mercredi 28 octobre 2015

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ਦਰਿ ਘਰਿ ਢੋਈ ਨ ਲਹੈ ਦਰਗਹ ਝੂਠੁ ਖੁਆਰੁ ॥੧॥ ਰਹਾਉ ॥

dar ghar ḍhoī na lahē dargeh jhūṭh khuār. |1| rahāo.

Elle ne sera pas admise à la porte de sa demeure ; jugée fausse à sa cour, elle sera déchue. |1|Pause|

ਆਪਿ ਸੁਜਾਣੁ ਨ ਭੁਲਈ ਸਚਾ ਵਡ ਕਿਰਸਾਣੁ ॥

āp sujāṇ na bhul-ī sachā vaḍ kirsāṇ.

Le Soi à la connaissance absolue ne peut être trompé. Tel le fermier suprême et juste,

ਪਹਿਲਾ ਧਰਤੀ ਸਾਧਿ ਕੈ ਸਚੁ ਨਾਮੁ ਦੇ ਦਾਣੁ ॥

pēhlā dhartī sādh kē sach nām de dāṇ.

Il prépare[1] d’abord le sol, et y plante la graine du vrai Nām.

ਨਉ ਨਿਧਿ ਉਪਜੈ ਨਾਮੁ ਏਕੁ ਕਰਮਿ ਪਵੈ ਨੀਸਾਣੁ ॥੨॥

nao nidh upjē nām ek karam pavē nīsāṇ. |2|

Les neufs trésors* émergent du Nām, et par la grâce de l’Unique on gagne la marque de son approbation [2]. |2|

ਗੁਰ ਕਉ ਜਾਣਿ ਨ ਜਾਣਈ ਕਿਆ ਤਿਸੁ ਚਜੁ ਅਚਾਰੁ ॥

gur kao jāṇ na jāṇ-ī kiā tis chaj achār.

Sans la connaissance du Gurū, à quoi sert une vie, même vertueuse ?

ਅੰਧੁਲੈ ਨਾਮੁ ਵਿਸਾਰਿਆ ਮਨਮੁਖਿ ਅੰਧ ਗੁਬਾਰੁ ॥

andhulē nām visāriā manmukh andh gubār.

L’aveugle a oublié le Nām ; manmukh*, il est dans la plus sombre obscurité.

ਆਵਣੁ ਜਾਣੁ ਨ ਚੁਕਈ ਮਰਿ ਜਨਮੈ ਹੋਇ ਖੁਆਰੁ ॥੩॥

āvaṇ jāṇ na chuk-ī mar janmē hoe khuār. |3|

Il s’incarne sans fin, allant vainement de vies en trépas. |3|

ਚੰਦਨੁ ਮੋਲਿ ਅਣਾਇਆ ਕੁੰਗੂ ਮਾਂਗ ਸੰਧੂਰੁ ॥

chandan mol aṇāiā kungū mā(n)g sandhūr.

Qu’elle acquiert à grand prix de la pâte de santal, et qu’elle teigne au safran ses cheveux ;

ਚੋਆ ਚੰਦਨੁ ਬਹੁ ਘਣਾ ਪਾਨਾ ਨਾਲਿ ਕਪੂਰੁ ॥

choā chandan baho ghaṇā pānā nāl kapūr.

Qu’elle se parfume abondament de santal, et use de force de bétel et de camphre[3] :

ਜੇ ਧਨ ਕੰਤਿ ਨ ਭਾਵਈ ਤ ਸਭਿ ਅਡੰਬਰ ਕੂੜੁ ॥੪॥

je dhan kant na bhāv-ī ta sabh aḍambar kūṛ. |4|

Si l’épouse ne plait pas à son époux, alors tout cela n’est qu’ostentation mensongère. |4|

ਸਭਿ ਰਸ ਭੋਗਣ ਬਾਦਿ ਹਹਿ ਸਭਿ ਸੀਗਾਰ ਵਿਕਾਰ ॥

sabh ras bhogaṇ bād heh sabh sīgār vikār.

Les plaisirs dont elle jouit sont vains, et ses parures sont corrompues.

ਜਬ ਲਗੁ ਸਬਦਿ ਨ ਭੇਦੀਐ ਕਿਉ ਸੋਹੈ ਗੁਰਦੁਆਰਿ ॥

jab lag sabad na bhedīē kio sohē gurduār.

À moins qu’elle soit pénétrée[4] par le Verbe, comment peut-elle paraitre, radieuse, à la porte du Gurū ?

ਨਾਨਕ ਧੰਨੁ ਸੁਹਾਗਣੀ ਜਿਨ ਸਹ ਨਾਲਿ ਪਿਆਰੁ ॥੫॥੧੩॥

nānak dhan suhāg-ṇī jin sah nāl piār. |5|13|

Ô Nanak, bénie soit la bienheureuse épouse, qui conserve l’amour de son époux. |5|13|

ਸਿਰੀਰਾਗੁ ਮਹਲਾ ੧ ॥

sirīrāg mēhlā pēhlā.

Dans le rāg Sirī par le premier Gurū.

ਸੁੰਞੀ ਦੇਹ ਡਰਾਵਣੀ ਜਾ ਜੀਉ ਵਿਚਹੁ ਜਾਇ ॥

sunyī deh ḍarāv-ṇī jā jīo vich-ho jāe.

Ainsi vide, le corps est horrible lorsque l’âme s’en est allée.

ਭਾਹਿ ਬਲੰਦੀ ਵਿਝਵੀ ਧੂਉ ਨ ਨਿਕਸਿਓ ਕਾਇ ॥

bhāhe balandī vijh-vī dhūo na niksio kāe.

Le feu brûlant s’éteint, et nulle fumée ne s’en échappe[5] plus.

ਪੰਚੇ ਰੁੰਨੇ ਦੁਖਿ ਭਰੇ ਬਿਨਸੇ ਦੂਜੈ ਭਾਇ ॥੧॥

panche runne dukh bhare binse dūjē bhāe. |1|

Les cinq[6] se lamentent, pleins de souffrance, et l’amour de la dualité les achève. |1|

ਮੂੜੇ ਰਾਮੁ ਜਪਹੁ ਗੁਣ ਸਾਰਿ ॥

mūṛe rām jap-ho guṇ sār.

Idiot ! Répète « Rām »[7] et préserve ainsi tes vertus.

ਹਉਮੈ ਮਮਤਾ ਮੋਹਣੀ ਸਭ ਮੁਠੀ ਅਹੰਕਾਰਿ ॥੧॥ ਰਹਾਉ ॥

haumē mamtā moh-ṇī sabh muṭhī ahankār. |1| rahāo.

L’orgueil et la convoitise sont si séduisants ! Tout est pillé par l’identification à l’égo. |1|Pause.

ਜਿਨੀ ਨਾਮੁ ਵਿਸਾਰਿਆ ਦੂਜੀ ਕਾਰੈ ਲਗਿ ॥

jinī nām visāriā dūjī kārē lag.

Quiconque néglige le Nām s’attache aux œuvres de la dualité.

ਦੁਬਿਧਾ ਲਾਗੇ ਪਚਿ ਮੁਏ ਅੰਤਰਿ ਤ੍ਰਿਸਨਾ ਅਗਿ ॥

dubidhā lāge pach mue antar trisnā ag.

Ainsi entravé par la dualité, on pourrit et on meurt empli du feu de la convoitise.

ਗੁਰਿ ਰਾਖੇ ਸੇ ਉਬਰੇ ਹੋਰਿ ਮੁਠੀ ਧੰਧੈ ਠਗਿ ॥੨॥

gur rākhe se ubre hor muṭhī dhandhē ṭhag. |2|

C’est dans la protection du Gurū que l’on est sauf. Autrement, la vaine agitation du monde nous trompe et nous mene à la ruine.|2|

ਮੁਈ ਪਰੀਤਿ ਪਿਆਰੁ ਗਇਆ ਮੁਆ ਵੈਰੁ ਵਿਰੋਧੁ ॥

muī prīt piār gaiā muā vēr virodh.

L’amour meurt, et l’affection s’éteint. La haine et l’hostilité périssent également.

ਧੰਧਾ ਥਕਾ ਹਉ ਮੁਈ ਮਮਤਾ ਮਾਇਆ ਕ੍ਰੋਧੁ ॥

dhandhā thakā hao muī mamtā māiā krodh.

L’attachement au monde est anéanti. La convoitise pour Maya meurt aussi, ainsi que la colère.

ਕਰਮਿ ਮਿਲੈ ਸਚੁ ਪਾਈਐ ਗੁਰਮੁਖਿ ਸਦਾ ਨਿਰੋਧੁ ॥੩॥

karam milē sach pāīē gurmukh sadā niroh. |3|

Mais quiconque trouve la grâce trouvent le Vrai. Le gurmukh conserve une permanente maitrise de soi. |3|

ਸਚੀ ਕਾਰੈ ਸਚੁ ਮਿਲੈ ਗੁਰਮਤਿ ਪਲੈ ਪਾਇ ॥

sachī kārē sach milē gurmat palē pāe.

C’est par des actes justes que l’on trouve le Juste, et l’on acquiert les enseignements du Gurū.

ਸੋ ਨਰੁ ਜੰਮੈ ਨਾ ਮਰੈ ਨਾ ਆਵੈ ਨਾ ਜਾਇ ॥

so nar jammē nā marē nā āvē nā jāe.

Ainsi l’on n’est plus sujet au cycle des naissances et des morts ; plus jamais on ne vient, plus jamais on ne s’en va.

ਨਾਨਕ ਦਰਿ ਪਰਧਾਨੁ ਸੋ ਦਰਗਹਿ ਪੈਧਾ ਜਾਇ ॥੪॥੧੪॥

nānak dar pardhān so darg-he pēdhā jāe. |4|14|

Ô Nanak, on est reçu dignement à la porte divine, et l’on est revêtu de gloire à sa cour. |4|14|

ਸਿਰੀਰਾਗੁ ਮਹਲ ੧ ॥

sirīrāg mahal pēhlā.

Dans le rāg Sirī par le premier Gurū.

ਤਨੁ ਜਲਿ ਬਲਿ ਮਾਟੀ ਭਇਆ ਮਨੁ ਮਾਇਆ ਮੋਹਿ ਮਨੂਰੁ ॥

tan jal bal māṭī bhaiā man māiā mohe manūr.

Ce corps immolé dans les flammes est réduit en cendres. Envoûté par Maya, le mental finit par rouiller.

ਅਉਗਣ ਫਿਰਿ ਲਾਗੂ ਭਏ ਕੂਰਿ ਵਜਾਵੈ ਤੂਰੁ ॥

augaṇ fir lāgū bhae kūr vajāvē tūr.

Nos défauts deviennent des ennemis, et le mensonge fait résonner la trompe de guerre.

ਬਿਨੁ ਸਬਦੈ ਭਰਮਾਈਐ ਦੁਬਿਧਾ ਡੋਬੇ ਪੂਰੁ ॥੧॥

bin sabdē bharmāīē dubidhā ḍobe pūr. |1|

Sans le shabad*, il n’y a que l’errance, et tels des naufragés, on se noie dans la dualité. |1|

ਮਨ ਰੇ ਸਬਦਿ ਤਰਹੁ ਚਿਤੁ ਲਾਇ ॥

man re sabad tar-ho chit lāe.

Ô mental, fais cette traversée, ta conscience arrimée au shabad.

ਜਿਨਿ ਗੁਰਮੁਖਿ ਨਾਮੁ ਨ ਬੂਝਿਆ ਮਰਿ ਜਨਮੈ ਆਵੈ ਜਾਇ ॥੧॥ ਰਹਾਉ ॥

jin gurmukh nām na būjhiā mar janmē āvē jāe. |1| rahāo.

Quiconque n’est pas gurmukh ne comprend pas le Nām. Alors on continue de naître et de mourir, d’incarnation en incarnation. |1|Pause.

ਤਨੁ ਸੂਚਾ ਸੋ ਆਖੀਐ ਜਿਸੁ ਮਹਿ ਸਾਚਾ ਨਾਉ ॥

tan sūchā so ākhīē jis meh sāchā nāo.

On le dit pur, ce corps en lequel se trouve le vrai Nām.

ਭੈ ਸਚਿ ਰਾਤੀ ਦੇਹੁਰੀ ਜਿਹਵਾ ਸਚੁ ਸੁਆਉ ॥

bhē sach rātī dehurī jih-vā sach suāo.

Le corps empli de la Peur* divine, la langue goûtant les saveurs de la vérité :

ਸਚੀ ਨਦਰਿ ਨਿਹਾਲੀਐ ਬਹੁੜਿ ਨ ਪਾਵੈ ਤਾਉ ॥੨॥

sachī nadar nihālīē bahuṛ na pāvē tāo. |2|

C’est ainsi que l’on est exalté au-delà de toute mesure, et l’on n’est plus jamais soumis au brasier[8]. |2|

ਸਾਚੇ ਤੇ ਪਵਨਾ ਭਇਆ ਪਵਨੈ ਤੇ ਜਲੁ ਹੋਇ ॥

sāche te pavnā bhaiā pavnē te jal hoe.

Du vrai vient l’Air, et de l’Air l’Eau est issue.

ਜਲ ਤੇ ਤ੍ਰਿਭਵਣੁ ਸਾਜਿਆ ਘਟਿ ਘਟਿ ਜੋਤਿ ਸਮੋਇ ॥

jal te tribhavaṇ sājiā ghaṭ ghaṭ jot samoe.

De l’Eau, les trois mondes furent créés, et la lumière se diffusa dans tous les cœurs.

ਨਿਰਮਲੁ ਮੈਲਾ ਨਾ ਥੀਐ ਸਬਦਿ ਰਤੇ ਪਤਿ ਹੋਇ ॥੩॥

nirmal mēlā nā thīē sabad rate pat hoe. |3|

L’immaculé ne peut être corrompu. Absorbé dans le Verbe, on est dignifié. |3|

ਇਹੁ ਮਨੁ ਸਾਚਿ ਸੰਤੋਖਿਆ ਨਦਰਿ ਕਰੇ ਤਿਸੁ ਮਾਹਿ ॥

iho man sāch santokhiā nadar kare tis māhe.

Le mental dans le juste contentement, l’on est béni d’un regard bienveillant.
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[1] ou bien : il discipline

[2] cf. nīshān*

[3] on use de la noix de bétel et du camphre pour se rafraichir l'haleine.

[4] ou bien : percée (avec une connotation sexuelle, semble-t-il)

[5] le feu est celui de l'existence, et la fumée est celle du souffle de vie.

[6] les cinq sens, les cinq passions*, mais aussi le corps physique, fait des cinq éléments*

[7]  ou bien : médite sur Dieu ; cf. japa

[8] litt. tapa : le chaleur des tourment,s mais aussi chaleur du ventre de la mère (ce qui indique la fin du cycle des incarnations).

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