’essence divine - har ! - et leur égo mental s’éteint.

ਹਿਰਦੈ ਕਮਲੁ ਪ੍ਰਗਾਸਿਆ ਲਾਗਾ ਸਹਜਿ ਧਿਆਨੁ ॥

hirdē kamal pragāsiā lāgā sahj dhiān.

Le lotus de leur cœur s’épanouit, et ils s’installent facilement en méditation.

ਮਨੁ ਨਿਰਮਲੁ ਹਰਿ ਰਵਿ ਰਹਿਆ ਪਾਇਆ ਦਰਗਹਿ ਮਾਨੁ ॥੨॥

man nirmal har rav rahiā pāiā darg-he mān. |2|

Le mental immaculé, ils demeurent imprégnés de Dieu, et sont honorés à la cour. |2|

ਸਤਿਗੁਰੁ ਸੇਵਨਿ ਆਪਣਾ ਤੇ ਵਿਰਲੇ ਸੰਸਾਰਿ ॥

satgur sevan āpṇā te virle sansār.

Ceux qui servent le Satgurū sont rares en ce monde.

ਹਉਮੈ ਮਮਤਾ ਮਾਰਿ ਕੈ ਹਰਿ ਰਾਖਿਆ ਉਰ ਧਾਰਿ ॥

haumē mamtā mār kē har rākhiā ur dhār.

Ils éliminent leur orgueil et leur narcissisme, celles et ceux qui garde fermement Dieu dans leurs cœurs, har !

ਹਉ ਤਿਨ ਕੈ ਬਲਿਹਾਰਣੈ ਜਿਨਾ ਨਾਮੇ ਲਗਾ ਪਿਆਰੁ ॥

hao tin kē balihārṇē jinā nāme lagā piār.

Je m’offre à eux ; ils sont unis au Nām par un lien d’amour.

ਸੇਈ ਸੁਖੀਏ ਚਹੁ ਜੁਗੀ ਜਿਨਾ ਨਾਮੁ ਅਖੁਟੁ ਅਪਾਰੁ ॥੩॥

seī sukhīe chaho jugī jinā nām akhuṭ apār. |3|

Ceux-là sont heureux et sereins pendant les Quatre Âges*, par le Nām inépuisable et infini. |3|

ਗੁਰ ਮਿਲਿਐ ਨਾਮੁ ਪਾਈਐ ਚੂਕੈ ਮੋਹ ਪਿਆਸ ॥

gur miliē nām pāīē chūkē moh piās.

C’est dans la relation avec le Gurū que l’on trouve le Nam, et que les désirs de l’égo s’évanouissent.

ਹਰਿ ਸੇਤੀ ਮਨੁ ਰਵਿ ਰਹਿਆ ਘਰ ਹੀ ਮਾਹਿ ਉਦਾਸੁ ॥

har setī man rav rahiā ghar hī māhe udās.

Le mental toujours plein de Dieu, on demeure détaché au sein de sa propre maison[3].

ਜਿਨਾ ਹਰਿ ਕਾ ਸਾਦੁ ਆਇਆ ਹਉ ਤਿਨ ਬਲਿਹਾਰੈ ਜਾਸੁ ॥

jinā har kā sād āiā hao tin balihārē jās.

À celles et ceux qui sans cesse savourent Dieu - har ! - je m’offre en sacrifice.

ਨਾਨਕ ਨਦਰੀ ਪਾਈਐ ਸਚੁ ਨਾਮੁ ਗੁਣਤਾਸੁ ॥੪॥੧॥੩੪॥

nānak nadrī pāīē sach nām guṇtās. |4|1|34|

Ô Nānak, c’est dans son regard bienveillant que l’on trouve le vrai Nām, trésor de toutes les vertus.  |4|1|34|

ਸਿਰੀਰਾਗੁ ਮਹਲਾ ੩ ॥

sirīrāg mēhlā tījā.

Composé dans le rāg Sirī par le troisième Gurū :

ਬਹੁ ਭੇਖ ਕਰਿ ਭਰਮਾਈਐ ਮਨਿ ਹਿਰਦੈ ਕਪਟੁ ਕਮਾਇ ॥

baho bhekh kar bharmāīē man hirdē kapaṭ kamāe.

Ceux-là errent, portant toutes sortes de tenues, le mental et le cœur, pratiquant la malhonnêteté.

ਹਰਿ ਕਾ ਮਹਲੁ ਨ ਪਾਵਈ ਮਰਿ ਵਿਸਟਾ ਮਾਹਿ ਸਮਾਇ ॥੧॥

har kā mahal na pāv-ī mar vistā māhe samāe. |1|

Ils n’atteignent jamais la demeure de Dieu, mais se mèlent aux excréments à la mort. |1|

ਮਨ ਰੇ ਗ੍ਰਿਹ ਹੀ ਮਾਹਿ ਉਦਾਸੁ ॥

man re greh hī māhe udās.

Ô mental, en ta propre foyer[3], demeure détaché.

ਸਚੁ ਸੰਜਮੁ ਕਰਣੀ ਸੋ ਕਰੇ ਗੁਰਮੁਖਿ ਹੋਇ ਪਰਗਾਸੁ ॥੧॥ ਰਹਾਉ ॥

sach sanjam karṇī so kare gurmukh hoe pargās. |1| rahāo.

Pratiquant la vérité, la retenue et les actes vertueux, le gurmukh est illuminé. |1|Pause.

ਗੁਰ ਕੈ ਸਬਦਿ ਮਨੁ ਜੀਤਿਆ ਗਤਿ ਮੁਕਤਿ ਘਰੈ ਮਹਿ ਪਾਇ ॥

gur kē sabad man jītiā gat mukat gharē meh pāe.

Par le Verbe du Gurū le mental est conquis, et l’on atteint le stade de la libération au sein de sa propre demeure.

ਹਰਿ ਕਾ ਨਾਮੁ ਧਿਆਈਐ ਸਤਸੰਗਤਿ ਮੇਲਿ ਮਿਲਾਇ ॥੨॥

har kā nām dhiāīē satsangat mel milāe. |2|

Alors médite le Nām, le nom de Dieu - har !  Rejoins la satsangat* et communie. |2|

ਜੇ ਲਖ ਇਸਤਰੀਆ ਭੋਗ ਕਰਹਿ ਨਵ ਖੰਡ ਰਾਜੁ ਕਮਾਹਿ ॥

je lakh istarīā bhog kar-he nav khanḍ rāj kamāhe.

On peut bien jouir de la compagnie de milliers d’épouses et exercer le pouvoir sur les neuf continents ;

ਬਿਨੁ ਸਤਗੁਰ ਸੁਖੁ ਨ ਪਾਵਈ ਫਿਰਿ ਫਿਰਿ ਜੋਨੀ ਪਾਹਿ ॥੩॥

bin satgur sukh na pāv-ī fir fir jonī pāhe. |3|

Mais sans le Satgurū on ne peut trouver ni la sérénité, et l’on doit renaitre et renaitre encore. |3|

ਹਰਿ ਹਾਰੁ ਕੰਠਿ ਜਿਨੀ ਪਹਿਰਿਆ ਗੁਰ ਚਰਣੀ ਚਿਤੁ ਲਾਇ ॥

har hār kanṭh jinī pēh-riā gur charṇī chit lāe.

Quiconque porte à son cou le collier de Dieu et arrime toute sa conscience aux pieds du Gurū,

ਤਿਨਾ ਪਿਛੈ ਰਿਧਿ ਸਿਧਿ ਫਿਰੈ ਓਨਾ ਤਿਲੁ ਨ ਤਮਾਇ ॥੪॥

tinā pichhē ridh sidh firē onā til na tamāe. |4|

Est poursuivi par la richesse matérielle et les pouvoir surnaturels, mais ne s’en préoccupe pas un seul instant. |4|

ਜੋ ਪ੍ਰਭ ਭਾਵੈ ਸੋ ਥੀਐ ਅਵਰੁ ਨ ਕਰਣਾ ਜਾਇ ॥

jo prabh bhāvē so thīē avar na karṇā jāe.

Quoiqu’il plaise à Dieu, c’est cela seul qui se manifeste. Rien d’autre ne peut être fait.

ਜਨੁ ਨਾਨਕੁ ਜੀਵੈ ਨਾਮੁ ਲੈ ਹਰਿ ਦੇਵਹੁ ਸਹਜਿ ਸੁਭਾਇ ॥੫॥੨॥੩੫॥

jan nānak jīvē nām lē har dev-ho sahj subhāe. |5|2|35|

L’humble Nānak ne peut vivre que par le Nām. Har ! Ô Dieu, accorde-le moi, facilement et sans effort. |5|2|35|
____________________________________________

[1] Litt. « Les bras se balancent », pour figurer les applaudissements et les acclamations.

[2] Ou encore : de toute mon attention et avec amour.

[3] C'est-à-dire dans le monde ou dans la vie profane et séculière (contrairement à la vie monastique ou ermitique), mais aussi dans son for intérieur, dans son propre cœur.

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ਜੇਹੀ ਸੁਰਤਿ ਤੇਹਾ ਤਿਨ ਰਾਹੁ ॥

jehī surat tehā tin rāhu.

Et l’on va selon sa conscience.

ਲੇਖਾ ਇਕੋ ਆਵਹੁ ਜਾਹੁ ॥੧॥

lekhā iko āv-hu jāhu. |1|

Selon le compte qui est fait (de nos actes)[1], on s’en vient et l’on s’en va (d’incarnation en incarnation). |1|

ਕਾਹੇ ਜੀਅ ਕਰਹਿ ਚਤੁਰਾਈ ॥

kāhe jīa kar-he chaturāī.

Dites, créatures, à quoi servent vos ruses et vos stratégies ?

ਲੇਵੈ ਦੇਵੈ ਢਿਲ ਨ ਪਾਈ ॥੧॥ ਰਹਾਉ ॥

levē devē ḍhil na pāī. |1| rahāo.

Celui qui prend et qui donne le fait sans perdre un instant. |1|Pause.

ਤੇਰੇ ਜੀਅ ਜੀਆ ਕਾ ਤੋਹਿ ॥

tere jīa jīā kā tohe.

Tous les êtres sont à toi ; les êtres sont tous à toi.

ਕਿਤ ਕਉ ਸਾਹਿਬ ਆਵਹਿ ਰੋਹਿ ॥

kit kao sāhib āv-he ro-he.

Ô seigneur, pourquoi être en colère contre eux ?

ਜੇ ਤੂ ਸਾਹਿਬ ਆਵਹਿ ਰੋਹਿ ॥

je tū sāhib āv-he rohe.

Malgré ton courroux à leur encontre, ô maître,

ਤੂ ਓਨਾ ਕਾ ਤੇਰੇ ਓਹਿ ॥੨॥

tū onā kā tere ohe. |2|

Tu es à eux, et ils sont à toi. |2|

ਅਸੀ ਬੋਲਵਿਗਾੜ ਵਿਗਾੜਹ ਬੋਲ ॥

asī bolvigāṛ vigāṛah bol.

Nous sommes de mauvaises langues qui, par nos mots, faisons le mal.

ਤੂ ਨਦਰੀ ਅੰਦਰਿ ਤੋਲਹਿ ਤੋਲ ॥

tū nadrī andar tol-he tol.

De ton regard gracieux, tu soupèses ce qui est en chacun.

ਜਹ ਕਰਣੀ ਤਹ ਪੂਰੀ ਮਤਿ ॥

jah karṇī tah pūrī mat.

Les actes vertueux font les sages les plus accomplis.

ਕਰਣੀ ਬਾਝਹੁ ਘਟੇ ਘਟਿ ॥੩॥

karṇī bājhahu ghaṭe ghaṭ. |3|

Alors que sans bienfaits, on s’amoindrit. |3|

ਪ੍ਰਣਵਤਿ ਨਾਨਕ ਗਿਆਨੀ ਕੈਸਾ ਹੋਇ ॥

praṇ-vat nānak giānī kēsā hoe.

Nānak prie : comment devient-on un sage ?

ਆਪੁ ਪਛਾਣੈ ਬੂਝੈ ਸੋਇ ॥

āp pachhāṇē būjhē soe.

Seuls comprennent ceux qui réalisent le Soi.

ਗੁਰ ਪਰਸਾਦਿ ਕਰੇ ਬੀਚਾਰੁ ॥

gur prasād kare bīchār.

Par la grâce du Gurū, ils sont en contemplation.

ਸੋ ਗਿਆਨੀ ਦਰਗਹ ਪਰਵਾਣੁ ॥੪॥੩੦॥

so giānī dargeh parvāṇ. |4|30|

Ce sont ces sages-là qui sont honorés à la cour. |4|30|

ਸਿਰੀਰਾਗੁ ਮਹਲਾ ੧ ਘਰੁ ੪ ॥

sirīrāg mēhlā pēhlā ghar chōthā.

Composé dans le rāg Sirī par le premier Gurū ; quatrième famille rythmique.

ਤੂ ਦਰੀਆਉ ਦਾਨਾ ਬੀਨਾ ਮੈ ਮਛੁਲੀ ਕੈਸੇ ਅੰਤੁ ਲਹਾ ॥

tū darīāo dānā bīnā mē machhulī kēse ant lahā.

Tu es un fleuve de sagesse et de savoir ; moi qui suis un petit poisson, comment trouverais-je les limites de ton expansion ?

ਜਹ ਜਹ ਦੇਖਾ ਤਹ ਤਹ ਤੂ ਹੈ ਤੁਝ ਤੇ ਨਿਕਸੀ ਫੂਟਿ ਮਰਾ ॥੧॥

jah jah dekhā tah tah tū hē tujh te niksī fūṭ marā. |1|

Où que je regarde, tu es là. Hors de toi, j’éclaterais et je mourrais. |1|

ਨ ਜਾਣਾ ਮੇਉ ਨ ਜਾਣਾ ਜਾਲੀ ॥

na jāṇā meo na jāṇā jālī.

Je ne sais rien ni du pêcheur ni du filet,

ਜਾ ਦੁਖੁ ਲਾਗੈ ਤਾ ਤੁਝੈ ਸਮਾਲੀ ॥੧॥ ਰਹਾਉ ॥

jā dukh lāgē tā tujhē samālī. |1| rahāo.

Mais lorsque je souffre, c’est à toi que je pense. |1|Pause.

ਤੂ ਭਰਪੂਰਿ ਜਾਨਿਆ ਮੈ ਦੂਰਿ ॥

tū bharpūr jāniā mē dūr.

Tu es partout présent alors que je croyais que tu étais loin de moi.

ਜੋ ਕਛੁ ਕਰੀ ਸੁ ਤੇਰੈ ਹਦੂਰਿ ॥

jo kachh karī so terē hadūr.

Et quoi que je fasse, je le fais en ta présence.

ਤੂ ਦੇਖਹਿ ਹਉ ਮੁਕਰਿ ਪਾਉ ॥

tū dekheh hao mukar pāo.

Tu vois tout, mais je refuse de l’admettre.

ਤੇਰੈ ਕੰਮਿ ਨ ਤੇਰੈ ਨਾਇ ॥੨॥

terē kamm na terē nāe. |2|

Je n’œuvre ni pour toi ni pour ton nom. |2|

ਜੇਤਾ ਦੇਹਿ ਤੇਤਾ ਹਉ ਖਾਉ ॥

jetā deh tetā hao khāo.

Quoique tu me donnes, c’est cela que je mange.

ਬਿਆ ਦਰੁ ਨਾਹੀ ਕੈ ਦਰਿ ਜਾਉ ॥

biā dar nāhī kē dar jāo.

S’il n’y a pas d’autre porte, à laquelle irais-je ?

ਨਾਨਕੁ ਏਕ ਕਹੈ ਅਰਦਾਸਿ ॥

nānak ek kahē ardās.

Nānak fais cette unique prière :

ਜੀਉ ਪਿੰਡੁ ਸਭੁ ਤੇਰੈ ਪਾਸਿ ॥੩॥

jīo pinḍ sabh terē pās. |3|

Que ce corps et cette âme soient tout entiers à toi. |3|

ਆਪੇ ਨੇੜੈ ਦੂਰਿ ਆਪੇ ਹੀ ਆਪੇ ਮੰਝਿ ਮਿਆਨੋੁ ॥

āpe neṛē dūr āpe hī āpe manjh miāno.

Le soi est tout prêt, le soi est lointain, et le soi est au milieu.

ਆਪੇ ਵੇਖੈ ਸੁਣੇ ਆਪੇ ਹੀ ਕੁਦਰਤਿ ਕਰੇ ਜਹਾਨੋੁ ॥

āpe vekhē suṇe āpe hī kudrat kare jahāno.

C’est le soi qui voit, et c’est le soi qui écoute. Sa puissance créatrice s’applique an monde entier[2].

ਜੋ ਤਿਸੁ ਭਾਵੈ ਨਾਨਕਾ ਹੁਕਮੁ ਸੋਈ ਪਰਵਾਨੋੁ ॥੪॥੩੧॥

jo tis bhāvē nānkā hukam soī parvāṇo. |4|31|

Quoiqu’il lui plaise, Ô Nānak, c’est son juste commandement qui s’impose. |4|31|

ਸਿਰੀਰਾਗੁ ਮਹਲਾ ੧ ਘਰੁ ੪ ॥

sirīrāg mēhlā pēhlā ghar chōthā.

Composé dans le rāg Sirī par le premier Gurū ; quatrième famille rythmique.

ਕੀਤਾ ਕਹਾ ਕਰੇ ਮਨਿ ਮਾਨੁ ॥

kītā kahā kare man mān.

Pourquoi un tel orgueil dans le mental de la créature,

ਦੇਵਣਹਾਰੇ ਕੈ ਹਥਿ ਦਾਨੁ ॥

devaṇ-hāre kē hath dān.

Alors que le don est dans les mains du donateur ?

ਭਾਵੈ ਦੇਇ ਨ ਦੇਈ ਸੋਇ ॥

bhāvē dei na deī soe.

Tel qu’il lui plait, il donne ou ne donne pas.

ਕੀਤੇ ਕੈ ਕਹਿਐ ਕਿਆ ਹੋਇ ॥੧॥

kīte kē kahiē kiā hoe. |1|

Qu’est-ce qui peut bien advenir sur ordre[3] de la créature ? |1|

ਆਪੇ ਸਚੁ ਭਾਵੈ ਤਿਸੁ ਸਚੁ ॥

āpe sach bhāvē tis sach.

Le soi est vrai. Plais à celui qui est vrai !

ਅੰਧਾ ਕਚਾ ਕਚੁ ਨਿਕਚੁ ॥੧॥ ਰਹਾਉ ॥

andhā kachā kach nikach. |1| rahāo.

Aveugle, l’on est incompétent, indigent, tout à fait inutile. |1|Pause.

ਜਾ ਕੇ ਰੁਖ ਬਿਰਖ ਆਰਾਉ ॥

jā ke rukh birakh ārāo.

Les arbres et toutes les plantes de la nature sont à celui qui,

ਜੇਹੀ ਧਾਤੁ ਤੇਹਾ ਤਿਨ ਨਾਉ ॥

jehī dhāt tehā tin nāo.

Selon leur nature intrinsèque, leur donne un nom.

ਫੁਲੁ ਭਾਉ ਫਲੁ ਲਿਖਿਆ ਪਾਇ ॥

ful bhāo fal likhiā pāe.

On obtient la fleur et le fruit de l’amour (divin) selon ce qui est écrit.

ਆਪਿ ਬੀਜਿ ਆਪੇ ਹੀ ਖਾਇ ॥੨॥

āp bīj āpe hī khāe. |2|

Le soi est la graine, et le soi est ce que l’on mange[4]. |2|

ਕਚੀ ਕੰਧ ਕਚਾ ਵਿਚਿ ਰਾਜੁ ॥

kachī kandh kachā vich rāj.

Les murs sont fragiles et, entre eux, le maçon l’est aussi[5].

ਮਤਿ ਅਲੂਣੀ ਫਿਕਾ ਸਾਦੁ ॥

mat alūṇī fikā sād.

L’intellect est insipide, il n’ a aucun goût.

ਨਾਨਕ ਆਣੇ ਆਵੈ ਰਾਸਿ ॥

nānak āṇe āvē rās.

Ô Nānak, c’est par lui que les choses sont bien faites.

ਵਿਣੁ ਨਾਵੈ ਨਾਹੀ ਸਾਬਾਸਿ ॥੩॥੩੨॥

viṇ nāvē nāhī sābās. |3|32|

Sans le Nām, rien n’est accompli.|3|32|

ਸਿਰੀਰਾਗੁ ਮਹਲਾ ੧ ਘਰੁ ੫ ॥

sirīrāg mēhlā pēhlā ghar panjvā(n).

Composé dans le rāg Sirī par le premier Gurū ; cinquième famille rythmique.

ਅਛਲ ਛਲਾਈ ਨਹ ਛਲੈ ਨਹ ਘਾਉ ਕਟਾਰਾ ਕਰਿ ਸਕੈ ॥

achhal chhalāī nah chhalē nah ghāo kaṭārā kar sakē.

Infaillible, on ne peut être abusé par aucune tromperie, pas plus qu’on ne peut être blessé par aucune lame,

ਜਿਉ ਸਾਹਿਬੁ ਰਾਖੈ ਤਿਉ ਰਹੈ ਇਸੁ ਲੋਭੀ ਕਾ ਜੀਉ ਟਲ ਪਲੈ ॥੧॥

jio sāhib rākhē tio rahē is lobhī kā jīo ṭal palē. |1|

Si on demeure dans la protection du seigneur. L’âme de la personne avide, elle, va deci delà.|1|

ਬਿਨੁ ਤੇਲ ਦੀਵਾ ਕਿਉ ਜਲੈ ॥੧॥ ਰਹਾਉ ॥

bin tel dīvā kio jalē. |1| rahāo.

Sans huile, comment la lampe peut-elle briller ? |1|Pause.

ਪੋਥੀ ਪੁਰਾਣ ਕਮਾਈਐ ॥

pothī purāṇ kamāīē. 

Fais-en l’étude des vénérables textes sacrés[6],

ਭਉ ਵਟੀ ਇਤੁ ਤਨਿ ਪਾਈਐ ॥

bhao vaṭī it tan pāīē.

Que la Crainte allume la mèche du corps,

ਸਚੁ ਬੂਝਣੁ ਆਣਿ ਜਲਾਈਐ ॥੨॥

sach būjhaṇ āṇ jalāīē. |2|

Et que brille la juste compréhension ! |2|

ਇਹੁ ਤੇਲੁ ਦੀਵਾ ਇਉ ਜਲੈ ॥

ihu tel dīvā io jalē.

Use d’une telle huile pour que brille cette lampe,

ਕਰਿ ਚਾਨਣੁ ਸਾਹਿਬ ਤਉ ਮਿਲੈ ॥੧॥ ਰਹਾਉ ॥

kar chānaṇ sāhib tao milē. |1| rahāo.

Allume-la, et trouve ainsi ton seigneur. |1|Pause.

ਇਤੁ ਤਨਿ ਲਾਗੈ ਬਾਣੀਆ ॥

it tan lāgē bāṇīā.

Le corps consacré au Verbe,

ਸੁਖੁ ਹੋਵੈ ਸੇਵ ਕਮਾਣੀਆ ॥ 

sukh hovē sev kamāṇīā.

Une joie sereine se manifeste dans la pratique du seva*,
_________________________________________

[1] Litt. « selon ce qui est écrit ».

[2] Et aussi : « par son pouvoir créateur il a créé le monde entier ».

[3] Litt. « sur une parole de la créature » ; à comparer avec la parole du créateur.

[4] Mais aussi « on mange (ou on récolte) ce que l’on sème ».

[5] Litt. Cette phrase peut aussi être traduite par : « le corps est fragile et fragile est le roi qui y règne », le roi étant ici une métaphore de l’âme.

[6] Litt. « des manuscrits et des purāna* »

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ਸਿਰੀਰਾਗੁ ਮਹਲਾ ੧ ਘਰੁ ੩ ॥

sirīrāg mēhlā pēhlā ghar tījā.

Composé dans le rāg Sirī par le premier Gurū ; troisième famille rythmique.

ਅਮਲੁ ਕਰਿ ਧਰਤੀ, ਬੀਜੁ ਸਬਦੋ ਕਰਿ; ਸਚ ਕੀ ਆਬ, ਨਿਤ ਦੇਹਿ ਪਾਣੀ ॥

amal kar dhartī bīj sabdo kar sach kī āb nit deh pāṇī.

Fais des actes vertueux le sol, et du shabad la graine ; arrose-la sans cesse à l’eau de la vérité.

ਹੋਇ ਕਿਰਸਾਣੁ, ਈਮਾਨੁ ਜੰਮਾਇ ਲੈ; ਭਿਸਤੁ ਦੋਜਕੁ ਮੂੜੇ ਏਵ ਜਾਣੀ ॥੧॥

hoe kirsāṇ īmān jammāe lē bhisat dojak mūṛe ev jāṇī. |1|

Deviens un tel fermier pour que germe la foi. C’est ainsi, idiot, que l’on connais la différence entre enfer et paradis. |1|

ਮਤੁ ਜਾਣ, ਸਹਿ ਗਲੀ ਪਾਇਆ ॥

mat jāṇ seh galī pāiā.

Sache que l’on ne mérite pas son époux par de simples paroles.

ਮਾਲ ਕੈ ਮਾਣੈ, ਰੂਪ ਕੀ ਸੋਭਾ; ਇਤੁ ਬਿਧੀ ਜਨਮੁ ਗਵਾਇਆ ॥੧॥ ਰਹਾਉ ॥

māl kē māṇē rūp kī sobhā it bidhī janam gavāiā. |1| rahāo.

Dans l’orgeuil de ta richesse et l’éclat de ta beauté, tu dissipes ta vie. |1|Pause.

ਐਬ ਤਨਿ ਚਿਕੜੋ, ਇਹੁ ਮਨੁ ਮੀਡਕੋ; ਕਮਲ ਕੀ ਸਾਰ, ਨਹੀ ਮੂਲਿ ਪਾਈ ॥

ēb tan chikṛo ihu man mīḍko kamal kī sār nahī mūl pāī.

Les faiblesses du corps[1] sont la boue, et le mental est comme la grenouille ignorante la valeur du lotus.

ਭਉਰੁ ਉਸਤਾਦੁ, ਨਿਤ ਭਾਖਿਆ ਬੋਲੇ; ਕਿਉ ਬੂਝੈ? ਜਾ ਨਹ ਬੁਝਾਈ ॥੨॥

bhaur ustād nit bhākhiā bole kio būjhē jā nah bujhāī. |2|

Elle a beau avoir comme précepteur l’abeille[2] qui lui répète inlassablement les leçons, comme peut-on comprendre si on ne nous fait pas comprendre ? |2|

ਆਖਣੁ ਸੁਨਣਾ ਪਉਣ ਕੀ ਬਾਣੀ; ਇਹੁ ਮਨੁ ਰਤਾ ਮਾਇਆ ॥

ākhan sun-ṇā paun kī bāṇī ihu man ratā māiā.

Pas plus qu’écouter le vent parler, ces discours n’ont d’effet sur le mental passionné par Maya.

ਖਸਮ ਕੀ ਨਦਰਿ ਦਿਲਹਿ ਪਸਿੰਦੇ; ਜਿਨੀ ਕਰਿ ਏਕੁ ਧਿਆਇਆ ॥੩॥

khasam kī nadar dil-he pasinde jinī kar ek dhiāiā. |3|

Le seigneur accorde sa bienveillante attention à ceux qui plaisent à son cœur, ceux qui ne contemplent que lui. |3|

ਤੀਹ ਕਰਿ ਰਖੇ ਪੰਜ ਕਰਿ ਸਾਥੀ; ਨਾਉ ਸੈਤਾਨੁ ਮਤੁ ਕਟਿ ਜਾਈ ॥

tīh kar rakhe panj kar sāthī nāo sētān mat kaṭ jāī.

L’on peut bien observer les trente jours de jeûne[3] et faire les cinq prières quotidiennes[4], mais gare à ce que Satan ne vienne détruire tout cela.

ਨਾਨਕੁ ਆਖੈ, ਰਾਹਿ ਪੈ ਚਲਣਾ; ਮਾਲੁ ਧਨੁ ਕਿਤ ਕੂ ਸੰਜਿਆਹੀ ॥੪॥੨੭॥

nānak ākhē rāhe pē chal-ṇā māl dhan kit kū sanjiāhī. |4|27|

Nānak dit : l’on doit emprunter le chemin qui descend[5], alors pourquoi amasser biens et richesses ? |4|27|

ਸਿਰੀਰਾਗੁ ਮਹਲਾ ੧ ਘਰੁ ੪ ॥

sirīrāg mēhlā pēhlā ghar chōthā.

Composé dans le rāg Sirī par le premier Gurū ; quatrième famille rythmique.

ਸੋਈ ਮਉਲਾ, ਜਿਨਿ ਜਗੁ ਮਉਲਿਆ; ਹਰਿਆ ਕੀਆ ਸੰਸਾਰੋ ॥

soī maulā jin jag maoliā hariā kīā sansāro.

Voilà le seigneur qui fait fleurir le monde ! Il fait verdir l’Univers tout entier.

ਆਬ ਖਾਕੁ ਜਿਨਿ ਬੰਧਿ ਰਹਾਈ; ਧੰਨੁ ਸਿਰਜਣਹਾਰੋ ॥੧॥

āb khāk jin bandh rahāī dhan sirjaṇ-hāro. |1|

Les eaux et les terres sont sous son ferme contrôle. Gloire au créateur ! |1|

ਮਰਣਾ ਮੁਲਾ! ਮਰਣਾ ॥

marṇā mulā marṇā.

La mort, ô mollah* ! La mort !

ਭੀ ਕਰਤਾਰਹੁ ਡਰਣਾ ॥੧॥ ਰਹਾਉ ॥

bhī kartār-hu ḍarṇā. |1| rahāo.

Alors crains le créateur. |1|Pause.

ਤਾ ਤੂ ਮੁਲਾ, ਤਾ ਤੂ ਕਾਜੀ; ਜਾਣਹਿ ਨਾਮੁ ਖੁਦਾਈ ॥

tā tū mulā tā tū kājī jāṇ-he nām khudāī.

Tu ne seras mollah, et tu ne seras qadi* que lorsque tu auras compris le Nām, le nom de Dieu[6].

ਜੇ ਬਹੁਤੇਰਾ ਪੜਿਆ ਹੋਵਹਿ; ਕੋ ਰਹੈ ਨ ਭਰੀਐ ਪਾਈ ॥੨॥

je bahuterā paṛiā hoveh ko rahē na bharīē pāī. |2|

L’on peut avoir beaucoup d’érudition, mais rien de cela ne subsiste lorsque la mesure est pleine[7]. |2|

ਸੋਈ ਕਾਜੀ, ਜਿਨਿ ਆਪੁ ਤਜਿਆ; ਇਕੁ ਨਾਮੁ ਕੀਆ ਆਧਾਰੋ ॥

soī kājī jin āp tajiā ik nām kīā ādhāro.

N’est un qadi que celui qui renonce à lui-même et ne prend appui que sur le Nām.

ਹੈ, ਭੀ, ਹੋਸੀ, ਜਾਇ ਨ ਜਾਸੀ; ਸਚਾ ਸਿਰਜਣਹਾਰੋ ॥੩॥

hē bhī hosī jāe na jāsī sachā sirjaṇ-hāro. |3|

Il est, il sera ; il ne va, ni ne s’en ira. Il est véritablement le créateur. |3|

ਪੰਜ ਵਖਤ ਨਿਵਾਜ ਗੁਜਾਰਹਿ; ਪੜਹਿ ਕਤੇਬ ਕੁਰਾਣਾ ॥

panj vakhat nivāj gujār-he paṛ-he kateb kurāṇā.

L’on peut faire la prière cinq fois, et lire la Bible comme le Coran ;

ਨਾਨਕੁ ਆਖੈ, ਗੋਰ ਸਦੇਈ; ਰਹਿਓ ਪੀਣਾ ਖਾਣਾ ॥੪॥੨੮॥

nānak ākhē gor sadeī rahio pīṇā khāṇā. |4|28|

Nānak dit : la tombe nous convoque. Fini de boire et de manger ! |4|28|

ਸਿਰੀਰਾਗੁ ਮਹਲਾ ੧ ਘਰੁ ੪ ॥

sirīrāg mēhlā pēhlā ghar chōthā.

Composé dans le rāg Sirī par le premier Gurū ; quatrième famille rythmique.

ਏਕੁ ਸੁਆਨੁ, ਦੁਇ ਸੁਆਨੀ ਨਾਲਿ ॥

ek suān due suānī nāl.

Un chien et deux chiennes sont avec moi.

ਭਲਕੇ ਭਉਕਹਿ, ਸਦਾ ਬਇਆਲਿ ॥

bhalke bhauk-he sadā baiāl.

Ces bêtes féroces aboient toute la journée.

ਕੂੜੁ ਛੁਰਾ, ਮੁਠਾ ਮੁਰਦਾਰੁ ॥

kūṛ chhurā muṭhā murdār.

La tromperie est mon couteau (pour découper) comme un réprouvé, des charognes.

ਧਾਣਕ ਰੂਪਿ ਰਹਾ, ਕਰਤਾਰ ॥੧॥

dhāṇak rūp rahā kartār. |1|

Je vis comme un prédateur sauvage, ô mon créateur ! |1|

ਮੈ ਪਤਿ ਕੀ ਪੰਦਿ, ਨ ਕਰਣੀ ਕੀ ਕਾਰ ॥

mē pat kī pand na karṇī kī kār.

Je n’ai pas accordé foi aux enseignements, et je n’ai pas pratiqué d’actes vertueux.

ਹਉ ਬਿਗੜੈ ਰੂਪਿ, ਰਹਾ ਬਿਕਰਾਲ ॥

hao bigṛē rūp rahā bikrāl.

Je suis difforme et repoussant.

ਤੇਰਾ ਏਕੁ ਨਾਮੁ, ਤਾਰੇ ਸੰਸਾਰੁ ॥

terā ek nām tāre sansār.

Seul ton nom peut sauver le monde.

ਮੈ ਏਹਾ ਆਸ, ਏਹੋ ਆਧਾਰੁ ॥੧॥ ਰਹਾਉ ॥

mē ehā ās eho ādhār. |1| rahāo.

C’est là mon espoir, mon soutien. |1|Pause.

ਮੁਖਿ ਨਿੰਦਾ, ਆਖਾ ਦਿਨੁ ਰਾਤਿ ॥

mukh nindā ākhā din rāt.

Ma bouche profère des calomnies jour et nuit.

ਪਰ ਘਰੁ ਜੋਹੀ, ਨੀਚ ਸਨਾਤਿ ॥

par ghar johī nīch sanāt.

Je profane les maisons des autres ; je suis si méprisable !

ਕਾਮੁ ਕ੍ਰੋਧੁ, ਤਨਿ ਵਸਹਿ ਚੰਡਾਲ ॥

kām krodh tan vaseh chanḍāl.

Le désir et la colère occupent mon corps comme des damnés.

ਧਾਣਕ ਰੂਪਿ ਰਹਾ, ਕਰਤਾਰ ॥੨॥

dhāṇak rūp rahā kartār. |2|

Je vis comme un prédateur sauvage, ô mon créateur ! |2|

ਫਾਹੀ ਸੁਰਤਿ, ਮਲੂਕੀ ਵੇਸੁ ॥

fāhī surat malūkī ves.

Je conspire à piéger les autres, déguisé en personne de confiance.

ਹਉ ਠਗਵਾੜਾ, ਠਗੀ ਦੇਸੁ ॥

hao ṭhag-vāṛā ṭhagī des.

Je suis un malfaiteur, je truande le pays.

ਖਰਾ ਸਿਆਣਾ, ਬਹੁਤਾ ਭਾਰੁ ॥

kharā siāṇā bahutā bhār.

Particulièrement rusé, je me charge (de péchés).

ਧਾਣਕ ਰੂਪਿ ਰਹਾ, ਕਰਤਾਰ ॥੩॥

dhāṇak rūp rahā kartār. |3|

Je vis comme un prédateur sauvage, ô mon créateur ! |3|

ਮੈ ਕੀਤਾ ਨ ਜਾਤਾ, ਹਰਾਮਖੋਰੁ ॥

mē kītā na jātā harām-khor.

Méconnaissant ce que l’on fait pour moi, je suis un véritable scélérat.

ਹਉ ਕਿਆ ਮੁਹੁ ਦੇਸਾ? ਦੁਸਟੁ ਚੋਰੁ ॥

hao kiā muhu desā dusṭ chor.

Quelle face donnerai-je à voir, moi qui suis un misérable gredin ?

ਨਾਨਕੁ ਨੀਚੁ, ਕਹੈ ਬੀਚਾਰੁ ॥

nānak nīch kahē bīchār.

Nānak est tout en bas, et dit ce qu’il médite :

ਧਾਣਕ ਰੂਪਿ ਰਹਾ, ਕਰਤਾਰ ॥੪॥੨੯॥

dhāṇak rūp rahā kartār. |4|29|

Je vis comme un prédateur sauvage, ô mon créateur ! |4|29|

ਸਿਰੀਰਾਗੁ ਮਹਲਾ ੧ ਘਰੁ ੪ ॥

sirīrāg mēhlā pēhlā ghar chōthā.

Composé dans le rāg Sirī par le premier Gurū ; quatrième famille rythmique.

ਏਕਾ ਸੁਰਤਿ, ਜੇਤੇ ਹੈ ਜੀਅ ॥

ekā surat jete hē jīa.

La conscience de l’Unique est en chaque être de la création

ਸੁਰਤਿ ਵਿਹੂਣਾ, ਕੋਇ ਨ ਕੀਅ ॥

surat vihūṇā koe na kīa.

Nul ne fut créé sans conscience.
___________________________________

[1]  Les instincts.

[2] Métaphore de l'âme.

[3]  Le Ramadan, jeûne rituel de l’islam, qui dure un mois lunaire, soit 29 à 30 jours.

[4] La récitation quotidienne de cinq prières fait partie des fondements de la pratique de l’islam.

[5] C’est-à-dire mourir.

[6] Le Gurū utilise ici khudāi (« seigneur ») terme persan pour désigner Dieu, propre à l’islam d'Iran et d'Asie centrale.

[7] C’est-à-dire lorsque la vie se termine.

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ਜਿਨਾ ਰਾਸਿ ਨ ਸਚੁ ਹੈ ਕਿਉ ਤਿਨਾ ਸੁਖੁ ਹੋਇ ॥

jinā rās na sach hē kio tinā sukh hoe.

Ceux qui n’ont pas le capital de la vérité, comment peuvent-ils être heureux ?

ਖੋਟੈ ਵਣਜਿ ਵਣੰਜਿਐ ਮਨੁ ਤਨੁ ਖੋਟਾ ਹੋਇ ॥

khoṭē vaṇaj vaṇanjiē man tan khoṭā hoe.

Faisant commerce de contrefaçon, leur mental et leur corps sont faux également.

ਫਾਹੀ ਫਾਥੇ ਮਿਰਗ ਜਿਉ ਦੂਖੁ ਘਣੋ ਨਿਤ ਰੋਇ ॥੨॥

fāhī fāthe mirag jio dūkh ghaṇo nit roe. |2|

Comme la biche prise au piège, ils souffrent terriblement et se lamentent en permanence. |2|

ਖੋਟੇ ਪੋਤੈ ਨਾ ਪਵਹਿ ਤਿਨ ਹਰਿ ਗੁਰ ਦਰਸੁ ਨ ਹੋਇ ॥

khoṭe potē nā paveh tin har gur daras na hoe.

Nulle escarcelle pour une telle contrefaçon[1] ; le divin Gurū ne se manifeste pas pour ceux-là.

ਖੋਟੇ ਜਾਤਿ ਨ ਪਤਿ ਹੈ ਖੋਟਿ ਨ ਸੀਝਸਿ ਕੋਇ ॥

khoṭe jāt na pat hē khoṭ na sījhas koe.

Ces faussaires n’ont ni dignité ni place dans la société. Personne ne réussit par la malhonnêteté.

ਖੋਟੇ ਖੋਟੁ ਕਮਾਵਣਾ ਆਇ ਗਇਆ ਪਤਿ ਖੋਇ ॥੩॥

khoṭe khoṭ kamāvaṇā āe gaiā pat khoe. |3|

Pratiquant ainsi une escroquerie après l’autre, on va d’incarnation en incarnation, et l’on renonce à son honneur. |3|

ਨਾਨਕ ਮਨੁ ਸਮਝਾਈਐ ਗੁਰ ਕੈ ਸਬਦਿ ਸਾਲਾਹ ॥

nānak man samjāīē gur kē sabad sālāh.

Ô Nanak, instruis là ton mental : chante la louange du shabad du Gurū.

ਰਾਮ ਨਾਮ ਰੰਗਿ ਰਤਿਆ ਭਾਰੁ ਨ ਭਰਮੁ ਤਿਨਾਹ ॥

rām nām rang ratiā bhār na bharam tināh.

Passionnément imprégnés du nom de Dieu - Rām ! - on n’est plus embarassé par le doute.

ਹਰਿ ਜਪਿ ਲਾਹਾ ਅਗਲਾ ਨਿਰਭਉ ਹਰਿ ਮਨ ਮਾਹ ॥੪॥੨੩॥

har jap lāhā aglā nirbhao har man māh. |4|23|

Quiconque chante et répète « har » y gagne toujours plus, le divin sans-peur s’installe dans son mental. |4|23|

ਸਿਰੀਰਾਗੁ ਮਹਲਾ ੧ ਘਰੁ ੨ ॥

sirīrāg mēhlā pēhlā ghar dūjā.

Composé dans le rāg Sirī par le premier Gurū ; seconde famille rythmique.

ਧਨੁ ਜੋਬਨੁ ਅਰੁ ਫੁਲੜਾ ਨਾਠੀਅੜੇ ਦਿਨ ਚਾਰਿ ॥

dhan joban ar fulṛā nāṭhīaṛe din chār.

La richesse et la jeunesse, comme les fleurs, ne juste de passage ; elles ne durent que pour quelques jours,

ਪਬਣਿ ਕੇਰੇ ਪਤ ਜਿਉ ਢਲਿ ਢੁਲਿ ਜੁੰਮਣਹਾਰ ॥੧॥

pabaṇ kere pat jio ḍhal ḍhul jummaṇ-hār. |1|

Telles les feuilles du nénuphar qui dépérissent, se fanent et finissent par tomber. |1|

ਰੰਗੁ ਮਾਣਿ ਲੈ ਪਿਆਰਿਆ ਜਾ ਜੋਬਨੁ ਨਉ ਹੁਲਾ ॥

rang māṇ lē piāriā jā joban nao hulā.

Réjouis-toi, ô bien-aimé, tant que ta jeunesse est fraiche et tapageuse.

ਦਿਨ ਥੋੜੜੇ ਥਕੇ ਭਇਆ ਪੁਰਾਣਾ ਚੋਲਾ ॥੧॥ ਰਹਾਉ ॥

din thoṛ-ṛe thake bhaiā purāṇā cholā. |1| rahāo.

Mais tes jours sont comptés, et ils s’épuisent. Déjà ton corps vieillit. |1|Pause.

ਸਜਣ ਮੇਰੇ ਰੰਗੁਲੇ ਜਾਇ ਸੁਤੇ ਜੀਰਾਣਿ ॥

sajaṇ mere rangule jāe sute jīrāṇ.

Mes meilleurs amis dorment déjà au cimetière.

ਹੰ ਭੀ ਵੰਞਾ ਡੁਮਣੀ ਰੋਵਾ ਝੀਣੀ ਬਾਣਿ ॥੨॥

ha(n) bhī vañā ḍum-ṇī rovā jhīṇī bāṇ. |2|

C’est là  que j’irai moi aussi, abandonné, affligé et gémissant. |2|

ਕੀ ਨ ਸੁਣੇਹੀ ਗੋਰੀਏ ਆਪਣ ਕੰਨੀ ਸੋਇ ॥

kī na suṇehī gorīe āpaṇ kannī soe.

Ôma belle, n’enteds-tu pas cela de tes propres oreilles ?

ਲਗੀ ਆਵਹਿ ਸਾਹੁਰੈ ਨਿਤ ਨ ਪੇਈਆ ਹੋਇ ॥੩॥

lagī āv-he sāhurē nit na peīā hoe. |3|

Tu dois t’en aller dans ta belle-famille ; tu ne peux plus demeurer chez tes parents. |3|

ਨਾਨਕ ਸੁਤੀ ਪੇਈਐ ਜਾਣੁ ਵਿਰਤੀ ਸੰਨਿ ॥

nānak sutī peīē jāṇ virtī sann.

Ô Nānak, comprends bien que quelque chose manque dans la vie de celle qui dort encore chez ses parents[2] .

ਗੁਣਾ ਗਵਾਈ ਗੰਠੜੀ ਅਵਗਣ ਚਲੀ ਬੰਨਿ ॥੪॥੨੪॥

guṇā gavāī ganṭh-ṛī avgaṇ chalī bann. |4|24|

Ayant perdu une bourse pleine de qualités, elle s’en va maintenant en accumulant les défauts. |4|24|

ਸਿਰੀਰਾਗੁ ਮਹਲਾ ੧ ਘਰੁ ਦੂਜਾ ੨ ॥

sirīrāg mēhlā pēhlā ghar dūjā.

Composé dans le rāg Sirī par le premier Gurū ; seconde famille rythmique.

ਆਪੇ ਰਸੀਆ ਆਪਿ ਰਸੁ ਆਪੇ ਰਾਵਣਹਾਰੁ ॥

āpe rasīā āp ras āpe rāvaṇ-hār.

C’est le Soi qui prend plaisir, et le Soi est le plaisir lui-même. Le Soi jouit de lui-même.

ਆਪੇ ਹੋਵੈ ਚੋਲੜਾ ਆਪੇ ਸੇਜ ਭਤਾਰੁ ॥੧॥

āpe hovē cholṛā āpe sej bhatār. |1|

Le Soi est celle qui porte la robe[3], et le Soi est l’époux sur le lit. |1|

ਰੰਗਿ ਰਤਾ ਮੇਰਾ ਸਾਹਿਬੁ ਰਵਿ ਰਹਿਆ ਭਰਪੂਰਿ ॥੧॥ ਰਹਾਉ ॥

rang ratā merā sāhib rav rahiā bharpūr. |1| rahāo.

Mon maître est saturé d’amour ; présent en touche chose, il imprègne tout. |1|Pause

ਆਪੇ ਮਾਛੀ ਮਛੁਲੀ ਆਪੇ ਪਾਣੀ ਜਾਲੁ ॥

āpe māchhī machhulī āpe pāṇī jāl.

Le Soi est le pêcheur, et il est le poisson. Le Soi est l’eau et aussi le filet.

ਆਪੇ ਜਾਲ ਮਣਕੜਾ ਆਪੇ ਅੰਦਰਿ ਲਾਲੁ ॥੨॥

āpe jāl maṇkaṛā āpe andar lāl. |2|

Le Soi est le plomb qui leste le filet, le Soi est le rubis[4]. |2|

ਆਪੇ ਬਹੁ ਬਿਧਿ ਰੰਗੁਲਾ ਸਖੀਏ ਮੇਰਾ ਲਾਲੁ ॥

āpe baho bidh rangulā sakhīe merā lāl.

Le Soi se réjouit de lui-même de tant de façons ! Ô mes amies, voici mon amant !

ਨਿਤ ਰਵੈ ਸੋਹਾਗਣੀ ਦੇਖੁ ਹਮਾਰਾ ਹਾਲੁ ॥੩॥

nit ravē sohāg-ṇī dekh hamārā hāl. |3|

Toujours il comble ses bienheureuses épouses. Voyez dans quel état je suis. |3|

ਪ੍ਰਣਵੈ ਨਾਨਕੁ ਬੇਨਤੀ ਤੂ ਸਰਵਰੁ ਤੂ ਹੰਸੁ ॥

praṇ-vē nānak bentī tū sarvar tū hans.

Nānak fait cette prière : voici ma supplique, ô toi le lac, et toi le cygne.

ਕਉਲੁ ਤੂ ਹੈ ਕਵੀਆ ਤੂ ਹੈ ਆਪੇ ਵੇਖਿ ਵਿਗਸੁ ॥੪॥੨੫॥

kaul tū hē kavīā tū hē āpe vekh vigas. |4|25|

Tu es le lotus, tu es aussi le nymphéa [5]; c’est toi qui les contemples et fleurit. |4|25|

ਸਿਰੀਰਾਗੁ ਮਹਲਾ ੧ ਘਰੁ ੩ ॥

sirīrāg mēhlā pehlā ghar tījā.

Composé dans le rāg Sirī par le premier Gurū ; troisième famille rythmique.

ਇਹੁ ਤਨੁ ਧਰਤੀ ਬੀਜੁ ਕਰਮਾ ਕਰੋ ਸਲਿਲ ਆਪਾਉ ਸਾਰਿੰਗਪਾਣੀ ॥

iho tan dhartī bīj karmā karo salil āpāo sāring-pāṇī.

Faisons de ce corps la terre, et de nos actes les semences. Que le seigneur tout puissant[6] soit l’eau dont on les arrose.

ਮਨੁ ਕਿਰਸਾਣੁ ਹਰਿ ਰਿਦੈ ਜੰਮਾਇ ਲੈ ਇਉ ਪਾਵਸਿ ਪਦੁ ਨਿਰਬਾਣੀ ॥੧॥

man kirsāṇ har ridē jammāe lē io pāvas pad nirbāṇī. |1|

Avec le mental comme fermier, Dieu pousse dans notre cœur, et l’on atteint atteint l’état de Nirvana*. |1|

ਕਾਹੇ ਗਰਬਸਿ ਮੂੜੇ ਮਾਇਆ ॥

kāhe garbas mūṛe māiā.

Stupide ! Pourquoi es-tu si fier de Maya ?

ਪਿਤ ਸੁਤੋ ਸਗਲ ਕਾਲਤ੍ਰ ਮਾਤਾ ਤੇਰੇ ਹੋਹਿ ਨ ਅੰਤਿ ਸਖਾਇਆ ॥ ਰਹਾਉ ॥

pit suto sagal kālatr mātā tere hohe na ant sakhāiā. rahāo.

Ton père, tes enfants, ton épouse, ta mère et tous tes proches : aucun d’en eux ne pourra t’assister à la fin. |Pause.

ਬਿਖੈ ਬਿਕਾਰ ਦੁਸਟ ਕਿਰਖਾ ਕਰੇ ਇਨ ਤਜਿ ਆਤਮੈ ਹੋਇ ਧਿਆਈ ॥

bikhē bikār dusṭ kirkhā kare in taj ātmē hoe dhiāī.

Déracine le mal, le vice et la corruption, et laisse-les derrière toi. Que ton âme médite.

ਜਪੁ ਤਪੁ ਸੰਜਮੁ ਹੋਹਿ ਜਬ ਰਾਖੇ ਕਮਲੁ ਬਿਗਸੈ ਮਧੁ ਆਸ੍ਰਮਾਈ ॥੨॥

jap tap sanjam hohe jab rākhe kamal bigsē madh āsramāī. |2|

Dès lors que tu prends abri du japa*, du tapa* et du contrôle de soi, le lotus[7] s’épanouit et sécrète son miel. |2|

ਬੀਸ ਸਪਤਾਹਰੋ ਬਾਸਰੋ ਸੰਗ੍ਰਹੈ ਤੀਨਿ ਖੋੜਾ ਨਿਤ ਕਾਲੁ ਸਾਰੈ ॥

bīs saptāharo bāsro sangrahē tīn khoṛā nit kāl sārē.

Rassemble sous ton contrôle les vingt-sept (éléments) qui font le corps et, pendant les trois âges de la vie,reste conscient de la mort.

ਦਸ ਅਠਾਰ ਮੈ ਅਪਰੰਪਰੋ ਚੀਨੈ ਕਹੈ ਨਾਨਕੁ ਇਵ ਏਕੁ ਤਾਰੈ ॥੩॥੨੬॥

das aṭhār mē apramparo chīnē kahē nānak iv ek tārē. |3|26|

Où que ce soit[8], reconnais-le celui qui est sont propre souverain. Nānak dit : ainsi tu sera libéré par l’Unique. |3|26|
___________________________________________

[1] L’image ici est celle de la fausse monnaie.

[2] Litt. « il y a un trou, une fissure, un vide, dans son mode de vie ».

[3] C'est-à-dire la jeune mariée.

[4] Probable référence mythologique.

[5] Le lotus fleurit le jeur, et le nymphéa, la nuit.

[6] Litt. « celui qui tient l’arc saranga » (épithète de Vishnu) ; Dieu.

[7] Métaphore de la conscience.

[8] Litt « dans les dix directions », c’est-à-dire partout.

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ਚਾਰੇ ਅਗਨਿ ਨਿਵਾਰਿ ਮਰੁ ਗੁਰਮੁਖਿ ਹਰਿ ਜਲੁ ਪਾਇ ॥

chāre agan nivār mar gurmukh har jal pāe.

Les quatre feux s’éteignent lorsque le gurmukh trouve l’eau de Dieu, har !

ਅੰਤਰਿ ਕਮਲੁ ਪ੍ਰਗਾਸਿਆ ਅੰਮ੍ਰਿਤੁ ਭਰਿਆ ਅਘਾਇ ॥

antar kamal pragāsiā ammrit bhariā aghāe.

Le lotus intérieur fleurit, et rassasié de nectar, on est comblé.

ਨਾਨਕ ਸਤਗੁਰੁ ਮੀਤੁ ਕਰਿ ਸਚੁ ਪਾਵਹਿ ਦਰਗਹ ਜਾਇ ॥੪॥੨੦॥

nānak satgur mīt kar sach pāv-he dargeh jāe. |4|20|

Ô Nānak, fais du Gurū ton ami, et trouve le vrai à sa cour. |4|20|

ਸਿਰੀਰਾਗੁ ਮਹਲਾ ੧ ॥

sirīrāg mēhlā pehlā.

Dans le rāg Sirī par le premier Gurū :

ਹਰਿ ਹਰਿ ਜਪਹੁ ਪਿਆਰਿਆ ਗੁਰਮਤਿ ਲੇ ਹਰਿ ਬੋਲਿ ॥

har har jap-ho piāriā gurmat le har bol.

Médite et répète : « har ! har ! », ô bien-aimé. Suis les enseignements du Gurū, et parle de Dieu.

ਮਨੁ ਸਚ ਕਸਵਟੀ ਲਾਈਐ ਤੁਲੀਐ ਪੂਰੈ ਤੋਲਿ ॥

man sach kasvaṭī lāīē tulīē pūrē tol.

On peut tester le mental à la pierre de touche* de la vérité et, en le pesant, déterminer son juste poids.

ਕੀਮਤਿ ਕਿਨੈ ਨ ਪਾਈਐ ਰਿਦ ਮਾਣਕ ਮੋਲਿ ਅਮੋਲਿ ॥੧॥

kīmat kinē na pāīē rid māṇak mol amol. |1|

Mais nul ne peut évaluer ce rubis qu’est le cœur : sa valeur est inestimable. |1|

ਭਾਈ ਰੇ ਹਰਿ ਹੀਰਾ ਗੁਰ ਮਾਹਿ ॥

bhāī re har hīrā gur māhe.

Ô mon frère ! C’est au sein du Gurū qu’est le diamant de Dieu, har !

ਸਤਸੰਗਤਿ ਸਤਗੁਰੁ ਪਾਈਐ ਅਹਿਨਿਸਿ ਸਬਦਿ ਸਲਾਹਿ ॥੧॥ ਰਹਾਉ ॥

satsangat satgur pāīē ahinis sabad salāhe. |1| rahāo.

Au sein de la Satsangat*, trouve le vrai Gurū. Nuit et jour, chante les louanges du verbe. |1|Pause.

ਸਚੁ ਵਖਰੁ ਧਨੁ ਰਾਸਿ ਲੈ ਪਾਈਐ ਗੁਰ ਪਰਗਾਸਿ ॥

sach vakhar dhan rās lē pāīē gur pargās.

C’est par la radiance du Gurū que l’on obtient la vraie marchandise, la vraie richesse et le vrai capital.

ਜਿਉ ਅਗਨਿ ਮਰੈ ਜਲਿ ਪਾਇਐ ਤਿਉ ਤ੍ਰਿਸਨਾ ਦਾਸਨਿ ਦਾਸਿ ॥

jio agan marē jal pāiē tio trisnā dāsan dās.

De même que le feu s’éteint quand on lui jette de l’eau, le désir s’éteint quand on devient le serviteur des serviteurs.

ਜਮ ਜੰਦਾਰੁ ਨ ਲਗਈ ਇਉ ਭਉਜਲੁ ਤਰੈ ਤਰਾਸਿ ॥੨॥

jam jandār na lag-ī io bhaojal tarē tarās. |2|

On échappe à Yama, le messager de la mort et, de cette façon, on traverse le terrible océan*, et l’on fait faire cette traversée à d’autres. |2|

ਗੁਰਮੁਖਿ ਕੂੜੁ ਨ ਭਾਵਈ ਸਚਿ ਰਤੇ ਸਚ ਭਾਇ ॥

gurmukh kūṛ na bhāv-ī sach rate sach bhāe.

L’imposture ne plait pas au gurmukh : il n’est empli que de vérité, et n’aime que la vérité.

ਸਾਕਤ ਸਚੁ ਨ ਭਾਵਈ ਕੂੜੈ ਕੂੜੀ ਪਾਂਇ ॥

sākat sach na bhāv-ī kūṛē kūṛī pā(n)e.

La vérité ne plait pas aux shakta ; fausses sont les fondations de ceux qui sont faux.

ਸਚਿ ਰਤੇ ਗੁਰਿ ਮੇਲਿਐ ਸਚੇ ਸਚਿ ਸਮਾਇ ॥੩॥

sach rate gur meliē sache sach samāe. |3|

Empli de vérité, on trouve le Gurū. Les justes se fondent dans le juste.|3|

ਮਨ ਮਹਿ ਮਾਣਕੁ ਲਾਲੁ ਨਾਮੁ ਰਤਨੁ ਪਦਾਰਥੁ ਹੀਰੁ ॥

man meh māṇak lāl nām ratan padārath hīr.

Dans le mental même sont les rubis et les grenats. Le Nām est un trésor de joyaux et de diamants.

ਸਚੁ ਵਖਰੁ ਧਨੁ ਨਾਮੁ ਹੈ ਘਟਿ ਘਟਿ ਗਹਿਰ ਗੰਭੀਰੁ ॥

sach vakhar dhan nām hē ghaṭ ghaṭ gahir gambhīr.

Le Nām est la vraie marchandise et la vraie richesse. Il est imprègne profondément tous les cœurs.

ਨਾਨਕ ਗੁਰਮੁਖਿ ਪਾਈਐ ਦਇਆ ਕਰੇ ਹਰਿ ਹੀਰੁ ॥੪॥੨੧॥

nānak gurmukh pāīē daiā kare har hīr. |4|21|

Ô Nānak, le gurmukh gagne le diamant de Dieu qui manifeste ainsi sa bonté. |4|21|

ਸਿਰੀਰਾਗੁ ਮਹਲਾ ੧ ॥

sirīrāg mēhlā pēhlā.

Dans le rāg Sirī par le premier Gurū :

ਭਰਮੇ ਭਾਹਿ ਨ ਵਿਝਵੈ ਜੇ ਭਵੈ ਦਿਸੰਤਰ ਦੇਸੁ ॥

bharme bhāhe na vijh-vē je bhavē disantar des.

Les flammes du doute ne s’éteignent pas en errant de pays en pays.

ਅੰਤਰਿ ਮੈਲੁ ਨ ਉਤਰੈ ਧ੍ਰਿਗੁ ਜੀਵਣੁ ਧ੍ਰਿਗੁ ਵੇਸੁ ॥

antar mēl na utrē dhrig jīvaṇ dhrig ves.

Celui dont la pollution intérieure n’est pas éliminée, sa vie est maudite, et maudite est son apparence.

ਹੋਰੁ ਕਿਤੈ ਭਗਤਿ ਨ ਹੋਵਈ ਬਿਨੁ ਸਤਿਗੁਰ ਕੇ ਉਪਦੇਸ ॥੧॥

hor kitē bhagat na hovaī bin satgur ke updes. |1|

Il n’y a pas d’autre façon de vivre la dévotion que dans l’enseignement du vrai Gurū. |1|

ਮਨ ਰੇ ਗੁਰਮੁਖਿ ਅਗਨਿ ਨਿਵਾਰਿ ॥

man re gurmukh agan nivār.

Ô mon mental, le gurmukh éteint le feu intérieur.

ਗੁਰ ਕਾ ਕਹਿਆ ਮਨਿ ਵਸੈ ਹਉਮੈ ਤ੍ਰਿਸਨਾ ਮਾਰਿ ॥੧॥ ਰਹਾਉ ॥

gur kā kahiā man vasē haumē trisnā mār. |1| rahāo.

Que les paroles du Gurū habitent ton mental, mettant fin à l’orgueil et au désir. |1|Pause.

ਮਨੁ ਮਾਣਕੁ ਨਿਰਮੋਲੁ ਹੈ ਰਾਮ ਨਾਮਿ ਪਤਿ ਪਾਇ ॥

man māṇak nirmol hē rām nām pat pāe.

Inestimable est le joyau du mental. Par le nom de Dieu, Rām, on atteint sa gloire.

ਮਿਲਿ ਸਤਸੰਗਤਿ ਹਰਿ ਪਾਈਐ ਗੁਰਮੁਖਿ ਹਰਿ ਲਿਵ ਲਾਇ ॥

mil satsangat har pāīē gurmukh har liv lāe.

Rejoins la congregation des justes, et trouves-y Dieu, har ! Le gurmukh s’éprend de Dieu.

ਆਪੁ ਗਇਆ ਸੁਖੁ ਪਾਇਆ ਮਿਲਿ ਸਲਲੈ ਸਲਲ ਸਮਾਇ ॥੨॥

āp gaiā sukh pāiā mil sal-lē salal samāe. |2|

Abandonne tout égo[1] et tu trouveras la paix. Fonds-toi (dans le Divin) comme l’eau se mèle à l’eau. |2|

ਜਿਨਿ ਹਰਿ ਹਰਿ ਨਾਮੁ ਨ ਚੇਤਿਓ ਸੁ ਅਉਗੁਣਿ ਆਵੈ ਜਾਇ ॥

jin har har nām na chetio so aoguṇ āvē jāe.

Quiconque ne prend pas conscience du Nām divin - har ! har ! - est indigne. Une telle personne va et vient d’incarnation en incarnation.

ਜਿਸੁ ਸਤਗੁਰੁ ਪੁਰਖੁ ਨ ਭੇਟਿਓ ਸੁ ਭਉਜਲਿ ਪਚੈ ਪਚਾਇ ॥

jis satgur purkh na bheṭio so bhaojal pachē pachāe.

Quiconque ne rencontre pas le Gurū dans son être même est détruit par le terrible océan.

ਇਹੁ ਮਾਣਕੁ ਜੀਉ ਨਿਰਮੋਲੁ ਹੈ ਇਉ ਕਉਡੀ ਬਦਲੈ ਜਾਇ ॥੩॥

iho māṇak jīo nirmol hē io kauḍī badlē jāe. |3|

L’âme est un joyau inestimable, et pourtant on la troque contre un simple coquillage. |3|

ਜਿੰਨਾ ਸਤਗੁਰੁ ਰਸਿ ਮਿਲੈ ਸੇ ਪੂਰੇ ਪੁਰਖ ਸੁਜਾਣ ॥

jinna satgur ras milē se pūre purkh sujāṇ.

Ceux qui se délectent dans la rencontre du vrai Gurū, ceux-là sont des êtres accomplis, d’une suprême sagesse.

ਗੁਰ ਮਿਲਿ ਭਉਜਲੁ ਲੰਘੀਐ ਦਰਗਹ ਪਤਿ ਪਰਵਾਣੁ ॥

gur mil bhaojal langhīē dargeh pat parvāṇ.

C’est la relation au Gurū qui leur fait traverser le terrible océan, et ils sont admis avec dignité à la cour divine.

ਨਾਨਕ ਤੇ ਮੁਖ ਉਜਲੇ ਧੁਨਿ ਉਪਜੈ ਸਬਦੁ ਨੀਸਾਣੁ ॥੪॥੨੨॥

nānak te mukh ujle dhun upjē sabad nīsāṇ. |4|22|

Ô Nānak, leurs visages resplendissent. De cela émanent la musique du shabad et le nishān*. |4|22|

ਸਿਰੀਰਾਗੁ ਮਹਲਾ ੧ ॥

sirīrāg mēhlā pēhlā.

Dans le rāg Sirī par le premier Gurū :

ਵਣਜੁ ਕਰਹੁ ਵਣਜਾਰਿਹੋ ਵਖਰੁ ਲੇਹੁ ਸਮਾਲਿ ॥

vaṇaj kar-ho vaṇ-jāriho vakhar leho samāl.

Faites votre commerce, ô commerçants, et apprêtez votre marchandise.

ਤੈਸੀ ਵਸਤੁ ਵਿਸਾਹੀਐ ਜੈਸੀ ਨਿਬਹੈ ਨਾਲਿ ॥

tēsī vasat visāhīē jēsī nibhē nāl.

N’achetez que ce que vous pourrez emporter avec vous.

ਅਗੈ ਸਾਹੁ ਸੁਜਾਣੁ ਹੈ ਲੈਸੀ ਵਸਤੁ ਸਮਾਲਿ ॥੧॥

agē sāho sujāṇ hē lēsī vasat samāl. |1|

Une fois parvenus de l’autre côté, le marchant omniscient prendra soin de ce bien-là. |1|

ਭਾਈ ਰੇ ਰਾਮੁ ਕਹਹੁ ਚਿਤੁ ਲਾਇ ॥

bhāī re rām kahhu chit lāe.

Ô frère, ne parle que Dieu[2] et accorde-lui toute ton attention.

ਹਰਿ ਜਸੁ ਵਖਰੁ ਲੈ ਚਲਹੁ ਸਹੁ ਦੇਖੈ ਪਤੀਆਇ ॥੧॥ ਰਹਾਉ ॥

har jas vakhar lē chal-ho saho dekhē patīāe. |1| rahāo.

Har ! Va avec la gloire de Dieu comme merchandise. Le Seigneur le verra et te bénira. |1|Pause.
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[1]  Litt. : le soi, le sens de soi, la personnalité.

[2]  Et aussi : « dis Rām »

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ਅੰਤਰ ਕੀ ਗਤਿ ਜਾਣੀਐ ਗੁਰ ਮਿਲੀਐ ਸੰਕ ਉਤਾਰਿ ॥

antar kī gat jāṇīē gur milīē sank utār.

Prends connaissance de ton état intérieur ; trouve le Gurū et libère-toi de ton scepticisme.

ਮੁਇਆ ਜਿਤੁ ਘਰਿ ਜਾਈਐ ਤਿਤੁ ਜੀਵਦਿਆ ਮਰੁ ਮਾਰਿ ॥

muiā jit ghar jāīē tit jīvdiā mar mār.

Pour trouver ta vraie demeure à ta mort, conquiers la mort de ton vivant.

ਅਨਹਦ ਸਬਦਿ ਸੁਹਾਵਣੇ ਪਾਈਐ ਗੁਰ ਵੀਚਾਰਿ ॥੨॥

anhad sabad suhāvṇe pāīē gur vīchār. |2|

C'est par la méditation du Gurū que l’on atteint le sublime Verbe cosmique. |2|

ਅਨਹਦ ਬਾਣੀ ਪਾਈਐ ਤਹ ਹਉਮੈ ਹੋਇ ਬਿਨਾਸੁ ॥

anhad bāṇī pāīē tah haumē hoe binās.

L’on trouve la parole céleste et l’égo disparait.

ਸਤਗੁਰੁ ਸੇਵੇ ਆਪਣਾ ਹਉ ਸਦ ਕੁਰਬਾਣੈ ਤਾਸੁ ॥

satgur seve āpṇā hao sad kurbāṇē tās.

Je m’offre pour toujours à celles et ceux qui servent le Gurū.

ਖੜਿ ਦਰਗਹ ਪੈਨਾਈਐ ਮੁਖਿ ਹਰਿ ਨਾਮ ਨਿਵਾਸੁ ॥੩॥

khaṛ dargeh pēnāīē mukh har nām nivās. |3|

Menés à la cour divine, ils sont vêtus de gloire, et ils n’ont que le nom de Dieu - har ! - à la bouche. |3|

ਜਹ ਦੇਖਾ ਤਹ ਰਵਿ ਰਹੇ ਸਿਵ ਸਕਤੀ ਕਾ ਮੇਲੁ ॥

jah dekhā tah rav rahe siv saktī kā mel.

Où que je regarde je ne vois que cela qui impègne tout, dans la permanente union de Shiva et Shakti*.

ਤ੍ਰਿਹੁ ਗੁਣ ਬੰਧੀ ਦੇਹੁਰੀ ਜੋ ਆਇਆ ਜਗਿ ਸੋ ਖੇਲੁ ॥

triho guṇ bandhī dehurī jo āiā jag so khel.

Les trois guna* entravent fermement le corps ; quiconque vient en ce monde est soumis à leur jeu.

ਵਿਜੋਗੀ ਦੁਖਿ ਵਿਛੁੜੇ ਮਨਮੁਖਿ ਲਹਹਿ ਨ ਮੇਲੁ ॥੪॥

vijogī dukh vichhuṛe manmukh lah-he na mel. |4|

Ceux qui se séparent (de l’union originelle) s’isolent dans la souffrance. Les manmukh ne parviennent pas à l’union. |4|

ਮਨੁ ਬੈਰਾਗੀ ਘਰਿ ਵਸੈ ਸਚ ਭੈ ਰਾਤਾ ਹੋਇ ॥

man bērāgī ghar vasē sach bhē rātā hoe.

Le mental neutre et non-attaché, habite ta demeure intérieure, empli du plus juste effroi.

ਗਿਆਨ ਮਹਾਰਸੁ ਭੋਗਵੈ ਬਾਹੁੜਿ ਭੂਖ ਨ ਹੋਇ ॥

giān mahāras bhogvē bāhuṛ bhūkh na hoe.

Alors on se délecte de la sublime essence de la sagesse, et plus jamais on n’a faim de rien d’autre.

ਨਾਨਕ ਇਹੁ ਮਨੁ ਮਾਰਿ ਮਿਲੁ ਭੀ ਫਿਰਿ ਦੁਖੁ ਨ ਹੋਇ ॥੫॥੧੮॥

nānak iho man mār mil bhī fir dukh na hoe. |5|18|

Ô Nānak, conquiers ce mental ! Unis-toi à lui, et plus jamais tu ne souffriras. |5|18|

ਸਿਰੀਰਾਗੁ ਮਹਲਾ ੧ ॥

sirīrāg mēhlā pēhlā.

Dans le rāg Sirī par le premier Gurū.

ਏਹੁ ਮਨੋ ਮੂਰਖੁ ਲੋਭੀਆ ਲੋਭੇ ਲਗਾ ਲੋੁਭਾਨੁ ॥

ehu mano mūrakh lobhīā lobhe lagā lobhān.

Ce mental stupide est avide. Et en étant avide, il est d’autant plus attaché à son avidité.

ਸਬਦਿ ਨ ਭੀਜੈ ਸਾਕਤਾ ਦੁਰਮਤਿ ਆਵਨੁ ਜਾਨੁ ॥

sabad na bhījē sāktā durmat āvan jān.

Le shakta* n’est pas imprégné du shabad* ; sans sagesse, il erre de vie en vie.

ਸਾਧੂ ਸਤਗੁਰੁ ਜੇ ਮਿਲੈ ਤਾ ਪਾਈਐ ਗੁਣੀ ਨਿਧਾਨੁ ॥੧॥

sādhū satgur je milē tā pāīē guṇī nidhān. |1|

Mais le saint[1] qui s’unit au Gurū obtient le trésor des plus excellentes vertus. |1|

ਮਨ ਰੇ ਹਉਮੈ ਛੋਡਿ ਗੁਮਾਨੁ ॥

man re haumē chhoḍ gumān.

Ô mental, renonce à tout orgueil et à toute présomption.

ਹਰਿ ਗੁਰੁ ਸਰਵਰੁ ਸੇਵਿ ਤੂ ਪਾਵਹਿ ਦਰਗਹ ਮਾਨੁ ॥੧॥ ਰਹਾਉ ॥

har gur sarvar sev tū pāv-he dargeh mān. |1| rahāo.

Har ! Sers le divin Gurū, le bassin sacré, et tu seras honoré à sa cour. |1|Pause.

ਰਾਮ ਨਾਮੁ ਜਪਿ ਦਿਨਸੁ ਰਾਤਿ ਗੁਰਮੁਖਿ ਹਰਿ ਧਨੁ ਜਾਨੁ ॥

rām nām jap dinas rāt gurmukh har dhan jān.

Chante et répète le nom de Dieu jour et nuit. Ô gurmukh, prends conscience de la richesse divine, har !

ਸਭਿ ਸੁਖ ਹਰਿ ਰਸ ਭੋਗਣੇ ਸੰਤ ਸਭਾ ਮਿਲਿ ਗਿਆਨੁ ॥

sabh sukh har ras bhog-ṇe sant sabhā mil giān.

Délecte-toi de tous les bonheurs, et de l’essence même de Dieu - har ! - en trouvant la sagesse en compagnie des saints.

ਨਿਤਿ ਅਹਿਨਿਸਿ ਹਰਿ ਪ੍ਰਭੁ ਸੇਵਿਆ ਸਤਗੁਰਿ ਦੀਆ ਨਾਮੁ ॥੨॥

nit ahinis har prabh seviā satgur dīā nām. |2|

Nuit et jour, sers le seigneur suprême - har ! C’est le vrai Gurū qui nous donne son Nām. |2|

ਕੂਕਰ ਕੂੜੁ ਕਮਾਈਐ ਗੁਰ ਨਿੰਦਾ ਪਚੈ ਪਚਾਨੁ ॥

kūkar kūṛ kamāīē gur nindā pachē pachān.

Ceux qui pratiquent la fausseté et le mensonge ne valent pas mieux que des chiens. Calmniant le Gurū, ils se consumment dans leur propre feu.

ਭਰਮੇ ਭੂਲਾ ਦੁਖੁ ਘਣੋ ਜਮੁ ਮਾਰਿ ਕਰੈ ਖੁਲਹਾਨੁ ॥

bharme bhūlā dukh ghaṇo jam mār karē khul-hān.

Errant dans l’erreur, ils souffrent terriblement ; Yama, le messager de la Mort, les frappe de son fléau[2].

ਮਨਮੁਖਿ ਸੁਖੁ ਨ ਪਾਈਐ ਗੁਰਮੁਖਿ ਸੁਖੁ ਸੁਭਾਨੁ ॥੩॥

manmukh sukh na pāīē gurmukh sukh subhān. |3|

Le manmukh ne trouve pas le bonheur, tandis que le gurmukh se réjouit dans la félicité. |3|

ਐਥੈ ਧੰਧੁ ਪਿਟਾਈਐ ਸਚੁ ਲਿਖਤੁ ਪਰਵਾਨੁ ॥

ēthē dhandh pitāīē sach likhat parvān.

Dans ce monde-ci, on s’adonne aux œuvres les plus vaines, alors que seul comptent nos actions justes.

ਹਰਿ ਸਜਣੁ ਗੁਰੁ ਸੇਵਦਾ ਗੁਰ ਕਰਣੀ ਪਰਧਾਨੁ ॥

har sajaṇ gur sevdā gur karṇī pardhān.

Har ! Ô ami de Dieu, serviteur du Gurū : les œuvres du Gurū sont suprêmes.

ਨਾਨਕ ਨਾਮੁ ਨ ਵੀਸਰੈ ਕਰਮਿ ਸਚੈ ਨੀਸਾਣੁ ॥੪॥੧੯॥

nānak nām na vīsrē karam sachē nīsāṇ. |4|19|

Ô Nānak, n’oublie pas le Nām, et tu seras béni du sceau de sa juste grâce. |4|19|

ਸਿਰੀਰਾਗੁ ਮਹਲਾ ੧ ॥

sirīrāg mēhlā pēhlā.

Dans le rāg Sirī par le premier Gurū :

ਇਕੁ ਤਿਲੁ ਪਿਆਰਾ ਵੀਸਰੈ ਰੋਗੁ ਵਡਾ ਮਨ ਮਾਹਿ ॥

ik til piārā vīsrē rog vaḍā man māhe.

Oubliant le bien-aimé, ne serait-ce que pour un instant, le mental est atteint d’une terrible maladie.

ਕਿਉ ਦਰਗਹ ਪਤਿ ਪਾਈਐ ਜਾ ਹਰਿ ਨ ਵਸੈ ਮਨ ਮਾਹਿ ॥

kio dargeh pat pāīē jā har na vasē man māhe.

Comment être digne de la cour divine, si Dieu - har ! - ne demeure pas dans notre mental ?

ਗੁਰਿ ਮਿਲਿਐ ਸੁਖੁ ਪਾਈਐ ਅਗਨਿ ਮਰੈ ਗੁਣ ਮਾਹਿ ॥੧॥

gur miliē sukh pāīē agan marē guṇ māhe. |1|

C’est en rencontrant le Gurū que l’on trouve la paix. Le feu intérieur est éteint par la vertu. |1|

ਮਨ ਰੇ ਅਹਿਨਿਸਿ ਹਰਿ ਗੁਣ ਸਾਰਿ ॥

man re ahinis har guṇ sār.

Ô mental, nuit et jour, médite la vertu divine, har !

ਜਿਨ ਖਿਨੁ ਪਲੁ ਨਾਮੁ ਨ ਵੀਸਰੈ ਤੇ ਜਨ ਵਿਰਲੇ ਸੰਸਾਰਿ ॥੧॥ ਰਹਾਉ ॥

jin khin pal nām na vīsrē te jan virle sansār. |1||rahāo.

Celles et ceux qui n’oublient pas la Nām, ne serait-ce qu’un instant, sont si rares dans ce monde ! |1|Pause.

ਜੋਤੀ ਜੋਤਿ ਮਿਲਾਈਐ ਸੁਰਤੀ ਸੁਰਤਿ ਸੰਜੋਗੁ ॥

jotī jot milāīē surtī surat sanjog.

Unis ta lumière à la lumire, et ta conscience à la conscience.

ਹਿੰਸਾ ਹਉਮੈ ਗਤੁ ਗਏ ਨਾਹੀ ਸਹਸਾ ਸੋਗੁ ॥

hinsā haumē gat gae nāhī sahsā sog.

Alors les instincts violent et égotiques sont éliminés, et il n’y a plus ni défiance ni souffrance.

ਗੁਰਮੁਖਿ ਜਿਸੁ ਹਰਿ ਮਨਿ ਵਸੈ ਤਿਸੁ ਮੇਲੇ ਗੁਰੁ ਸੰਜੋਗੁ ॥੨॥

gurmukh jis har man vasē tis mele gur sanjog. |2|

Trouvant le Gurū, le gurmukh dont Dieu habite le mental - har ! - est uni à lui. |2|

ਕਾਇਆ ਕਾਮਣਿ ਜੇ ਕਰੀ ਭੋਗੇ ਭੋਗਣਹਾਰੁ ॥

kāiā kāmaṇ je karī bhoge bhogaṇ-hār.

Telle la jeune mariée, offre ton corps pour que s’en réjouisse celui qui se réjouit de tout.

ਤਿਸੁ ਸਿਉ ਨੇਹੁ ਨ ਕੀਜਈ ਜੋ ਦੀਸੈ ਚਲਣਹਾਰੁ ॥

tis sio nehu na kījī jo dīsē chalaṇ-hār.

N’offre pas ton amour à ce qui n’est qu’un spectacle éphémère.

ਗੁਰਮੁਖਿ ਰਵਹਿ ਸੋਹਾਗਣੀ ਸੋ ਪ੍ਰਭੁ ਸੇਜ ਭਤਾਰੁ ॥੩॥

gurmukh raveh sohāg-ṇī so prabh sej bhatār. |3|

Le gurmukh est ravi comme l’est une épouse comblée sur le lit de Dieu son époux. |3|
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[1] Litt. le sadhu, celui qui s'est discipliné.

[2] Litt. « les frappe comme on bat le grain », c'est-à-dire vigoureusement et sans pitié.

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ਪੰਚ ਭੂਤ ਸਚਿ ਭੈ ਰਤੇ ਜੋਤਿ ਸਚੀ ਮਨ ਮਾਹਿ ॥

panch bhūt sach bhē rate jot sachī man māhe.

Le cinq éléments[1] sont imprégnés de la Peur divine, et le mental rayonne de la vrai lumière.

ਨਾਨਕ ਅਉਗਣ ਵੀਸਰੇ ਗੁਰਿ ਰਾਖੇ ਪਤਿ ਤਾਹਿ ॥੪॥੧੫॥

nānak augaṇ vīsre gur rākhe pat tāhe. |4|15|

Ô Nānak, des défauts ont été oubliés, et le Gurū préserve ta dignité. |4|15|

ਸਿਰੀਰਾਗੁ ਮਹਲਾ ੧ ॥

sirīrāg mēhlā pēhlā.

Dans le rāg Sirī par le premier Gurū.

ਨਾਨਕ ਬੇੜੀ ਸਚ ਕੀ ਤਰੀਐ ਗੁਰ ਵੀਚਾਰਿ ॥

nānak beṛī sach kī tarīē gur vīchār.

Ô Nānak, le navire de la vérité qui nous mène de l’autre côté, c’est la contemplation méditative du Gurū.

ਇਕਿ ਆਵਹਿ ਇਕਿ ਜਾਵਹੀ ਪੂਰਿ ਭਰੇ ਅਹੰਕਾਰਿ ॥

ik āv-he ik jāv-hī pūr bhare ahankār.

Certains viennent, d’autres s’en vont, saturés d’orgueil.

ਮਨਹਠਿ ਮਤੀ ਬੂਡੀਐ ਗੁਰਮੁਖਿ ਸਚੁ ਸੁ ਤਾਰਿ ॥੧॥

manhaṭh matī būḍīē gurmukh sach so tār. |1|

L’obstination du mental mène l’intellect à la noyade ; seul le vrai gurmukh est sauf. |1|

ਗੁਰ ਬਿਨੁ ਕਿਉ ਤਰੀਐ ਸੁਖੁ ਹੋਇ ॥

gur bin kio tarīē sukh hoe.

Sans Gurū, comment faire cette traversée et trouver le bonheur ?

ਜਿਉ ਭਾਵੈ ਤਿਉ ਰਾਖੁ ਤੂ ਮੈ ਅਵਰੁ ਨ ਦੂਜਾ ਕੋਇ ॥੧॥ ਰਹਾਉ ॥

jio bhāvē tio rākh tū mē avar na dūjā koe. |1| rahāo.

Si cela te plait, protège-moi. Pour moi, il n’y en a pas d’autre. |1|Pause.

ਆਗੈ ਦੇਖਉ ਡਉ ਜਲੈ ਪਾਛੈ ਹਰਿਓ ਅੰਗੂਰੁ ॥

āgē dekhau ḍao jalē pāchhē hario angūr.

Devant moi, je vois la forêt qui brûle, mais derrière moi il y a des pousses jeunes et vertes.

ਜਿਸ ਤੇ ਉਪਜੈ ਤਿਸ ਤੇ ਬਿਨਸੈ ਘਟਿ ਘਟਿ ਸਚੁ ਭਰਪੂਰਿ ॥

jis te upjē tis te binsē ghaṭ ghaṭ sach bharpūr.

Ce qui nous a créés nous détruira également. Le vrai imprègne tous les cœurs.

ਆਪੇ ਮੇਲਿ ਮਿਲਾਵਹੀ ਸਾਚੈ ਮਹਲਿ ਹਦੂਰਿ ॥੨॥

āpe mel milāv-hī sāchē mahal hadūr. |2|

Le soi nous unit en sa propre union ; sa vraie demeure est présente en tous. |2|

ਸਾਹਿ ਸਾਹਿ ਤੁਝੁ ਸੰਮਲਾ ਕਦੇ ਨ ਵਿਸਾਰੇਉ ॥

sāhe sāhe tujh sammlā kade na vesārao.

Souffle après souffle, je me souviens de toi ; je ne t’oublie jamais.

ਜਿਉ ਜਿਉ ਸਾਹਬੁ ਮਨਿ ਵਸੈ ਗੁਰਮੁਖਿ ਅੰਮ੍ਰਿਤੁ ਪੇਉ ॥

jio jio sāhab man vasē gurmukh ammrit peo.

Lorsque le seigneur habite son mental, le gurmukh boit l’amrit.

ਮਨੁ ਤਨੁ ਤੇਰਾ ਤੂ ਧਣੀ ਗਰਬੁ ਨਿਵਾਰਿ ਸਮੇਉ ॥੩॥

man tan terā tū dhaṇī garab nivār sameo. |3|

Le mental et le corps sont à toi ; tu en es le maître, qui élimine l’égo et nous unis à toi. |3|

ਜਿਨਿ ਏਹੁ ਜਗਤੁ ਉਪਾਇਆ ਤ੍ਰਿਭਵਣੁ ਕਰਿ ਆਕਾਰੁ ॥

jin ehu jagat upāiā tribhavaṇ kar ākār.

Cela qui a créé l’Univers a aussi créé les formes des trois mondes.

ਗੁਰਮੁਖਿ ਚਾਨਣੁ ਜਾਣੀਐ ਮਨਮੁਖਿ ਮੁਗਧੁ ਗੁਬਾਰੁ ॥

gurmukh chānaṇ jāṇīē manmukh mugadh gubār.

Le gurmukh connait la lumière, tandis que le stupide manmukh erre dans l’obscurité.

ਘਟਿ ਘਟਿ ਜੋਤਿ ਨਿਰੰਤਰੀ ਬੂਝੈ ਗੁਰਮਤਿ ਸਾਰੁ ॥੪॥

ghaṭ ghaṭ jot nirant-rī būjhē gurmat sār. |4|

La lumière imprègne parfaitement tous les cœurs, et par elle on comprend l’essence de l’enseignement du Gurū. |4|

ਗੁਰਮੁਖਿ ਜਿਨੀ ਜਾਣਿਆ ਤਿਨ ਕੀਚੈ ਸਾਬਾਸਿ ॥

gurmukh jinī jāṇiā tin kīchē sābās.

Ce sont les gurmukh qui comprennent cela : acclamons-les !

ਸਚੇ ਸੇਤੀ ਰਲਿ ਮਿਲੇ ਸਚੇ ਗੁਣ ਪਰਗਾਸਿ ॥

sache setī ral mile sache guṇ pargās.

Il trouvent le vrai et, s’unissant à lui, ils manifestent la radiante lumière du vrai.

ਨਾਨਕ ਨਾਮਿ ਸੰਤੋਖੀਆ ਜੀਉ ਪਿੰਡੁ ਪ੍ਰਭ ਪਾਸਿ ॥੫॥੧੬॥

nānak nām santokhīā jīo pinḍ prabh pās. |5|16|

Ô Nānak, le Nām leur suffit. Leur âme et leur corps sont tout à Dieu. |5|16|

ਸਿਰੀਰਾਗੁ ਮਹਲਾ ੧ ॥

sirīrāg mēhlā pehlā.

Dans le rāg Sirī par le premier Gurū.

ਸੁਣਿ ਮਨ ਮਿਤ੍ਰ ਪਿਆਰਿਆ ਮਿਲੁ ਵੇਲਾ ਹੈ ਏਹ ॥

suṇ man mitr piāriā mil velā hē eh.

Écoute, ô mental, mon ami : l’heure est venue de s’unir au bien-aimé.

ਜਬ ਲਗੁ ਜੋਬਨਿ ਸਾਸੁ ਹੈ ਤਬ ਲਗੁ ਇਹੁ ਤਨੁ ਦੇਹ ॥

jab lag joban sās hē tab lag iho tan deh.

Tant que tu es jeune et que tu respires, donne-lui ce corps.

ਬਿਨੁ ਗੁਣ ਕਾਮਿ ਨ ਆਵਈ ਢਹਿ ਢੇਰੀ ਤਨੁ ਖੇਹ ॥੧॥

bin guṇ kām na āv-ī ḍheh ḍherī tan kheh. |1|

Sans vertu aucune, il ne sert à rien, et finit par tomber en poussière. |1|

ਮੇਰੇ ਮਨ ਲੈ ਲਾਹਾ ਘਰਿ ਜਾਹਿ ॥

mere man lē lāhā ghar jāhe.

Ô mon mental, collecte ton bénéfice avant de rentrer à la maison.

ਗੁਰਮੁਖਿ ਨਾਮੁ ਸਲਾਹੀਐ ਹਉਮੈ ਨਿਵਰੀ ਭਾਹਿ ॥੧॥ ਰਹਾਉ ॥

gurmukh nām salāhīē haumē nivrī bhāhe. |1| rahāo.

Ô gurmukh, chante la louange du Nām, et éteint la flamme de l’égo. |1|Pause.

ਸੁਣਿ ਸੁਣਿ ਗੰਢਣੁ ਗੰਢੀਐ ਲਿਖਿ ਪੜਿ ਬੁਝਹਿ ਭਾਰੁ ॥

suṇ suṇ ganḍhaṇ ganḍhīē likh paṛ bujheh bhār.

Écoutez bien cela : on peut se réunir en congrès, écrire et lire des tas de livres savants,

ਤ੍ਰਿਸਨਾ ਅਹਿਨਿਸਿ ਅਗਲੀ ਹਉਮੈ ਰੋਗੁ ਵਿਕਾਰੁ ॥

trisnā ahinis aglī haumē rog vikār.

Sans pour autant que  l’envie ne cesse de croitre de jour en jour, et la maladie de l’égo de nous empoisonner.

ਓਹੁ ਵੇਪਰਵਾਹੁ ਅਤੋਲਵਾ ਗੁਰਮਤਿ ਕੀਮਤਿ ਸਾਰੁ ॥੨॥

ohu veparvāhu atolvā gurmat kīmat sār. |2|

Le non-attaché est inestimable, au-delà de toute mesure. Sa vrai valeur n’est connue que par l’enseignement du Gurū. |2|

ਲਖ ਸਿਆਣਪ ਜੇ ਕਰੀ ਲਖ ਸਿਉ ਪ੍ਰੀਤਿ ਮਿਲਾਪੁ ॥

lakh siāṇap je karī lakh sio prīt milāp.

Que l’on mette en œuvre des milliers de stratégies intellectuelles, et que des millions nous aiment et nous suivent,

ਬਿਨੁ ਸੰਗਤਿ ਸਾਧ ਨ ਧ੍ਰਾਪੀਆ ਬਿਨੁ ਨਾਵੈ ਦੂਖ ਸੰਤਾਪੁ ॥

bin sangat sādh na dhrāpīā bin nāvē dūkh santāp.

Hors de la sangat* des saints, il n’y a nulle satisfaction. Sans le Nām, on s’afflige et on souffre.

ਹਰਿ ਜਪਿ ਜੀਅਰੇ ਛੁਟੀਐ ਗੁਰਮੁਖਿ ਚੀਨੈ ਆਪੁ ॥੩॥

har jap jīare chhuṭīē gurmukh chīnē āp. |3|

C’est la méditation[2] de Dieu - har ! - qui libère l’âme. Ô gurmukh, connais-toi toi-même. |3|

ਤਨੁ ਮਨੁ ਗੁਰ ਪਹਿ ਵੇਚਿਆ ਮਨੁ ਦੀਆ ਸਿਰੁ ਨਾਲਿ ॥

tan man gur peh vechiā man dīā sir nāl.

J’ai vendu mon corps et mon mental au Gurū. J’ai donné mon mental et ma tête.

ਤ੍ਰਿਭਵਣੁ ਖੋਜਿ ਢੰਢੋਲਿਆ ਗੁਰਮੁਖਿ ਖੋਜਿ ਨਿਹਾਲਿ ॥

tribhavaṇ khoj ḍhanḍholiā gurmukh khoj nihāl.

On peut chercher des œuvres matérielles dans les trois mondes. Le gurmukh cherche l’état extatique libre de tout conditionnement.

ਸਤਗੁਰਿ ਮੇਲਿ ਮਿਲਾਇਆ ਨਾਨਕ ਸੋ ਪ੍ਰਭੁ ਨਾਲਿ ॥੪॥੧੭॥

satgur mel milāiā nānak so prabh nāl. |4|17|

Trouve le vrai Gurū, Ô Nānak, celui qui t’unit à Dieu. |4|17|

ਸਿਰੀਰਾਗੁ ਮਹਲਾ ੧ ॥

sirīrāg mēhlā pēhlā.

Dans le rāg Sirī par le premier Gurū.

ਮਰਣੈ ਕੀ ਚਿੰਤਾ ਨਹੀ ਜੀਵਣ ਕੀ ਨਹੀ ਆਸ ॥

marṇē kī chintā nahī jīvaṇ kī nahī ās.

Je ne me soucie pas de la mort, ni n’ai l’espoir de vivre.

ਤੂ ਸਰਬ ਜੀਆ ਪ੍ਰਤਿਪਾਲਹੀ ਲੇਖੈ ਸਾਸ ਗਿਰਾਸ ॥

tū sarab jīā pratipāl-hī lekhē sās girās.

Toi qui prends soin de tous les êtres, tu tiens le compte de notre souffle et de notre subsistance :

ਅੰਤਰਿ ਗੁਰਮੁਖਿ ਤੂ ਵਸਹਿ ਜਿਉ ਭਾਵੈ ਤਿਉ ਨਿਰਜਾਸਿ ॥੧॥

antar gurmukh tū vaseh jio bhāvē tio nirjās. |1|

Tu demeures en chaque gurmukh. Ainsi qu’il te plait, tu decides ce qui nous revient. |1|

ਜੀਅਰੇ ਰਾਮ ਜਪਤ ਮਨੁ ਮਾਨੁ ॥

jīare rām japat man mān.

Ô mon âme, médite le Divin [3], et mène le mental à l’adoration.

ਅੰਤਰਿ ਲਾਗੀ ਜਲਿ ਬੁਝੀ ਪਾਇਆ ਗੁਰਮੁਖਿ ਗਿਆਨੁ ॥੧॥ ਰਹਾਉ ॥ 

antar lāgī jal bujhī pāiā gurmukh giān. |1| rahāo.

Éteignant le feu intérieur qui le consume, le gurmukh obtient la suprême sagesse. |1|Pause.
___________________________________________

[1] Ou bien « le corps, qui est fait des cinq éléménts* »

[2] Litt. « la répétition de har ». cf japa*

[3] Litt. « chante "Rām" ». cf japa*

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ਦਰਿ ਘਰਿ ਢੋਈ ਨ ਲਹੈ ਦਰਗਹ ਝੂਠੁ ਖੁਆਰੁ ॥੧॥ ਰਹਾਉ ॥

dar ghar ḍhoī na lahē dargeh jhūṭh khuār. |1| rahāo.

Elle ne sera pas admise à la porte de sa demeure ; jugée fausse à sa cour, elle sera déchue. |1|Pause|

ਆਪਿ ਸੁਜਾਣੁ ਨ ਭੁਲਈ ਸਚਾ ਵਡ ਕਿਰਸਾਣੁ ॥

āp sujāṇ na bhul-ī sachā vaḍ kirsāṇ.

Le Soi à la connaissance absolue ne peut être trompé. Tel le fermier suprême et juste,

ਪਹਿਲਾ ਧਰਤੀ ਸਾਧਿ ਕੈ ਸਚੁ ਨਾਮੁ ਦੇ ਦਾਣੁ ॥

pēhlā dhartī sādh kē sach nām de dāṇ.

Il prépare[1] d’abord le sol, et y plante la graine du vrai Nām.

ਨਉ ਨਿਧਿ ਉਪਜੈ ਨਾਮੁ ਏਕੁ ਕਰਮਿ ਪਵੈ ਨੀਸਾਣੁ ॥੨॥

nao nidh upjē nām ek karam pavē nīsāṇ. |2|

Les neufs trésors* émergent du Nām, et par la grâce de l’Unique on gagne la marque de son approbation [2]. |2|

ਗੁਰ ਕਉ ਜਾਣਿ ਨ ਜਾਣਈ ਕਿਆ ਤਿਸੁ ਚਜੁ ਅਚਾਰੁ ॥

gur kao jāṇ na jāṇ-ī kiā tis chaj achār.

Sans la connaissance du Gurū, à quoi sert une vie, même vertueuse ?

ਅੰਧੁਲੈ ਨਾਮੁ ਵਿਸਾਰਿਆ ਮਨਮੁਖਿ ਅੰਧ ਗੁਬਾਰੁ ॥

andhulē nām visāriā manmukh andh gubār.

L’aveugle a oublié le Nām ; manmukh*, il est dans la plus sombre obscurité.

ਆਵਣੁ ਜਾਣੁ ਨ ਚੁਕਈ ਮਰਿ ਜਨਮੈ ਹੋਇ ਖੁਆਰੁ ॥੩॥

āvaṇ jāṇ na chuk-ī mar janmē hoe khuār. |3|

Il s’incarne sans fin, allant vainement de vies en trépas. |3|

ਚੰਦਨੁ ਮੋਲਿ ਅਣਾਇਆ ਕੁੰਗੂ ਮਾਂਗ ਸੰਧੂਰੁ ॥

chandan mol aṇāiā kungū mā(n)g sandhūr.

Qu’elle acquiert à grand prix de la pâte de santal, et qu’elle teigne au safran ses cheveux ;

ਚੋਆ ਚੰਦਨੁ ਬਹੁ ਘਣਾ ਪਾਨਾ ਨਾਲਿ ਕਪੂਰੁ ॥

choā chandan baho ghaṇā pānā nāl kapūr.

Qu’elle se parfume abondament de santal, et use de force de bétel et de camphre[3] :

ਜੇ ਧਨ ਕੰਤਿ ਨ ਭਾਵਈ ਤ ਸਭਿ ਅਡੰਬਰ ਕੂੜੁ ॥੪॥

je dhan kant na bhāv-ī ta sabh aḍambar kūṛ. |4|

Si l’épouse ne plait pas à son époux, alors tout cela n’est qu’ostentation mensongère. |4|

ਸਭਿ ਰਸ ਭੋਗਣ ਬਾਦਿ ਹਹਿ ਸਭਿ ਸੀਗਾਰ ਵਿਕਾਰ ॥

sabh ras bhogaṇ bād heh sabh sīgār vikār.

Les plaisirs dont elle jouit sont vains, et ses parures sont corrompues.

ਜਬ ਲਗੁ ਸਬਦਿ ਨ ਭੇਦੀਐ ਕਿਉ ਸੋਹੈ ਗੁਰਦੁਆਰਿ ॥

jab lag sabad na bhedīē kio sohē gurduār.

À moins qu’elle soit pénétrée[4] par le Verbe, comment peut-elle paraitre, radieuse, à la porte du Gurū ?

ਨਾਨਕ ਧੰਨੁ ਸੁਹਾਗਣੀ ਜਿਨ ਸਹ ਨਾਲਿ ਪਿਆਰੁ ॥੫॥੧੩॥

nānak dhan suhāg-ṇī jin sah nāl piār. |5|13|

Ô Nanak, bénie soit la bienheureuse épouse, qui conserve l’amour de son époux. |5|13|

ਸਿਰੀਰਾਗੁ ਮਹਲਾ ੧ ॥

sirīrāg mēhlā pēhlā.

Dans le rāg Sirī par le premier Gurū.

ਸੁੰਞੀ ਦੇਹ ਡਰਾਵਣੀ ਜਾ ਜੀਉ ਵਿਚਹੁ ਜਾਇ ॥

sunyī deh ḍarāv-ṇī jā jīo vich-ho jāe.

Ainsi vide, le corps est horrible lorsque l’âme s’en est allée.

ਭਾਹਿ ਬਲੰਦੀ ਵਿਝਵੀ ਧੂਉ ਨ ਨਿਕਸਿਓ ਕਾਇ ॥

bhāhe balandī vijh-vī dhūo na niksio kāe.

Le feu brûlant s’éteint, et nulle fumée ne s’en échappe[5] plus.

ਪੰਚੇ ਰੁੰਨੇ ਦੁਖਿ ਭਰੇ ਬਿਨਸੇ ਦੂਜੈ ਭਾਇ ॥੧॥

panche runne dukh bhare binse dūjē bhāe. |1|

Les cinq[6] se lamentent, pleins de souffrance, et l’amour de la dualité les achève. |1|

ਮੂੜੇ ਰਾਮੁ ਜਪਹੁ ਗੁਣ ਸਾਰਿ ॥

mūṛe rām jap-ho guṇ sār.

Idiot ! Répète « Rām »[7] et préserve ainsi tes vertus.

ਹਉਮੈ ਮਮਤਾ ਮੋਹਣੀ ਸਭ ਮੁਠੀ ਅਹੰਕਾਰਿ ॥੧॥ ਰਹਾਉ ॥

haumē mamtā moh-ṇī sabh muṭhī ahankār. |1| rahāo.

L’orgueil et la convoitise sont si séduisants ! Tout est pillé par l’identification à l’égo. |1|Pause.

ਜਿਨੀ ਨਾਮੁ ਵਿਸਾਰਿਆ ਦੂਜੀ ਕਾਰੈ ਲਗਿ ॥

jinī nām visāriā dūjī kārē lag.

Quiconque néglige le Nām s’attache aux œuvres de la dualité.

ਦੁਬਿਧਾ ਲਾਗੇ ਪਚਿ ਮੁਏ ਅੰਤਰਿ ਤ੍ਰਿਸਨਾ ਅਗਿ ॥

dubidhā lāge pach mue antar trisnā ag.

Ainsi entravé par la dualité, on pourrit et on meurt empli du feu de la convoitise.

ਗੁਰਿ ਰਾਖੇ ਸੇ ਉਬਰੇ ਹੋਰਿ ਮੁਠੀ ਧੰਧੈ ਠਗਿ ॥੨॥

gur rākhe se ubre hor muṭhī dhandhē ṭhag. |2|

C’est dans la protection du Gurū que l’on est sauf. Autrement, la vaine agitation du monde nous trompe et nous mene à la ruine.|2|

ਮੁਈ ਪਰੀਤਿ ਪਿਆਰੁ ਗਇਆ ਮੁਆ ਵੈਰੁ ਵਿਰੋਧੁ ॥

muī prīt piār gaiā muā vēr virodh.

L’amour meurt, et l’affection s’éteint. La haine et l’hostilité périssent également.

ਧੰਧਾ ਥਕਾ ਹਉ ਮੁਈ ਮਮਤਾ ਮਾਇਆ ਕ੍ਰੋਧੁ ॥

dhandhā thakā hao muī mamtā māiā krodh.

L’attachement au monde est anéanti. La convoitise pour Maya meurt aussi, ainsi que la colère.

ਕਰਮਿ ਮਿਲੈ ਸਚੁ ਪਾਈਐ ਗੁਰਮੁਖਿ ਸਦਾ ਨਿਰੋਧੁ ॥੩॥

karam milē sach pāīē gurmukh sadā niroh. |3|

Mais quiconque trouve la grâce trouvent le Vrai. Le gurmukh conserve une permanente maitrise de soi. |3|

ਸਚੀ ਕਾਰੈ ਸਚੁ ਮਿਲੈ ਗੁਰਮਤਿ ਪਲੈ ਪਾਇ ॥

sachī kārē sach milē gurmat palē pāe.

C’est par des actes justes que l’on trouve le Juste, et l’on acquiert les enseignements du Gurū.

ਸੋ ਨਰੁ ਜੰਮੈ ਨਾ ਮਰੈ ਨਾ ਆਵੈ ਨਾ ਜਾਇ ॥

so nar jammē nā marē nā āvē nā jāe.

Ainsi l’on n’est plus sujet au cycle des naissances et des morts ; plus jamais on ne vient, plus jamais on ne s’en va.

ਨਾਨਕ ਦਰਿ ਪਰਧਾਨੁ ਸੋ ਦਰਗਹਿ ਪੈਧਾ ਜਾਇ ॥੪॥੧੪॥

nānak dar pardhān so darg-he pēdhā jāe. |4|14|

Ô Nanak, on est reçu dignement à la porte divine, et l’on est revêtu de gloire à sa cour. |4|14|

ਸਿਰੀਰਾਗੁ ਮਹਲ ੧ ॥

sirīrāg mahal pēhlā.

Dans le rāg Sirī par le premier Gurū.

ਤਨੁ ਜਲਿ ਬਲਿ ਮਾਟੀ ਭਇਆ ਮਨੁ ਮਾਇਆ ਮੋਹਿ ਮਨੂਰੁ ॥

tan jal bal māṭī bhaiā man māiā mohe manūr.

Ce corps immolé dans les flammes est réduit en cendres. Envoûté par Maya, le mental finit par rouiller.

ਅਉਗਣ ਫਿਰਿ ਲਾਗੂ ਭਏ ਕੂਰਿ ਵਜਾਵੈ ਤੂਰੁ ॥

augaṇ fir lāgū bhae kūr vajāvē tūr.

Nos défauts deviennent des ennemis, et le mensonge fait résonner la trompe de guerre.

ਬਿਨੁ ਸਬਦੈ ਭਰਮਾਈਐ ਦੁਬਿਧਾ ਡੋਬੇ ਪੂਰੁ ॥੧॥

bin sabdē bharmāīē dubidhā ḍobe pūr. |1|

Sans le shabad*, il n’y a que l’errance, et tels des naufragés, on se noie dans la dualité. |1|

ਮਨ ਰੇ ਸਬਦਿ ਤਰਹੁ ਚਿਤੁ ਲਾਇ ॥

man re sabad tar-ho chit lāe.

Ô mental, fais cette traversée, ta conscience arrimée au shabad.

ਜਿਨਿ ਗੁਰਮੁਖਿ ਨਾਮੁ ਨ ਬੂਝਿਆ ਮਰਿ ਜਨਮੈ ਆਵੈ ਜਾਇ ॥੧॥ ਰਹਾਉ ॥

jin gurmukh nām na būjhiā mar janmē āvē jāe. |1| rahāo.

Quiconque n’est pas gurmukh ne comprend pas le Nām. Alors on continue de naître et de mourir, d’incarnation en incarnation. |1|Pause.

ਤਨੁ ਸੂਚਾ ਸੋ ਆਖੀਐ ਜਿਸੁ ਮਹਿ ਸਾਚਾ ਨਾਉ ॥

tan sūchā so ākhīē jis meh sāchā nāo.

On le dit pur, ce corps en lequel se trouve le vrai Nām.

ਭੈ ਸਚਿ ਰਾਤੀ ਦੇਹੁਰੀ ਜਿਹਵਾ ਸਚੁ ਸੁਆਉ ॥

bhē sach rātī dehurī jih-vā sach suāo.

Le corps empli de la Peur* divine, la langue goûtant les saveurs de la vérité :

ਸਚੀ ਨਦਰਿ ਨਿਹਾਲੀਐ ਬਹੁੜਿ ਨ ਪਾਵੈ ਤਾਉ ॥੨॥

sachī nadar nihālīē bahuṛ na pāvē tāo. |2|

C’est ainsi que l’on est exalté au-delà de toute mesure, et l’on n’est plus jamais soumis au brasier[8]. |2|

ਸਾਚੇ ਤੇ ਪਵਨਾ ਭਇਆ ਪਵਨੈ ਤੇ ਜਲੁ ਹੋਇ ॥

sāche te pavnā bhaiā pavnē te jal hoe.

Du vrai vient l’Air, et de l’Air l’Eau est issue.

ਜਲ ਤੇ ਤ੍ਰਿਭਵਣੁ ਸਾਜਿਆ ਘਟਿ ਘਟਿ ਜੋਤਿ ਸਮੋਇ ॥

jal te tribhavaṇ sājiā ghaṭ ghaṭ jot samoe.

De l’Eau, les trois mondes furent créés, et la lumière se diffusa dans tous les cœurs.

ਨਿਰਮਲੁ ਮੈਲਾ ਨਾ ਥੀਐ ਸਬਦਿ ਰਤੇ ਪਤਿ ਹੋਇ ॥੩॥

nirmal mēlā nā thīē sabad rate pat hoe. |3|

L’immaculé ne peut être corrompu. Absorbé dans le Verbe, on est dignifié. |3|

ਇਹੁ ਮਨੁ ਸਾਚਿ ਸੰਤੋਖਿਆ ਨਦਰਿ ਕਰੇ ਤਿਸੁ ਮਾਹਿ ॥

iho man sāch santokhiā nadar kare tis māhe.

Le mental dans le juste contentement, l’on est béni d’un regard bienveillant.
____________________________________________

[1] ou bien : il discipline

[2] cf. nīshān*

[3] on use de la noix de bétel et du camphre pour se rafraichir l'haleine.

[4] ou bien : percée (avec une connotation sexuelle, semble-t-il)

[5] le feu est celui de l'existence, et la fumée est celle du souffle de vie.

[6] les cinq sens, les cinq passions*, mais aussi le corps physique, fait des cinq éléments*

[7]  ou bien : médite sur Dieu ; cf. japa

[8] litt. tapa : le chaleur des tourment,s mais aussi chaleur du ventre de la mère (ce qui indique la fin du cycle des incarnations).

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ਕੇਤੀਆ ਤੇਰੀਆ ਕੁਦਰਤੀ ਕੇਵਡ ਤੇਰੀ ਦਾਤਿ ॥

ketīā terīā kudratī kevaḍ terī dāt.

Tes voies créatrices sont si nombreuses, ta largesse est si grande !

ਕੇਤੇ ਤੇਰੇ ਜੀਅ ਜੰਤ ਸਿਫਤਿ ਕਰਹਿ ਦਿਨੁ ਰਾਤਿ ॥

kete tere jīa jant sifat kar-he din rāt.

Nombreux sont les êtres que tu as créés et qui, jour et nuit, chantent tes louanges.

ਕੇਤੇ ਤੇਰੇ ਰੂਪ ਰੰਗ ਕੇਤੇ ਜਾਤਿ ਅਜਾਤਿ ॥੩॥

kete tere rūp rang kete jāt ajāt. |3|

Si nombreuses sont tes formes et tes couleurs! Et combien de castes pour celui qui les transcende toutes !|3|

ਸਚੁ ਮਿਲੈ ਸਚੁ ਊਪਜੈ ਸਚ ਮਹਿ ਸਾਚਿ ਸਮਾਇ ॥

sach milē sach ūpjē sach meh sāch samāe.

Je m’unis au Vrai, et le Vrai émerge. Vrai et absorbé en méditation dans l’ultime vérité.

ਸੁਰਤਿ ਹੋਵੈ ਪਤਿ ਊਗਵੈ ਗੁਰਬਚਨੀ ਭਉ ਖਾਇ ॥

surat hovē pat ūg-vē gurbach-nī bhao khāe.

La perception intuitive se fait, la lumière intérieure se développe et, grâce au Verbe du Gurū, on touche la Peur suprême*.

ਨਾਨਕ ਸਚਾ ਪਾਤਿਸਾਹੁ ਆਪੇ ਲਏ ਮਿਲਾਇ ॥੪॥੧੦॥

nānak sachā pāt-sāho āpe lae milāe. |4|10|

Ô Nānak, le vrai seigneur lui-même nous absorbe en lui. |4|10|

ਸਿਰੀਰਾਗੁ ਮਹਲਾ ੧ ॥

sirīrāg mēhlā pēhlā.

Dans le rāg Sirī par le premier Gurū.

ਭਲੀ ਸਰੀ ਜਿ ਉਬਰੀ ਹਉਮੈ ਮੁਈ ਘਰਾਹੁ ॥

bhalī sarī je ubrī haomē mu-ī gharāho.

Tout s’est bien passé : j’ai été sauvé de tout l’orgueil qui m’habitait.

ਦੂਤ ਲਗੇ ਫਿਰਿ ਚਾਕਰੀ ਸਤਿਗੁਰ ਕਾ ਵੇਸਾਹੁ ॥

dūt lage fir chākrī satgur kā vesāho.

Même les démons s’attachent à mon service depuis que j’ai confiance en le Gurū.

ਕਲਪ ਤਿਆਗੀ ਬਾਦਿ ਹੈ ਸਚਾ ਵੇਪਰਵਾਹੁ ॥੧॥

kalap tiāgī bād hē sachā veparvāho. |1|

J’ai renoncé aux vaines stratégies, pour le Vrai qui est non-attaché. |1|

ਮਨ ਰੇ ਸਚੁ ਮਿਲੈ ਭਉ ਜਾਇ ॥

man re sach milē bhao jāe.

Ô mental : trouve le Vrai, et toute peur disparaitra.

ਭੈ ਬਿਨੁ ਨਿਰਭਉ ਕਿਉ ਥੀਐ ਗੁਰਮੁਖਿ ਸਬਦਿ ਸਮਾਇ ॥੧॥ ਰਹਾਉ ॥

bhē bin nirbhao kio thīē gurmukh sabad samāe. |1| rahāo.

Sans la Peur[1], comment devenir sans peur ? Deviens gurmukh, et imprègne-toi du Verbe. |1|Pause.

ਕੇਤਾ ਆਖਣੁ ਆਖੀਐ ਆਖਣਿ ਤੋਟਿ ਨ ਹੋਇ ॥

ketā ākhaṇ ākhīē ākhaṇ toṭ na hoe.

Comment l’évoquer avec des mots ? Il n’y aurait pas de fin à une telle évocation.

ਮੰਗਣ ਵਾਲੇ ਕੇਤੜੇ ਦਾਤਾ ਏਕੋ ਸੋਇ ॥

mangaṇ vāle ketṛe dātā eko soe.

Beaucoup mendient, mais il n’y a qu’un dispensateur.

ਜਿਸ ਕੇ ਜੀਅ ਪਰਾਣ ਹੈ ਮਨਿ ਵਸਿਐ ਸੁਖੁ ਹੋਇ ॥੨॥

jis ke jīa prāṇ hē man vasiē sukh hoe. |2|

C’est de cela qu’émane l’énergie de la vie ; il imprègne mon mental, et une joie sereine s’installe. |2|

ਜਗੁ ਸੁਪਨਾ ਬਾਜੀ ਬਨੀ ਖਿਨ ਮਹਿ ਖੇਲੁ ਖੇਲਾਇ ॥

jag supnā bājī banī khin meh khel khelāe.

Le monde entier est une scène de théatre installée dans un rêve : en un instant, la pièce est jouée.

ਸੰਜੋਗੀ ਮਿਲਿ ਏਕਸੇ ਵਿਜੋਗੀ ਉਠਿ ਜਾਇ ॥

sanjogī mil ekse vijogī uṭh jāe.

Certains parviennent à l’union tandis que d’autres s’en vont dans la séparation.

ਜੋ ਤਿਸੁ ਭਾਣਾ ਸੋ ਥੀਐ ਅਵਰੁ ਨ ਕਰਣਾ ਜਾਇ ॥੩॥

jo tis bhāṇā so thīē avar na karṇā jāe. |3|

N’arrive que ce qui lui plait ; rien d’autre ne peut advenir. |3|

ਗੁਰਮੁਖਿ ਵਸਤੁ ਵੇਸਾਹੀਐ ਸਚੁ ਵਖਰੁ ਸਚੁ ਰਾਸਿ ॥

gurmukh vasat vesāhīē sach vakhar sach rās.

Ainsi le gurmukh achète-t-il de bonnes choses : la vraie marchandise s’acquiert avec le vrai capital.

ਜਿਨੀ ਸਚੁ ਵਣੰਜਿਆ ਗੁਰ ਪੂਰੇ ਸਾਬਾਸਿ ॥

jinī sach vaṇanjiā gur pūre sābās.

Quiconque s’adonne à ce juste négoce est béni par le parfait Gurū.

ਨਾਨਕ ਵਸਤੁ ਪਛਾਣਸੀ ਸਚੁ ਸਉਦਾ ਜਿਸੁ ਪਾਸਿ ॥੪॥੧੧॥

nānak vasat pachhāṇ-sī sach saudā jis pās. |4|11|

Ô Nānak, prends conscience de la valeur d’une telle marchandise, et pratique ainsi ce vrai commerce. |4|11|

ਸਿਰੀਰਾਗੁ ਮਹਲੁ ੧ ॥

sirīrāg mahal pēhlā.

Dans le rāg Sirī par le premier Gurū.

ਧਾਤੁ ਮਿਲੈ ਫੁਨਿ ਧਾਤੁ ਕਉ ਸਿਫਤੀ ਸਿਫਤਿ ਸਮਾਇ ॥

dhāt milē fun dhāt kao siftī sifat samāe.

De même que le métal fusionne avec le métal, quiconque prie s’unit à l’objet de ses prières.

ਲਾਲੁ ਗੁਲਾਲੁ ਗਹਬਰਾ ਸਚਾ ਰੰਗੁ ਚੜਾਉ ॥

lāl gulāl gahbarā sachā rang chaṛāo.

Tels des coquelicots, ils sont teints à l’écarlate de la vérité.

ਸਚੁ ਮਿਲੈ ਸੰਤੋਖੀਆ ਹਰਿ ਜਪਿ ਏਕੈ ਭਾਇ ॥੧॥

sach milē santokhīā har jap ekē bhāe. |1|

Dans la patience et le contentement, ils s’unissent au vrai, ceux qui méditent sur Dieu [2], leur unique amour. |1|

ਭਾਈ ਰੇ ਸੰਤ ਜਨਾ ਕੀ ਰੇਣੁ ॥

bhāī re sant janā kī reṇ.

Ô frères, poussières aux pieds des humbles saints :

ਸੰਤ ਸਭਾ ਗੁਰੁ ਪਾਈਐ ਮੁਕਤਿ ਪਦਾਰਥੁ ਧੇਣੁ ॥੧॥ ਰਹਾਉ ॥

sant sabhā gur pāīē mukat padārath dheṇ. |1| rahāo.

C’est dans la compagnie des saints que l’on trouve le Gurū, trésor de libération accomplissant de tous les souhaits [3]. |1|Pause.

ਊਚਉ ਥਾਨੁ ਸੁਹਾਵਣਾ ਊਪਰਿ ਮਹਲੁ ਮੁਰਾਰਿ ॥

ūchao thān suhāv-ṇā ūpar mahal murār.

À l’endroit le plus élevé, plan d’une exceptionnelle splendeur, se tient le palais du Seigneur.

ਸਚੁ ਕਰਣੀ ਦੇ ਪਾਈਐ ਦਰੁ ਘਰੁ ਮਹਲੁ ਪਿਆਰਿ ॥

sach karṇī de pāīē dar ghar mahal piār.

Par des actes justes, il est donné de trouver en soi-même[4] la porte de la demeure du Bien-Aimé.

ਗੁਰਮੁਖਿ ਮਨੁ ਸਮਝਾਈਐ ਆਤਮ ਰਾਮੁ ਬੀਚਾਰਿ ॥੨॥

gurmukh man samjhāīē ātam rām bīchār. |2|

Ô gurmukh, éduque le mental à contempler l’Âme de Dieu. |2|

ਤ੍ਰਿਬਿਧਿ ਕਰਮ ਕਮਾਈਅਹਿ ਆਸ ਅੰਦੇਸਾ ਹੋਇ ॥

tribidh karam kamāīahe ās andesā hoe.

Par nos actes commis dans le monde tridimentionnel[5], les espoirs et les angoisses apparaissent.

ਕਿਉ ਗੁਰ ਬਿਨੁ ਤ੍ਰਿਕੁਟੀ ਛੁਟਸੀ ਸਹਜਿ ਮਿਲਿਐ ਸੁਖੁ ਹੋਇ ॥

kio gur bin trikuṭī chhuṭsī sahj miliē sukh hoe.

Sans Gurū, comment peut-on se libérer des conditions générées par les trois qualités ? Par une méditation intuitive et sans effort, sukha, la joie sereine, s’installe.

ਨਿਜ ਘਰਿ ਮਹਲੁ ਪਛਾਣੀਐ ਨਦਰਿ ਕਰੇ ਮਲੁ ਧੋਇ ॥੩॥

nij ghar mahal pachhāṇīē nadar kare mal dhoe. |3|

C’est en sa propre demeure intérieure que l’on trouve le palais divin, et son regard bienveillant élimine toute souillure. |3|

ਬਿਨੁ ਗੁਰ ਮੈਲੁ ਨ ਉਤਰੈ ਬਿਨੁ ਹਰਿ ਕਿਉ ਘਰ ਵਾਸੁ ॥

bin gur mēl na utrē bin har kio ghar vās.

Sans Gurū, on ne peut se débarasser de la corruption. Sans Dieu - har ! - comment demeurer en soi-même ?

ਏਕੋ ਸਬਦੁ ਵੀਚਾਰੀਐ ਅਵਰ ਤਿਆਗੈ ਆਸ ॥

eko sabad vīchārīē avar tiāgē ās.

Médite le Verbe de l’Unique, et abandonne tout autre espoir.

ਨਾਨਕ ਦੇਖਿ ਦਿਖਾਈਐ ਹਉ ਸਦ ਬਲਿਹਾਰੈ ਜਾਸੁ ॥੪॥੧੨॥

nānak dekh dikhāīē hao sad balihārē jās. |4|12|

Ô Nanak, je m’offre en sacrifice à celles et ceux qui le voient et font que d’autres le voient aussi. |4|12|

ਸਿਰੀਰਾਗੁ ਮਹਲਾ ੧ ॥

sirīrāg mēhlā pēhlā.

Dans le rāg Sirī par le premier Gurū.

ਧ੍ਰਿਗੁ ਜੀਵਣੁ ਦੋਹਾਗਣੀ ਮੁਠੀ ਦੂਜੈ ਭਾਇ ॥

dhrig jīvaṇ duhāg-ṇī muṭhī dūjē bhāe.

Maudite soit l’épouse indigne ! L’amour de la dualité la mène à la ruine.

ਕਲਰ ਕੇਰੀ ਕੰਧ ਜਿਉ ਅਹਿਨਿਸਿ ਕਿਰਿ ਢਹਿ ਪਾਇ ॥

kalar kerī kandh jio ahinis kir ḍheh pāe.

Telle un mur de terre crue[6], elle s’effrite toujours plus, et finit pas s’effondrer tout à fait.

ਬਿਨੁ ਸਬਦੈ ਸੁਖੁ ਨਾ ਥੀਐ ਪਿਰ ਬਿਨੁ ਦੂਖੁ ਨ ਜਾਇ ॥੧॥

bin sabdē sukh nā thīē pir bin dūkh na jāe. |1|

Sans le Verbe, nul paix ni bonheur ne se manifeste. Sans son époux, sa souffrance ne la quittent pas. |1|

ਮੁੰਧੇ ਪਿਰ ਬਿਨੁ ਕਿਆ ਸੀਗਾਰੁ ॥

mundhe pir bin kiā sīgār.

Ô femme, sans époux, pourquoi te faire belle ?
_____________________________________

[1] cf. Peur* de Dieu

[2] Litt. « qui répètent Har ». Cf. japa*

[3] Litt. « trésor de libération égal à Dhenu* »

[4] Litt. « en sa propre demeure (ghar) » ; mais aussi, par paronymie « en son propre coeur (ghat) ».

[5] cf. guna*

[6] on dirait « tel un château de sable »

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ਹੁਕਮੁ ਸੋਈ ਤੁਧੁ ਭਾਵਸੀ ਹੋਰੁ ਆਖਣੁ ਬਹੁਤੁ ਅਪਾਰੁ ॥

hukam soī tudh bhāv-sī hor ākhaṇ bahut apār.

Le hukam* est tout ce qui te plait, et commenter cela n’est pas à notre portée :

ਨਾਨਕ ਸਚਾ ਪਾਤਿਸਾਹੁ ਪੂਛਿ ਨ ਕਰੇ ਬੀਚਾਰੁ ॥੪॥

nānak sachā pāt-sāho pūchh na kare bīchār. |4|

Ô Nanak, le vrai seigneur ne demande conseil à personne. |4|

ਬਾਬਾ ਹੋਰੁ ਸਉਣਾ ਖੁਸੀ ਖੁਆਰੁ ॥

bābā hor saoṇā khusī khuār.

Ô baba, vain est le plaisir de tout autre repos :

ਜਿਤੁ ਸੁਤੈ ਤਨੁ ਪੀੜੀਐ ਮਨ ਮਹਿ ਚਲਹਿ ਵਿਕਾਰ ॥੧॥ ਰਹਾਉ ॥੪॥੭॥

jit sutē tan pīṛīē man meh chaleh vikār. |1| rahāo. |4|7|

Dans un tel sommeil, le corps s’effondre et la corruption pénètre le mental. |1|Pause|4|7|

ਸਿਰੀਰਾਗੁ ਮਹਲਾ ੧ ॥

sirīrāg mēhlā pēhlā.

Dans le rāg Sirī par le premier Gurū.

ਕੁੰਗੂ ਕੀ ਕਾਂਇਆ ਰਤਨਾ ਕੀ ਲਲਿਤਾ ਅਗਰਿ ਵਾਸੁ ਤਨਿ ਸਾਸੁ ॥

kungū kī kāniā ratnā kī lalitā agar vās tan sās.

Le corps fait de safran ; la langue, un joyau ; la respiration parfumée comme de l’encens ;

ਅਠਸਠਿ ਤੀਰਥ ਕਾ ਮੁਖਿ ਟਿਕਾ ਤਿਤੁ ਘਟਿ ਮਤਿ ਵਿਗਾਸੁ ॥

aṭhsaṭh tirath kā mukh ṭikā tit ghaṭ mat vigās.

Le visage arborant la marque [1] des soixante-huit lieux sacrés*, le cœur illuminé par l’intelligence ;

ਓਤੁ ਮਤੀ ਸਾਲਾਹਣਾ ਸਚੁ ਨਾਮੁ ਗੁਣਤਾਸੁ ॥੧॥

ot matī salāh-ṇā sach nām guṇ-tās. |1|

Avec une telle sagesse, chante la louange du vrai Nām, trésor des plus excellentes qualités. |1|

ਬਾਬਾ ਹੋਰ ਮਤਿ ਹੋਰ ਹੋਰ ॥

bābā hor mat hor hor.

Ô baba, toute autre intelligence est absurde et inutile ;

ਜੇ ਸਉ ਵੇਰ ਕਮਾਈਐ ਕੂੜੈ ਕੂੜਾ ਜੋਰੁ ॥੧॥ ਰਹਾਉ ॥

je sao ver kamāīē kūṛē kūṛā jor. |1| rahāo.

Car quand bien même elle serait appliquée cent fois, une telle tromperie ne ferait que se renforcer. |1|Pause.

ਪੂਜ ਲਗੈ ਪੀਰੁ ਆਖੀਐ ਸਭੁ ਮਿਲੈ ਸੰਸਾਰੁ ॥

pūj lagē pīr ākhīē sabh milē sansār.

Faire l’objet d’un culte, être appelé « maître spirituel », accueilli dans tous les mondes ;

ਨਾਉ ਸਦਾਏ ਆਪਣਾ ਹੋਵੈ ਸਿਧੁ ਸੁਮਾਰੁ ॥

nāo sadāe āpṇā hovē sidh sumār.

Porter des titres prétentieux, être réputé pour ses pouvoirs surnaturels ;

ਜਾ ਪਤਿ ਲੇਖੈ ਨਾ ਪਵੈ ਸਭਾ ਪੂਜ ਖੁਆਰੁ ॥੨॥

jā pat lekhē nā pavē sabhā pūj khuār. |2|

Quand bien même : si l’on n’est pas digne de la suprême approbation, toute cette adoration est frelatée. |2|

ਜਿਨ ਕਉ ਸਤਿਗੁਰਿ ਥਾਪਿਆ ਤਿਨ ਮੇਟਿ ਨ ਸਕੈ ਕੋਇ ॥

jin kao satgur thāpiā tin meṭ na sakē koe.

Quiconque a été installé par le Vrai Gurū ne peut être renversé.

ਓਨਾ ਅੰਦਰਿ ਨਾਮੁ ਨਿਧਾਨੁ ਹੈ ਨਾਮੋ ਪਰਗਟੁ ਹੋਇ ॥

onā andar nām nidhān hē nāmo pargaṭ hoe.

En eux se trouve le trésor du Nām et, grâce au Nām, ils resplendissent.

ਨਾਉ ਪੂਜੀਐ ਨਾਉ ਮੰਨੀਐ ਅਖੰਡੁ ਸਦਾ ਸਚੁ ਸੋਇ ॥੩॥

nāo pūjīē nāo mannīē akhanḍ sadā sach soe. |3|

Ils adorent le Nām ; ils acceptent le Nām sans réserve. Le Vrai est toujours intègre, complet en lui-même. |3|

ਖੇਹੂ ਖੇਹ ਰਲਾਈਐ ਤਾ ਜੀਉ ਕੇਹਾ ਹੋਇ ॥

khehū kheh ralāīē tā jīo kehā hoe.

Poussière parmi la poussière, qu’advient-il de l’âme ?

ਜਲੀਆ ਸਭਿ ਸਿਆਣਪਾ ਉਠੀ ਚਲਿਆ ਰੋਇ ॥

jalīā sabh siāṇ-pā uṭhī chaliā roe.

Intrigues et stratégies sont entièrement consummées, et l’on s’en va en pleurant.

ਨਾਨਕ ਨਾਮਿ ਵਿਸਾਰਿਐ ਦਰਿ ਗਇਆ ਕਿਆ ਹੋਇ ॥੪॥੮॥

nānak nām visāriē dar gaiā kiā hoe. |4|8|

Ô Nānak, si l’on a ignoré le Nām, qu’arrive-t-il lorsque l’on arrive à la Cour[2] ? |4|8|

ਸਿਰੀਰਾਗੁ ਮਹਲਾ ੧ ॥

sirīrāg mēhlā pēhlā.

Dans le rāg Sirī par le premier Gurū.

ਗੁਣਵੰਤੀ ਗੁਣ ਵੀਥਰੈ ਅਉਗੁਣਵੰਤੀ ਝੂਰਿ ॥

guṇ-vantī guṇ vīthrē aoguṇvantī jhūr.

La femme vertueuse multiplie les vertus ; sans vertu, elle souffre.

ਜੇ ਲੋੜਹਿ ਵਰੁ ਕਾਮਣੀ ਨਹ ਮਿਲੀਐ ਪਿਰ ਕੂਰਿ ॥

je loṛeh var kāmṇī neh milīē pir kūr.

Si tu désires ton époux, ô femme, sache que tu ne le trouveras pas par le mensonge.

ਨਾ ਬੇੜੀ ਨਾ ਤੁਲਹੜਾ ਨਾ ਪਾਈਐ ਪਿਰੁ ਦੂਰਿ ॥੧॥

nā beṛī nā tul-haṛā nā pāīē pir dūr. |1|

Ni barque ni bateau ne te mènera à lui : ton époux est si loin ! |1|

ਮੇਰੇ ਠਾਕੁਰ ਪੂਰੈ ਤਖਤਿ ਅਡੋਲੁ ॥

mere ṭhākur pūrē takhat aḍol.

Mon maître est parfait ; son trône est immuable.

ਗੁਰਮੁਖਿ ਪੂਰਾ ਜੇ ਕਰੇ ਪਾਈਐ ਸਾਚੁ ਅਤੋਲੁ ॥੧॥ ਰਹਾਉ ॥

gurmukh pūrā je kare pāīē sāch atol. |1| rahāo.

Quiconque atteint la perfection du gurmukh* le trouve, vrai et incommensurable. |1|Pause.

ਪ੍ਰਭੁ ਹਰਿਮੰਦਰੁ ਸੋਹਣਾ ਤਿਸੁ ਮਹਿ ਮਾਣਕ ਲਾਲ ॥

prabh harmandar sohṇā tis meh mānak lāl. 

Le temple de Dieu, du seigneur suprême, est magnifique ; là sont perles et rubis,

ਮੋਤੀ ਹੀਰਾ ਨਿਰਮਲਾ ਕੰਚਨ ਕੋਟ ਰੀਸਾਲ ॥

motī hīrā nirmalā kanchan koṭ rīsāl.

Joyaux et diamants immaculés : superbe palais[3] d’or pur.

ਬਿਨੁ ਪਉੜੀ ਗੜਿ ਕਿਉ ਚੜਉ ਗੁਰ ਹਰਿ ਧਿਆਨ ਨਿਹਾਲ ॥੨॥

bin paoṛī garh kio chaṛao gur har dhiān nihāl. |2|

Sans escalier, comment accéder à ce château ? Grâce au Gurū, dans la méditation sur Dieu - Har ! - on transcende tout état. |2|

ਗੁਰੁ ਪਉੜੀ ਬੇੜੀ ਗੁਰੂ ਗੁਰੁ ਤੁਲਹਾ ਹਰਿ ਨਾਉ ॥

gur paoṛī beṛī gurū gur tulhā har nāo.

Le Gurū est l’escalier, le Gurū est le navire, le Gurū est la barque qui mène au nom de Dieu.

ਗੁਰੁ ਸਰੁ ਸਾਗਰੁ ਬੋਹਿਥੋ ਗੁਰੁ ਤੀਰਥੁ ਦਰੀਆਉ ॥

gur sar sāgar bohitho gur tirath darīāo.

Le Gurū est la nef qui me fait traverser l’océan, le Gurū est le lieu de pélerinage sur les rives du fleuve sacré.

ਜੇ ਤਿਸੁ ਭਾਵੈ ਊਜਲੀ ਸਤ ਸਰਿ ਨਾਵਣ ਜਾਉ ॥੩॥

je tis bhāvē ūjlī sat sar nāvaṇ jāo. |3|

Selon qu’il lui plait, je resplendis, me baignant au bassin de la vérité. |3|

ਪੂਰੋ ਪੂਰੋ ਆਖੀਐ ਪੂਰੈ ਤਖਤਿ ਨਿਵਾਸ ॥

pūro pūro ākhīē pūrē takhat nivās.

On le dit parfait parmi les parfaits, assis sur le trône de la perfection.

ਪੂਰੈ ਥਾਨਿ ਸੁਹਾਵਣੈ ਪੂਰੈ ਆਸ ਨਿਰਾਸ ॥

pūrē thān suhāv-ṇē pūrē ās nirās.

Superbe en ce lieu parfait, il comble parfaitement les espoirs de ceux qui n’ont plus d’espoir.

ਨਾਨਕ ਪੂਰਾ ਜੇ ਮਿਲੈ ਕਿਉ ਘਾਟੈ ਗੁਣ ਤਾਸ ॥੪॥੯॥

nānak pūrā je milē kio ghāṭē guṇ tās. |4|9|

Ô Nānak, alors que l’on fusionne avec le Parfait, comment ses vertus pourraient-elles décroitre ?|4|9|

ਸਿਰੀਰਾਗੁ ਮਹਲਾ ੧ ॥

sirīrāg mēhlā pēhlā.

Dans le rāg Sirī par le premier Gurū.

ਆਵਹੁ ਭੈਣੇ ਗਲਿ ਮਿਲਹ ਅੰਕਿ ਸਹੇਲੜੀਆਹ ॥

āvho bhēṇe gal mileh ank sahel-ṛīāh.

Venez mes sœurs, mes compagnes : embrassez-moi ! Serrez-moi fort !

ਮਿਲਿ ਕੈ ਕਰਹ ਕਹਾਣੀਆ ਸੰਮ੍ਰਥ ਕੰਤ ਕੀਆਹ ॥

mil kē kareh kahāṇīā samrath kant kīāh.

Rassemblons-nous, et parlons de l’époux divin, le tout-puissant.

ਸਾਚੇ ਸਾਹਿਬ ਸਭਿ ਗੁਣ ਅਉਗਣ ਸਭਿ ਅਸਾਹ ॥੧॥

sāche sāhib sabh guṇ aogaṇ sabh asāh. |1|

Au vrai seigneur sont toutes les vertus ; nous, nous n’avons aucune vertu.|1|

ਕਰਤਾ ਸਭੁ ਕੋ ਤੇਰੈ ਜੋਰਿ ॥

kartā sabh ko terē jor.

Ô créateur, tout est en ton pouvoir.

ਏਕੁ ਸਬਦੁ ਬੀਚਾਰੀਐ ਜਾ ਤੂ ਤਾ ਕਿਆ ਹੋਰਿ ॥੧॥ ਰਹਾਉ ॥

ek sabad bīchārīē jā tū tā kiā hor. |1| rahāo.

Je médite le verbe de l’Unique. Hors de toi, quoi d’autre ?|1|Pause.

ਜਾਇ ਪੁਛਹੁ ਸੋਹਾਗਣੀ ਤੁਸੀ ਰਾਵਿਆ ਕਿਨੀ ਗੁਣੀ ॥

jāe puchhaho sohāgaṇī tusī rāviā kinī guṇī(n).

Allez, demandez à la bienheureuse épouse : « quelle vertu donne un tel ravissement ? »

ਸਹਜਿ ਸੰਤੋਖਿ ਸੀਗਾਰੀਆ ਮਿਠਾ ਬੋਲਣੀ ॥

sēhj santokh sīgārīā miṭhā bolṇī.

« Je m’orne naturellement de patience et de douces paroles,

ਪਿਰੁ ਰੀਸਾਲੂ ਤਾ ਮਿਲੈ ਜਾ ਗੁਰ ਕਾ ਸਬਦੁ ਸੁਣੀ ॥੨॥

pir rīsālū tā milē jā gur kā sabad suṇī. |2|

Je m’unis à mon sublime époux lorsque j’écoute le Verbe du Gurū. » |2|
_________________________________________

[1] Ou tilak*.

[2] Cour divine, mais aussi cour où la justice est rendue.

[3] Métaphore recurrente du corps physique.

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ਸੁਣਹਿ ਵਖਾਣਹਿ ਜੇਤੜੇ ਹਉ ਤਿਨ ਬਲਿਹਾਰੈ ਜਾਉ ॥

suṇ-he vakāṇ-he jetṛe hao tin balihārē jāo.

À celles et ceux qui l’écoutent autant qu’ils le chantent, je m’offre en sacrifice.

ਤਾ ਮਨੁ ਖੀਵਾ ਜਾਣੀਐ ਜਾ ਮਹਲੀ ਪਾਏ ਥਾਉ ॥੨॥

tā man khīvā jāṇīē jā mah-lī pāe thāo. |2|

Seuls ceux qui connaissent une telle ivresse [1] ont une place en sa demeure. |2|

ਨਾਉ ਨੀਰੁ ਚੰਗਿਆਈਆ ਸਤੁ ਪਰਮਲੁ ਤਨਿ ਵਾਸੁ ॥

nāo nīr changāīā sat parmal tan vās.

Baigne-toi aux eaux de la bonté, et applique à ton corps le baume de la vérité.

ਤਾ ਮੁਖੁ ਹੋਵੈ ਉਜਲਾ ਲਖ ਦਾਤੀ ਇਕ ਦਾਤਿ ॥

tā mukh hovē ujlā lakh dātī ik dāt.

Ton visage sera radieux : cette unique faveur en vaut cent mille autres.

ਦੂਖ ਤਿਸੈ ਪਹਿ ਆਖੀਅਹਿ ਸੂਖ ਜਿਸੈ ਹੀ ਪਾਸਿ ॥੩॥

dūkh tisē peh ākhīahe sūkh jisē hī pās. |3|

Dis tes souffrances à cela qui est source de tout réconfort. |3|

ਸੋ ਕਿਉ ਮਨਹੁ ਵਿਸਾਰੀਐ ਜਾ ਕੇ ਜੀਅ ਪਰਾਣ ॥

so kio manho visārīē jā ke jīa prāṇ.

Comment ignorer ce dont vient l’énergie qui nourrit mon âme ?

ਤਿਸੁ ਵਿਣੁ ਸਭੁ ਅਪਵਿਤ੍ਰੁ ਹੈ ਜੇਤਾ ਪੈਨਣੁ ਖਾਣੁ ॥

tis viṇ sabh ap-vitr hē jetā pēnaṇ khāṇ.

Sans cela, ce dont on s’habille et ce dont on se nourrit sont corrompus.

ਹੋਰਿ ਗਲਾਂ ਸਭਿ ਕੂੜੀਆ ਤੁਧੁ ਭਾਵੈ ਪਰਵਾਣੁ ॥੪॥੫॥

hor galān sabh kūṛīā tudh bhāvē parvāṇ. |4|5|

Le reste n’est que mensonge et mirage de drogué : seul est digne ce qui te plait.|4|5|

ਸਿਰੀਰਾਗੁ ਮਹਲੁ ੧ ॥

sirīrāg mahal pēhlā.

Dans le rāg Sirī par le premier Gurū.

ਜਾਲਿ ਮੋਹੁ ਘਸਿ ਮਸੁ ਕਰਿ ਮਤਿ ਕਾਗਦੁ ਕਰਿ ਸਾਰੁ ॥

jāl moho ghas mas kar mat kāgad kar sār.

Jette ton orgueil au bûcher, et brois-en les cendres pour en faire de l’encre. Fais de ton intellect le meilleur des papiers.

ਭਾਉ ਕਲਮ ਕਰਿ ਚਿਤੁ ਲੇਖਾਰੀ ਗੁਰ ਪੁਛਿ ਲਿਖੁ ਬੀਚਾਰੁ ॥

bhāo kalam kar chit lekhārī gur puchh likh bīchār.

Que l’amour soit ta plume[2] et fais de ta conscience le scribe. Alors note et médite les conseils du Gurū.

ਲਿਖੁ ਨਾਮੁ ਸਾਲਾਹ ਲਿਖੁ ਲਿਖੁ ਅੰਤੁ ਨ ਪਾਰਾਵਾਰੁ ॥੧॥

likh nām sālāh likh likh ant na pārāvār. |1|

Écris la louange du Nām ; écris et écris encore que nul ne peut lui trouver de limites. |1|

ਬਾਬਾ ਏਹੁ ਲੇਖਾ ਲਿਖਿ ਜਾਣੁ ॥

bābā eho lekhā likh jāṇ.

Ô baba, apprends à rédiger un tel témoignage[3]

ਜਿਥੈ ਲੇਖਾ ਮੰਗੀਐ ਤਿਥੈ ਹੋਇ ਸਚਾ ਨੀਸਾਣੁ ॥੧॥ ਰਹਾਉ ॥

jithē lekhā mangīē tithē hoe sachā nīsāṇ. |1| rahāo.

Que quiconque le demande y trouve le sceau de la vérité. |1|Pause.

ਜਿਥੈ ਮਿਲਹਿ ਵਡਿਆਈਆ ਸਦ ਖੁਸੀਆ ਸਦ ਚਾਉ ॥

jithē mileh vaḍiāīā sad khusīā sad chāo.

Là où l’on atteint la grandeur, la joie éternelle et d’inépuisables délices,

ਤਿਨ ਮੁਖਿ ਟਿਕੇ ਨਿਕਲਹਿ ਜਿਨ ਮਨਿ ਸਚਾ ਨਾਉ ॥

tin mukh ṭike nik-lahe jin man sachā nāo.

Là, les visage de ceux dont le mental manifeste le vrai Nām arborent la marque de la bénédiction[4].

ਕਰਮਿ ਮਿਲੈ ਤਾ ਪਾਈਐ ਨਾਹੀ ਗਲੀ ਵਾਉ ਦੁਆਉ ॥੨॥

karam milē tā pāīē nāhī galī vāo duāo. |2|

Touché par la grâce, on trouve là bien plus que des paroles en l’air. |2|

ਇਕਿ ਆਵਹਿ ਇਕਿ ਜਾਹਿ ਉਠਿ ਰਖੀਅਹਿ ਨਾਵ ਸਲਾਰ ॥

ik āv-he ik jāhe uṭh rakhī-ahe nāv salār.

On s’en vient, on s’élève et l’on s’en va ; certains se donnent des titres ronflants ;

ਇਕਿ ਉਪਾਏ ਮੰਗਤੇ ਇਕਨਾ ਵਡੇ ਦਰਵਾਰ ॥

ik upāe mangte iknā vaḍe darvār.

Certains sont amenés à mendier, d’autres règnent sur des cours fastueuses.

ਅਗੈ ਗਇਆ ਜਾਣੀਐ ਵਿਣੁ ਨਾਵੈ ਵੇਕਾਰ ॥੩॥

agē gaiā jāṇīē viṇ nāvē vekār. |3|

Mais sache combien il est vain d’espérer aller de l’autre-côté sans le Nām. |3|

ਭੈ ਤੇਰੈ ਡਰੁ ਅਗਲਾ ਖਪਿ ਖਪਿ ਛਿਜੈ ਦੇਹ ॥

bhē terē ḍar aglā khap khap chhijē deh.

Saisi d’une grande peur à ton égard, on s’use et se détraque jusqu’à la destruction du corps,

ਨਾਵ ਜਿਨਾ ਸੁਲਤਾਨ ਖਾਨ ਹੋਦੇ ਡਿਠੇ ਖੇਹ ॥

nāv jinā sultān khān hode ḍiṭhe kheh.

Et l’on voit ainsi mordre la poussière ceux que l’on appellait rois et empereurs.

ਨਾਨਕ ਉਠੀ ਚਲਿਆ ਸਭਿ ਕੂੜੇ ਤੁਟੇ ਨੇਹ ॥੪॥੬॥

nānak uṭhī chaliā sabh kūṛe tuṭe neh. |4|6|

Ô Nānak, lorsque l’on s’en va, tous ces vains attachements sont défaits. |4|6|

ਸਿਰੀਰਾਗੁ ਮਹਲਾ ੧ ॥

sirīrāg mēhlā pēhlā.

Dans le rāg Sirī par le premier Gurū.

ਸਭਿ ਰਸ ਮਿਠੇ ਮੰਨਿਐ ਸੁਣਿਐ ਸਾਲੋਣੇ ॥

sabh ras miṭhe manniē suṇiē sāloṇe.

L’abandon au Verbe donne à toutes choses un goût sucré ; son écoute les rend salées ;

ਖਟ ਤੁਰਸੀ ਮੁਖਿ ਬੋਲਣਾ ਮਾਰਣ ਨਾਦ ਕੀਏ ॥

khaṭ tursī mukh bolṇā māraṇ nād kīe.

Dire le Verbe met en bouche l’acide et l’amer ; le Nād* apporte les épices.

ਛਤੀਹ ਅੰਮ੍ਰਿਤ ਭਾਉ ਏਕੁ ਜਾ ਕਉ ਨਦਰਿ ਕਰੇਇ ॥੧॥

chhatīh ammrit bhāo ek jā kao nadar karei. |1|

Les trente-six saveurs éternelles sont dans l’amour de l’Unique ; seul y goûtent ceux sur lesquels se posent le regard de sa grâce. |1|

ਬਾਬਾ ਹੋਰੁ ਖਾਣਾ ਖੁਸੀ ਖੁਆਰੁ ॥

bābā hor khāṇā khusī khuār.

Ô baba, vain est le plaisir de toute autre nourriture.

ਜਿਤੁ ਖਾਧੈ ਤਨੁ ਪੀੜੀਐ ਮਨ ਮਹਿ ਚਲਹਿ ਵਿਕਾਰ ॥੧॥ ਰਹਾਉ ॥

jit khādhē tan pīṛīē man meh chaleh vikār. |1| rahāo.

En les consommant, le corps se ruine et la corruption pénètre le mental. |1|Pause.

ਰਤਾ ਪੈਨਣੁ ਮਨੁ ਰਤਾ ਸੁਪੇਦੀ ਸਤੁ ਦਾਨੁ ॥

ratā pēnaṇ man ratā supedī sat dān.

Tel une étoffre, mon mental est imprégné de la couleur de l’amour. L’amour et la générosité sont ma robe blanche.

ਨੀਲੀ ਸਿਆਹੀ ਕਦਾ ਕਰਣੀ ਪਹਿਰਣੁ ਪੈਰ ਧਿਆਨੁ ॥

nīlī siāhī kadā karṇī pēhraṇ pēr dhiān.

C’en est fini de ce costume noir et taché par les actes passés ; la méditation aux pieds de Dieu est ma robe d’honneur.

ਕਮਰਬੰਦੁ ਸੰਤੋਖ ਕਾ ਧਨੁ ਜੋਬਨੁ ਤੇਰਾ ਨਾਮੁ ॥੨॥

kamar-band santokh kā dhan joban terā nām. |2|

La patience est ma large ceinture, et le Nām est ma richesse et ma jeunesse. |2|

ਬਾਬਾ ਹੋਰੁ ਪੈਨਣੁ ਖੁਸੀ ਖੁਆਰੁ ॥

bābā hor pēnaṇ khusī khuār.

Ô baba, vain est le plaisir de porter toute autre tunique.

ਜਿਤੁ ਪੈਧੈ ਤਨੁ ਪੀੜੀਐ ਮਨ ਮਹਿ ਚਲਹਿ ਵਿਕਾਰ ॥੧॥ ਰਹਾਉ ॥

jit pēdhē tan pīṛīē man meh chaleh vikār. |1| rahāo.

En la portant, le corps s’effondre et la corruption pénètre le mental. |1|Pause.

ਘੋੜੇ ਪਾਖਰ ਸੁਇਨੇ ਸਾਖਤਿ ਬੂਝਣੁ ਤੇਰੀ ਵਾਟ ॥

ghoṛe pākhar suine sākhat būjhaṇ terī vāṭ.

Comprendre le chemin qui mène à toi, cela vaut tous les pur-sangs, leurs selles cousues d’or et leurs harnais de combat.

ਤਰਕਸ ਤੀਰ ਕਮਾਣ ਸਾਂਗ ਤੇਗਬੰਦ ਗੁਣ ਧਾਤੁ ॥

tarkas tīr kamāṇ sāng tegband guṇ dhāt.

Marcher sur le chemin de la vertu : voilà mon carquois et ma flèche, mon arc, ma lance et mon épée.

ਵਾਜਾ ਨੇਜਾ ਪਤਿ ਸਿਉ ਪਰਗਟੁ ਕਰਮੁ ਤੇਰਾ ਮੇਰੀ ਜਾਤਿ ॥੩॥

vājā nejā pat sio pargaṭ karam terā merī jāt. |3|

Être revêtu de ta gloire : là sont les emblèmes, les tambours et les fifres. Ta grâce est ma seule distinction sociale. |3|

ਬਾਬਾ ਹੋਰੁ ਚੜਣਾ ਖੁਸੀ ਖੁਆਰੁ ॥

bābā hor chaṛnā khusī khuār.

Ô baba, vains sont les plaisirs de toute autre parade.

ਜਿਤੁ ਚੜਿਐ ਤਨੁ ਪੀੜੀਐ ਮਨ ਮਹਿ ਚਲਹਿ ਵਿਕਾਰ ॥੧॥ ਰਹਾਉ ॥

jit chaṛiē tan pīṛīē man meh chaleh vikār. |1| rahāo.

Par de tels triomphes, le corps s’effondre et la corruption pénètre le mental. |1|Pause.

ਘਰ ਮੰਦਰ ਖੁਸੀ ਨਾਮ ਕੀ ਨਦਰਿ ਤੇਰੀ ਪਰਵਾਰੁ ॥

ghar mandar khusī nām kī nadar terī parvār.

Le plaisir du Nām vaut celui des plus somptueuses residences et des plus beaux jardins. Ton regard bienveillant est ma famille.
___________________________________________

[1] Ou bien : un telle intoxication.

[2] Litt. : ton calame (stylet de roseau).

[3] Ou bien : un tel récit, une telle histoire.

[4] Litt. : leurs visages sont marqués du tilak*.

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ਨਾਨਕ ਕਾਗਦ ਲਖ ਮਣਾ ਪੜਿ ਪੜਿ ਕੀਚੈ ਭਾਉ ॥

nānak kāgad lakh maṇā paṛ paṛ kīchē bhāo.

Ô Nānak, que l’on ait des piles de papier, sur lequel coucher le savoir le plus admirable,

ਮਸੂ ਤੋਟਿ ਨ ਆਵਈ ਲੇਖਣਿ ਪਉਣੁ ਚਲਾਉ ॥

masū toṭ na āv-ī lekhaṇ paoṇ chalāo.

Que l’encre ne nous manque jamais, et que l’on écrive aussi vite que le vent :

ਭੀ ਤੇਰੀ ਕੀਮਤਿ ਨਾ ਪਵੈ ਹਉ ਕੇਵਡੁ ਆਖਾ ਨਾਉ ॥੪॥੨॥

bhī terī kīmat nā pavē hao kevaḍ ākhā nāo. |4|2|

Alors même, on ne pourrait estimer ta valeur : comment dire la grandeur de ton nom ? |4|2|

ਸਿਰੀਰਾਗੁ ਮਹਲਾ ੧ ॥

sirīrāg mēhlā pēhlā.

Dans le rāg Sirī par le premier Gurū.

ਲੇਖੈ ਬੋਲਣੁ ਬੋਲਣਾ ਲੇਖੈ ਖਾਣਾ ਖਾਉ ॥

lekhē bolaṇ bolṇā lekhē khāṇā khāo.

Ce que l’on dit est déjà écrit ; ce que l’on mange est déjà écrit.

ਲੇਖੈ ਵਾਟ ਚਲਾਈਆ ਲੇਖੈ ਸੁਣਿ ਵੇਖਾਉ ॥

lekhē vāṭ chalāīā lekhē suṇ vekhāo.

Il est déjà écrit que l’on marche sur tel chemin. Ce que l’on entend et ce que l’on voit est déjà écrit.

ਲੇਖੈ ਸਾਹ ਲਵਾਈਅਹਿ ਪੜੇ ਕਿ ਪੁਛਣ ਜਾਉ ॥੧॥

lekhē sāh lavāīahe paṛe ke puchhaṇ jāo. |1|

Il est déjà écrit que l’on respire. Pourquoi s’en enquérir auprès d’un spécialiste ? |1|

ਬਾਬਾ ਮਾਇਆ ਰਚਨਾ ਧੋਹੁ ॥

bābā māiā rachnā dhohu.

Ô baba, les formes de Maya sont si trompeuses !

ਅੰਧੈ ਨਾਮੁ ਵਿਸਾਰਿਆ ਨਾ ਤਿਸੁ ਏਹ ਨ ਓਹੁ ॥੧॥ ਰਹਾਉ ॥

andhē nām visāriā nā tis eh na oho. |1| rahāo.

L’aveugle en oublie le Nām, et il n’est ni ici, ni là-bas[1]. |1|Pause.

ਜੀਵਣ ਮਰਣਾ ਜਾਇ ਕੈ ਏਥੈ ਖਾਜੈ ਕਾਲਿ ॥

jīvaṇ marṇā jāe kē ethē khājē kāl.

Avec la vie vient aussi la mort ; tout ici sera dévoré par le temps[2].

ਜਿਥੈ ਬਹਿ ਸਮਝਾਈਐ ਤਿਥੈ ਕੋਇ ਨ ਚਲਿਓ ਨਾਲਿ ॥

jithē bahe samjhāīē tithē koe na chalio nāl.

Là on l’on s’assied et où l’on médite, personne ne nous accompagne.

ਰੋਵਣ ਵਾਲੇ ਜੇਤੜੇ ਸਭਿ ਬੰਨਹਿ ਪੰਡ ਪਰਾਲਿ ॥੨॥

rovaṇ vāle jet-ṛe sabh ban-he panḍ parāl. |2|

Ceux qui s’en lamentent ne font rien d’autre que rassembler des ballots de paille[3]. |2|

ਸਭੁ ਕੋ ਆਖੈ ਬਹੁਤੁ ਬਹੁਤੁ ਘਟਿ ਨ ਆਖੈ ਕੋਇ ॥

sabh ko ākhē bahut bahut ghaṭ na ākhē koe.

Tout le monde proclame qu’il est le plus grand des grands, et nul n’en dit moins.

ਕੀਮਤਿ ਕਿਨੈ ਨ ਪਾਈਆ ਕਹਣਿ ਨ ਵਡਾ ਹੋਇ ॥

kīmat kinē na pāīā kahaṇ na vaḍā hoe.

On ne peut l’estimer, et on ne le grandit pas en en parlant.

ਸਾਚਾ ਸਾਹਬੁ ਏਕੁ ਤੂ ਹੋਰਿ ਜੀਆ ਕੇਤੇ ਲੋਅ ॥੩॥

sāchā sāhab ek tū hor jīā kete loa. |3|

Tu es l’Unique, le vrai maître de tous les êtres dans de si nombreux mondes. |3|

ਨੀਚਾ ਅੰਦਰਿ ਨੀਚ ਜਾਤਿ ਨੀਚੀ ਹੂ ਅਤਿ ਨੀਚੁ ॥

nīchā andar nīch jāt nīchī hū at nīch.

Parmi les plus humbles, sois le plus humble des humbles.

ਨਾਨਕੁ ਤਿਨ ਕੈ ਸੰਗਿ ਸਾਥਿ ਵਡਿਆ ਸਿਉ ਕਿਆ ਰੀਸ ॥

nānak tin kē sang sāth vaḍiā sio kiā rīs.

Ô Nānak, pourquoi envier la compagnie des plus grands ?

ਜਿਥੈ ਨੀਚ ਸਮਾਲੀਅਨਿ ਤਿਥੈ ਨਦਰਿ ਤੇਰੀ ਬਖਸੀਸ ॥੪॥੩॥

jithē nīch samālīan tithē nadar terī bakhsīs. |4|3|

C’est là où il est pris soin des plus humbles que l’on reçoit ton regard bienveillant. |4|3|

ਸਿਰੀਰਾਗੁ ਮਹਲਾ ੧ ॥

sirīrāg mēhlā pēhlā.

Dans le rāg Sirī par le premier Gurū.

ਲਬੁ ਕੁਤਾ ਕੂੜੁ ਚੂਹੜਾ ਠਗਿ ਖਾਧਾ ਮੁਰਦਾਰੁ ॥

lab kutā kūṛ chūh-ṛā ṭhag khādhā murdār.

L’avide est un chien, le menteur est un charognard ; tricher, c’est manger des charognes.

ਪਰ ਨਿੰਦਾ ਪਰ ਮਲੁ ਮੁਖ ਸੁਧੀ ਅਗਨਿ ਕ੍ਰੋਧੁ ਚੰਡਾਲੁ ॥

par nindā par mal mukh sudhī agan krodh chanḍāl.

Calomnier les autres revient à placer leur corruption dans sa propre bouche. La colère est comme le feu dont le hors-caste brûle les cadavres.

ਰਸ ਕਸ ਆਪੁ ਸਲਾਹਣਾ ਏ ਕਰਮ ਮੇਰੇ ਕਰਤਾਰ ॥੧॥

ras kas āp salāh-ṇā e karam mere kartār. |1|

Enivré de ces saveurs, je chante ma propre louange. Voilà ce que je fais, ô créateur ! |1|

ਬਾਬਾ ਬੋਲੀਐ ਪਤਿ ਹੋਇ ॥

bābā bolīē pat hoe.

Ô baba, ne dis que ce qui est digne.

ਊਤਮ ਸੇ ਦਰਿ ਊਤਮ ਕਹੀਅਹਿ ਨੀਚ ਕਰਮ ਬਹਿ ਰੋਇ ॥੧॥ ਰਹਾਉ ॥

ūtam se dar ūtam kahīahe nīch karam bahe roe. |1| rahāo.

Ne seront admis à sa porte que ceux qui en seront jugés dignes. Ceux dont le karma est médiocre ne pourront que s’assoir et pleurer. |1|Pause.

ਰਸੁ ਸੁਇਨਾ ਰਸੁ ਰੁਪਾ ਕਾਮਣਿ ਰਸੁ ਪਰਮਲ ਕੀ ਵਾਸੁ ॥

ras suinā ras rupā kāmaṇ ras parmal kī vās.

S’adonner aux plaisirs de l’or, de l’argent et des femmes aux senteurs enivrantes,

ਰਸੁ ਘੋੜੇ ਰਸੁ ਸੇਜਾ ਮੰਦਰ ਰਸੁ ਮੀਠਾ ਰਸੁ ਮਾਸੁ ॥

ras ghoṛe ras sejā mandar ras mīṭhā ras mās.

La passion des pur-sangs, la volupté des palais aux lits confortables, le gôut des friandises, l’appétit pour la viande :

ਏਤੇ ਰਸ ਸਰੀਰ ਕੇ ਕੈ ਘਟਿ ਨਾਮ ਨਿਵਾਸੁ ॥੨॥

ete ras sarīr ke kē ghaṭ nām nivās. |2|

Là sont les nombreuses passions du corps. Dès lors, comment notre cœur peut-il accueillir le Nām ? |2|

ਜਿਤੁ ਬੋਲਿਐ ਪਤਿ ਪਾਈਐ ਸੋ ਬੋਲਿਆ ਪਰਵਾਣੁ ॥

jit boliē pat pāīē so boliā parvāṇ.

Ne sont dignes que les paroles qui nous honorent.

ਫਿਕਾ ਬੋਲਿ ਵਿਗੁਚਣਾ ਸੁਣਿ ਮੂਰਖ ਮਨ ਅਜਾਣ ॥

fikā bol viguch-ṇā suṇ mūrakh man ajāṇ.

Les mots méchants ne génèrent que de la peine ; écoute bien cela, ô mental stupide et ignorant !

ਜੋ ਤਿਸੁ ਭਾਵਹਿ ਸੇ ਭਲੇ ਹੋਰਿ ਕਿ ਕਹਣ ਵਖਾਣ ॥੩॥

jo tis bhāv-he se bhale hor ke kahaṇ vakhāṇ. |3|

Celles et ceux qui lui plaisent : ce sont eux qui sont respectables. Que dire d’autre ? |3|

ਤਿਨ ਮਤਿ ਤਿਨ ਪਤਿ ਤਿਨ ਧਨੁ ਪਲੈ ਜਿਨ ਹਿਰਦੈ ਰਹਿਆ ਸਮਾਇ ॥

tin mat tin pat tin dhan palē jin hirdē rahiā samāe.

L’intelligence, l’honneur et la prospérité appartiennent à ceux dont le cœur demeure uni en méditation.

ਤਿਨ ਕਾ ਕਿਆ ਸਾਲਾਹਣਾ ਅਵਰ ਸੁਆਲਿਉ ਕਾਇ ॥

tin kā kiā salāh-ṇā avar suālio kāe.

Quelle autre louange peut-on bien leur adresser ? Pour ceux-là, quel plus bel ornement ?

ਨਾਨਕ ਨਦਰੀ ਬਾਹਰੇ ਰਾਚਹਿ ਦਾਨਿ ਨ ਨਾਇ ॥੪॥੪॥

nānak nadrī bāhre rāch-he dān na nāe. |4|4|

Ô Nānak, hors de son regard bienveillant, on n’estime ni sa générosité si le Nām. |4|4|

ਸਿਰੀਰਾਗੁ ਮਹਲਾ ੧ ॥

sirīrāg mēhlā pēhlā.

Dans le rāg Sirī par le premier Gurū.

ਅਮਲੁ ਗਲੋਲਾ ਕੂੜ ਕਾ ਦਿਤਾ ਦੇਵਣਹਾਰਿ ॥

amal galolā kūṛ kā ditā devaṇ-hār.

La dépendance à l’opium de l’illusion est aussi un don du grand dispensateur.

ਮਤੀ ਮਰਣੁ ਵਿਸਾਰਿਆ ਖੁਸੀ ਕੀਤੀ ਦਿਨ ਚਾਰਿ ॥

matī maraṇ visāriā khusī kītī din chār.

Les gens sont drogués : ils en oublient la mort et s’amusent pendant quelques jours.

ਸਚੁ ਮਿਲਿਆ ਤਿਨ ਸੋਫੀਆ ਰਾਖਣ ਕਉ ਦਰਵਾਰੁ ॥੧॥

sach miliā tin sofīā rākhaṇ kao darvār. |1|

Ne sont vrais que les mystiques[4]. Ils ont leur place à la cour divine.|1|

ਨਾਨਕ ਸਾਚੇ ਕਉ ਸਚੁ ਜਾਣੁ ॥

nānak sāche kao sach jāṇ.

Ô Nānak, reconnais le Vrai des vrais.

ਜਿਤੁ ਸੇਵਿਐ ਸੁਖੁ ਪਾਈਐ ਤੇਰੀ ਦਰਗਹ ਚਲੈ ਮਾਣੁ ॥੧॥ ਰਹਾਉ ॥

jit seviē sukh pāīē terī dargeh chalē māṇ. |1| rahāo.

C’est en le servant que tu trouveras la paix, et tu seras admis à sa cour avec honneur. |1|Pause.

ਸਚੁ ਸਰਾ ਗੁੜ ਬਾਹਰਾ ਜਿਸੁ ਵਿਚਿ ਸਚਾ ਨਾਉ ॥

sach sarā guṛ bāh-rā jis vich sachā nāo.

L’élixir de la vérité n’est pas fait de grossière mélasse ; il contient le vrai Nām.
________________________________________

[1] C'est à dire : il est dans les limbes, il est perdu.

[2] Et aussi : dévoré par la mort.

[3] Possible évocation du bûcher, ou encore de la futilité (jouer avec de la paille).

[4] Littéralement : les Soufis*.

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ੴ ਸਤਿਗੁਰ ਪ੍ਰਸਾਦਿ ॥

ik oangkār satgur prasād.

L’Unique, dont procède l’entière creation. Éternelle grâce du Vrai Gurū.

ਰਾਗੁ ਸਿਰੀਰਾਗੁ ਮਹਲਾ ਪਹਿਲਾ ੧ ਘਰੁ ੧ ॥

rāg sirīrāg mēhlā pēhlā ghar pēhlā.

Composé dans le rāg Sirī par le premier Gurū ; première famille rythmique.

ਮੋਤੀ ਤ ਮੰਦਰ ਊਸਰਹਿ ਰਤਨੀ ਤ ਹੋਹਿ ਜੜਾਉ ॥

motī ta mandar ūsreh ratnī ta hohe jaṛāo.

Un palais fait de perles et serti de pierres précieuses,

ਕਸਤੂਰਿ ਕੁੰਗੂ ਅਗਰਿ ਚੰਦਨਿ ਲੀਪਿ ਆਵੈ ਚਾਉ ॥

kastūr kungū agar chandan līp āvē chāo.

Délicatement parfumé de musc, de safran, d’essence de calambac et de santal :

ਮਤੁ ਦੇਖਿ ਭੂਲਾ ਵੀਸਰੈ ਤੇਰਾ ਚਿਤਿ ਨ ਆਵੈ ਨਾਉ ॥੧॥

mat dekh bhūlā vīsrē terā chit na āvē nāo. |1|

Puissé-je ne pas être égaré par un tel fantasme, car je t’oublierais et le Nām ne viendrait plus à ma conscience. |1|

ਹਰਿ ਬਿਨੁ ਜੀਉ ਜਲਿ ਬਲਿ ਜਾਉ ॥

har bin jīo jal bal jāo.

Sans Dieu, Har, mon âme est dévorée par le feu sacrificiel.

ਮੈ ਆਪਣਾ ਗੁਰੁ ਪੂਛਿ ਦੇਖਿਆ ਅਵਰੁ ਨਾਹੀ ਥਾਉ ॥੧॥ ਰਹਾਉ ॥

mē āpṇā gur pūchh dekhiā avar nāhī thāo. |1| rahāo.

J’ai pris conseil auprès du Gurū lui-même, et j’ai vu qu’il n’y avait pas d’autre place (qu’en Dieu). |1|Pause.

ਧਰਤੀ ਤ ਹੀਰੇ ਲਾਲ ਜੜਤੀ ਪਲਘਿ ਲਾਲ ਜੜਾਉ ॥

dhartī ta hīre lāl jaṛtī palagh lāl jaṛāo.

Un sol soit fait de rubis et de diamants, un lit soit serti de grenats,

ਮੋਹਣੀ ਮੁਖਿ ਮਣੀ ਸੋਹੈ ਕਰੇ ਰੰਗਿ ਪਸਾਉ ॥

mohṇī mukh maṇī sohē kare rang pasāo.

Et des créatures enchanteresses, beautés aux visages ornés de perles, éveillant la passion du désir ;

ਮਤੁ ਦੇਖਿ ਭੂਲਾ ਵੀਸਰੈ ਤੇਰਾ ਚਿਤਿ ਨ ਆਵੈ ਨਾਉ ॥੨॥

mat dekh bhūlā vīsrē terā chit na āvē nāo. |2|

Puissé-je ne pas être égaré par une telle illusion, car je t’oublierais et le Nām ne viendrait plus à ma conscience. |2|

ਸਿਧੁ ਹੋਵਾ ਸਿਧਿ ਲਾਈ ਰਿਧਿ ਆਖਾ ਆਉ ॥

sidh hovā sidh lāī ridh ākhā āo.

Être un sidha, avoir des pouvoirs extraordinaires et faire apparaitre des biens terrestres par sa seule parole,

ਗੁਪਤੁ ਪਰਗਟੁ ਹੋਇ ਬੈਸਾ ਲੋਕੁ ਰਾਖੈ ਭਾਉ ॥

gupat pargaṭ hoe bēsā lok rākhē bhāo.

Se rendre invisible ou apparaitre où l’on le souhaite, les foules se prosternant avec admiration ;

ਮਤੁ ਦੇਖਿ ਭੂਲਾ ਵੀਸਰੈ ਤੇਰਾ ਚਿਤਿ ਨ ਆਵੈ ਨਾਉ ॥੩॥

mat dekh bhūlā vīsrē terā chit na āvē nāo. |3|

Puissé-je ne pas être égaré par une telle illusion, car je t’oublierais et le Nām ne viendrait plus à ma conscience. |3|

ਸੁਲਤਾਨੁ ਹੋਵਾ ਮੇਲਿ ਲਸਕਰ ਤਖਤਿ ਰਾਖਾ ਪਾਉ ॥

sultān hovā mel laskar takhat rākhā pāo.

Devenir empereur, rassembler une formidable armée, être assis sur un trône,

ਹੁਕਮੁ ਹਾਸਲੁ ਕਰੀ ਬੈਠਾ ਨਾਨਕਾ ਸਭ ਵਾਉ ॥

hukam hāsal karī bēṭhā nān-kā sabh vāo.

Donner des ordres et collecter des taxes : Ô Nānak, tout cela est aussi volatil que le vent.

ਮਤੁ ਦੇਖਿ ਭੂਲਾ ਵੀਸਰੈ ਤੇਰਾ ਚਿਤਿ ਨ ਆਵੈ ਨਾਉ ॥੪॥੧॥

mat dekh bhūlā vīsrē terā chit na āvē nāo. |4|1|

Puissé-je ne pas être égaré par une telle illusion, car je t’oublierais et le Nām ne viendrait plus à ma conscience. |4|1|

ਸਿਰੀਰਾਗੁ ਮਹਲਾ ੧ ॥

sirīrāg mēhlā pēhlā.

Dans le rāg Sirī par le premier Gurū.

ਕੋਟਿ ਕੋਟੀ ਮੇਰੀ ਆਰਜਾ ਪਵਣੁ ਪੀਅਣੁ ਅਪਿਆਉ ॥

koṭ koṭī merī ārjā pavaṇ pīaṇ apiāo.

Que je vive pendant des milliers et des millions d’années, que l’air seul soit ma boisson et ma nourriture,

ਚੰਦੁ ਸੂਰਜੁ ਦੁਇ ਗੁਫੈ ਨ ਦੇਖਾ ਸੁਪਨੈ ਸਉਣ ਨ ਥਾਉ ॥

chand sūraj due gufē na dekhā supnē saoṇ na thāo.

Que du fond de ma cave, je ne vois ni lune ni soleil, que je ne dorme ni ne rêve ;

ਭੀ ਤੇਰੀ ਕੀਮਤਿ ਨਾ ਪਵੈ ਹਉ ਕੇਵਡੁ ਆਖਾ ਨਾਉ ॥੧॥

bhī terī kīmat nā pavē hao kevaḍ ākhā nāo. |1|

Quand bien même, je ne pourrais estimer ta valeur : comment dire la grandeur de ton nom ? |1|

ਸਾਚਾ ਨਿਰੰਕਾਰੁ ਨਿਜ ਥਾਇ ॥

sāchā nirankār nij thāe.

Le vrai, le sans forme se tient à sa propre place ;

ਸੁਣਿ ਸੁਣਿ ਆਖਣੁ ਆਖਣਾ ਜੇ ਭਾਵੈ ਕਰੇ ਤਮਾਇ ॥੧॥ ਰਹਾਉ ॥

suṇ suṇ ākhaṇ ākhṇā je bhāvē kare tamāe. |1| rahāo.

Écoute, écoute ce que je déclare : si cela te plait, manifeste ta bonté [1] !|1|Pause.

ਕੁਸਾ ਕਟੀਆ ਵਾਰ ਵਾਰ ਪੀਸਣਿ ਪੀਸਾ ਪਾਇ ॥

kusā kaṭīā vār vār pīsaṇ pīsā pāe.

Ecartelé et mis en pièces, encore et encore, passé à la meule et réduit en poussière,

ਅਗੀ ਸੇਤੀ ਜਾਲੀਆ ਭਸਮ ਸੇਤੀ ਰਲਿ ਜਾਉ ॥

agī setī jālīā bhasam setī ral jāo.

Consumé par les flammes et réduit en cendres ;

ਭੀ ਤੇਰੀ ਕੀਮਤਿ ਨਾ ਪਵੈ ਹਉ ਕੇਵਡੁ ਆਖਾ ਨਾਉ ॥੨॥

bhī terī kīmat nā pavē hao kevad ākhā nāo. |2|

Alors même, je ne pourrais estimer ta valeur : comment dire la grandeur de ton nom ? |2|

ਪੰਖੀ ਹੋਇ ਕੈ ਜੇ ਭਵਾ ਸੈ ਅਸਮਾਨੀ ਜਾਉ ॥

pankhī hoe kē je bhavā sē asmānī jāo.

Être un oiseau, volant à loisir à travers les cieux ;

ਨਦਰੀ ਕਿਸੈ ਨ ਆਵਊ ਨਾ ਕਿਛੁ ਪੀਆ ਨ ਖਾਉ ॥

nadrī kisē na āv-ū nā kichh pīā na khāo.

Disparaitre, ne plus rien boire ni manger ;

ਭੀ ਤੇਰੀ ਕੀਮਤਿ ਨਾ ਪਵੈ ਹਉ ਕੇਵਡੁ ਆਖਾ ਨਾਉ ॥੩॥

bhī terī kīmat nā pavē hao kevaḍ ākhā nāo. |3|

Alors même, je ne pourrais estimer ta valeur : comment dire la grandeur de ton nom ? |3|
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[1] Cela peut aussi se traduire par : si cela te plait, éveille en moi le désir de m'unir à toi.