mercredi 28 octobre 2015

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ਆਦੇਸੁ ਤਿਸੈ ਆਦੇਸੁ ॥

ādes, tisē ādes. 

Ādes ! Ādes ! Hommage à Lui !

ਆਦਿ ਅਨੀਲੁ ਅਨਾਦਿ ਅਨਾਹਤਿ ਜੁਗੁ ਜੁਗੁ ਏਕੋ ਵੇਸੁ ॥੨੯॥

ād anīl, anād anāhat, jug jug eko ves. |29| 

Primordial, sans forme, sans commencement ni fin ; immuable à travers les âges. |29|

ਏਕਾ ਮਾਈ ਜੁਗਤਿ ਵਿਆਈ ਤਿਨਿ ਚੇਲੇ ਪਰਵਾਣੁ ॥

ekā māī, jugat viāī, tin chele parvāṇ. 

De l’Unique, Māya est la voie de la création, et ses trois disciples sont reconnus :

ਇਕੁ ਸੰਸਾਰੀ ਇਕੁ ਭੰਡਾਰੀ ਇਕੁ ਲਾਏ ਦੀਬਾਣੁ ॥

ik sansārī, ik bhanḍārī, ik lāe dībāṇ. 

Un qui crée le monde, un qui le nourrit, et un qui en tient la Cour[1].

ਜਿਵ ਤਿਸੁ ਭਾਵੈ ਤਿਵੈ ਚਲਾਵੈ ਜਿਵ ਹੋਵੈ ਫੁਰਮਾਣੁ ॥

jiv tis bhāvē, tivē chalāvē, jiv hovē furmāṇ. 

Ainsi qu’il Lui plaît, tout arrive, selon Son commandement.

ਓਹੁ ਵੇਖੈ ਓਨਾ ਨਦਰਿ ਨ ਆਵੈ ਬਹੁਤਾ ਏਹੁ ਵਿਡਾਣੁ ॥

oh vekhē, onā nadar na āvē, bahutā eho viḍāṇ. 

Il voit, mais n’est point vu par eux : n’est-ce pas absolument merveilleux ?

ਆਦੇਸੁ ਤਿਸੈ ਆਦੇਸੁ ॥

ādes, tisē ādes.

Ādes ! Ādes ! Hommage à Lui !

ਆਦਿ ਅਨੀਲੁ ਅਨਾਦਿ ਅਨਾਹਤਿ ਜੁਗੁ ਜੁਗੁ ਏਕੋ ਵੇਸੁ ॥੩੦॥

ād anīl, anād anāhat, jug jug eko ves. |30| 

Primordial, sans forme, sans commencement ni fin ; immuable à travers les âges. |30|

ਆਸਣੁ ਲੋਇ ਲੋਇ ਭੰਡਾਰ ॥

āsaṇ loe, loe bhanḍār. 

Son siège est le monde, le monde est Son grenier.

ਜੋ ਕਿਛੁ ਪਾਇਆ ਸੁ ਏਕਾ ਵਾਰ ॥

jo kichh pāiā, so ekā vār. 

Tout ce qui y a été mis, l’a été une bonne fois pour toutes.

ਕਰਿ ਕਰਿ ਵੇਖੈ ਸਿਰਜਣਹਾਰੁ ॥

kar kar vekhē, sirjaṇhār. 

Le Créateur contemple ce qu’Il a créé.

ਨਾਨਕ ਸਚੇ ਕੀ ਸਾਚੀ ਕਾਰ ॥

nānak, sache kī, sāchī kār. 

Ô Nānak, vraies sont les œuvres de Celui qui est vrai.

ਆਦੇਸੁ ਤਿਸੈ ਆਦੇਸੁ ॥

ādes, tisē ādes. 

Ādes ! Ādes ! Hommage à Lui !

ਆਦਿ ਅਨੀਲੁ ਅਨਾਦਿ ਅਨਾਹਤਿ ਜੁਗੁ ਜੁਗੁ ਏਕੋ ਵੇਸੁ ॥੩੧॥

ād anīl, anād anāhat, jug jug eko ves. |31| 

Primordial, sans forme, sans commencement ni fin ; immuable à travers les âges. |31|

ਇਕ ਦੂ ਜੀਭੌ ਲਖ ਹੋਹਿ ਲਖ ਹੋਵਹਿ ਲਖ ਵੀਸ ॥

ik dū jībhō, lakh hohe, lakh hoveh lakh vīs. 

Que l’on ait cent mille langues au lieu d’une, et encore vingt fois plus,

ਲਖੁ ਲਖੁ ਗੇੜਾ ਆਖੀਅਹਿ ਏਕੁ ਨਾਮੁ ਜਗਦੀਸ ॥

lakh lakh geṛā ākhīhe, ek nām jagdīs. 

Et que chacune d’elle chante cent mille fois le Nām de l’Unique, Seigneur de l’Univers :

ਏਤੁ ਰਾਹਿ ਪਤਿ ਪਵੜੀਆ ਚੜੀਐ ਹੋਇ ਇਕੀਸ ॥

et rāh, pat pavaṛīā, chaṛīē hoe ikīs. 

C’est là la voie de la maîtrise, celle dont les marches mènent à l’Unique.

ਸੁਣਿ ਗਲਾ ਆਕਾਸ ਕੀ ਕੀਟਾ ਆਈ ਰੀਸ ॥

suṇ galā ākās kī, kīṭā āī rīs. 

Écoutant ces choses spirituelles, la plus humble vermine aspire à s’y élever.

ਨਾਨਕ ਨਦਰੀ ਪਾਈਐ ਕੂੜੀ ਕੂੜੈ ਠੀਸ ॥੩੨॥

nānak, nadrī pāīē, kūṛī kūṛē ṭhīs. |32| 

Ô Nānak, dans son regard bienveillant, on L’atteint ; toute autre prétention n’est que mensonge et illusion. |32|

ਆਖਣਿ ਜੋਰੁ ਚੁਪੈ ਨਹ ਜੋਰੁ ॥

ākhaṇ jor, chupē nah jor. 

Nul pouvoir de parler, nul pouvoir de se taire ;

ਜੋਰੁ ਨ ਮੰਗਣਿ ਦੇਣਿ ਨ ਜੋਰੁ ॥

jor na mangaṇ, deṇ na jor. 

Nul pouvoir de mendier, nul pouvoir de donner ;

ਜੋਰੁ ਨ ਜੀਵਣਿ ਮਰਣਿ ਨਹ ਜੋਰੁ ॥

jor na jīvaṇ, maraṇ nah jor. 

Nul pouvoir sur la vie, nul pouvoir sur la mort ;

ਜੋਰੁ ਨ ਰਾਜਿ ਮਾਲਿ ਮਨਿ ਸੋਰੁ ॥

jor na rāj māl, man sor. 

Nul pouvoir de régner, ni sur des biens terrestres, ni sur le mental perturbé ;

ਜੋਰੁ ਨ ਸੁਰਤੀ ਗਿਆਨਿ ਵੀਚਾਰਿ ॥

jor na surtī, giān vīchār. 

Nul pouvoir sur la conscience, la sagesse, la méditation ;

ਜੋਰੁ ਨ ਜੁਗਤੀ ਛੁਟੈ ਸੰਸਾਰੁ ॥

jor na jugtī, chhuṭē sansār. 

Nul pouvoir sur les façons de quitter le monde.

ਜਿਸੁ ਹਥਿ ਜੋਰੁ ਕਰਿ ਵੇਖੈ ਸੋਇ ॥

jis hath jor, kar vekhē soe. 

Le détenteur d’un tel pouvoir l’exerce, et Il contemple.

ਨਾਨਕ ਉਤਮੁ ਨੀਚੁ ਨ ਕੋਇ ॥੩੩॥

nānak, utam nīch na koe. |33| 

Ô Nānak, nul n’est plus haut, ni plus bas. |33|

ਰਾਤੀ ਰੁਤੀ ਥਿਤੀ ਵਾਰ ॥

rātī rutī, thitī vār. 

Les nuits et les saisons, les cycles lunaires et les jours,

ਪਵਣ ਪਾਣੀ ਅਗਨੀ ਪਾਤਾਲ ॥

pavaṇ pāṇī, agnī pātāl. 

L’air, l’eau, le feu et les régions inférieures :

ਤਿਸੁ ਵਿਚਿ ਧਰਤੀ ਥਾਪਿ ਰਖੀ ਧਰਮ ਸਾਲ ॥

tis vich, dhartī thāp rakhī, dharam sāl.

Au cœur de tout cela se trouve la Terre, établie comme siège du dharma.

ਤਿਸੁ ਵਿਚਿ ਜੀਅ ਜੁਗਤਿ ਕੇ ਰੰਗ ॥

tis vich, jīa jugat ke rang. 

On y trouve des vies de toutes sortes et de toutes couleurs,

ਤਿਨ ਕੇ ਨਾਮ ਅਨੇਕ ਅਨੰਤ ॥

tin ke nām, anek anant. 

Et dont les noms sont innombrables.

ਕਰਮੀ ਕਰਮੀ ਹੋਇ ਵੀਚਾਰੁ ॥

karmī karmī, hoe vīchār. 

On y médite, on y contemple ses actions.

ਸਚਾ ਆਪਿ ਸਚਾ ਦਰਬਾਰੁ ॥

sachā āp, sachā darbār. 

Vrai est le Soi, en cette vraie cour.

ਤਿਥੈ ਸੋਹਨਿ ਪੰਚ ਪਰਵਾਣੁ ॥

tithē sohan, panch parvāṇ. 

Là, les panch sont superbes.

ਨਦਰੀ ਕਰਮਿ ਪਵੈ ਨੀਸਾਣੁ ॥

nadrī karam, pavē nīsāṇ. 

Et dans son regard bienveillant, on obtient le sceau de Sa grâce.

ਕਚ ਪਕਾਈ ਓਥੈ ਪਾਇ ॥

kach pakāī, othē pāe. 

Là sont rétribués ceux qui sont accomplis, et ceux qui ne sont pas encore mûrs.

ਨਾਨਕ ਗਇਆ ਜਾਪੈ ਜਾਇ ॥੩੪॥

nānak, gaiā, jāpē jāe. |34| 

Ô Nānak, c’est en arrivant là que l’on voit clair. |34|

ਧਰਮ ਖੰਡ ਕਾ ਏਹੋ ਧਰਮੁ ॥

dharam khanḍ kā, eho dharam. 

Tel est le dharma dans dharam khand.

ਗਿਆਨ ਖੰਡ ਕਾ ਆਖਹੁ ਕਰਮੁ ॥

giān khanḍ kā, ākhoh karam. 

Évoquons ce qui arrive dans gian khand, le plan de la connaissance.

ਕੇਤੇ ਪਵਣ ਪਾਣੀ ਵੈਸੰਤਰ ਕੇਤੇ ਕਾਨ ਮਹੇਸ ॥

kete pavaṇ, pāṇī vēsantar, kete kān mahes. 

Innombrables y sont les vents, les eaux et les feux. Combien de Krishna* et de Shiva !

ਕੇਤੇ ਬਰਮੇ ਘਾੜਤਿ ਘੜੀਅਹਿ ਰੂਪ ਰੰਗ ਕੇ ਵੇਸ ॥

kete barme, ghāṛat ghaṛīhe, rūp rang ke ves. 

Combien de Brahmā y sont créés, qui façonnent les formes, les couleurs et les parures !

ਕੇਤੀਆ ਕਰਮ ਭੂਮੀ ਮੇਰ ਕੇਤੇ ਕੇਤੇ ਧੂ ਉਪਦੇਸ ॥

ketīā karam bhūmī, mer kete, kete dhū, updes. 

Innombrables Karmabhumi*, innombrables monts Meru*, innombrables Dhruva* qui y étudient.

ਕੇਤੇ ਇੰਦ ਚੰਦ ਸੂਰ ਕੇਤੇ ਕੇਤੇ ਮੰਡਲ ਦੇਸ ॥

kete ind chand, sūr kete, kete manḍal des. 

Innombrables les Indra, innombrables les lunes et les soleils. Et combien de constellations ! Combien d’espaces !

ਕੇਤੇ ਸਿਧ ਬੁਧ ਨਾਥ ਕੇਤੇ ਕੇਤੇ ਦੇਵੀ ਵੇਸ ॥

kete sidh budh, nāth kete, kete devī ves. 

Innombrables les siddha, les Bouddha et les nāth ! Et combien de Devī, d’innombrables formes !

ਕੇਤੇ ਦੇਵ ਦਾਨਵ ਮੁਨਿ ਕੇਤੇ ਕੇਤੇ ਰਤਨ ਸਮੁੰਦ ॥

kete dev dānav mun kete, kete ratan samund. 

Combien de dieux et de démons, combien de grands saints ! Innombrables joyaux dans l’océan[2] !

ਕੇਤੀਆ ਖਾਣੀ ਕੇਤੀਆ ਬਾਣੀ ਕੇਤੇ ਪਾਤ ਨਰਿੰਦ ॥

ketīā khāṇī, ketīā bāṇī, kete pāt narind. 

Innombrables sources et innombrables paroles ! Innombrables dynasties !

ਕੇਤੀਆ ਸੁਰਤੀ ਸੇਵਕ ਕੇਤੇ ਨਾਨਕ ਅੰਤੁ ਨ ਅੰਤੁ ॥੩੫॥

ketīā surtī sevak kete, nānak, ant na ant. |35|

Et combien d’êtres éveillés, combien de serviteurs ! Ô Nānak, tout cela est infini. |35|

ਗਿਆਨ ਖੰਡ ਮਹਿ ਗਿਆਨੁ ਪਰਚੰਡੁ ॥

giān khanḍ mēh, giān parchanḍ. 

En gian khand, c’est la connaissance qui importe.

ਤਿਥੈ ਨਾਦ ਬਿਨੋਦ ਕੋਡ ਅਨੰਦੁ ॥

tithē nād binod, koḍ anand. 

Là vibre le nād ; tout n’est que fêtes et réjouissances.
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[1] Référence aux principes de création, de maintien et de transformation de l’Univers, représentés respectivement par Brahmā, Vishnu et Shiva.

[2] Référence à l’épisode mythologique du « barattage de la Mer de Lait » (voir au lexique).

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