mercredi 28 octobre 2015

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ਨਾਨਕ ਆਖਣਿ ਸਭੁ ਕੋ ਆਖੈ ਇਕ ਦੂ ਇਕੁ ਸਿਆਣਾ ॥

nānak ākhaṇ, sabh ko ākhē, ik dū ik siāṇā. 

Ô Nānak, tout le monde en parle, et en parle encore, rivalisant d’intelligence.

ਵਡਾ ਸਾਹਿਬੁ ਵਡੀ ਨਾਈ ਕੀਤਾ ਜਾ ਕਾ ਹੋਵੈ ॥

vaḍā sāhib, vaḍī nāī kītā jā kā hovē. 

Grand est le Seigneur, et grand est le Nām, à qui revient tout ce qui est.

ਨਾਨਕ ਜੇ ਕੋ ਆਪੌ ਜਾਣੈ ਅਗੈ ਗਇਆ ਨ ਸੋਹੈ ॥੨੧॥

nānak, je ko āpō jāṇē, agē gaiā na sohē. |21| 

Ô Nānak, quiconque prétend savoir par lui-même ne sera pas revêtu de beauté de l’autre côté. |21|

ਪਾਤਾਲਾ ਪਾਤਾਲ ਲਖ ਆਗਾਸਾ ਆਗਾਸ ॥

pātālā pātāl lakh, āgāsā āgās. 

Des mondes et des mondes par milliers ; des cieux au-delà des cieux.

ਓੜਕ ਓੜਕ ਭਾਲਿ ਥਕੇ ਵੇਦ ਕਹਨਿ ਇਕ ਵਾਤ ॥

oṛak oṛak bhāl thake, ved kahan ik vāt. 

On s’épuise à en chercher les limites et les confins ; c’est là ce que disent les Védas.

ਸਹਸ ਅਠਾਰਹ ਕਹਨਿ ਕਤੇਬਾ ਅਸੁਲੂ ਇਕੁ ਧਾਤੁ ॥

sēhas aṭhāreh, kahan katebā, asulū ik dhāt. 

Les Livres[1] en citent 18 000, tous issus d’une seule et même essence.

ਲੇਖਾ ਹੋਇ ਤ ਲਿਖੀਐ ਲੇਖੈ ਹੋਇ ਵਿਣਾਸੁ ॥

lekhā hoe ta likīē, lekhē hoe viṇās. 

Si l’on voulait en dresser l’inventaire, on s’épuiserait à l’écrire !

ਨਾਨਕ ਵਡਾ ਆਖੀਐ ਆਪੇ ਜਾਣੈ ਆਪੁ ॥੨੨॥

nānak, vaḍā ākhīē, āpe jāṇē āp. |22| 

Ô Nānak, disons qu’Il est immense, exalté ; Lui seul connaît Son propre Soi. |22|

ਸਾਲਾਹੀ ਸਾਲਾਹਿ ਏਤੀ ਸੁਰਤਿ ਨ ਪਾਈਆ ॥

sālāhī sālāhe, etī surat na pāīā. 

Ceux qui prient chantent Sa louange, mais nul ne parvient à Le sonder.

ਨਦੀਆ ਅਤੈ ਵਾਹ ਪਵਹਿ ਸਮੁੰਦਿ ਨ ਜਾਣੀਅਹਿ ॥

nadīā atē vāh, paveh samund, na jāṇīhe. 

De même que les courants et les rivières se fondent dans l’océan, sans en connaître la profondeur.

ਸਮੁੰਦ ਸਾਹ ਸੁਲਤਾਨ ਗਿਰਹਾ ਸੇਤੀ ਮਾਲੁ ਧਨੁ ॥

samund sāh sultān, girhā setī māl dhan. 

Les sultans et les rois, maîtres des océans, amassant des montagnes de biens,

ਕੀੜੀ ਤੁਲਿ ਨ ਹੋਵਨੀ ਜੇ ਤਿਸੁ ਮਨਹੁ ਨ ਵੀਸਰਹਿ ॥੨੩॥

kīṛī tul na hovnī, je tis man-ho na vīsreh. |23| 

Ne valent pas la fourmi qui jamais ne L’oublie. |23|

ਅੰਤੁ ਨ ਸਿਫਤੀ ਕਹਣਿ ਨ ਅੰਤੁ ॥

ant na siftī, kahaṇ na ant. 

Ses prières sont sans fin, répétées à l’Infini ;

ਅੰਤੁ ਨ ਕਰਣੈ ਦੇਣਿ ਨ ਅੰਤੁ ॥

ant na karṇē, deṇ na ant. 

Sans fin Ses œuvres, infinis Ses dons ;

ਅੰਤੁ ਨ ਵੇਖਣਿ ਸੁਣਣਿ ਨ ਅੰਤੁ ॥

ant na vekhaṇ, suṇaṇ na ant. 

Sans fin Son attention, infinie Son écoute ;

ਅੰਤੁ ਨ ਜਾਪੈ ਕਿਆ ਮਨਿ ਮੰਤੁ ॥

ant na jāpē, kiā man mant. 

On ne perçoit nulle fin aux motifs de Son esprit,

ਅੰਤੁ ਨ ਜਾਪੈ ਕੀਤਾ ਆਕਾਰੁ ॥

ant na jāpē, kītā ākār. 

Et nul ne voit la fin des formes qui sont ainsi créées ;

ਅੰਤੁ ਨ ਜਾਪੈ ਪਾਰਾਵਾਰੁ ॥

ant na jāpē, pārāvār. 

Nul ne perçoit les limites de Son expansion.

ਅੰਤ ਕਾਰਣਿ ਕੇਤੇ ਬਿਲਲਾਹਿ ॥

ant kāraṇ, kete bil-lāhe. 

Combien supplient d’en connaître la fin !

ਤਾ ਕੇ ਅੰਤ ਨ ਪਾਏ ਜਾਹਿ ॥

tā ke ant, na pāe jāhe. 

Mais on ne peut atteindre ces limites :

ਏਹੁ ਅੰਤੁ ਨ ਜਾਣੈ ਕੋਇ ॥

eho ant, na jāṇē koe. 

La fin n’est connue de personne.

ਬਹੁਤਾ ਕਹੀਐ ਬਹੁਤਾ ਹੋਇ ॥

bahutā kahīē, bahutā hoe. 

Plus on en parle, et plus il y en a.

ਵਡਾ ਸਾਹਿਬੁ ਊਚਾ ਥਾਉ ॥

vaḍā sāhib, ūchā thāo. 

Grand est le Seigneur, élevée Sa demeure,

ਊਚੇ ਉਪਰਿ ਊਚਾ ਨਾਉ ॥

ūche upar, ūchā nāo. 

Plus haut encore est le Nām.

ਏਵਡੁ ਊਚਾ ਹੋਵੈ ਕੋਇ ॥

evaḍ ūchā, hovē koe. 

Si l’on pouvait se hisser à Sa hauteur,

ਤਿਸੁ ਊਚੇ ਕਉ ਜਾਣੈ ਸੋਇ ॥

tis ūche kao, jāṇē soe.

Alors seulement on saurait combien Il est noble.

ਜੇਵਡੁ ਆਪਿ ਜਾਣੈ ਆਪਿ ਆਪਿ ॥

jevaḍ āp, jāṇē āp āp.

Combien Il est exalté, Lui seul, Lui seul le sait.

ਨਾਨਕ ਨਦਰੀ ਕਰਮੀ ਦਾਤਿ ॥੨੪॥

nānak nadrī, karmī dāt. |24|

De là, Ô Nānak, Il nous offre Son regard bienveillant et Sa grâce. |24|

ਬਹੁਤਾ ਕਰਮੁ ਲਿਖਿਆ ਨਾ ਜਾਇ ॥

bahutā karam, likhiā nā jāe. 

Ses grâces sont si nombreuses qu’on ne peut en tenir le compte.

ਵਡਾ ਦਾਤਾ ਤਿਲੁ ਨ ਤਮਾਇ ॥

vaḍā dātā, til na tamāe. 

Suprême dispensateur, Il ne garde rien pour Lui[2].

ਕੇਤੇ ਮੰਗਹਿ ਜੋਧ ਅਪਾਰ ॥

kete mangeh, jodh apār. 

Combien de héros mendient Sa grâce !

ਕੇਤਿਆ ਗਣਤ ਨਹੀ ਵੀਚਾਰੁ ॥

ketiā, gaṇat nahī vīchār. 

Et combien encore, innombrables, plongés en méditation !

ਕੇਤੇ ਖਪਿ ਤੁਟਹਿ ਵੇਕਾਰ ॥

kete, khap tuṭeh vekār. 

Nombreux ceux qui se détruisent en faisant du mal.

ਕੇਤੇ ਲੈ ਲੈ ਮੁਕਰੁ ਪਾਹਿ ॥

kete, lē lē mukar pāhe. 

Nombreux ceux qui reçoivent et reçoivent encore, mais se plaignent de ne jamais rien recevoir.

ਕੇਤੇ ਮੂਰਖ ਖਾਹੀ ਖਾਹਿ ॥

kete mūrakh, khāhī khāhe. 

Et nombreux les abrutis, ingrats qui se gavent et se gavent sans fin.

ਕੇਤਿਆ ਦੂਖ ਭੂਖ ਸਦ ਮਾਰ ॥

ketiā, dūkh bhūkh sad mār. 

Nombreux aussi ceux qui endurent la faim et la souffrance perpétuelles.

ਏਹਿ ਭਿ ਦਾਤਿ ਤੇਰੀ ਦਾਤਾਰ ॥

eh bhi dāt terī, dātār. 

Ô, Toi qui donnes, Tu donnes aussi cela.

ਬੰਦਿ ਖਲਾਸੀ ਭਾਣੈ ਹੋਇ ॥

band khalāsī, bhāṇē hoe. 

La libération de ces entraves ne dépend que de Sa volonté.

ਹੋਰੁ ਆਖਿ ਨ ਸਕੈ ਕੋਇ ॥

hor, ākh na sakē koe.

Nul ne peut prétendre qu’il en est autrement.

ਜੇ ਕੋ ਖਾਇਕੁ ਆਖਣਿ ਪਾਇ ॥

je ko khāik, ākhaṇ pāe. 

Et s’il en est un qui trouve à y redire,

ਓਹੁ ਜਾਣੈ ਜੇਤੀਆ ਮੁਹਿ ਖਾਇ ॥

oh jāṇē, jetīā muh khāe. 

Alors il comprendra, comme on reçoit une gifle en plein visage.

ਆਪੇ ਜਾਣੈ ਆਪੇ ਦੇਇ ॥

āpe jāṇē, āpe dei. 

Le Soi sait, et donne en conséquence.

ਆਖਹਿ ਸਿ ਭਿ ਕੇਈ ਕੇਇ ॥

ākheh se, bhe keī kei. 

Mais encore une fois, rares sont ceux qui reconnaissent cela et qui l’acceptent.

ਜਿਸ ਨੋ ਬਖਸੇ ਸਿਫਤਿ ਸਾਲਾਹ ॥

jis no bakhse, sifat sālāh. 

Celui à qui il est donné de chanter Sa louange,

ਨਾਨਕ ਪਾਤਿਸਾਹੀ ਪਾਤਿਸਾਹੁ ॥੨੫॥

nānak, pātsāhī, pātsāho. |25| 

Ô Nānak, celui-là est le Roi des Rois. |25|

ਅਮੁਲ ਗੁਣ ਅਮੁਲ ਵਾਪਾਰ ॥

amul guṇ, amul vāpār. 

Inestimables les vertus, inestimable leur commerce ;

ਅਮੁਲ ਵਾਪਾਰੀਏ ਅਮੁਲ ਭੰਡਾਰ ॥

amul vāpārīe, amul bhanḍār. 

Inestimables les marchands, inestimables les greniers ;

ਅਮੁਲ ਆਵਹਿ ਅਮੁਲ ਲੈ ਜਾਹਿ ॥

amul āveh, amul lē jāhe. 

Inestimables ceux qui y viennent, inestimables ceux qui s’y servent, et s’en vont ;

ਅਮੁਲ ਭਾਇ ਅਮੁਲਾ ਸਮਾਹਿ ॥

amul bhāe, amulā samāhe. 

Inestimable amour, inestimable samādhī ;

ਅਮੁਲੁ ਧਰਮੁ ਅਮੁਲੁ ਦੀਬਾਣੁ ॥

amul dharam, amul dībāṇ. 

Inestimable le dharma, inestimable la Cour[3] ;

ਅਮੁਲੁ ਤੁਲੁ ਅਮੁਲੁ ਪਰਵਾਣੁ ॥

amul tul, amul parvāṇ. 

Inestimables les balances, et inestimables les poids ;

ਅਮੁਲੁ ਬਖਸੀਸ ਅਮੁਲੁ ਨੀਸਾਣੁ ॥

amul bakhsīs, amul nīsāṇ. 

Inestimables les dons, inestimable le nishān* ;

ਅਮੁਲੁ ਕਰਮੁ ਅਮੁਲੁ ਫੁਰਮਾਣੁ ॥

amul karam, amul furmāṇ. 

Inestimables actions, inestimables ordres ;

ਅਮੁਲੋ ਅਮੁਲੁ ਆਖਿਆ ਨ ਜਾਇ ॥

amulo amul, ākhiā na jāe. 

Inestimables, inestimables à tel point qu’on ne peut le dire !

ਆਖਿ ਆਖਿ ਰਹੇ ਲਿਵ ਲਾਇ ॥

ākh ākh, rahe liv lāe. 

Parlez-en, racontez-le, que l’on soit absorbés dans Son amour ;

ਆਖਹਿ ਵੇਦ ਪਾਠ ਪੁਰਾਣ ॥

ākheh, ved pāṭh purāṇ. 

Les Védas et les Purana en parlent ;

ਆਖਹਿ ਪੜੇ ਕਰਹਿ ਵਖਿਆਣ ॥

ākheh, paṛe kareh vakhiāṇ. 

Les érudits en parlent et le décrivent ;

ਆਖਹਿ ਬਰਮੇ ਆਖਹਿ ਇੰਦ ॥

ākheh barme, ākheh ind. 

Les Brahmā en parlent, Indra en parle ;
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[1] De l’arabe kitab (« livre ») : référence explicite à la Bible et aux écritures sacrées du judaïsme, du christianisme et de l’islam, dites « religions du Livre ».

[2] Litt. « il ne garde même pas un grain de sésame ».

[3] Dībān : « divan » ; cour impériale de Perse. Cour royale où sont réunis les plus nobles, les plus distingués, au service du maitre des lieux. Lieu de splendeur, de joie et de sagesse.

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