ਸਰਮ ਖੰਡ ਕੀ ਬਾਣੀ ਰੂਪੁ ॥
saram khanḍ kī, bāṇī rūp.
En saram khand, le plan de l’effort spirituel, le Verbe est d’une grande beauté.ਤਿਥੈ ਘਾੜਤਿ ਘੜੀਐ ਬਹੁਤੁ ਅਨੂਪੁ ॥
tithē ghāṛat ghaṛīē, bahut anūp.
Ce que l’on y façonne est d’une incomparable splendeur :ਤਾ ਕੀਆ ਗਲਾ ਕਥੀਆ ਨਾ ਜਾਹਿ ॥
tā kīā galā, kathīā nā jāhe.
Tant et plus qu’on ne peut guère en parler !ਜੇ ਕੋ ਕਹੈ ਪਿਛੈ ਪਛੁਤਾਇ ॥
je ko kahē, pichhē pachhutāe.
Quiconque s’y essaierait le regretterait par la suite.ਤਿਥੈ ਘੜੀਐ ਸੁਰਤਿ ਮਤਿ ਮਨਿ ਬੁਧਿ ॥
tithē ghaṛīē, surat mat man budh.
Là sont façonnés l’écoute perceptive, l’intellect, le mental et le discernement.ਤਿਥੈ ਘੜੀਐ ਸੁਰਾ ਸਿਧਾ ਕੀ ਸੁਧਿ ॥੩੬॥
tithē ghaṛīē, surā sidhā kī sudh. |36|
C’est là qu’est façonnée la conscience des purs et des siddha. |36|ਕਰਮ ਖੰਡ ਕੀ ਬਾਣੀ ਜੋਰੁ ॥
karam khanḍ kī, bāṇī jor.
Sur karam khand, le plan de la Grâce, le Verbe a le pouvoir.ਤਿਥੈ ਹੋਰੁ ਨ ਕੋਈ ਹੋਰੁ ॥
tithē, hor na koī hor.
Rien n’y a plus d’importance.ਤਿਥੈ ਜੋਧ ਮਹਾਬਲ ਸੂਰ ॥
tithē jodh mahābal sūr.
C’est là que sont les héros, guerriers à l’incomparable bravoure.ਤਿਨ ਮਹਿ ਰਾਮੁ ਰਹਿਆ ਭਰਪੂਰ ॥
tin mēh, rām rahiā bharpūr.
Ceux qui, comme Rāma*, ne sont emplis que de Dieu.ਤਿਥੈ ਸੀਤੋ ਸੀਤਾ ਮਹਿਮਾ ਮਾਹਿ ॥
tithē, sīto sītā mēhmā māhe.
Celles qui, comme Sītā*, sont radieuses en ce lieu apaisant.ਤਾ ਕੇ ਰੂਪ ਨ ਕਥਨੇ ਜਾਹਿ ॥
tā ke rūp, na kath-ne jāhe.
Comment parler d’une telle beauté ?ਨਾ ਓਹਿ ਮਰਹਿ ਨ ਠਾਗੇ ਜਾਹਿ ॥
nā oh mareh, na ṭhāge jāhe.
Ils ne peuvent mourir, ni ne peuvent être trompés,ਜਿਨ ਕੈ ਰਾਮੁ ਵਸੈ ਮਨ ਮਾਹਿ ॥
jin kē, rām vasē man māhe.
Ceux dont le mental n’est empli que de Dieu.ਤਿਥੈ ਭਗਤ ਵਸਹਿ ਕੇ ਲੋਅ ॥
tithē bhagat vaseh, ke loa.
Là sont les bhakta de tous les mondes ;ਕਰਹਿ ਅਨੰਦੁ ਸਚਾ ਮਨਿ ਸੋਇ ॥
kareh anand, sachā man soe.
Ils sont en extase, le cœur empli de Vérité.ਸਚ ਖੰਡਿ ਵਸੈ ਨਿਰੰਕਾਰੁ ॥
sach khanḍ vasē, nirankār.
En sach khand, le plan de la Vérité, réside Nirankar, le Sans-Forme.ਕਰਿ ਕਰਿ ਵੇਖੈ ਨਦਰਿ ਨਿਹਾਲ ॥
kar kar vekhē, nadar nihāl.
Il contemple ce qu’Il a créé d’un regard neutre et bienveillant.ਤਿਥੈ ਖੰਡ ਮੰਡਲ ਵਰਭੰਡ ॥
tithē khanḍ manḍal, varbhanḍ.
Là sont les mondes, les constellations et le Cosmos tout entier.ਜੇ ਕੋ ਕਥੈ ਤ ਅੰਤ ਨ ਅੰਤ ॥
je ko kathē, ta ant na ant.
Quiconque essaie de décrire cela n’y trouvera pas de fin.ਤਿਥੈ ਲੋਅ ਲੋਅ ਆਕਾਰ ॥
tithē loa loa, ākār.
Là sont des mondes, et des mondes sur des mondes.ਜਿਵ ਜਿਵ ਹੁਕਮੁ ਤਿਵੈ ਤਿਵ ਕਾਰ ॥
jiv jiv hukam, tivē tiv kār.
Au rythme du hukam vit la création.ਵੇਖੈ ਵਿਗਸੈ ਕਰਿ ਵੀਚਾਰੁ ॥
vekhē vigsē, kar vīchār.
En profonde contemplation, Il regarde et se réjouit.ਨਾਨਕ ਕਥਨਾ ਕਰੜਾ ਸਾਰੁ ॥੩੭॥
nānak, kathnā, karaṛā sār. |37|
Ô Nānak, décrire cela est aussi dur que manger de l’acier ! |37|ਜਤੁ ਪਾਹਾਰਾ ਧੀਰਜੁ ਸੁਨਿਆਰੁ ॥
jat pāhārā, dhīraj suniār.
La continence est la joaillerie, et la persévérance l’orfèvre.ਅਹਰਣਿ ਮਤਿ ਵੇਦੁ ਹਥੀਆਰੁ ॥
ahraṇ mat, ved hathīār.
L’intellect est l’enclume, la connaissance le marteau.ਭਉ ਖਲਾ ਅਗਨਿ ਤਪ ਤਾਉ ॥
bhao khalā, agan tap tāo.
La peur est le soufflet, et la chaleur de tapa*, le foyer.ਭਾਂਡਾ ਭਾਉ ਅੰਮ੍ਰਿਤੁ ਤਿਤੁ ਢਾਲਿ ॥
bhānḍā bhāo, amrit tit ḍhāl.
L’amour est le creuset dont on extrait l’amrit.ਘੜੀਐ ਸਬਦੁ ਸਚੀ ਟਕਸਾਲ ॥
ghaṛīē sabad, sachī ṭaksāl.
Le Verbe est ainsi forgé dans l’atelier[1] de la Vérité.ਜਿਨ ਕਉ ਨਦਰਿ ਕਰਮੁ ਤਿਨ ਕਾਰ ॥
jin kao nadar karam, tin kār.
Telle est la voie de ceux sur qui Il porte son regard bienveillant.ਨਾਨਕ ਨਦਰੀ ਨਦਰਿ ਨਿਹਾਲ ॥੩੮॥
nānak, nadrī, nadar nihāl. |38|
Ô Nānak, dans son regard neutre et bienveillant, ils transcendent tout état. |38|ਸਲੋਕੁ ॥
salok.
Shloka*ਪਵਣੁ ਗੁਰੂ ਪਾਣੀ ਪਿਤਾ ਮਾਤਾ ਧਰਤਿ ਮਹਤੁ ॥
pavaṇ gurū, pāṇī pitā, mātā dharat mahat.
Par l’air, le Gurū ; par l’eau, le Père ; par la terre, la Grande Mère ;ਦਿਵਸੁ ਰਾਤਿ ਦੁਇ ਦਾਈ ਦਾਇਆ ਖੇਲੈ ਸਗਲ ਜਗਤੁ ॥
divas rāt due, dāī dāiā, khelē sagal jagat.
Le jour et la nuit sont la nourrice et l’éducateur ; le monde entier joue un jeu sans fin.ਚੰਗਿਆਈਆ ਬੁਰਿਆਈਆ ਵਾਚੈ ਧਰਮੁ ਹਦੂਰਿ ॥
changiāīā buriāīā, vāchē dharam hadūr.
Bonnes et mauvaises actions sont toutes évoquées en présence du dharma.ਕਰਮੀ ਆਪੋ ਆਪਣੀ ਕੇ ਨੇੜੈ ਕੇ ਦੂਰਿ ॥
karmī āpo āpṇī, ke neṛē ke dūr.
Selon nos propres actes, on est plus proche, ou plus loin de Soi.ਜਿਨੀ ਨਾਮੁ ਧਿਆਇਆ ਗਏ ਮਸਕਤਿ ਘਾਲਿ ॥
jinī nām dhiāiā, gae masakat ghāl.
Ceux qui se sont concentrés sur le Nām, et qui ont traversé et accompli ce dur labeur :ਨਾਨਕ ਤੇ ਮੁਖ ਉਜਲੇ ਕੇਤੀ ਛੁਟੀ ਨਾਲਿ ॥੧॥
nānak, te mukh ujle, ketī chhuṭī nāl.
Ô Nānak, leurs visages resplendissent, et nombreux sont libérés en leur compagnie.ਸੋ ਦਰੁ ਰਾਗੁ ਆਸਾ ਮਹਲਾ ੧
so dar rāg āsā mēhlā pēhlā.
« Cette porte » : composé dans le rāga Āsā par le premier Gurūੴ ਸਤਿਗੁਰ ਪ੍ਰਸਾਦਿ ॥
ik oangkār satgur prasād.
L’Unique, dont procède la Création ; éternelle grâce du Vrai Gurū.ਸੋ ਦਰੁ ਤੇਰਾ ਕੇਹਾ ਸੋ ਘਰੁ ਕੇਹਾ ਜਿਤੁ ਬਹਿ ਸਰਬ ਸਮਾਲੇ ॥
so dar terā kehā so ghar kehā jit beh sarab samāle.
Où est donc ta porte, où est ta demeure où il est pris soin de chacun ?ਵਾਜੇ ਤੇਰੇ ਨਾਦ ਅਨੇਕ ਅਸੰਖਾ ਕੇਤੇ ਤੇਰੇ ਵਾਵਣਹਾਰੇ ॥
vāje tere nād anek asankhā kete tere vāvaṇ-hāre.
Ton nād* y vibre en d’innombrables mélodies ! Et combien sont tes musiciens !ਕੇਤੇ ਤੇਰੇ ਰਾਗ ਪਰੀ ਸਿਉ ਕਹੀਅਹਿ ਕੇਤੇ ਤੇਰੇ ਗਾਵਣਹਾਰੇ ॥
kete tere rāg parī sio kahīhe kete tere gāvaṇ-hāre.
Combien sont tes rāga* modulés par des voix enchanteresses ! Innombrables tes chanteurs !ਗਾਵਨਿ ਤੁਧਨੋ ਪਵਣੁ ਪਾਣੀ ਬੈਸੰਤਰੁ ਗਾਵੈ ਰਾਜਾ ਧਰਮੁ ਦੁਆਰੇ ॥
gāvan tudhno pavaṇ pāṇī bēsantar gāvē rājā dharam duāre.
L’air, l’eau et le feu t’adressent leurs chants. Et le Seigneur du dharma chante à ta porte.ਗਾਵਨਿ ਤੁਧਨੋ ਚਿਤੁ ਗੁਪਤੁ ਲਿਖਿ ਜਾਣਨਿ ਲਿਖਿ ਲਿਖਿ ਧਰਮੁ ਬੀਚਾਰੇ ॥
gāvan tudhno chit gupat likh jāṇan likh likh dharam bīchāre.
Vers toi chantent tes scribes Chitra et Gupta*, qui écrivent ce qu’ils savent, et sur lequel médite le dharma.ਗਾਵਨਿ ਤੁਧਨੋ ਈਸਰੁ ਬ੍ਰਹਮਾ ਦੇਵੀ ਸੋਹਨਿ ਤੇਰੇ ਸਦਾ ਸਵਾਰੇ ॥
gāvan tudhno īsar brahmā devī sohan tere sadā savāre.
Vers toi chantent Shiva, Brahmā et Devī*. Pour toi ils se font superbes, ainsi magnifiés !ਗਾਵਨਿ ਤੁਧਨੋ ਇੰਦ੍ਰ ਇੰਦ੍ਰਾਸਣਿ ਬੈਠੇ ਦੇਵਤਿਆ ਦਰਿ ਨਾਲੇ ॥
gāvan tudhno indr indrāsaṇ bēṭhe devtiā dar nāle.
Vers toi chante Indra, assis sur son trône ; et les divinités, à ta porte l’accompagnent.ਗਾਵਨਿ ਤੁਧਨੋ ਸਿਧ ਸਮਾਧੀ ਅੰਦਰਿ ਗਾਵਨਿ ਤੁਧਨੋ ਸਾਧ ਬੀਚਾਰੇ ॥
gāvan tudhno sidh samādhī andar gāvan tudhno sādh bīchāre.
Vers toi chantent les siddha* en samādhī profond, vers toi chantent les sadhu* en grande contemplation.____________________________________________
[1] Litt. « atelier où l’on frappe la monnaie ».
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